Arc V – Chapitre 47 – « L’avant-poste de la stratégie de reconquête de la ville »

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Traduit par : Fr

Traduit de l’anglais par : Akira

Relu par : Akira

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ARC V – LES ÉTOILES QUI ÉCRIVENT L’HISTOIRE

CHAPITRE 47 – « L’avant-poste de la stratégie de reconquête de la ville »

Subaru : “Pour l’instant, laissons le soin à l’équipe de Priscilla de s’occuper de la Colère. Reinhard nous a assuré que Liliana dispose d’une Protection Divine.”

Reinhard : “Une Protection Divine peu familière ne semble pas très rassurante. Mais il est certain que la chanson de Liliana-sama peut être une contre-mesure efficace à ce que nous avons entendu au sujet de la Colère.”

Suite aux remarques de Subaru et Reinhard, les regards des participants à la table ronde se tournèrent vers Liliana. Elle jouait avec sa tresse, et tout en la tenant sous son nez, elle simulait une moustache.

Liliana : “Ee-yeh, laissez-moi faire. Cette Liliana, une fois qu’elle reçoit une demande, elle fait le travail. Rassurez-vous, je ne fais que chanter. Dans un endroit où mon chant est désiré. Et si c’est souhaité, alors je chante ! N’est-ce pas une chose réjouissante ? Si j’arrive même à obtenir quelques pourboires, alors c’est le moment de lever les bras au ciel et de faire la fête !”

Subaru : “Il n’y aura pas de pourboire, alors arrête avec ton discours de porc capitaliste.”

Liliana : “Buhaaaaaaa――!”

L’excitation de Liliana se dissipa et Priscilla laissa échapper un reniflement. Avec des yeux semblables à des flammes cramoisies, elle se tourna vers Subaru et Reinhard pour les inspecter tour à tour.

Priscilla : “En voyant deux garçons bavarder à voix basse, j’ai cherché à savoir ce qu’ils complotaient, mais il semble qu’ils ne faisaient que gaspiller leur énergie dans une concertation inutile. La valeur de cette chanteuse a déjà été confirmée par ma personne. Maintenant, il faut écraser ces imbéciles de fanatiques.”

Subaru : “Cela dit, nous devons veiller à ce que rien ne se retourne contre nous…”

Priscilla : “Comme c’est amusant――je mets en jeu la vie de ma chanteuse sur sa chanson. Cette chanteuse qui a ouvert sa bouche, pourquoi prendrait-elle un risque incertain pour sa vie ? Il n’y a aucun intérêt à prendre ce genre de risque.”

Subaru : “――――”

Les mots qu’elle prononça ne laissèrent pas grand-chose à Subaru pour répondre. En vérité, celle qui avait suggéré d’utiliser Liliana, et qui croyait en son potentiel pour affronter la Colère, était Priscilla elle-même.

Contrairement à ses paroles et à son attitude, sa prudence et son intelligence étaient exceptionnelles et déjà bien connues.

Al : “Princesse, ne brutalisez pas trop frangin. Restons silencieux, nous deux.”

Priscilla : “Qu’y a-t-il, Al ? Ver, tes pensées et tes opinions sont-elles toujours aussi tordues ? Tu as bien vieilli en tant qu’homme, mais tu te comportes toujours comme une fille, à ce que je vois. Ne rabaisse pas encore plus ta valeur devant ces roturiers.”

Al : “…Ce n’est pas le cas.”

Détournant son regard d’un coup sec, Al posa son menton sur son bras droit et entra dans un mode d’observation complet. Priscilla émit un reniflement face au comportement de son serviteur, s’inclina sur son siège et cessa de parler.

Finalement, il semblait que l’histoire allait s’enchaîner avec la partie suivante.

Subaru : “Sur ce, la capture de la Colère sera confiée à l’équipe de Priscilla. Maintenant, formons des groupes pour les autres… Parlons de la Luxure. J’aimerais nommer Wilhelm-san pour cette mission.”

Julius : “Nommer Wilhelm-sama ? Puis-je demander ce que ça signifie ?”

Wilhelm : “Je l’ai humblement demandé à Subaru-dono, Julius-dono.”

Wilhelm leva la main et répondit à la question de Julius. Le vieux bretteur recueillit son regard, et le déplaça légèrement vers le haut.

Wilhelm : “Comme vous le savez tous, ma maîtresse, Crusch-sama, souffre actuellement des effets du cruel pouvoir de la Luxure du Culte de la Sorcière. En tant que serviteur de Crusch-sama, j’ai l’obligation de me battre pour ma maîtresse. C’est aussi un souhait qui va au-delà de mon sens du devoir.”

Anastasia : “Tu veux capturer l’Archevêque du Péché vivant si possible, et lui demander ce qu’il en est de ces symptômes. Le motif de Wilhelm-san doit être quelque chose comme ça.”

Wilhelm : “Comme vous le dites. Par conséquent, laissez-moi m’occuper de la subjugation de la Luxure.”

Ces yeux bleus, animés d’une forte volonté, dégageaient une obscurité qui faisait pression dans la pièce.

La détermination profonde de Wilhelm et sa gratitude envers sa maîtresse――avec des yeux qui exprimaient ces sentiments, personne ne pouvait s’y opposer à demi-mot.

Excepté un seul, de sa propre chair et de son propre sang.

Reinhard : “En vérité, j’y suis opposé.”

Wilhelm : “…Reinhard.”

Alors que tout le monde était submergé par l’épéiste, seule l’expression de Reinhard n’avait pas changé. Il fixait Wilhelm avec son habituelle expression sérieuse,

Reinhard : “Présentement, mon honorable grand-père a perdu son sang-froid. Bien sûr, il est compréhensible de ressentir de l’hostilité envers l’Archevêque du Péché qui a fait du mal à Crusch-sama. Cependant, je ne pense pas que vous puissiez atteindre l’objectif avec ce sentiment.”

Wilhelm : “Perdre son sang-froid est un obstacle à la réalisation de l’objectif ? C’est ce que tu me dis ?”

Reinhard : “En considérant Crusch-sama, on ne peut pas se permettre d’échouer dans la capture de la Luxure. Par conséquent, je vais m’atteler à cette tâche. Au moins, je pourrai affronter cette situation avec un meilleur état d’esprit.”

Les paroles de Reinhard étaient correctes et avaient été formulées avec une logique saine, une logique qui prenait en compte les situations possibles pour s’assurer de la plus grande certitude possible. Il n’était pas faux de dire que Wilhelm était trop pressant et qu’il perdait son sang-froid. Mais lorsque Reinhard donna cet avis, Wilhelm desserra les lèvres.

Certainement pas avec douceur, mais au contraire avec un sourire de bête féroce.

Wilhelm : “――Perdre son calme ici est une évidence, Reinhard.”

Reinhard : “Néanmoins, honorable grand-père…”

Wilhelm : “Qui penses-tu que ton grand-père est ? Je suis Wilhelm, la Lame Démoniaque. Je suis une personne au cœur partagé qui a tenté de ne faire qu’un avec l’épée, mais qui, au lieu de ça, est tombé amoureux d’une femme. Mais parce que je suis une personne au cœur partagé, je n’ai jamais fait quoi que ce soit que j’aurais dû faire à moitié !”

Un sourire féroce se dessina sur l’impression claire et douce de Wilhelm. Il faisait désormais penser à un démon ayant brûlé sa vie, s’étant consacré au sang et au fer, ayant été fasciné par la beauté étincelante d’une lame.

Et malgré cela, le démon gardait une once de chaleur dans son regard.

Wilhelm : “Quand je décide de brandir l’épée, mon cœur s’élève. Même si je ne suis pas calme, sur le champ de bataille, c’est du pareil au même. C’est ainsi que j’ai vécu jusqu’à cet âge. Cette fois encore, je n’ai pas l’intention de pourrir sans m’acquitter pleinement de mes obligations envers ma maîtresse. Je ne me décomposerai pas. Ton inquiétude n’a pas lieu d’être.”

Reinhard : “Ce raisonnement n’est pas seulement cette mentalité…”

Wilhelm : “Une mentalité maintenue jusqu’au bout devient une certitude. Même si ça prend quatorze ans, même ce que certains appellent une épée émoussée accomplit sa vengeance sur les ennemis de sa femme.”

Informé que Wilhelm estimait avoir entièrement vengé la mort de sa grand-mère lors de la bataille contre la Baleine Blanche, Reinhard ne put rien dire de plus. Mais même là, Reinhard gardait les yeux baissés, peu convaincu. Devant l’attitude obstinée de son petit-fils, Wilhelm poursuivit en disant, “De plus…”.

Wilhelm : “Le champ de bataille qui te requiert n’est pas là. La scène où l’on a besoin de toi est ailleurs.”

Reinhard : “La scène où l’on a besoin de moi…”

Wilhelm : “――Subaru-dono. Mon petit-fils, emmène-le avec toi sur ton champ de bataille. Pour sauver Émilia-sama, tu devras combattre l’Avarice. Reinhard te servira d’épée.”

À l’appel soudain de son nom, Subaru écarquilla les yeux. Comme entraîné par le hochement de tête de Wilhelm, le regard de Reinhard se tourna également vers lui.

Face à cette apparence, Subaru se gratta la tête, comme s’il pensait qu’il n’y avait rien à y faire.

Subaru : “Honnêtement, je voulais attendre que la question de la Luxure soit réglée avant de dire ceci… Ouais. J’ai franchement envie d’emprunter ton pouvoir pour la lutte contre l’Avarice dont je suis chargé. Je pense que j’aurai définitivement besoin de ta force contre cet enfoiré.”

Regulus de l’Avarice lui vint à l’esprit. D’après ses connaissances fragmentaires des capacités des Archevêques du Péché, le pouvoir que possédait Regulus était le plus dangereux de tous ces déviants.

Bien qu’il ne puisse l’affirmer avec certitude, dans la situation actuelle, il ne pouvait imaginer appeler la capacité de Regulus par autre chose qu’un mot stupide comme “invincible”. Bien sûr, il ne voulait pas le considérer comme une simple existence invincible. Il fallait bien qu’il y ait une faiblesse ou une limite, c’est ce qu’il voulait croire.

Subaru : “Pour percer la défense invincible de Regulus, nous avons besoin d’une forte capacité d’attaque pour l’affronter. Pour faire simple, ses capacités offensives et défensives, comparées à celles des autres Archevêques du Péché, sont au sommet. Je veux donc emprunter la puissance de Reinhard lorsque nous l’attaquerons.”

Reinhard : “Un adversaire intouchable… Pour un tel monstre, je suis certainement le meilleur choix. Toutefois…”

Même après avoir entendu parler du pouvoir absurde de Regulus, l’hésitation de Reinhard ne disparut pas. Mais, voyant l’inquiétude de Reinhard, une autre voix retentit.

Ce son ne provenait de personne d’autre que du voisin de Subaru.

??? : “――Dans ce cas. Wilhelm-jii s’contentera d’y aller avec mon incroyabl’ personne.”

Garfiel s’avança à grands pas, grinçant ses crocs acérés en fixant Reinhard. Ce dernier afficha une expression de surprise, comme s’il se demandait : “Toi ?”.

Garfiel : “Recommande-moi, Cap’taine. Les compétences d’mon incroyabl’ personne, t’les comprends aussi. Pour secourir Émilia-sama, mon incroyabl’ personne est pas nécessaire. Pas vrai, Cap’taine ?”

Subaru : “Non, Garfiel. Je ne veux pas te dire quelque chose comme ça…”

Garfiel : “J’ai pas b’soin d’réconfort. Et j’dis pas ça parce que j’boude. C’est l’inverse. Pour mon incroyabl’ personne, cette fois, y’a un autre bâtard qui a b’soin d’être vu ici.”

Les sourcils froncés devant l’attitude de Garfiel qui respirait bruyamment, Subaru s’en rendit compte bien trop tard.

C’était cela. Parmi ceux dont l’apparence avait été modifiée par la Luxure dans l’Hôtel de Ville, il y avait une personne qu’il connaissait――quelqu’un qui avait été transformé en dragon noir.

Alors, pour Garfiel, la Luxure n’était pas un adversaire sans rapport avec lui. De plus――

Garfiel : “C’est vrai qu’on peut pas pardonner s’te maudite femme, mais y’a pas qu’ça. Ce duo, ceux qui m’ont éduqué, ils étaient avec cette répugnante Luxure.”

Subaru : “――――”

Garfiel : “À cause de l’erreur d’mon incroyabl’ personne, y’a une idiote qui s’est blessée sans avoir besoin de l’être. Alors mon incroyabl’ personne doit offrir s’qu’il y a de mieux pour eux. Et donc, mon incroyabl’ personne suivra l’papy là-bas.”

Sous le regard perçant de Garfiel, Wilhelm baissa lentement le menton.

Ici, le vieux bretteur et le jeune guerrier étaient unis, unis dans un combat pour la vengeance. À la base, ils partageaient tous deux des motivations fondées sur des pensées fortes à l’égard de femmes auxquelles ils tenaient, ce qui leur donnait encore plus de points communs.

Face à l’expression de Garfiel, Subaru n’avait rien à ajouter non plus.

Subaru : “Je me répète peut-être, mais le pouvoir de la Luxure est la mutation et la transformation. Elle peut se transformer elle-même et imposer des mutations aux autres. Et son sang. Quoi qu’il arrive, ne laissez pas son sang vous toucher. C’est ce qui a causé les blessures de Crusch-san. Sur le plan de la personnalité… Ils sont tous terribles, mais elle l’est particulièrement.”

Wilhelm : “Compris.”

Garfiel : “Piétinons-les et écrasons-les.”

Devant la dernière confirmation de Subaru, ni Wilhelm ni Garfiel ne manifestèrent la moindre intention de reculer.

Lorsque Subaru établit enfin un contact visuel avec Reinhard pour vérifier ce qu’il pensait, le Maître Épéiste, qui avait été ferme jusqu’à cette scène résolue, semblait avoir perdu le désir de parler.

Reinhard : “Ça n’a pas d’importance. Les capacités de Garfiel sont certaines. Et si mon honorable grand-père est là, alors il les abattra par tous les moyens nécessaires, nous pouvons compter là-dessus.”

Garfiel : “Dit comm’ça, ça fait pas très convaincant. “Le torktoi est doux mais le goût est superbe”, comme on dit.”

Reinhard : “C’est la vérité. Je crois en ta victoire et en celle de mon honorable grand-père. Je servirai d’épée à Subaru.”

Alors que Garfiel se grattait le visage d’un air mal à l’aise, Reinhard acquiesça en direction de Subaru. Au vu des paroles convaincantes du Maître Épéiste, Subaru avait l’impression d’avoir reçu beaucoup d’aide.

Subaru : “Je suis désolé à propos de cet espoir égoïste, Reinhard.”

Reinhard : “C’est bon. Quel que soit le champ de bataille, je donnerai le meilleur de moi-même. Si ça peut t’être utile, c’est ce que je souhaite.”

Subaru : “Je suis vraiment désolé de me reposer uniquement sur toi. Le fait est que je compte beaucoup trop sur ta force, mais… les parties qui te font défaut, je les comblerai d’une manière ou d’une autre, alors je t’en prie, sois-en impatient.”

Reinhard : “――――”

En entendant ces mots, Reinhard écarquilla soudainement les yeux et ferma la bouche. Subaru pencha la tête devant cette réaction inhabituelle, et Reinhard rit légèrement, gardant un léger sourire.

Reinhard : “Pour toi, ce n’est rien du tout, pas vrai ? ――Aah, j’en suis impatient. De te voir combler pour moi, les parties que je ne peux pas atteindre.”

Subaru : “――? Alors, sois-en très impatient, je le suis aussi. Bon, je pense que nous connaissons le déroulement maintenant, donc inévitablement, il y a le dernier, la Gourmandise…”

Julius : “――Dans ce cas, Ricardo et moi sommes chargés de cette tâche.”

Suite aux paroles de Subaru, celui qui approuva à voix basse fut Julius. En l’entendant parler d’une voix rude qui ne lui ressemblait pas, Anastasia dirigea un regard inquiet vers son Chevalier.

Anastasia : “Julius, tu vas bien ? Ton teint ne semble pas au mieux depuis un bon moment…”

Julius : “Je m’excuse de vous avoir causé de l’anxiété. Cependant, je vais bien. En parlant de confort et d’inconfort du corps, je ne peux pas me plaindre faiblement devant Subaru.”

Subaru : “Qu’entends-tu par là ?”

Julius : “Bien entendu, je pensais à tes difficultés avec ta jambe quand j’ai parlé. S’il te plaît, ne t’énerve pas de la sorte. Dans une telle situation, je n’ai pas l’intention de me disputer avec toi.”

Subaru : “Hm…”

Il avait subi d’importants dégâts pour un motif auquel il n’avait pas pensé. En même temps, il avait l’étrange sentiment que quelque chose n’était pas à sa place. L’apparence de Julius lui paraissait suspecte, tout comme elle l’avait été pour Anastasia. Il ne savait toujours pas pourquoi, mais même dans ce cas…

Julius : “Ricardo et moi allons nous occuper de la Gourmandise. À l’origine, Subaru et Wilhelm-sama auraient été ses adversaires. En raison de leurs liens avec lui, ils auraient voulu s’en charger eux-mêmes. Comme vous nous avez confié cette tâche tout en éprouvant ces sentiments, nous la mènerons à bien pour que vous puissiez tous les deux le constater.”

Subaru : “…Ahh, c’est donc ça.”

Ce que Julius ressentait, c’était que Subaru aurait voulu subjuguer la Gourmandise lui-même. Wilhelm aussi, et au-dessus d’eux, Crusch, toujours en proie à la souffrance, aurait ressenti la même chose.

L’Autorité de la Gourmandise, qui consumait les Souvenirs et les Noms――en songeant à Rem, qui avait subi ces dommages, plongée dans un sommeil qui durait encore aujourd’hui, Subaru voulait écraser complètement la Gourmandise de ses propres mains.

Le frapper, lui donner des coups de pied, le piétiner, le forcer à regretter les atrocités qu’il avait commises, transformer son visage en un amas de larmes tandis qu’il le forcerait à se prosterner au sol jusqu’à ce qu’il ressente une catharsis, c’était ce qu’il voulait faire.

Ce rôle, il l’avait confié à d’autres――

Subaru : “Qui que ce soit, honnêtement, je ne veux pas leur laisser le soin de le faire. Rem… Je voulais la restaurer. Je voulais la récupérer moi-même. Je pensais que c’était mon rôle.”

Julius : “…”

Subaru : “Mais si ça ne peut se faire que si je le confie à quelqu’un, alors je te le confie. Ne te méprends pas. C’est par élimination… Et seulement par élimination, mais je te le confie. Pour moi, tu es la seule personne à qui je peux tolérer de confier ce rôle, même si je n’aime pas ça.”

La mémoire et l’existence même de Rem étaient prises en otage.

La liberté d’Émilia lui avait été retirée et elle attendait toujours l’arrivée des secours.

Toutes les deux étaient des relations précieuses pour Subaru, toutes les deux étaient des personnes précieuses qu’il devait récupérer, et donc, pour toutes les deux, Subaru voulait afficher son côté cool.

Néanmoins, Subaru était le Chevalier d’Émilia, et le héros de Rem également, donc.

Subaru : “Je vais vaincre l’Avarice, et je vais sauver Émilia. Éliminer la Gourmandise, je te le confie… Ne te foire pas.”

Julius : “――Je vais répondre à tes attentes. Surtout cette fois-ci, définitivement cette fois-ci.”

D’un signe de tête ferme, Julius accepta la confiance de Subaru.

Le plus grand des Chevaliers fixa alors son regard sur Wilhelm, et inclina légèrement la tête.

Julius : “Wilhelm-sama.”

Wilhelm : “Ce que je voulais dire, Subaru-dono l’a déjà exprimé en grande partie à ma place. Il est vrai que je n’éprouve pas les sentiments les plus harmonieux à l’égard de la Gourmandise… Ainsi, je vais également le confier à Julius-dono. Il y a trop de crapules présentes dans cette ville.”

Grâce à cette Lame Démoniaque de plus en plus tranchante, Julius sembla reprendre un peu de courage. Ricardo, qui avait jusque-là observé silencieusement leur conversation,

Ricardo : “Qu’est-ce que c’est que ça, mes pensées ne semblent même pas être écoutées dans cette discussion que vous avez tous. Personne ne s’intéresse à moi, c’est ça ?! Maintenant que cette équipe est la meilleure jusqu’à présent, je peux être d’accord avec ça.”

Anastasia : “Ricardo cherche vraiment à attirer l’attention. Se fâcher comme ça avec ta grande taille, ce n’est pas vraiment mignon, tu sais… Prends soin de Julius pour moi.”

Ricardo : “Détendez-vous. Vous m’avez déjà vu mentir ? Ana-bo.”

Anastasia : “Pourrais-tu arrêter d’utiliser ce titre ? Je suis ta maîtresse, tu sais ?”

Ricardo ricana bruyamment à la vue du visage renfrogné et des joues gonflées d’Anastasia. Les iris noirs qui fixaient Anastasia avaient une lueur bienveillante.

Subaru : “Sur ce, avec ça, les compositions des équipes sont décidées, pas vrai ?”

――Suite à la remarque de Subaru, toutes les personnes présentes à la table ronde hochèrent la tête.

Subaru : “Pour l’attaque sur Sirius de la Colère, Priscilla et Al. En comptant Liliana, ça fait trois en tout.”

Priscilla : “L’idée que je puisse succomber au jeu des émotions est vraiment risible. Montrer à mon adversaire qu’il s’est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment et face au mauvais ennemi, un tel imbécile sans espoir mérite une leçon !”

Liliana : “Je ne fais que chanter, je ne fais que chanter~ ! C’est ce que je suis, juste un morceau de viande qui chante ! Ne chéris pas ta vie, chéris la scène. D’accord, bien, je sens que je peux le faire. Là, j’ai vraiment l’impression de pouvoir le faire !”

Al : “――――”

Priscilla s’éventait tandis que Liliana s’adonnait à une auto-hypnose douteuse. Le visage d’Al n’était pas visible, mais l’impression qu’il n’était toujours pas convaincu semblait se dégager de tout son corps.

Bien que ce trio soit légèrement déstabilisant, ils étaient les plus forts en termes de confiance.

Subaru : “Ensuite, pour la capture de la Luxure. Garfiel et Wilhelm-san.”

Garfiel : “Pigé. Mon incroyabl’ personne les prendra à la gorge et les f’ra pleurer et s’excuser.”

Wilhelm : “Je vous en prie, laissez-moi faire――avec nous deux, c’est assuré.”

Le duo avec l’esprit le plus combatif, pourrait-il s’agir de ces deux-là ?

La Lame Démoniaque Wilhelm avait sa gratitude pour sa maîtresse, ainsi que pour sa femme, qu’il n’avait pas oubliée un seul instant. Quant à Garfiel, il y avait en lui quelque chose d’insaisissable, une émotion qui le faisait trembler.

Peut-être que ces deux guerriers cherchaient des réponses dans la bataille qui les attendait.

Subaru : “Et pour la conquête de la Gourmandise, c’est vous deux, Julius et Ricardo.”

Julius : “Cette tâche nous a été confiée par nul autre que vous deux. Elle sera certainement résolue. Comme ceci, je vais le neutraliser.”

Ricardo : “Ces salauds ont fait souffrir ma famille. Je n’ai pas besoin d’entendre ces mots pour le savoir. Je vais les frapper, les cogner fort et les faire pleurer.”

Ce duo avait le moins de connexions avec le Culte de la Sorcière. Et pourtant, on pouvait s’attendre à ce qu’ils ne se laissent pas distancer par les autres, car il était certain qu’ils étaient tous deux des combattants très respectés. Ensemble, il avait déjà surmonté des épreuves avec eux. Il n’y avait aucune raison de douter de ces compagnons d’armes.

De ce fait, le choix de céder la détestable Gourmandise avait été rendu possible.

Subaru : “Le dernier est l’Avarice, Reinhard et moi serons les deux à le rencontrer. Je compte sur toi.”

Reinhard : “――Ahh, laisse-moi m’en charger. Je compte sur toi aussi, Subaru.”

À la demande de Subaru, Reinhard hocha la tête avec son attitude résolue habituelle. Mais quelque chose dans son attitude drapée semblait doux, et alors qu’au milieu de la bataille cela aurait pu sembler imprudent, son apparence semblait maintenant déborder d’humanité.

Subaru ne savait pas pourquoi ce regard était aussi rassurant.

Anastasia : “Ainsi, les choix pour les combats sont décidés. Pour ce qui est du choix des endroits où installer les Miroirs de Conversation pour les rapports, il y en a trois en tout. En supposant que nous en laissions un à l’Hôtel de Ville… Pour les autres, que devons-nous faire ?”

Subaru : “Personnellement, j’aimerais bien que quelqu’un en prenne un pour la Colère. Et un pour… la Luxure ou la Gourmandise, l’un des deux serait parfait, je pense.”

Anastasia : “Quelles sont tes raisons ?”

Subaru : “La Colère est une personne qui a de l’influence sur toute la ville. La situation de la ville changera, que nous parvenions à la vaincre ou non. C’est pourquoi je tiens à ce que cette nouvelle soit communiquée rapidement.”

En ce qui concerne l’utilisation des Miroirs de Conversation, ils acquiescèrent tous comme si la suggestion de Subaru était correcte. Quant à la raison d’en apporter un autre à l’emplacement de l’Avarice,

Subaru : “Comme nous l’avons dit, Reinhard sera avec l’Avarice. Il serait optimiste de supposer quoi que ce soit à propos de l’Avarice au-delà de ses capacités inconnues, mais je ne peux pas dire que la possibilité d’une gestion instantanée n’existe pas. Si c’est le cas, je veux mettre en place une situation où Reinhard pourra être envoyé en renfort.”

Otto : “Cependant, à moins que l’équipe de l’Avarice ne possède un Miroir de Conversation, il serait impossible de partager cette information, n’est-ce pas ? Je pense que l’opinion de Natsuki-san est largement correcte.”

Subaru : “La réponse est simple. Utilisez le dispositif magique de diffusion. Avec une diffusion à l’échelle de la ville, je veux que tout le monde soit informé des endroits qui ont besoin d’aide. Grâce au Miroir de Conversation, Anastasia-san organisera toutes les informations et se chargera de les transmettre à tout le monde. Qu’en pensez-vous ?”

Anastasia : “Je pense que c’est judicieux. Ta tête semble bien fonctionner parfois, Natsuki-kun.”

Anastasia rit d’un air impressionné et lança un Miroir de Conversation à Priscilla. Celle-ci l’attrapa avec son éventail et le présenta devant Liliana.

Liliana : “Wa-wa-wah ?!”

Priscilla : “Chanteuse, tu t’en occupes. Puisque je ne peux pas soulever quelque chose de plus lourd que de la vaisselle.”

Liliana : “Cet éventail est presque aussi lourd que certains articles de table. Ne dites pas de choses grandiloquentes.”

Priscilla : “Ne dis pas de bêtises, examine cette conception. De l’or y est accroché et incrusté luxueusement, et c’est justement pour ça que c’est lourd. Ne le mélange pas avec les articles de vaisselle habituels.”

Liliana : “N’est-ce pas plus lourd que la vaisselle…”

Quoi qu’elle ait dit, Liliana avait fini par le prendre. Ignorant Liliana, qui se coiffait rapidement devant le miroir, le dernier Miroir de Conversation fut remis à Wilhelm.

Subaru : “Compte tenu du nombre d’ennemis, le groupe assigné à la Luxure en a plus besoin que celui de la Gourmandise. Comme deux personnes y vont, ça devrait aller, mais contactez Anastasia tout de suite si ça semble dangereux.”

Wilhelm : “Compris, je ne manquerai pas de la contacter.”

Faisant preuve de considération à l’égard de Julius, Wilhelm plaça le miroir dans sa poche de poitrine.

Il s’agissait toutefois d’un jugement un peu inquiétant. Wilhelm pouvait devenir fou de rage et ignorer les instructions à partir de maintenant. Et Garfiel, inutile de le préciser, était du genre à exploser à la moindre provocation.

――Quoi qu’il en soit, les préparatifs de la bataille étaient terminés.

Subaru : “Prenons un instant. Une fois que ce sera fait, nous partirons et commencerons l’opération de reconquête des tours de contrôle.”

À ces mots de Subaru, toutes les personnes présentes répondirent en hochant la tête. Cependant, en voyant leurs apparences calmes et tendues, Subaru pensait que l’ambiance était de toute façon médiocre.

Subaru : “Si vous affichez des visages furieux, n’avez-vous pas l’impression que les choses graves se rapprochent ?”

Otto : “Un signe que Natsuki-san va dire quelque chose d’étrange s’est produit une fois de plus.”

Subaru : “Ce n’est pas bizarre. C’est important. Quelle que soit la taille de l’armée rassemblée, si le moral est bas, ça peut se transformer en populace. Je ne dis pas que notre moral est bas ici, mais je ne pense pas que mes motivations soient mauvaises. Alors, élevons notre voix.”

Tout en frappant dans ses mains, Subaru se leva.

Subaru : “Faisons-le, tout le monde ! Avec ce combat, nous nous débarrasserons de ces bâtards qui ont perturbé la ville ! Le Culte de la Sorcière échoue, et nous avons une fin heureuse !”

Les autres : “――――”

Sous l’impulsion de Subaru, ils se regardèrent en face. Puis, d’un signe de tête――

Les autres : “Ohhhhh――!!”

De cette manière, une réponse pleine de moral arriva.

S’ils étaient capables de répondre avec une telle force, alors ils s’en sortiraient définitivement. Un tel nombre de membres, une telle avant-garde, ce n’était pas quelque chose qui pouvait être préparé à nouveau.

――La reconquête de la ville commença pour de bon.

Subaru : “――Ce combat sera notre victoire !!”

Subaru ayant dit ce qu’il voulait, la réunion de la table ronde s’acheva.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Ses sensations étouffées se rétablissaient, sa conscience revenait lentement à la réalité.

Alors que la réalité commençait à s’infiltrer dans ses sens assoupis, les sensations dans ses mains et ses pieds revinrent naturellement. Puis, tandis que les sensations se répandaient dans le reste de son corps, elle sentit pour la première fois quelque chose de doux l’enlacer.

Chaud, c’était relaxant comme si elle était enveloppée dans la fourrure d’un grand animal.

Elle avait ressenti quelque chose de semblable il y a bien longtemps. Il y a longtemps, quand elle était jeune, à une époque où son esprit n’était pas en phase avec son corps, à une époque où elle craignait de dormir seule.

Bien loin de la sensation de la texture de cette fourrure, un certain temps s’était écoulé depuis.

Émilia : “――Ah.”

Au départ, ses yeux se mirent à pleurer sous l’effet de ce contact nostalgique. Mettant de côté son désir idiot de continuer à sentir la chaleur, elle ouvrit lentement les yeux. Ses longs cils frémissaient, et ses iris améthystes observaient le monde d’un œil vide.

Elle se trouvait dans une salle haute de plafond, avec des décorations étranges qu’elle n’avait jamais vues auparavant. Allongée sur un lit, elle se retrouva enveloppée dans une couverture d’été en fourrure de qualité.

Un inconnu assis à côté d’elle lui nettoyait le visage avec une serviette humide.

Émilia : “Vous êtes… ?”

??? : “――――”

Lorsqu’elle avait ouvert les yeux, une belle femme au visage d’un blanc pur la regardait.

Ce visage maladif, vidé de sang, était beau et inexpressif comme celui d’une poupée. Sa beauté était telle qu’elle illuminerait sûrement la pièce si elle souriait, mais son visage était rigide comme un masque qui ne pouvait pas rire.

Se levant, ses longs cheveux ondulant derrière elle, la femme en robe noire quitta aussitôt la pièce.

Elle essaya rapidement de l’appeler, mais alors qu’elle se demandait comment l’appeler sans connaître son nom, la porte se referma d’un coup sec. Elle se retrouva donc seule.

Émilia : “Où suis-je ?”

Hésitante, elle s’assit sur le lit. Bien qu’elle se sente un peu lourde, elle ne ressentait aucune douleur ni aucun signe de mauvaise condition. Cette lourdeur pouvait être due à l’utilisation d’une trop grande quantité de magie à laquelle elle n’était pas encore habituée, signe que son corps n’était pas en mesure de supporter ce fardeau.

Arrivée à ce stade, elle se souvint immédiatement de ce qui lui était arrivé.

Émilia : “C’est vrai. Ah, sur la place, j’ai combattu une personne étrange, et…”

Poursuivant ainsi, elle se remémora les événements qui s’étaient déroulés juste avant qu’elle ne perde connaissance.

Un monstre au visage enveloppé de bandages――celui que Subaru avait appelé Colère, s’était tourné vers elle avec de redoutables prouesses au combat et une colère qui donnait la chair de poule. Pendant un moment, elle avait pris l’avantage dans le combat, mais en perdant face à la force de ces flammes ardentes, elle avait été projetée dans les airs――

Émilia : “Et puis, j’ai dû m’évanouir. Mais je suis toujours en vie.”

Alors qu’elle avait été surpassée, il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait d’une situation désespérée.

Quelqu’un était peut-être venu à son secours. Subaru et Béatrice avaient été là, il se pouvait qu’elle ait été secourue par ces deux-là. Même dans ce cas, son cœur était brisé par son attitude pathétique.

Émilia avait pris une telle pose devant Subaru, s’était tant vantée, mais non seulement elle avait perdu, mais elle avait aussi besoin d’être secourue.

Émilia : “Mhm, je n’ai pas le temps de me morfondre. Je suis déjà en retard, je n’ai donc pas le temps de faire une pause dans mes pas et de me repentir. Je vais réfléchir en marchant.”

Tapotant des deux mains ses joues blanches, elle se remonta le moral. Le temps passé à déprimer était du temps perdu.

On lui avait fourni un lit et une couverture. Elle avait même été confiée à une gouvernante, ce qui signifiait que cet endroit devait être la maison d’une personne bienveillante. Comme elle n’avait pas été emmenée dans son propre logement, sa situation avait sans doute été assez grave.

Émilia : “Mais je ne ressens aucune douleur, alors peut-être un guérisseur compétent… Ehh ?”

En se déplaçant pour se mettre debout, Émilia se rendit compte d’une chose à propos d’elle-même.

Émilia : “Je suis nue.”

Lorsque ses pieds nus touchèrent le sol, elle remarqua qu’il n’y avait pas un seul morceau de tissu sur son corps. Inclinant la tête, Émilia commença par enrouler la couverture autour de son corps et descendit du lit. Elle regarda autour d’elle dans l’espoir de trouver quelque chose à se mettre, mais malheureusement, elle ne trouva rien.

Émilia : “Hmm, que dois-je faire ? Si je quitte la pièce comme ça, on va penser que je suis mal élevé…”

Avant de quitter la forêt, et après l’avoir quittée, entre deux séances d’étude, et après avoir appris diverses choses, ce point lui avait été inculqué par Puck et Anne-Rose, respectivement. Elle ne devait pas montrer sa peau devant les autres. Selon cette règle, son apparence actuelle était tout à fait problématique.

Émilia : “Mais je m’inquiète pour tout le monde et c’est une urgence, donc je ne peux pas faire autrement.”

Elle devait découvrir au plus vite ce qui s’était passé après la fin de la bataille contre l’Archevêque du Péché. Avec cela comme justification, Émilia sortit de la pièce vêtue d’une simple couverture.

En sortant dans le couloir, ce n’était certainement pas un bâtiment qu’elle avait déjà vu auparavant. Cependant, comparé à ce qu’elle avait imaginé, l’extérieur de la pièce donnait l’impression d’un couloir froid et étrangement peu sophistiqué.

Émilia : “Je pensais être dans un manoir, mais c’était totalement faux. Hmm, c’est juste cette salle qui est étrange ?”

En se retournant, elle observa la chambre dans laquelle elle avait dormi.

Un grand lit et une petite armoire. Cependant, en y regardant de plus près, elle ne pouvait échapper à l’impression que quelque chose n’allait pas. Cela donnait l’impression qu’un lit et d’autres meubles avaient été apportés et empilés en désordre dans une pièce vide.

Et ce n’était peut-être pas faux. À en juger par l’atmosphère du couloir, il ne s’agissait certainement pas d’un lieu destiné à l’habitation. C’était un endroit où des personnes travaillaient. Si elle tendait l’oreille, elle entendait un léger bruit d’eau et un signe que quelque chose fonctionnait.

Tandis qu’Émilia s’interrogeait sur ce point, il y avait――

??? : “Ah, il semblerait que tu aies ouvert les yeux, comme c’est rassurant, quel soulagement. Je suis soulagé que tu sois saine et sauve.”

Émilia se retourna, ayant été interpellée.

C’est alors qu’un jeune homme surgit au fond du couloir. Ayant découvert Émilia, le jeune homme aux cheveux blancs lui adressa un sourire, marchant d’un pas décontracté.

??? : “Toutefois, je ne suis pas à l’aise avec le fait que tu te promènes juste après ton réveil. Tu as enduré beaucoup d’épreuves, alors si quelque chose arrive à ton corps, ce sera un casse-tête. C’est pourquoi je veux que tu prennes bien soin de toi. Qui plus est, puisqu’il ne s’agit pas seulement de ton corps, je veux dire.”

Émilia : “Hm, vous êtes… ?”

Clignant des yeux, Émilia fixa le jeune homme qui s’adressait à elle.

Cette attitude consistant à réduire l’écart entre les autres d’un seul pas était assez proche de celle de Subaru. Cependant, la différence cruciale entre Subaru et lui résidait dans le fait que son attitude n’avait aucunement l’intention de respecter l’autre personne.

C’était la vertu timide de Subaru, et le jeune homme en face d’elle n’en montrait aucune trace. C’était comme s’il n’avait aucun remords pour les autres.

――Au même moment, Émilia se souvint d’un sentiment qu’elle n’arrivait pas à décrire concernant le jeune homme qui se trouvait en face d’elle.

??? : “Vraiment ? Désolé, désolé. J’ai déjà vu ton visage endormi, mais c’est la première fois que tu me vois, je présume. Je ne t’ai même pas encore donné mon nom. Même si toi et moi devions entretenir une relation, ce genre d’impolitesse ne serait pas de mise. J’ai été trop rapide sur ce point, c’est ma faute. Je suis sincèrement désolé. Puisque je suis un être humain capable de telles choses.”

Émilia : “O-oui…”

La réponse d’Émilia à ce jeune homme à l’élocution interminable et fluide était assez lourde.

La raison en était peut-être que son attitude la submergeait, mais il y avait là une implication plus importante. En effet, le subconscient d’Émilia faisait appel à elle.

――Elle avait l’impression de se souvenir d’avoir déjà vu ce jeune homme quelque part.

??? : “C’est un gâchis de scène, c’est dommage que cet endroit manque d’atmosphère. Mais je suis convaincu que lorsque tu y repenseras, tu t’en souviendras comme d’un moment spécial. Si tu le considères ainsi, ce n’est pas une mauvaise chose. Un petit bonheur au jour le jour suffit amplement à égayer le chemin connu sous le nom de vie. Je suis sûr que c’est particulièrement vrai pour toi. Tu veux voir les bons côtés de la vie, et pas seulement les mauvais. Ne le penses-tu pas toi aussi, Émilia ?”

Émilia : “Je ne me souviens pas vous avoir dit mon nom… Alors, vous êtes ?”

??? : “Oups, je suis désolé. J’ai la mauvaise habitude de ne plus tenir compte de ce qui m’entoure lorsque je suis excité par quelque chose. C’est pour cette raison que je n’aime pas toujours ma personnalité affectueuse. Il se pourrait que ce soit toi qui me fasses ressentir de telles émotions. Et donc, mon nom, c’est ça ?”

Après un détour incroyablement long et flexible, ce jeune homme entra à peine dans le vif du sujet.

Sentant de mystérieux picotements brûler sa peau, Émilia ne détacha pas son regard du comportement du jeune homme. Elle comprit intuitivement que sa propre sécurité était menacée.

Et la cause de cette intuition était le jeune homme en face d’elle.

Regulus : “Mon nom est Regulus Corneas. J’occupe une position de dirigeant dans un certain groupe, mais ça ne te concerne pas. Ce qui est en effet important pour toi, c’est une seule chose. Le fait que je suis ton mari, et que tu es ma soixante-dix-neuvième femme.”

Émilia : “…Eh ?”

Le jeune homme――Regulus présenta son nom, et la signification de ce dont il parlait si merveilleusement, elle ne la comprenait pas. Émilia était confuse, et ses jolis sourcils se froncèrent. Cependant, Regulus ne fit pas attention à la réaction d’Émilia, et fixait le corps de la jeune fille, recouvert seulement d’un unique tissu léger.

Regulus : “Cette apparence est un poison pour les yeux. Je vais ordonner un changement de vêtements tout de suite. Tu peux te détendre. Elles sont dans la même situation que toi, mes autres épouses. Elles se sont habituées à porter des vêtements de mariage.”

Émilia : “Des tenues de mariage, qu’est-ce que ça veut dire ? Non, ce n’est pas que ça. Me qualifier comme étant votre femme, qu’est-ce que vous voulez dire ?”

Regulus : “C’est vrai. J’oubliais le plus important ! Pour quelqu’un comme moi, c’était dangereux.”

Émilia ouvrit la bouche pour poser une autre question, mais Regulus ne l’écoutait pas. Il frappa dans ses mains, et attrapa légèrement l’épaule d’Émilia alors qu’elle s’apprêtait à poser une question.

Émilia fronça les sourcils en sentant l’étrange force qui émanait de ces doigts. S’approchant suffisamment pour toucher le front d’Émilia, Regulus la fixa dans les yeux.

Regulus : “J’oubliais une question importante, très importante. Ta prise de conscience du mariage vient après ça. Émilia, c’est important, alors je veux que tu répondes du plus profond de ton cœur. Pour notre avenir, c’est très important.”

Émilia : “――――”

Face ce niveau de pression étrange, Émilia déglutit, restant silencieuse.

Prenant son attitude pour un consentement, Regulus sourit. Et avec ce sourire, il demanda.

Regulus : “Émilia, es-tu vierge ? C’est très important.”

Et avec ce sourire, il parla.

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Artiste du fan-art : おわり

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-=Fin du Chapitre 47=-

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