Arc V – Chapitre 10 – « Les coutumes de la cité de l’eau »

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Traduit par : Nanashi-tan

Traduit de l’anglais par : Astral Trinity

Relu par : Garf

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Artiste du fan-art : おわり

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Arc v – les étoiles QUI ÉCRIVENT L’histoire

Chapitre 10 – « Les coutumes de la cité de l’eau »

Les négociations entre Émilia et Kiritaka Muse s’étaient déroulées étonnamment sans encombre. 

Kiritaka, en tant qu’homme d’affaires, s’était efforcé de ne pas favoriser une seule candidate à la Sélection Royale. Cependant, Émilia l’avait approché directement, ce qui signifiait que cette rencontre était un événement majeur pour lui.

Bien sûr, Émilia, qui avait bu quelques gorgées du thé offert, ne songeait pas à ses actions de cette façon. Garfiel, qui était devenu progressivement accro aux desserts proposés, ne pensait pas non plus aux répercussions politiques de leurs actions.

On pouvait dire que, dans la salle de réception de la Compagnie Muse, le seul à pouvoir lire Kiritaka était Otto.

Kiritaka : “Je comprends que vous ayez parcouru un long chemin. Veuillez m’excuser de ne pouvoir vous rencontrer à votre convenance. Bien que je comprenne que ce soit un manque de respect, ma position ne me permet pas de voyager librement… De plus, je suis devenu très attaché à cet endroit.”

Otto : “Pas du tout, c’est une façon très raisonnable de penser. C’est nous qui devrions être désolés de nous immiscer dans votre emploi du temps chargé.”

Kiritaka : “Je traiterai tout ce que vous me demanderez avec la plus grande priorité et le plus grand soin.”

Tout en échangeant des salutations polies, Otto scruta l’homme qui lui faisait face. Le célèbre Kiritaka Muse était bien connu, même au-delà de Pristella. Son comportement révélait une image majestueuse et élégante.

Il était encore assez jeune, probablement entre vingt-cinq et trente ans. Son corps grand et mince était vêtu de vêtements finement confectionnés, et ses cheveux dorés pâles étaient méticuleusement coiffés à l’arrière de sa tête. Ses ornements d’apparence plutôt inconfortable témoignaient d’un goût raffiné, et sa nature introvertie et concise révélait qu’il était probablement très instruit.

Otto, en tant que Ministre des Affaires Internes du camp d’Émilia, aux côtés de Roswaal, avait accumulé sans le savoir une expérience assez impressionnante en matière de négociations. Il avait donc immédiatement jugé que l’attitude de Kiritaka était presque inégalable.

Pour être franc, Émilia avait beaucoup de chance d’avoir Otto avec elle. Si Otto avait laissé Émilia seule face à Kiritaka, elle se serait sûrement laissée convaincre par sa rhétorique habile et aurait fini par dépenser sans compter pour des objets coûteux mais finalement inutiles.

Au cours de l’année écoulée, c’était l’impression qu’Otto s’était faite d’Émilia.

Kiritaka : “Puis-je vous demander ce que vous attendez de moi ? D’après le messager d’Anastasia-san, ce que vous voulez est stocké par notre société.”

Otto : “C’est peut-être trop tôt pour le dire. En fait…”

Interrompant Kiritaka, qui avait commencé à aborder le sujet principal, Otto se tourna vers Émilia.

Émilia se contentait de laisser à Otto le soin de mener les négociations. Garfiel, quant à lui, conservait son attitude habituelle, mangeant des desserts tout en posant un regard acéré sur un coin de la pièce, fixant une silhouette à l’allure tranquille, vêtue de blanc de la tête aux pieds.

D’après Kiritaka, l’homme en blanc était présent pour protéger le personnel des visiteurs trop affirmés. “Ces derniers temps, le monde n’est pas en paix, j’espérais donc qu’il pourrait se joindre à nous.”, avait-il précisé.

Otto avait une faible idée de l’identité de l’homme en blanc.

On disait que la Compagnie Muse de Pristella faisait appel à une force mercenaire connue sous le nom des Écailles du Dragon Blanc, un groupe bien connu même à Lugnica. Cet homme était probablement l’un de ses membres.

Les rumeurs prétendaient que leur groupe opérait localement, mais, quelques années auparavant, ils avaient noué des liens étroits avec la Compagnie Muse. Si ces rumeurs étaient vraies, c’est Kiritaka qui les avait amenés sur la scène.

Otto : “Nous avons une requête spéciale. Nous sommes à la recherche d’un type de pierre rare, même selon les standards de la Compagnie Muse. Nous recherchons un minerai magique incolore d’une pureté exceptionnelle. J’espère que nous pourrons vous l’acheter.”

Otto formula sa demande tout en gardant à l’esprit que Kiritaka n’était pas quelqu’un avec qui il pouvait se permettre d’être négligent. Jouer avec des termes vagues n’aurait aucun sens. Après tout, Kiritaka avait très probablement compris la véritable raison de leur visite dès qu’elle avait été préparée.

Et Kiritaka avait également compris qu’il ne pouvait pas refuser une demande directe d’Émilia.

Kiritaka : “Je vois. Nous stockons effectivement du minerai magique… et nous avons effectivement du minerai magique d’une qualité supérieure à celle des marchands ordinaires. Émilia-sama, quelle que soit la quantité de minerai incolore que vous voulez, nous sommes également prêts à en préparer…”

Otto : “Kiritaka-san. Allez droit au but avec nous. Nous avons fait notre demande : un minerai magique incolore de la plus haute pureté. C’est tout ce dont nous avons besoin.”

Kiritaka : “…C’est plutôt discourtois.”

Kiritaka ne manquait pas de franchise. Il utilisait simplement une technique de négociation. Bien qu’il comprenne parfaitement les intentions d’Otto, il cita avec désinvolture le nom d’autres marchandises qui, selon lui, plairaient à Émilia. Pour lui, ces marchandises étaient déjà vendues bien avant que la négociation ne commence. La seule question qui restait à régler était celle du prix.

Otto : “Nous vous demandons en effet quelque chose qui pourrait vous gêner, mais pour être flexibles quant au prix, nous avons préparé quelque chose qui vous sera bénéfique. Les droits d’exploitation du minerai magique dans la Grande Forêt d’Elior, qui fait partie du territoire régi par le Margrave Mathers, qui soutient Émilia-sama.”

Kiritaka : “S’il vous plaît, ne transformez pas ceci en une sorte de fraude qui brouille les prix. Nous sommes la seule société officielle à commercialiser du minerai magique brut, nous ne pouvons donc pas prendre en compte cette proposition. Dans notre secteur d’activité, le crédit est primordial. Je suis sûr que vous comprendrez, Otto-dono ?”

Otto poussa un soupir silencieux. Il semblait que Kiritaka connaissait ses origines.

Les affaires de la famille Suwen étaient loin d’être aussi célèbres que celles de la famille Muse, mais elles n’étaient pas inconnues. Les principaux acteurs soutenant chacune des candidates allaient certainement faire l’objet d’une enquête approfondie, tout comme les candidates elles-mêmes.

Cela dit, de nombreuses questions restaient sans réponse à l’issue de ces enquêtes, qui étaient le fléau du camp d’Émilia. Garfiel avait vécu au Sanctuaire toute sa vie, et Émilia avait passé un siècle gelée dans la Grande Forêt d’Elior. Le Lolimancer et son Esprit contractuel étaient tous deux d’origine inconnue.

Ainsi, Otto, dont l’identité avait été facilement découverte, verrait certainement celle-ci utilisée fréquemment contre lui.

Kiritaka : “Otto-dono ? Votre teint semble avoir changé. Vous allez bien ?”

Otto : “Bien sûr, ne vous inquiétez pas pour moi. J’ai juste pensé à quelque chose de déconcertant et cela m’a mis un peu mal à l’aise, c’est tout.”

Secouant la tête en entendant les paroles de Kiritaka, Otto décida de garder cette ligne de pensée improductive pour plus tard. Une fois de plus, il insista pour que Kiritaka donne une réponse directe à sa question. Kiritaka prit une attitude méditative.

Kiritaka : “Bien sûr, nous ne refuserons pas de lâcher nos marchandises quelles que soient vos plaidoiries, et bien sûr nous allons nous plier à la demande d’Émilia-sama.”

Otto : “Alors…”

Kiritaka : “Cependant, le minerai magique que vous souhaitez obtenir est spécial. En vérité, lorsque j’ai été envoyé pour la première fois à la filiale de la Compagnie Muse située à Pristella, le président――c’est-à-dire mon père, me l’a offert en cadeau. Plutôt que de le considérer comme une marchandise, je préfère penser à sa valeur sentimentale.”

Otto : “――――”

Peu importe que l’histoire soit vraie ou fausse, Kiritaka avait fait preuve de ruse. En entendant ses mots, Otto se mordit la lèvre.

Comme l’avait dit Kiritaka, le minerai magique extrêmement rare qu’ils demandaient était plus qu’un simple produit commercial. Compte tenu de l’ampleur des transactions de la société Muse, l’occasion était trop belle pour ne pas chercher à faire un profit supplémentaire.

Alors comment compenser cette valeur supplémentaire ? Pas avec des marchandises, mais avec des sentiments. Puisque le minerai vendu avait une valeur personnelle importante, il fallait l’échanger contre une valeur encore plus grande.

Émilia : “Je vois… Je n’avais pas réalisé que c’était quelque chose de si important pour vous.”

L’expression d’Émilia reflétait que l’histoire de Kiritaka semblait l’avoir profondément touchée. Otto ne pouvait que conclure que Kiritaka n’était pas fait pour être acteur, vu l’air coupable qu’il arborait.

“Il faut à la fois de l’action et de l’effort pour obtenir le résultat souhaité”, pensa Otto en s’éclaircissant la gorge.

Otto : “J’apprécie votre gentillesse. Malgré tout, nous espérons toujours trouver ce que nous sommes venus chercher ici.”

Kiritaka : “Je comprends. Je suis un marchand de minerai magique et je sais qu’il vaut mieux qu’il brille dans les mains de quelqu’un qui en a besoin plutôt que de le laisser en décoration chez moi. Je suis prêt à vous le donner. Il n’y a que quelques conditions.”

Otto : “――Des conditions. Permettez-moi de les entendre.”

Ayant établi qu’il y aurait un prix supplémentaire, Kiritaka commença la vraie négociation. Après qu’Otto ait accepté de les entendre, Kiritaka leva trois doigts.

Quelles seraient les conditions déraisonnables ? Le simple fait d’y penser suffisait à donner à Otto de légers maux d’estomac.

Kiritaka : “Premièrement. La Compagnie Muse détient ce cristal magique incolore qu’Émilia-sama recherche depuis un certain temps déjà. Cependant, pour éviter qu’il ne tombe entre les mains de personnes malveillantes, nous avons caché son existence. J’espère que vous comprenez cela.”

Otto : “…C’est tout à fait naturel. Que vous nous disiez cela sans chercher à cacher quoi que ce soit lève tous mes soupçons.”

Dans un premier temps, Kiritaka avait nié toute connaissance passée des affaires du Camp d’Émilia. Mais pour mener à bien cette transaction, il renonça à ce savoir.

Kiritaka : “Deuxièmement. Lors de la signature de l’accord, je souhaite que la Compagnie Commerciale Hoshin soit présente, afin que la légitimité de notre transaction soit confirmée.”

Otto : “Je comprends… Ce n’est pas un problème.”

Il semblait qu’un accord avait également été conclu entre la Compagnie Muse et la Compagnie Commerciale Hoshin. Le but semblait être de révéler de manière semi-publique qu’Émilia avait une dette envers Anastasia. Même si c’était un peu inconfortable, c’était une demande légitime, Otto ne pouvait donc pas refuser.

Jusqu’à présent, aucune de ces demandes ne pouvait être considérée comme une rupture des négociations. Ainsi, la troisième demande――dès qu’il l’aurait formulée, les véritables intentions de Kiritaka deviendraient claires.

Otto retint un soupir lorsque Kiritaka agita le troisième doigt devant lui.

Kiritaka : “Troisièmement――évitez tout contact avec la Chanteuse appelée Liliana qui réside actuellement dans cette ville.”

Otto : “――Hein ?”

En entendant un nom surgir de nulle part, Otto se figea.

Bien sûr, Émilia et Garfiel, qui l’accompagnaient, eurent la même réaction――non, passons, ces deux-là n’avaient pas changé depuis le début des négociations. Émilia sirotait son thé et Garfiel fixait la silhouette vêtue de blanc. Bien qu’ils aient laissé à Otto le soin de négocier, leur manque flagrant de participation l’agaçait.

Otto : “Je suis désolé, mais je crois que j’ai mal entendu. Vous venez de dire qu’il fallait éviter tout contact avec la Chanteuse… ?”

Kiritaka : “Non, il n’y a pas de malentendu. Ces conditions sont tout ce que nous demandons. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser, et réfléchissez bien à l’accord…”

Otto : “Si ça ne vous dérange pas, puis-je vous en demander la raison ? À ce stade, je ne me souviens pas que notre accord ait quoi que ce soit à voir avec la Chanteuse.”

Kiritaka : “…Ce n’est pas quelque chose qui doit nécessairement être dit. Pouvez-vous accepter cette promesse ?”

Son ton devint grave, pour la première fois Kiritaka exposait son côté émotionnel. Otto, qui ne comprenait pas cet état, ne savait plus quoi faire.

Pour faire simple, la troisième demande dépassait les horizons de son imagination. Accepter ne posait aucun obstacle futur à Émilia, même si elle pouvait regretter de ne pas pouvoir rencontrer la Chanteuse dont elle avait discuté avec Anastasia, ce n’était pas assez important pour mettre cet accord au rebut.

Le fait qu’ils soient parvenus à un accord aussi facilement était surprenant.

Otto n’avait pas osé s’attendre à ce que les négociations se déroulent aussi facilement, même si Kiritaka pouvait encore changer d’avis à ce stade. Subaru, qui s’était perdu à mi-chemin, ne tarderait pas à arriver et transformerait certainement cette affaire en problème. Otto souhaitait conclure l’affaire avant qu’il n’arrive.

Otto : “Émilia-sama, c’est bon pour vous ?”

Émilia : “Mhm. Je suis un peu déçue, mais je suppose qu’on ne peut rien y faire.”

Ayant obtenu la confirmation d’Émilia, Otto accepta le marché. Kiritaka était satisfait d’accepter cet engagement, et la partie la plus stressante de la négociation prit fin. Ils pouvaient maintenant discuter du prix réel, et peut-être récupérer quelques petits objets.

Kiritaka : “Il y a d’autres produits de qualité qui pourraient vous intéresser… vous voulez les voir ?”

Kiritaka se leva pour récupérer un coffre en bois sur une étagère. Le coffre, ayant été placé sur la table, émit une lueur en s’ouvrant, éblouissant Otto et Émilia. À l’intérieur se trouvaient toutes sortes de pierres magiques, soigneusement disposées sur des coussins, dont la plus radieuse était la pierre incolore et transparente.

C’était la pierre incolore qu’Émilia recherchait. 

Kiritaka : “Voulez-vous l’inspecter ?”

Aux mots de Kiritaka, Émilia leva la tête.

Elle hocha la tête, puis tendit ses doigts nerveux vers la pierre. Mais, à ce moment-là,

Garfiel : “Émilia-sama.”

Homme en blanc : “Jeune Maître.”

Simultanément, les deux gardes appelèrent leur maître respectif. Ils se tournèrent pour se regarder mutuellement, puis pour faire face à leur maître surpris.

Garfiel : “Y’a deux choses bruyantes et ennuyeuses qu’arrivent.”

Homme en blanc : “Il semble y avoir des bruits de pas venant d’en bas. Permettez-moi d’aller voir.”

Il se dirigea sans bruit vers la porte tandis que Garfiel se crispait. Le bruit des perturbations se rapprocha, jusqu’à ce qu’elles paraissent être juste devant la porte――

??? : “Vous êtes si bruyantes toutes les deux, à vous disputer de la sorte ! Chut ! Émilia est en train de négocier à l’intérieur…”

La voix était incroyablement familière. Alors que cette pensée était partagée par trois personnes dans la pièce, l’homme en blanc ouvrit la porte de la salle de réception, révélant un visage familier effrayant. Avec une petite fille de chaque côté de lui, cet homme, Subaru, était vraiment digne du titre de Lolimancer.

Émilia : “――Subaru ?”

En entendant l’appel d’Émilia, un Subaru pâle remarqua finalement la présence de tous les autres. À ce moment-là, Otto voulait se plaindre, mais il décida d’observer les réactions des autres d’abord et se retint.

Et donc, Subaru leva ses mains et sourit faiblement.

Subaru : “A-ah… Émilia-tan. Quelle coïncidence.”

Émilia : “Une coïncidence ? Pourquoi étais-tu aussi bruyant ? …Uh, Kiritaka-san ?”

En entendant la surprise d’Émilia, la réaction d’Otto fut également retardée.

Kiritaka plongea une main dans le coffre en bois contenant des pierres magiques et lança à Subaru un regard à la limite de la frénésie. Il serra une pierre magique bleue pure, et,

Kiritaka : “Ne, ne, ne, ne, ne, NE TOUCHE PAS À MA LILIANA !!!”

Accompagnant son cri frénétique, une pierre magique fut lancée. Sans personne pour l’arrêter, la pierre se dirigea vers Subaru et repoussa son corps dans une explosion de bleu.

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Homme en blanc : “Toutes mes excuses pour ce spectacle embarrassant. Le Jeune Maître est habituellement calme, mais dès qu’il s’agit de Liliana-san, il entre dans une colère noire… J’essaierai de le calmer, mais pour aujourd’hui, arrêtons les négociations ici.”

Après que l’agitation se soit calmée, l’homme d’âge moyen en blanc joua le rôle du médiateur qui devait calmer les deux parties. Il s’excusa en baissant la tête.

La voix frénétique de Kiritaka pouvait encore être entendue depuis la porte fermée derrière lui. Cette scène ne convenait pas aux personnes extérieures, si bien que les membres du camp d’Émilia avaient été expulsés de la pièce.

Liliana : “Kiritaka-san est vraiment pénible, il me prive même de la possibilité de parler à Émilia-sama et Subaru-sama ! Ugh, je suis tellement agacée, ugh !”

La colère de Liliana, quant à elle, n’en finissait pas. Prenant la parole dans un élan de colère, elle annonça qu’elle avait trouvé une nouvelle chanson intitulée “Le Maître Avant-Gardiste de la Vie et de la Mort”, ce qui fit froncer les sourcils de Béatrice.

Homme en blanc : “Liliana-chan, s’il te plaît pardonne le Jeune Maître.”

Liliana : “…Je comprends.”

Bien qu’elle ait mis du temps à comprendre, Liliana avait fini par se laisser convaincre. L’interférence de Subaru avait rendu une négociation sans heurt tout à fait infructueuse.

Subaru : “En d’autres termes, Liliana est une fangirl enragée et elle est obsédée par nous. Kiritaka le savait et voulait nous empêcher de la voler. C’était le but de la troisième condition ?”

Otto : “Et juste au moment où j’étais sur le point de conclure l’affaire, Natsuki-san est venu tout gâcher. Je comprends enfin maintenant. Est-ce que le fait de t’avoir dans le coin fait du bien à qui que ce soit ?!”

Subaru : “Je reconnais que c’est de ma faute, mais qui aurait pensé qu’après avoir eu le mal de mer, les choses tourneraient comme ça… Ce n’est pas quelque chose que je pouvais contrôler.”

Othon ne pouvait cacher son mécontentement devant le résultat des négociations. Subaru parlait avec légèreté, mais il n’était pas non plus satisfait, ayant reçu un choc provoqué par la pierre magique de Kiritaka, et réalisant que les négociations du lendemain seraient incroyablement difficiles d’après le ton colérique de Kiritaka.

Émilia : “Allons, s’il te plaît, ne sois pas autant en colère, Otto-kun. Subaru ne l’a pas fait exprès, ce sont des choses qui arrivent parfois.”

Subaru : “C’est ça. Continue, Émilia-tan.”

Émilia : “Subaru, tu dois aussi t’excuser. Tu n’aurais pas dû être aussi bruyant avec Liliana-san. Nous étions les invités, nous avons donc beaucoup dérangé les gens qui travaillaient. Le réceptionniste aura aussi des ennuis.”

Subaru : “Oui, je suis désolé.”

Subaru inclina la tête en signe d’excuse, et Émilia acquiesça d’un “très bien”. Otto poussa un soupir d’impuissance en observant l’attitude désespérée de sa maîtresse.

Otto : “Quoi qu’il en soit, les négociations d’aujourd’hui sont terminées ici, nous devrions donc retourner au Pavillon du Sylphe Marin…. Cependant, j’ai quelque chose à régler avant. Donc, je retrouverai tout le monde plus tard.”

Subaru : “Quelque chose à régler ?”

À ses paroles inattendues, tout le monde se tourna vers Otto, qui fit un geste dans la direction générale du siège de la Compagnie Muse.

Otto : “Nous avons fait des pieds et des mains pour venir dans la lointaine Pristella, alors j’aimerais prendre le temps d’améliorer les relations ici. Bien que, pour aujourd’hui, il est seulement nécessaire pour moi de m’y rendre. Il se peut qu’un jour, Émilia-sama ait besoin de venir. Si cela arrive, je devrai vous déranger, Émilia-sama.”

Émilia : “Ouais, je comprends. Mais pourquoi ne suis-je pas nécessaire aujourd’hui ?”

Otto : “Si vous vous présentez à l’improviste, ils pourraient ne pas être en mesure de vous accueillir suffisamment. Nous devons être attentifs aux endroit où vous allez.”

Émilia : “Oui. Je comprends. Je vais le garder à l’esprit.”

Après avoir entendu la réponse d’Émilia, Otto lança un “Rentrez rapidement, s’il vous plaît”, comme s’il s’adressait à un groupe d’enfants, puis il disparut dans les profondeurs de la Deuxième Rue. Quant à Garfiel, bien qu’il ait voulu accompagner Otto, il avait été repoussé par un “Donne la priorité à Émilia-sama, s’il te plaît.”

Émilia : “Alors, Subaru, de quoi parlais-tu avec Liliana-san ?”

Subaru : “Oh ? Émilia-tan s’inquiète-t-elle du fait que je parle à d’autres filles ? Je me demande. Je suis heureux de voir ce changement subtil.”

Émilia : “Non. Ne te méprends pas, je veux juste savoir quel genre de personne est la Chanteuse.”

Subaru : “Il vaut donc mieux que je comprenne mal, ici ?!”

Émilia, comme toujours, tailla naturellement et sans pitié le cœur de Subaru. Mais, en tout cas, elle donna à Subaru une raison de discuter avec elle, alors il commença à raconter son expérience précédente.

Subaru : “Au début, quand nous l’avons rencontrée dans le parc, j’ai pensé que sa chanson était super puissante. C’était une performance stupéfiante, même en tant que Chanteuse. Pas vrai, Béako ?”

Béatrice : “Je ne nierai pas ce point, en fait. Je ne le nie pas, je suppose.”

Émilia : “Béatrice a l’air si bouleversée, que s’est-il passé ?”

Subaru : “――Le talent dans un domaine se paie au prix de la compétence dans d’autres. Liliana en a parfaitement illustré le sens.”

Subaru pouvait parfaitement comprendre la détresse de Béatrice. Liliana avait mis tout son cœur et son âme dans la musique, et était devenue une fille plutôt pitoyable.

Subaru : “En bref, plutôt que de s’efforcer d’être une personne extrêmement douée dans un domaine, vous devriez vous efforcer d’être une personne moyennement douée dans tous les domaines.”

Garfiel : “Ooh, c’est plutôt philosophique, Cap’taine. Si son chant fait penser ça aux gens, ça devait être incroyabl’.”

Subaru : “Je ne vais pas le nier. En parlant de ça, rencontrer Liliana valait la peine d’en arriver à cette conclusion.”

Tout le monde décida de retourner à l’auberge à pied. S’ils devaient emprunter à nouveau les voies navigables, Subaru aurait à nouveau le mal de mer, ce qui signifierait le laisser derrière.

Émilia : “Comme Otto-kun l’a dit, ce n’était pas facile pour nous de venir ici, alors je veux faire une promenade et apprécier ces belles rues.”

Plutôt que de faire culpabiliser Subaru du fait qu’ils marchaient pour lui, Émilia formula son raisonnement sous la forme d’une requête mignonne. Subaru n’avait pas à se plaindre, et Garfiel et Béatrice ne s’y opposaient pas.

Subaru : “Si je n’avais pas pu accompagner Émilia-tan à l’auberge, je serais devenu fou d’inquiétude.”

Béatrice : “Tu n’as pas besoin de t’inquiéter, en fait. Si nous avons des ennuis, Betty placera sa main gauche sur un mur, je suppose.”

Subaru : “Je crois que je t’ai déjà parlé des défauts de cette méthode.”

Garfiel : “Vous avez pas à vous inquiéter, vous avez le flair de mon incroyabl’ personne. Qu’il s’agisse d’l’odeur d’l’auberge ou d’l’odeur de s’diable d’nain, mon incroyabl’ personne s’en souvient.”

Subaru : “――Heh.”

Remarquant que Garfiel avait utilisé l’odeur de Mimi comme exemple, Subaru émit inconsciemment un petit rire malicieux. La réaction du petit chaton envers Garfiel, bien que déroutante, n’était probablement rien d’autre que de la bonne volonté. De plus, ils étaient d’un âge similaire. Subaru pensait qu’ils allaient plutôt bien ensemble.

Par ailleurs, Garfiel était toujours le même, désireux de se consacrer à Ram. Et Ram n’avait pas de sentiments particuliers pour lui, considérant Garfiel comme un petit frère, rien de plus.

Subaru : “En tout cas, Garfiel. Tu es mon petit frère, alors en tant que grand frère, je prie pour que tu réussisses en amour.”

Garfiel : “Ahh ? Qu’est-ce t’viens de dire, que’que chose de très touchant, Cap’taine ? Eh bien, ça m’rend malade.”

Subaru afficha une expression du type “Je comprends” en tapotant l’épaule de Garfiel. Garfiel pencha la tête et se mit à rire, dévoilant son sourire aux dents acérées. Subaru espérait du fond du cœur que le gentil Garfiel, bien intentionné, trouverait le bonheur.

Émilia : “C’est vraiment une belle ville. Tout semble si frais et les gens ont l’air si heureux. Je ne peux pas m’empêcher d’être enthousiaste.”

Leur environnement semblait ravir Émilia, et, en voyant son expression, Subaru se sentait heureux lui aussi. Elle n’avait pas tort, cependant. L’architecture de la ville avait dû demander un grand effort de conception, et tout ce qui était fonctionnel semblait servir d’œuvre d’art. La cerise sur le gâteau était, bien sûr, les magnifiques voies navigables de Pristella qui servaient de moyen de transport.

Subaru : “Bien que la ville ait été construite de cette façon, les origines de ce design sont inconnues.”

Émilia : “Apparemment, sa construction a repoussé les limites de la technologie de l’époque, car le design avait pour but de garder de dangereuses bêtes démoniaques piégées à l’intérieur de la ville. Mais cela ne change rien à sa beauté, pas vrai ?”

Émilia s’arrêta sur un pont surplombant la voie navigable et sourit. Subaru, séduit par l’ambiance, acquiesça comme pour déclarer : “Ouais, c’est vrai”.

Pour une raison ou une autre, Subaru était arrivé ici, à ce point. Les résultats qu’il avait obtenus et ceux qu’il recherchait, tant qu’ils pouvaient être atteints, rien d’autre n’avait d’importance.

Parce que la partie la plus importante de toute chose n’était pas le début, mais la fin.

Subaru : “C’est ce que tu as dit, Maman.”

Émilia : “À l’instant, qu’as-tu dit ?”

Subaru : “Je me suis juste souvenu des mots magiques que la femme que je respecte le plus au monde m’a dits.”

L’époque de ces souvenirs était révolue depuis longtemps, mais malgré tout, Subaru avait acquis beaucoup de courage grâce à eux.

Il lui serait impossible de les oublier, car la leçon qu’il en avait tirée ne pouvait être oubliée. Natsuki Subaru, aujourd’hui, vivait avec ces souvenirs en lui.

Voyant Subaru et Émilia échanger des sourires, Garfiel et Béatrice attendaient sur le côté. Ces deux-là étaient absorbés dans leur propre monde, et personne ne pouvait les interrompre. Même Béatrice le reconnaissait.

Béatrice : “Il a une expression si stupide sur son visage, en fait.”

Garfiel : “Quand un homme est d’si bonne humeur avec la femme qu’il aime, bien sûr qu’il agit comm’ça. Mon incroyabl’ personne est soulagée, on dirait que le Cap’taine est un homme.”

Béatrice : “Je me demande ce que cela signifie, je suppose.”

Garfiel : “Non, c’est juste que le Cap’taine s’entoure de filles trop p’tites et d’trop d’hommes… S’il était pas aussi proche d’Émilia-sama, un malentendu aurait pu s’produire.”

Béatrice : “Subaru est un homme masculin, en fait ! C’est à la fois un homme et un pervers, je suppose ! Il est toujours prêt à toucher Betty et Pétra au hasard, je suppose !”

Garfiel : “C’est pas vraiment une bonne façon d’se porter garant pour lui, hein ?”

Les deux parlèrent longuement des préférences de Subaru, et de sa réputation de toucher des filles plus jeunes que lui. Subaru et Émilia, satisfaits de leur vue sur la cité Aqueuse, n’entendirent même pas le dialogue irrationnel qui se déroulait derrière eux.

Émilia : “Bon eh bien, il est temps de rentrer. En plus, j’ai envie d’admirer à nouveau l’auberge. Sa forme était vraiiiment étrange mais intéressante.”

Subaru : “L’architecture de style Wafuu. J’ai aussi envie de la revoir, mais pour des raisons différentes et moins charitables qu’Émilia-tan.”

Émilia : “Vraiment ? Haha, alors, nous devrions nous dépêcher.”

Émilia retira sa main de la rambarde et fit quelques pas en arrière avec un sourire excité. Parce qu’elle était un peu impatiente, Émilia n’avait pas pris le temps de confirmer qu’il n’y avait personne derrière elle.

Émilia : “Ah.”

??? : “Oups.”

Elle recula en plein dans un homme portant une capuche qui était passé à côté d’eux. Elle trébucha légèrement et l’homme tendit la main pour la retenir.

Émilia : “J-je suis désolée. Je… je ne regardais pas derrière moi…”

Subaru : “Désolé de ma part aussi. Cette fille, elle est vraiment pénible. Je ne manquerai pas de la gronder.”

Une Émilia troublée s’excusa auprès de l’homme à la capuche. Subaru se joignit à elle et inclina sa tête devant l’homme. Il prit soin de ne pas appeler Émilia par son nom, prenant la précaution d’éviter que les gens ne réalisent qui elle était et ne provoquent une agitation dans les rues. Bien sûr, la capuche que portait Émilia était de celles qui empêchaient de la reconnaître.

Donc, s’ils n’avaient qu’un léger contact avec quelqu’un, cela ne se transformerait pas en un énorme problème. Cette fois-ci inclue.

??? : “Cette fois, c’est moi qui ai été négligent. Après tout, j’étais un peu distrait dans mon admiration.”

Subaru : “Hm ?”

??? : “La demoiselle que je viens de heurter a les cheveux argentés d’une belle fille, n’est-ce pas ? Une femme que j’ai voulu épouser autrefois avait ce genre de beaux cheveux. En me souvenant de ces cheveux, je ne vous ai pas évité à temps.”

Sa remarque aurait dû sembler urgente, mais sa voix semblait plutôt lente et enivrée.

À en juger par sa voix, l’homme, vêtu d’une longue robe, semblait assez jeune. En l’entendant mentionner le mariage, Subaru se figea et le jugea immédiatement comme un homme qu’il ne voulait pas voir près d’Émilia.

Subaru : “Eh bien, nous pouvons considérer cela comme une faute des deux parties. Puisque nous avons transmis nos excuses, nous pouvons tous deux passer à autre chose maintenant.”

Émilia : “Attends, Subaru. C’était une sorte d’excuse non sincère et apathique…”

Subaru : “C’est bon, non ?”

Émilia : “――――”

Subaru lui tira le bras, souhaitant qu’Émilia s’en aille. Émilia elle-même semblait à court de mots. Voyant leur interaction, l’homme à la capuche secoua lentement la tête.

??? : “Cela ne me dérange pas. Je ne vous attribue aucune colère ni aucun reproche. Si vous voulez partir, n’hésitez pas à le faire. Si nous devons nous rencontrer à nouveau, le destin nous donnera une autre occasion.”

Subaru : “Ahh, c’est très vrai. Eh bien alors, peut-être que le destin nous guidera vers une prochaine rencontre.”

Acceptant l’adieu poétique de l’homme, Subaru répondit de la même façon et partit avec la main d’Émilia dans la sienne. Subaru lui jeta un rapide coup d’œil. À ce moment-là, pour des raisons inconnues de lui, Émilia portait une expression éloquente en regardant par-dessus son épaule l’homme qu’ils venaient de quitter.

Subaru : “Bien sûr, mon attitude n’était pas géniale, mais je voulais protéger mon Émilia-tan et l’éloigner de ce type étrange.”

Émilia : “Hmm ? Ah, c’est vrai. J’ai sincèrement pensé que l’attitude de Subaru n’était pas très agréable, puisque c’était mon erreur, mais, ce n’était pas ce à quoi je pensais…”

S’arrêtant ici, les yeux d’Émilia reflétaient sa confusion. Cependant, avec une expression méditative et des lèvres frémissantes, elle continua,

Émilia : “Cette personne à l’instant, j’ai l’impression de l’avoir déjà rencontré… c’est ce que j’ai ressenti, mais, comme son visage était caché, je ne pouvais pas en être sûre…”

Subaru : “Quelqu’un qu’Émilia-tan connaît ? Eh bien, je devrais probablement le connaître aussi.”

Probablement parce que cela la dérangeait encore, Émilia se retourna une fois de plus. Mais la silhouette avait disparu, et elle n’avait aucune idée d’où il était parti.

Émilia : “Mhm… mais, je ne sais pas. Qui était-il ?”

Garfiel : “Yo, Cap’taine. Pourquoi t’as l’air si nerveux en t’accrochant à la main d’Émilia-sama ? T’as peur qu’on t’la vole ?”

Voyant Subaru et Émilia émerger du pont, Garfiel s’approcha d’eux, et Subaru lui tira la langue.

Subaru : “Idiot, ce n’est pas le moment de jouer. S’il y a un type étrange qui traîne dans le coin, tu dois te montrer pour aider. Si c’est un adversaire que je ne peux pas maîtriser, alors Émilia-tan sera en danger.”

Garfiel : “Supposons qu’ça arrive, tu la protégerais au péril d’ta vie. C’est ce qui fait du Cap’taine un homme.”

Subaru : “Si je faisais office de bouclier, je pourrais peut-être encaisser un coup. Ensuite, si l’ennemi continue, nous aurons des problèmes. Je n’ai aucune confiance en mon endurance, tant physique que mentale.”

En entendant l’humble évaluation de Subaru, Garfiel rit. Il croyait sans doute que Subaru était simplement humble, mais, pour Subaru, c’était en effet une évaluation correcte. Il était peut-être préférable de dire que Garfiel surestimait Subaru.

Garfiel : “Y’a pas lieu d’s’inquiéter. Si mon incroyabl’ personne pense qu’un salaud essaie d’vous attaquer, elle l’enverra voler, ça fait aucun doute. D’ailleurs, le type bougeait pas comme s’il savait s’battre. C’était juste un type normal, qui connaissait pas les arts martiaux.”

Subaru : “Tu peux savoir ça ?”

Garfiel : “Rien qu’en regardant. J’peux aussi dire que le Cap’taine aime manier l’épée. J’m’en aperçois dès qu’tu bouges les poignets.”

Subaru : “Vraiment ? On dirait une sorte de tour de magie.”

Subaru n’avait jamais parlé à Garfiel de son expérience du kendo au lycée. Subaru avait déjà réalisé que sa soi-disant compétence ne serait d’aucune utilité dans ce monde. Mais son exercice portait des traces que les praticiens avertis de ce monde pouvaient apparemment voir.

Subaru : “À ce propos, es-tu toujours inquiète, Émilia-tan ?”

Subaru mit ces pensées de côté et parla à Émilia, qui regardait toujours autour d’elle, avant d’abandonner en secouant la tête.

Émilia : “Mhm, c’est bon. Désolé de vous avoir dérangés. Rentrons.”

Subaru : “Eh bien, quand nous rentrerons, assure-toi de faire un câlin à Mimi pendant un moment pour te sentir mieux. Oups, c’est moi qui te prendrai dans mes bras, Béako, alors il n’y a pas de raison de s’inquiéter.”

Béatrice : “Betty n’a encore rien dit, je suppose !”

En entendant les plaintes de Béatrice et l’expression de fierté de Subaru, Émilia se mit à rire. Puis, se couvrant la bouche, elle répondit,

Émilia : “C’est vrai, tenir Mimi semble être très réconfortant. Je vais m’assurer de le faire.”

Pendant qu’Émilia parlait, elle vérifia son environnement une fois de plus, puis laissa tomber son regard inquiet en échange d’un sourire.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

??? : “――Je vois. Maintenant, je comprends ce que signifie le fait d’être venu ici.”

Un homme parla dans le revers de son manteau, secouant l’ourlet de la capuche. Se souvenant de la fille qu’il venait de croiser, sa bouche se retroussa en un sourire, un sourire qui laissait transparaître un sentiment misérable.

??? : “J’ai fait des pieds et des mains pour venir ici. Si cela n’avait servi à rien, je n’aurais pas pu faire comme si de rien n’était. Puisqu’il s’agit d’une récompense spéciale, c’est une autre affaire.”

Les mots eux-mêmes étaient doux, mais la voix qui les avait annoncés était fiévreusement collante. C’était comme si le sentiment avait été cuit dans une marmite collante, puis avait été laissé dehors sous le soleil et la lune. Le sentiment contenait cette sorte de désagrément.

??? : “Je ne me séparerai jamais de ce que je possède, et je veux que ce que je possède me convienne parfaitement. Puisque je suis parfait, je dois être continuellement satisfait. Ainsi, être conscient de ces nombres manquants serait, bien sûr, insatisfaisant, et doit être comblé.”

L’homme parla en levant la tête. À ce moment-là, sa capuche tomba, révélant des cheveux blancs. Avec le vent qui balançait ses cheveux blancs, l’homme légèrement mécontent annonça,

??? : “Je dois faire d’elle ma soixante-dix-neuvième femme, pour combler ce vide.”

Dans la cité Aqueuse, le diable aux cheveux blancs parla d’une voix pleine de dérision.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Artiste du fan-art : おわり

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-=Fin du Chapitre 10=-

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