Arc V – Chapitre 56 – « Signature d’un divorce »

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Traduit par : Akira

Relu par : Prévu (N’hésitez pas à venir sur le discord on recrute)

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Artiste du fan-art : Owari

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ARC V – LES ÉTOILES QUI ÉCRIVENT L’HISTOIRE

CHAPITRE 56 – «Signature d’un divorce»

—L’autorité de l’Avarice associée au nom de son étoile, le vrai visage de son ‘Invincibilité’.

Les noms des étoiles que Subaru connaissait s’alignaient sur les noms des Archevêques.

L’étymologie de Bételgeuse, ‘Main d’Orion’, correspondait bien à la ‘Main invisible’ du fou Petelgeuse Romanée-Conti.

Par conséquent, Subaru pensait que les surnoms des étoiles étaient étroitement liés aux autorités de leurs archevêques.

Et l’archevêque de l’Avarice s’appelait Regulus Corneas. Le “Regulus” qui était son nom avait pour origine latine “Leo”, qui signifiait ‘Petit Roi’, ainsi que—’Cœur de Lion’.

Bien qu’il se soit un jour moqué de cette idée, Subaru s’était rendu compte que cette idée n’était pas dénuée de sens et avait poursuivi ce raisonnement, aboutissant ainsi à une hypothèse.

Tout d’abord, comment définir un ‘Roi’ ?

Le Royaume de Lugnica était actuellement en pleine élection royale, chaque candidat s’efforçant de montrer sa ‘Royauté’. Bien que chaque vision de la ‘Royauté’ se révélait tôt ou tard, Subaru souhaitait aborder le sujet du ‘Roi’ ici, dans cette situation où il prenait un sens plus général.

Ce ‘Roi’ ainsi proclamé était le représentant d’un royaume, et il se tenait à son sommet.

En élargissant la définition, on constatait qu’une nation pouvait être constituée de n’importe quoi, mais qu’un seul individu ne pouvait devenir une nation.

Le ‘Roi’ symbolisant le pays existait à partir des ‘Citoyens’ qui le composaient.

Si l’on suivait ce raisonnement, Regulus Corneas, qui porte le nom de ‘Petit Roi’, avait probablement aussi des ‘Citoyens’ qui pouvaient lui accorder le titre de ‘Roi’.

Subaru : “Alors, ceux qui font de Regulus un roi, où sont les ‘Citoyens’ de ce ‘Petit Royaume’ ?”

Il n’avait même pas eu besoin d’y penser.

Sans amener de cultistes, ils avaient attaqué la ville de Pristella.

Bien qu’il s’agisse d’un groupe de démons malveillants qui agissent indépendamment les uns des autres, le seul d’entre eux à avoir apporté des effectifs inutiles était Regulus.

Pourquoi aurait-il eu besoin de le faire ?

Bien que, connaissant Regulus, la possibilité qu’il fasse simplement étalage de son avarice n’était pas inexistante, mais sinon, s’il agissait par nécessité—

Subaru : “Pour que Regulus devienne un ‘Petit Roi’, il devait apporter sa ‘Citoyenneté’ collective d’épouses. Bien que l’on ne sache pas si la distance a un rapport avec cela, il semble qu’à cause de cette restriction, même s’il y avait cinquante épouses, Regulus devrait quand même les amener.”

La condition de cette ‘Invincibilité’ était-elle basée sur le nombre d’épouses ? Ou sur la distance qui le séparait de ses épouses ?

Si l’identité de Regulus en tant que ‘Petit Roi’ était conditionnelle, l’étendue de ce que l »Avarice’ pouvait atteindre serait potentiellement affectée par de telles limites.

En bref, les épouses de Regulus n’étaient en aucun cas sans rapport avec son ‘Invincibilité’.

Subaru : “Mais, ce n’est pas tout à fait suffisant pour me révéler le secret de sa combine.”

Ce que Subaru avait compris avec son raisonnement, ce n’était que la partie de ‘Petit Roi’.

Son autre nom, ‘Coeur de Lion’, n’avait pas encore été expliqué, tout comme la puissance écrasante, tant offensive que défensive, qui accompagnait son ‘Invincibilité’, ainsi que le fait que son environnement n’avait aucun effet sur lui, tout cela restait des mystères.

S’il n’avait eu qu’un corps renforcé, il n’aurait pas été impossible pour Reinhard de passer au travers ; cependant, l »Invincibilité’ de Regulus avait clairement surpassé une telle résistance.

Subaru : “Il ne peut pas s’agir d’une barrière super puissante. Toutes les mesures pour arrêter un ennemi ‘Invincible’ ont déjà été essayées. En plus de cela, il n’a pas de pouls ni de température corporelle. Alors—”

Le nom de ‘Coeur de lion’ avait ouvert une pensée, et la dernière pièce du puzzle se mit en place.

L’Autorité de l’Avarice de Regulus n’était pas l »Invincibilité’.

Le véritable visage de la puissance écrasante de l’assassin était la ‘Tranquillité du Temps d’un Objet’.

Déjà fourni, déjà évalué, sans faille.

Les mots que Regulus portait toujours aux lèvres d’une autosatisfaction déformée étaient à propos de la façon dont il était un homme satisfait de son existence idéale, mais en même temps ne faisait aucune tentative pour cacher la nature de sa capacité.  

Subaru : “Le temps de son corps est gelé, alors oubliez les attaques ; même l’eau ne le mouillera pas. Le temps du sable qu’il lance est gelé, donc il ne rebondit pas, il passe directement à travers.”

Parmi les superpouvoirs connus dans les mangas, il y avait un pouvoir similaire de ‘Pause spatiale’.

Ce pouvoir, comme son nom littéral le suggérait, provoquait une rupture avec l’espace lui-même, coupant quelque chose de son environnement, sans tenir compte de ce qui pourrait essayer de l’affecter ; l’existence même de Regulus agissait ainsi, à un certain niveau.

Le Regulus Corneas qui pouvait se couper du flux du temps pouvait être considéré comme la distorsion de l’espace lui-même.

En effet, il avait dit que la dimension était différente—l »Invincibilité’ n’était qu’un effet secondaire de l »Immobilité du Temps d’un Objet’.

Ce qui voulait dire que—

Subaru : “—La technique secrète de gel du temps est ta véritable capacité !”

Regulus : “Tu peux le dire fièrement autant que tu veux, je ne ferai aucun commentaire ! Es-tu ce genre de personne ? Qui croit désespérément qu’il sait quelque chose, alors tout le monde autour de lui devrait le découvrir aussi ? Même la fierté doit être mesurée, montre-moi un peu de lucidité, petit morveux !”

Le dos de Subaru était plaqué contre un mur de pierre, cachant sa silhouette pendant qu’il criait, et Regulus se précipitait sur lui avec dérision.

Briser les murs, couper à travers le canal, littéralement traverser tout droit dans une marche de dévastation—c’était ainsi que Regulus avait rattrapé Subaru.

Pour l’instant, Subaru avait affronté tout cela seul. Cela dit, en vérité, ce n’était pas le match excitant que le mot ‘combat’ impliquait.

Regulus : “Faire des allers-retours m’irrite à mort. Ne pas s’enfuir fait de toi un véritable homme, tu pensais que je dirais ça ? Toi et moi ne sommes pas du tout comparables. Bien que tu sois resté bouche bée lorsque j’ai envoyé le Maître Épéiste voler, tu ne peux même pas comprendre quelque chose comme ça ? Peu importe comment tu le considères, ce n’est pas juste me regarder de haut !?”

Subaru : “Quand c’est quelqu’un que l’on déteste, tout ce qu’il fait, bien ou mal, est toujours irritant. Si je fuyais, je ne ferais que courir vers un avenir si rude qu’il me tuerait. De plus… ce choix est la bonne réponse, ça doit être ça.”

Regulus : “Bonne réponse mon cul. Qu’il s’agisse de sélection des effectifs ou de stratégie, tout ça tout ça ! Ça ne peut aboutir qu’à un résultat tordu à mort, n’est-ce pas ? Si tu voulais continuer le combat, n’aurait-il pas été préférable que cette jeune fille en fleur reste ? Un adultère comme toi, y a-t-il quelque chose que tu puisses faire à part toucher la femme d’un autre ?”

Subaru : “Ce que tu me dis est en réalité assez sévère.”

Bien que les paroles amères de Regulus l’aient touché, Subaru n’était pas anxieux le moins du monde.

Pas anxieux, pas irrité ; même son dégoût avait été atténué, car il ne comptait que sur sa bouche intelligente pour contrôler la situation.

À présent, Subaru avait attiré Regulus à distance de l’église, séparé d’Émilia et affrontant seul le meurtrier.

Affronter, dire cela semblait un peu inexact. Puisque Subaru ne cherchait qu’à se dissimuler, il avait maintenu son attitude de raillerie, s’efforçant simplement de gagner du temps.

Si Regulus s’en apercevait et lançait une attaque destructrice qui déchirerait l’espace de haut en bas, les plans de Subaru seraient anéantis en un instant. Cependant, Subaru était sûr que Regulus ne le ferait jamais.

Durant cette courte période de temps, avec la nature hostile de leurs interactions, il avait vu très précisément le caractère de Regulus.

En bref, Regulus était une ordure.

Cette simple affirmation ne pouvait en aucun cas expliquer tous les problèmes de Regulus.

Pour être plus précis, Regulus était quelqu’un qui s’estimait au plus haut point, et ne serait certainement jamais capable d’ignorer l’existence des autres.

Pour être franc, le qualifier d’incarnation du désir d’approbation et de l’envie de se montrer ne serait pas exagéré.

Affirmant qu’il n’avait aucun désir et aucune exigence avec des mots sophistiqués, traitant son existence comme une existence ayant déjà atteint la perfection, Regulus semblait incapable de continuer à vivre sans proclamer sa propre valeur aux autres.

Il réprimait les sentiments des autres, leur imposant ses propres valeurs, utilisant l’intimidation et la violence pour s’imposer par la force comme une autorité suprême.

Cette attitude n’était pas la façon dont il traitait seulement ses épouses, mais la façon dont il traitait le monde entier.

Par conséquent, dans un certain sens, Regulus était vraiment attentif et sérieux face à tout ce qu’il affrontait.

Son combat contre Reinhard en était la preuve parfaite.

Si Regulus avait eu l’idée de le faire, il aurait pu invalider complètement les attaques de Reinhard grâce à son ‘invincibilité’, et tuer Subaru et Émilia.

Malgré cela, il était volontairement désireux d’accepter les attaques de Reinhard directement, et n’avait donc pas pu mettre ce plan en action.

Cependant, cela ne voulait pas dire que Regulus appréciait l’esprit de domination.

Au contraire, cela prouvait une fois de plus la nature qu’il était censé avoir rejetée.

—Cet homme, Regulus, sans utiliser toute sa puissance pour faire tout céder, ne pouvait s’arrêter.

Par conséquent, ne pas écraser le fouineur Reinhard ou simplement ignorer la provocation de Subaru, n’étaient pas des décisions qu’il pouvait prendre au combat.

Assuré par la certitude qu’il ne pouvait être ni blessé ni vaincu, il devait forcer ses adversaires à se rendre complètement, et laisser leurs esprits vaincus et brisés—un homme qui ne connaissait que cette façon de combattre.

Une telle nature répugnante était vraiment disgracieuse à voir.

Le pourquoi de cette affirmation était que, assurément, tout le monde, sans exception, éprouvait dans une certaine mesure les mêmes sentiments. Subaru lui-même était conscient de cette laideur dans sa propre nature.

C’était précisément parce qu’il obligeait les gens à contempler cette laideur que l’existence de Regulus était si détestable.

Cependant, cette raison exacte était ce qui permettait d’entrevoir une minuscule chance de victoire.

Subaru : “Ta méthode secrète pour geler le temps, très bien, ignore-la, mais qu’en est-il de la première partie ? Ma spéculation était-elle vraiment complètement fausse ? Si tu le veux bien, même si ce n’est qu’une idée approximative, j’espère que tu pourras m’en donner les grandes lignes.”

Regulus : “Pourquoi devrais-je répondre à cette question ? C’est absurde et ce n’est pas une obligation pour moi. Une affaire de divulgation de mes propres secrets, ce n’est même plus une question de droits. Dans quelle mesure as-tu l’intention de me regarder de haut. Espèce d’enfoiré, es-tu incapable de comprendre sans que tes os soient réduits en poussière ?”

Se laissant prendre par la provocation de Subaru, Regulus piétina durement le sol.

La pointe de ses pieds transperça la route de pierre, aussi facilement que si elle était faite de pudding. La direction des projectiles qu’il libérait ne pouvait être suivie que par le son, détruisant au hasard la zone proche de la cachette de Subaru.

Bien avant que les projectiles ne puissent le toucher, Subaru, qui avait lu les mouvements de Regulus, fuit loin du mur. Durant sa fuite, il renversa également les piliers de pierre qui se trouvaient aux extrémités de la rue.

Et ainsi, la corde attachée au pilier de pierre se détacha, et une série de sons légers retentit.

Au-dessus de la tête de Regulus, qui avait levé les yeux pour voir ce qui s’était passé, d’innombrables éclats de glace volèrent. Avec l’aide d’Émilia, la rue avait été transformée en un champ de pièges soigneusement préparés.

Bien sûr, l’endroit où Regulus avait été directement frappé était indemne, mais—

Regulus : “Ce genre de chose ! Ce n’est rien d’autre que l’épuisement désespéré de capacités limitées !”

Regulus, sans tenter d’esquiver la glace qui tombait, écarta les bras afin de l’accepter de tout son corps.

Bien sûr, sans espoir de percer son ‘invincibilité’, les éclats de glace se brisèrent en fragments, s’éparpillant pour se disperser en particules de mana. Incluant les parties qui n’avaient pas réussi à toucher son corps, comme pour frimer, Regulus piétina tous les morceaux de glace éparpillés, les détruisant complètement.

Regulus : “Qu’est ce que c’est supposé être ? Si ta longue théorie décousue de tout à l’heure était correcte, ne pourrais-tu pas penser toi-même à l’insignifiance de cette attaque ? Vu sous cet angle, n’est-ce pas les attaques de cette fille qui sont bien plus efficaces ? Faire des allers-retours, qu’est-ce que tu as l’intention de faire au juste !”

Subaru : “Ce que j’ai l’intention de faire en serpentant ainsi, si je réponds à ta question, tu devras répondre à la mienne en conséquence. Ce sont nos conditions d’échange, voilà comment ça devrait être, non ?”

Regulus : “Et l’échange entre toi et moi, qu’est-ce que c’est sinon de l’arrogance pure et sauvage !”

Subaru recula rapidement sur un grand angle, mettant de la distance entre lui et Regulus.

Refusant de le laisser partir, Regulus poursuivit Subaru avec persistance, pliant doucement les genoux et sautant d’un seul mouvement. Avançant avec cette propulsion fulgurante, en un instant la distance entre les deux se réduisit.

Ainsi, le bout des doigts de la mort atteignit Subaru—quasiment, avant que Regulus ne perde pied.

Regulus : “Quoi !?”

Subaru : “Bien que ce soit vraiment en deçà de mes attentes, la faiblesse de ceux qui ne connaissent que la force contre la force est tout simplement pathétique.”

Le piège classique de l’écueil, dépendait également de la magie d’Émilia pour creuser dans le sol, une mécanique primitive qui utilisait une couche de glace recouverte de terre.

Cependant, un vétéran de centaines de batailles aurait dû voir à travers un piège aussi simple, mais Regulus était en fait complètement tombé dedans. Bien que cela soit ironique, c’était aussi la preuve que Regulus ne pouvait rien faire d’autre que de remporter des victoires par la force brute.

De manière correcte et droite, en utilisant sa capacité tricheuse pour écraser directement son adversaire par la force brute.

Capable de rien d’autre que cela, de toute évidence c’était un homme qui n’envisageait aucune autre tactique de combat.

Subaru : “En dehors de ton pouvoir, nous ferons tout ce qu’il faut pour te vaincre. À force de répéter ce genre de choses, il devient difficile de dire qui est l’antagoniste.”

Prendre un raccourci pour atteindre l’église en premier, se battre jusqu’à la dernière seconde pour transformer cette zone en un champ de pièges.

Bien qu’Émilia ait refusé de quitter Subaru jusqu’à la dernière seconde, avec sa nature candide, elle ne pourrait jamais utiliser ces sales tactiques. La répartition des tâches avait été choisie pour son adéquation.

Subaru : “——”

Tandis que Regulus n’était pas encore sorti du trou, Subaru jeta furtivement un coup d’œil à son pied droit. Même après le parcours épuisant de sa fuite, il était encore en excellent état. Les deux moments où il avait été transformé en lambeaux sanglants et où il avait été enveloppé dans cette mystérieuse matière noire étaient devenus quelque chose qu’il ne pourrait jamais oublier.

Peut-être était-ce l’influence du ‘Sang de dragon’, qui donnait l’impression que le sang parlait à Subaru.  

Ce faux ‘Roi’ arrogant qui est ton ennemi, montre-lui le prestige du Royaume des Dragons.

Subaru : “Dans ce cas, je vais te demander une aide supplémentaire. Bien que je te doive beaucoup.”

Regulus : “Tes pleurnicheries m’énervent au plus haut point !”

Des fragments de pierres et des morceaux de terre éclatèrent du sol et se dispersèrent avec force.

Soutenus par la puissance de Regulus, ils causèrent des dégâts considérables dans les rues. Malgré cette dévastation, Subaru n’était pas à sa portée.

S’étant élevé du sol, Regulus, les yeux écarquillés de haine, lança un regard noir à Subaru, qui avait remis de la distance entre eux. Très délibérément, Subaru leva son majeur vers Regulus.

Subaru : “Il semble que quelqu’un ait dit un jour ‘épuisement désespéré de capacités limitées’, puis-je te demander qui a dit cela, déjà ? Bien que l’on dise souvent que ‘traiter les autres comme un miroir peut conduire à la compréhension de la victoire et de la défaite’, ne devrais-tu pas d’abord jeter un long regard dans le miroir ?”

Regulus : “Se moquer, se moquer de moi, à ce point, toi… !”

Après avoir été poliment pointé du doigt sur ses défauts, Regulus révéla un regard de férocité.

Très probablement, ses sentiments meurtriers envers Subaru avaient déjà facilement atteint un point de rupture, et les flammes de haine avaient consumé son corps immuable et assassin.

Regulus n’avait apparemment pas remarqué que tout cela était plus ou moins à la portée des prévisions de Subaru.

Parce que, sans aiguiser son intention meurtrière, ses attaques lâches et désordonnées étaient inefficaces, et c’était un point que Regulus n’avait pas réalisé même pendant quelques instants.

Subaru : “Même si c’est le cas, je ne peux pas me permettre de prendre ça à la légère.”

Essuyant la sueur de son cou, Subaru, avec un sourire désinvolte, se préparait à la mort.

Ce qu’il ne pouvait pas laisser Regulus voir, c’était que son intention était seulement de gagner du temps. Et même si cela devait être vu, il ne pouvait absolument pas comprendre le raisonnement derrière cela.

C’était la condition pour la victoire de cette bataille, la tâche que Subaru, qui avait envoyé Émilia ailleurs, devait accomplir.

C’était ce que lui et Émilia s’étaient jurés, qu’ils rempliraient leurs devoirs respectifs quoi qu’il arrive.

Et donc—

Subaru : “Je m’en remets à toi, Émilia. —Assure-toi de faire ressortir les sentiments sincères des épouses.”

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Quand Émilia arriva à l’église, les mariées étaient toujours là où elles avaient été laissées.

Émilia : “Excellent, tout le monde est toujours exactement—”

En regardant les épouses présentes au loin, Émilia avait laissé échapper ses sentiments.

Cependant, elle fut assaillie par un silence total, car les positions des épouses présentes étaient restées littéralement inchangées.

Si la mémoire d’Émilia était bonne, elles n’avaient pas bougé depuis qu’elle s’était échappée de l’église.

Émilia : “Juste parce que Regulus, a donné l’ordre de ne pas bouger… ?”

Il n’avait pas le pouvoir de contraindre, c’est ce qu’Émilia avait compris de ce que Subaru lui avait déjà dit sur l’autorité de l’Avarice.

Bien qu’il ait insisté à plusieurs reprises sur le fait que “ce n’est qu’une hypothèse”, Émilia avait une confiance totale dans sa réponse.

Afin de vaincre ce meurtrier, Subaru et Émilia devaient accomplir ce qu’ils avaient à faire, quoi qu’il arrive.

Émilia : “Tout le monde est resté… alors, la première issue n’est pas un problème.”

La possibilité la plus effrayante était que les épouses se soient séparées pour se cacher, ou aient fui l’église dans la panique.

Avant le point de non-retour, ils devaient prendre un ultime recours. Le plan que Subaru avait si gravement proposé, Émilia voulait l’éviter si possible.

Et donc—

Émilia : “Vous toutes, je demande la permission de vous parler.”

Il n’y avait pas le temps.

Même s’il y avait une garantie qu’elles écoutent, Émilia devait surmonter cet obstacle maintenant.

N°184 : “—Mari-sama, comment va-t-il ?”

Dans l’église à moitié détruite, une femme aux cheveux blonds—le n°184, se tenait au milieu, face à Émilia, pour lui répondre.

Contrairement aux autres épouses silencieuses assises en rangs bien ordonnés, elle seule était assise à l’avant, près de l’autel effondré.

Après avoir aidé Émilia à se changer, lui avoir donné des conseils, avec des yeux aussi froids que lorsqu’elle parlait du désespoir que lui réservait l’avenir, le n°184 interrogea Émilia qui revenait, d’une voix sans expression.

Émilia : “Regulus est dehors… Désolé. Nous sommes toujours en train de nous battre. Je n’ai pas pu le terrasser.”

N°184 : “C’est ainsi. …N’est-ce pas.”

Les coins de la bouche du n°184 se soulevèrent presque imperceptiblement.

Un si petit sourire, comme si elle ne savait pas pourquoi il était là. En outre, Émilia comprit que ce sourire ne traduisait ni la joie ni la tristesse, mais quelque chose qui ressemblait à du ridicule.

Parce que, un sourire comme celui-ci qui existait pour faire du mal aux autres, Émilia l’avait rencontré de nombreuses fois par le passé.

Et donc—

Émilia : “Un sourire si froid. Je ne pense pas qu’il te convienne. Comme cette expression.”

N°184 : “… Je m’excuse. Parce que Mari-sama interdit les sourires, je t’ai permis de voir une expression indigne.”

Émilia : “Ne t’excuse pas. Ce que je voulais dire, ce n’était pas ça.”

Aux paroles auto dépréciatives du n°184, Émilia secoua la tête.

Dans sa poitrine, la chaleur commença à se concentrer quelque part qui n’était pas son cœur. C’était comme l’avait dit Subaru, ces mots ne cessaient de remonter à la surface de son esprit.

Intense au point d’être inconfortable, c’était un sentiment féroce qui gonflait insupportablement dans son cœur.

Fermant les yeux, supprimant l’émotion turbulente, Émilia jeta un coup d’oeil autour de l’église avant de parler.

Émilia : “Nous avons l’intention de vaincre Regulus. Pour ce faire, nous avons besoin de l’aide de tout le monde.”

Épouses : “——”

Émilia : “Je ne sais pas quel traitement vous avez subi de la part de Regulus jusqu’à présent, mais même moi qui n’ai été que brièvement en contact avec lui, je peux voir qu’il a tort.”

Ayant été enlevé par lui alors qu’elle était inconsciente, il l’avait demandée en mariage dès qu’elle s’était réveillée. Ensuite, elle avait été immédiatement submergée par la cérémonie de mariage, et avait été informée des idées de Regulus sur le mariage et de la façon dont il traitait ses épouses.

On était loin des mariages heureux dont Émilia avait entendu parler.

Émilia : “Je ne veux pas perdre contre Regulus. Je comprends qu’au combat, le succès ou l’échec n’a rien à voir avec le bien et le mal. Mais là, tout de suite, je ne veux pas perdre contre Regulus. Si je perds… assurément, ce qui est important sera piétiné.”

N°184 : “Ce qui est important… hein.”

Émilia : “——”

N°184 : “Si tu ne veux pas être privé de ta vie, tu aurais dû obéir à Mari-sama dès le début, ou tu aurais dû essayer de fuir sans te soucier du reste. Les deux étaient possibles. De toute évidence, cela aurait été le mieux pour toi.”

Avec un regard sombre, le n°184 répondit à Émilia.

N°184 : “Qu’est-il arrivé au Maitre Épéiste et au chevalier qui t’accompagnait plus tôt ? Ils ont affronté la contre-attaque de Mari-sama et sont tombés au combat. Et donc, tu es la seule à avoir fui ici.”

Émilia : “Non. Qu’il s’agisse de Subaru ou de Reinhard, tous deux sont encore aux prises avec Regulus. Ils ont confiance en mon retour et l’attendent.”

N°184 : “Que peux-tu accomplir en revenant ? Et puis, dire que tu as besoin de notre aide et tout ça… Je ne comprends pas ce que tu veux dire.”

Émilia : “Tu ne comprends vraiment pas ce que je veux dire ?”

N°184 : “——?”

Face à l’interrogation d’Émilia, le n°184 haussa un sourcil sans dire un mot.

Cette réaction naturelle, ne semblait pas forcée le moins du monde. Même si elle s’était relâchée une fois qu’elle avait renoncé, depuis le tout début, le n°184 n’avait aucune intention de tromper Émilia, ce qui alourdissait ses paroles.

En d’autres termes, elle n’en avait vraiment aucune idée.

—Que le ‘Coeur’ de Regulus avait été confié à ses épouses, elle y compris.

Émilia : “Et les autres ? Vous toutes, vous êtes vraiment d’accord avec ça ? Après avoir voulu faire quelque chose, après avoir voulu que quelqu’un d’autre fasse quelque chose, est-ce qu’il n’y a personne qui pense encore de cette façon ?”

N°184 : “S’il te plaît, arrête. Je vais t’écouter. Si tu as des questions, pose-les-moi. Ma réponse est la réponse du collectif.”

Face à Émilia qui tentait de faire une lecture de celles qui l’entouraient, avec des mots raides, le n°184 s’interposa.

Têtue, ou peut-être courageuse—Émilia se souvenait que pour son bien, elle avait même interrogé Regulus, au péril de sa vie.

Bien que cela ait été une forme d’altruisme—

Émilia : “Ce qui importe, c’est que j’ai l’impression que tu as abandonné ta propre vie.”

N°184 : “——”

Émilia : “Tu étais en fait la plus importante, tu ne t’en es juste pas rendu compte, c’est ça ?”

Elle se rappela qu’au début de tout ça, c’était le n°184 qui lui avait parlé.

Pas seulement parce que Regulus lui avait ordonné de s’occuper d’elle. À la place d’Émilia, elle avait donné son avis à Regulus, défendue les intérêts des autres épouses, et maintenant elle avait l’intention d’accepter les mots qui leur étaient adressés.

Ce genre de posture la plaçait en tant que confidente de Regulus, manipulant de manière opportuniste Émilia et les fiancées, la suspicion à ce sujet augmentait.

Émilia : “Mais, je ne pense pas que ce soit le cas. Tu n’es pas le ‘Coeur’ de Regulus. J’aimerais le croire.”

Émilia avait été sauvée de nombreuses fois par le n°184.

Sans la protéger d’une manière visible à l’œil nu, ni prendre ses mains pour la guider.

Au lieu de cela, face à une malveillance incompréhensible, elle s’était assuré qu’elle serait prête à poursuivre sa route.

Quelqu’un de si préoccupé par les autres—

Émilia : « Être la véritable épouse de quelqu’un comme ça, je n’arrive pas à l’imaginer.”

N°184 : “…Peut-être que c’est parce que je voulais que tu le croies, que je t’ai parlé, tu sais.”

Émilia : “C’est vrai. Moi, ma tête n’est pas très bonne, alors si tu essayais de me tromper, j’ai pu être dupé sur le coup. Mais,”

Émilia ne savait pas si elle avait ou non un regard avec lequel analyser les autres.

Actuellement, les camarades d’Émilia se tenaient à ses côtés, non pas parce qu’Émilia les avait choisis et s’attendait à ce qu’ils deviennent ses camarades.

C’est parce que tous les camarades d’Émilia l’avaient choisie.

Mais avant d’être choisie, elle n’avait jamais pensé à quelque chose comme “ne suis-je pas incroyable”.

Au contraire, elle s’était toujours sentie mal à l’aise, effrayée de devoir répondre aux attentes.

Cependant, elle voulait répondre aux attentes qui lui étaient faites, et elle voulait être capable de répondre aux attentes. Elle avait toujours insisté sur ce point.

Émilia : “Je veux croire en toi. C’est un choix que j’ai fait.”

N°184 : “——”

Émilia : “Pourquoi, tu te lèves pour la foule silencieuse ? Pourquoi, malgré la capitulation dans tes yeux, m’aides-tu encore ? Pourquoi, es-tu…”

N°184 : “Que de questions.”

Interrompant la question d’Émilia, le n°184 secoua la tête.

Puis, pour la première fois depuis qu’Émilia était arrivée ici, elle leva son visage.

Des sentiments figés sur une expression raide.

Des yeux secs, et des lèvres fermés.

Ce sentiment de tristesse porta le visage déjà magnifique de cette femme à un autre niveau.

Cependant, ce qu’elle pensait était :

N°184 : “Pars dès que tu le peux. Si Mari-sama nous voit, nous mourrons toutes.”

Émilia : “Écoute-moi—”

N°184 : “Je n’ai aucune raison de répondre à ces questions. Tu n’es plus l’épouse de Mari-sama. Pas comme nous.”

Émilia : “—Je suis une demi-elfe.”

N°184 : “Eh ?”

Face à la confession d’Émilia, la femme fut frappée de silence.

Réalisant qu’elle avait fait quelque chose d’inattendu, Émilia esquissa un léger sourire. D’un autre côté, la femme comprit finalement le sens de la confession d’Émilia.

Elle avait compris que devant ses yeux, se tenait un demi-démon aux cheveux d’argent.

N°184 : “Cheveux d’argent… demi-elfe…”

Émilia : “En vérité, jusqu’à présent, toi et moi étions différentes. Différentes situations, différentes origines, différentes même dans nos qualités les plus fondamentales. Mais, je ne pense pas que quelque chose comme ‘Tout en nous est différent, donc nous sommes sans lien’ à cause de cela.”

N°184 : “——”

Émilia : “Les choses que toi et moi voyons sont sûrement les mêmes. Quand tu es triste, tu as envie de pleurer, quand tu rencontres quelque chose que tu ne peux pas résoudre, tu es en colère, quand tu rencontres quelque chose d’heureux, tu ris de joie. C’est la même chose, non ?”

N°184 : “Qu’est-ce que tu essaies de dire exactement ?”

Émilia, qui avait parlé à la va-vite, s’attira un soupir de la part du n°184.

À cette question, Émilia se retrouva désorientée. Ce qu’elle voulait dire exactement, si elle voulait le dire, elle-même n’arrivait pas à le comprendre.

Cela montrait qu’elle devenait trop émotive, mais cela lui faisait oublier le thème et s’écarter du sujet. Elle devait apprendre de Subaru, et dire ce qu’elle voulait plus directement—

Émilia : “C’est-à-dire, je…”

Il y avait des choses qu’elle voulait savoir. Il y avait des choses sur lesquelles elle voulait se renseigner.

Des choses sur le ‘Coeur’ de Regulus. Des choses à propos de se lever et de prendre le rôle principal des épouses. Avec son expression de défaite totale, avoir protégé Émilia, presque vaincue.

Tout cela ensemble, elle espérait qu’elle lui en parlerait.

Et une dernière chose, qu’elle devait savoir en premier.

C’était—

Émilia : “Ton nom, tu peux me le dire ?”

N°184 : “——”

Émilia : “Je m’appelle Émilia, simplement Émilia. Bien qu’ayant des circonstances différentes des tiennes, partageant sûrement des similitudes avec toi, une demi-elfe.”

N°184 : “Humph…”

Émilia : “Si nous pouvons voir les mêmes choses, ressentir les mêmes choses, partager les mêmes espoirs… Certainement, parler ne sera pas dénué de sens.”

Il fut un temps, elle s’était déjà présentée comme ça.

Lorsque son cœur était rongé par le malaise, lorsqu’elle était convaincue de n’avoir personne sur qui compter, lorsqu’elle avait l’impression que des flots sans fin l’engloutissaient.

À l’époque, elle s’était laissée prendre par les mêmes mots.

—Jusqu’à aujourd’hui, pensa-t-elle.

Alors, elle avait été vraiment heureuse.

Le garçon qu’elle n’avait jamais rencontré avant de reconnaître son existence, l’avait rendue très heureuse.

Au moment où le refus était sur le point de se produire, en se voyant soudainement lancer des mots comme ceux-là, elle était désespérément abattue.

N°184 : “——”

Une fois de plus, elle avait dû emprunter la force de Subaru.

À gauche et à droite, elle l’empruntait, puis la reconstituait désespérément.

Mais c’était suffisant.

N°184 : “Ne fais pas l’enfant… Pourquoi jusqu’à maintenant…”

Devant Émilia, le n°184—la femme se tenait la tête, la secouant alors qu’elle criait de toutes ses forces.

Cette expression était remplie d’agonie, cette voix de ressentiment, et ces yeux avec les sentiments de regarder ce qu’elle détestait.

C’était, depuis le début, la première véritable émotion qu’Émilia avait fait naître en elle—

N°184 : “Pourquoi après tout ça, tu dis soudainement quelque chose du genre nous pouvons être humains à nouveau !”

Comme pour libérer le flot d’une émotion longtemps réprimée, elle hurla.

N°184 : “Non pas que le fait de ne pas être humain soit important, être une poupée est très bien. Cet homme, est satisfait si nous agissons seulement comme des poupées obéissantes. Si on joue avec nous comme des poupées, nos vies resteront saines et sauves. C’est seulement parce que nous avons pu croire cela, que nous avons tenu jusqu’à aujourd’hui… c’est le cas, donc !”

Matérialisant la force de ses sentiments, elle se heurta à Émilia.

Une étrangère qui ne savait rien, que pouvaient-ils savoir des gens comme elle, luttant désespérément pour ne serait-ce que rester en vie.

N°184 : “Qu’est-ce que tu sais de nous !”

Émilia : “Je sais que vous êtes incroyablement gentilles.” 

N°184 : “Qu’est-ce que tu sais de nous !”

Émilia : “Je sais aussi à quel point vous avez travaillé dur pour tout endurer.”

N°184 : « Qu’est-ce que tu sais, au juste, de nous… !”

Émilia : “Je sais que vous criez toutes pour être sauvées.”

En entendant les mots d’Émilia, la femme releva son visage, comme si elle rebondissait soudainement.

Les yeux ronds et écarquillés, les lèvres qui se débattaient et bougeaient à peine.

Même un seul mot, elle ne pouvait pas le prononcer.

Parce que, jusqu’à présent, si l’une d’entre elles l’avait dit, son cœur aurait sûrement lâché.

Le désespoir connu sous le nom d’aide, et la recherche d’espoir connue sous le nom de sauvetage ne faisaient qu’un.

Garder de tels espoirs, jusqu’à présent, n’avait pas été autorisé. Afin d’empêcher leurs esprits de céder, ces pensées avaient été supprimées de leurs cœurs.

Et le résultat de ceci, avec même le plus simple des appels à l’aide scellés au plus profond de leurs cœurs, était elles.

Émilia : “Je veux être sauvée, vous le dites toutes. Alors je vais vous sauver. Je vais vous libérer des mains de Regulus. Et pour cela—”

N°184 : “——”

Émilia : “S’il vous plaît, prêtez-moi votre force. S’il vous plaît, aidez ceux qui pour moi, et vous… ceux qui sont même maintenant, toujours engagés dans la bataille.”

Elle baissa la tête.

Avec sincérité, après avoir exprimé ses espoirs, Émilia baissa la tête.

Elle fixa le sol.

Les battements de son cœur firent un bond douloureux, et l’atmosphère qui l’entourait était à peine palpable, comme s’il s’agissait d’un ouragan.

Elle tenait son corps maintenant sur le point de s’effondrer, serrant les dents pour endurcir son cœur.

Avoir peur, ce n’était pas seulement elle.

Parce que, certainement depuis tellement plus longtemps que ce qu’elle ne savait, elles avaient vécu avec un cauchemar dont elles ne pouvaient se réveiller.

Puis—

N°184 : “… S’il te plaît, attends juste un moment.”

Émilia : “——”

En direction d’Émilia, qui avait gardé la tête baissée, la femme parla en se mordant la lèvre.

Puis avec une profonde inspiration, elle détourna son regard d’Émilia. Les épouses réunies, silencieuses, observaient le dialogue qui se déroulait.

N°184 : “J’ai une question que j’aimerais poser. Une question que jusqu’à présent, je n’ai encore posée à personne.”

La femme s’arrêta un moment, et les épouses sans voix affichaient des expressions glaciales.

Émilia ne pouvait pas non plus former une seule phrase, et attendait le résultat.

Dans la mer de regards qui pouvaient arrêter les respirations, la femme qui s’était toujours levée comme la chef des épouses, parla.

N°184 : “Y a-t-il quelqu’un qui aime cet homme ?”

La question que la femme posa en inclinant doucement la tête se répandit dans toute l’église.

Le contenu choqua Émilia, et les mariées qui étaient restées silencieuses jetèrent seulement des regards les unes sur les autres. La confusion accompagnait la faible émotion qui montait dans leurs esprits.

Comme une vague, elle se répandit.

Épouse : “… Je le déteste.”

Celle qui avait parlé ainsi, n’était ni Émilia, ni la femme agissant en tant que représentante des épouses. C’était une des épouses assises dans les rangs, une femme aux cheveux courts.

Ces mots qui venaient à peine d’être prononcés choquèrent Émilia et pas seulement elle.

“Moi aussi, je le déteste.” “Je le déteste aussi.” “Je l’ai toujours détesté.” “Je le déteste, je le déteste vraiment.” “Quel cinglé.” “Il est dérangé dans sa tête.” “Est-ce qu’il a déjà aimé quelqu’un avant ?” “Seulement lui.”  “Je ne sais pas combien de fois je l’ai rejeté dans ma tête.” “J’ai envie de pleurer.” “Mais je ne peux pas.” “Je le déteste.” “Il devrait juste mourir.” “Je le déteste plus que tout.” “Je le déteste, je le déteste vraiment.” “Son regard est haineux.” “La façon dont il souligne les mots est détestable.” “La façon dont il marche est détestable.” “Son caractère est détestable.” “Impossible à aimer par nature.” “Je le déteste plus qu’hier.” “Je le détesterai encore plus demain.” “Dégoûtant.” “Perverti.” “Le cerveau d’un enfant.” “Même un enfant serait mieux.” “Même un dragon serait mieux.” “Personne ne pourrait être un bon parti pour lui.” “Physiologiquement inacceptable.” “Haineux.” “Il me donne envie de vomir.” “Je ne sais pas combien de fois j’ai pensé à le battre à mort.” “Le pire.” “Pire que le pire.” “Être près de lui me donne la nausée.” “Son contact me donne l’impression de pourrir.” “Mon cœur est mort.” “L’ennemi de ma famille.” “Comment pourrais-je l’aimer s’il m’a kidnappé de force ?” “Une telle malveillance impénitente est-elle possible ?” “Ça fait tellement mal que je veux mourir.” “Il est bavard et pompeux, à chaque fois que je lui parle, j’ai envie de mourir un peu plus.” “J’espère que ses intestins vont pourrir.” “Rends-moi mon amant.” “Je veux rentrer à la maison, je veux rentrer à la maison…” “Au diable notre sauvetage, tue-le plutôt.” “Sale bâtard.” “Vraiment détestable, je le détesterai pour toujours !” “Une femme qui pourrait l’aimer n’existe pas, n’est-ce pas ?” “Ni d’homme.” “Aucun humain ne pourrait l’aimer.”

Comme si un verrou s’était rompu, les épouses déversèrent les mots qui avaient été réprimés dans leurs cœurs jusqu’à présent.

Les mots qui débordaient étaient du ressentiment et du dégoût qui avaient trop longtemps séjourné dans leurs cœurs, imprégnés d’années de haine et de souffrance, certainement pas des sentiments qui pouvaient apporter de la joie.

—Même si, en crachant ces mots, leurs expressions étaient devenues joyeuses et claires.

N°184 : “Des opinions aussi unanimes, qui n’ont jamais été exprimées auparavant.”

Émilia : “Toi aussi, tu voulais dire quelque chose ?”

N°184 : “Ah, oui.”

Après avoir entendu les aveux des épouses, la femme se retourna pour faire face à Émilia.

Caressant ses longs cheveux blonds, puis avec un visage empreint d’un sourire—rejetant l’ordre qui l’interdisait, pour la première fois elle révéla son magnifique sourire.

N°184 : “C’est le genre d’homme le plus détestable. S’il te plaît, par tous les moyens, aide-nous.”

Ainsi, avec un léger sourire, la déclaration de divorce fut signée.

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-=Fin du Chapitre 56=-

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