Arc VI – Chapitre 1 – « Le chemin du retour du carrosse draconique »

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Traduit par : Remonwater

Traduit de l’anglais par : Lucifer

Relu par : Akira

Lien du PDF

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Artiste du fan-art : Rokaroka

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Navigation :

<< Arc 5 Interlude III <<

|| Retourner au Sommaire ||

>> Arc 6 Chapitre 2 >>

ARC VI – LE CORRIDOR DES SOUVENIRS

Chapitre 1 – « Le Chemin du Retour du Carrosse Draconique »

――Après avoir quitté la ville de Pristella, le groupe de Natsuki Subaru continua à se diriger directement vers l’Est.

Ils se dirigeaient vers la limite orientale du monde——la zone dans laquelle se trouvaient les Dunes de Sable d’Augria, une parcelle de terre avec une riche histoire, où les bêtes démoniaques qui y vivaient depuis des centaines d’années rejetaient toute existence qui y mettait pied.

Cette zone contenait des Miasmes qui faisaient perdre aux voyageurs leur sens de l’orientation en plus de ronger leur cœur.

Elle abritait des groupes de bêtes démoniaques qui lui servaient d’avant-garde maléfique, et qui se permettaient de jouer avec la vie des gens.

Et puis il y avait la personne qui recherchait la paix dans le monde——la personne à la Tour de Guet qui déterminait chacun des succès et des échecs de ceux qui s’en approchaient. Cette personne était le ‘Sage’, Shaula.

Subaru : “Rien qu’en sachant cela, on a l’impression de se mettre en rang pour un suicide.”

Le simple fait de se voir rappeler les obstacles qui les attendaient était suffisant pour les déprimer.

En réalité, les êtres qui se dirigeaient vers cet endroit en sachant ce qui les attendait étaient peut-être des personnes suicidaires, ou peut-être des adorateurs de la Sorcière. En tout cas, il semblait qu’ils n’étaient rien d’autre que des gens qui avaient des désordres mentaux.

Cependant, ces personnes n’étaient ni l’un ni l’autre, car elles n’avaient pas l’intention de mourir. C’était plutôt le contraire ; elles avaient l’intention de vivre.

Elles allaient offrir un chemin de vie en réponse à chacune des personnes qui avaient perdu la vie sur un autre chemin.

Ils avaient commencé cette expédition afin d’obtenir cette graine d’espoir.

Subaru : “……Néanmoins, c’est mystérieux.”

Subaru——qui était isolé des membres assis à l’avant——murmura ces mots tout en continuant à imaginer les secousses du carrosse draconique qui ne tremblait pas réellement. Lorsque les personnes du côté des invités entendirent son murmure, ils tournèrent tous leur regard vers Subaru.

Au total, 4 regards s’étaient posés sur lui. Si l’on ajoutait Subaru aux personnes présentes dans le carrosse, cela faisait un total de 5 passagers. Voilà à quoi ressemblait la situation.

Émilia : “Mystérieux ? Est-ce que quelque chose est arrivé ?”

Subaru : “Non, ce n’est rien d’important, Émilia-tan. C’est juste que, eh bieeeen, je trouve ça plutôt inattendu que tous ces visages partagent le même carrosse draconique et s’entendent si bien.”

Subaru répondit de cette façon en balayant la question d’Émilia.

Émilia et Béatrice se trouvaient à la droite et à la gauche de Subaru et assuraient la sécurité des deux côtés. Elles étaient ses alliées. Il était évident que ces deux-là seraient avec Subaru, mais la question qui se posait concernait les deux personnes à l’avant.

Anastasia : “Eh bien, c’est peut-être normal que tu ressentes ça. En fait, j’ai trouvé ça très surprenant aussi. Donc ce serait naturel que Natsuki-kun se sente mal à l’aise, hein.”

Subaru : “Ahh, c’est vrai.”

La personne qui avait laissé échapper un rire aigu et qui parlait avec un dialecte du Kansai, ou plutôt, un dialecte de Kararagi, était Anastasia. Après sa réponse dans le faux dialecte du Kansai, elle le regarda avec un regard significatif tout en se triturant les cheveux.

Anastasia : “Cependant, si on parle exclusivement d’être mal à l’aise, je ne suis pas sûr que tu puisses battre Julius-san ici.”

Julius : “Comme c’est rude. Cependant, ne vous inquiétez pas――je suis aussi un chevalier dans l’âme. Une seule nuit est suffisante pour que j’ajuste mon cœur. Sans compter que quelques jours se sont déjà écoulés… Je promets de ne plus jamais montrer une vue similaire à la honte que j’ai affichée l’autre jour.”

Anastasia : “Si gracieux. Je te prends au mot, alors.”

La façon dont Julius s’était incliné en réponse à la remarque badine d’Anastasia ressemblait beaucoup à la façon dont il agissait auparavant.

C’était évident. Il avait subi des dommages causés par l’Autorité de la Gourmandise ; mais pour être précis, cela avait eu des effets sur tous ceux qui l’entouraient, plutôt que sur lui-même.

Ainsi, c’étaient ses amis, et non lui-même, qui avaient changé de comportement. Il ne pouvait pas cacher à quel point il était contrarié de recevoir ces réactions. Mais comme il venait de le dire lui-même, il semblait l’avoir accepté avec aisance.

Subaru : “…Tu es stupéfiant.”

Bien qu’il ne laisserait pas sa voix porter de tels éloges, c’était une assez grosse affaire.

La partie faible de son cœur n’était pas capable d’exprimer clairement de grandes louanges. Ce n’était pas comme si Subaru n’était pas familier avec ce sentiment aussi――le sentiment d’avoir sa propre existence abandonnée, de n’avoir personne autour de soi qui partageait ses propres souvenirs.

Natsuki Subaru, qui pouvait remonter le temps avec la Mort Réversible, possédait certainement des souvenirs de mondes dont personne d’autre ne se souvenait.

S’il devait se souvenir d’une seule expérience au cours de laquelle il avait construit des relations pour ensuite les perdre, ce serait peut-être les premiers jours au manoir Roswaal――ces jours répétés de ses débuts au manoir Roswaal.

Il avait été invoqué dans un autre monde, avait lutté dans la Capitale Royale dans le but d’aider Émilia, et avait été invité au manoir Roswaal. Il avait ensuite vécu quatre itérations d’événements avant de mettre les pieds dans le cinquième monde.

Les souvenirs des quatre mondes précédents étaient conservés dans la mémoire de Subaru et nulle part ailleurs.

Même maintenant, il était difficile d’oublier le choc qu’il avait ressenti en étant traité comme un étranger par les mêmes personnes avec lesquelles il avait établi des relations pendant ces jours au manoir.

Cette douleur et cette tristesse ne disparaîtraient jamais.

Béatrice : “…Qu’est-ce qu’il y a, je suppose ? Subaru, pourquoi as-tu soudainement commencé à caresser la tête de Betty, en fait ?”

Subaru : “Ne t’inquiète pas pour ça. C’est juste que je suis profondément ému par le fait que tu m’aies sauvé à l’époque. Merci, merci.”

Béatrice : “Je ne comprends pas, je suppose. Par ailleurs, mes cheveux sont en train de s’abîmer… tu n’as pas besoin d’arrêter, mais caresse-les juste un peu plus doucement, en fait.”

Béatrice inclina la tête vers Subaru alors qu’elle occupait le siège une demi-fesse plus loin. Comme elle le lui avait demandé, Subaru lui administra quelques tapotements sur la tête, sans pour autant oublier son état d’esprit au moment où il avait été véritablement sauvé.

La seule personne dont les sentiments envers Subaru n’avaient pas changé au cours de la boucle des jours passés au manoir, était Béatrice. Ils s’étaient rencontrés avant le point de sauvegarde de la Mort Réversible. Donc, après cela, elle était restée la seule personne à ne pas avoir changé sa façon d’entrer en contact avec Subaru.

En outre, la façon dont il avait été sauvé resterait également un secret pour elle, pendant un long, très long moment.

Subaru : “Après ça, Émilia-tan m’a sauvé, hein.”

Émilia : “――?”

Émilia affichait un visage curieux en réponse aux souvenirs de Subaru.

Subaru était ici, en ce moment même, parce qu’il avait été sauvé par sa gentillesse, sa voix, son attitude, ainsi que par la chaleur des cuisses qu’elle lui avait prêté.

Subaru : “――――”

C’est pourquoi Subaru était capable de reconnaître à quel point il était impressionnant que Julius ait accompli tout cela seul. Il lui avait fallu tant d’aide, et tant de temps, quatre fois plus de temps en fait, pour surmonter ce que Julius avait traversé.

Ou peut-être, c’était parce qu’une certaine personne avait été là pour lui donner un coup de main.

Un certain quelqu’un qui avait été oublié d’Anastasia ; un certain quelqu’un qui n’avait pas cherché l’aide de qui que ce soit dans son propre camp ; un certain quelqu’un qui avait perdu ses liens avec les Quasi Esprits avec lesquels il avait établi un contrat ; un certain quelqu’un qui ne se souvenait pas non plus de son frère de sang.

Si c’était le cas, alors il lui en serait reconnaissant.

Julius : “Fixer le visage des gens pendant un certain temps déjà… Y a-t-il quelque chose qui ne va pas, Subaru ?”

Subaru : “Je ne fais rien de mal. Je me disais juste que ce n’est pas agréable de te voir sourire avec autant d’élégance après que quelqu’un t’ait traité de gracieux.”

Julius : “Magnifiquement élégant, cela a en effet un son splendide. Jamais je n’aurais cru recevoir des éloges de ta part. Je suis agréablement surpris… Ou alors, c’est peut-être une exagération. Eh bien, n’est-ce pas une évidence ?”

Subaru : “Je n’avais pas l’intention de te faire des éloges, et ça m’énerve de t’entendre le présenter comme ça !”

Avec ses mêmes manières que par le passé――ou plutôt, avec sa réaction qui donnait l’impression qu’il était devenu encore plus habile avec ses lapsus, Subaru finit par être celui qui était agacé.

La fragilité évidente de son visage lorsqu’il se trouvait dans la chambre d’hôpital de son frère à Pristella avait été difficile à digérer. Subaru avait des souvenirs de ce moment, où un manque de satisfaction avait été évident dans son expression, incitant Subaru à se plaindre. Cependant, tout cela semblait être une histoire complètement oubliée maintenant.

Émilia : “Toi et Julius, vous vous entendez bien. Hmm, étais-tu comme ça avant de devenir comme tu es maintenant ?”

Subaru : “Émilia, tu te trompes. Il n’y a pas moyen que je m’entende bien avec ce type. Tu as vu mon visage ? Mes yeux avaient le regard le plus effrayant qui soit. Bien que ce soit juste mon point de vue.”

Émilia : “Vraiment ? Je ne pense pas que tu aies raison, mais… Ah, je ne parle pas du regard que tu avais dans les yeux. Je parle du fait que tu as dit que vous ne vous entendiez pas bien. Les yeux de Subaru étaient les mêmes que d’habitude, ils étaient vraiiiiment effrayants.”

Subaru : “Toujours les mêmes, vraiiiiiment effrayants !?”

Émilia : “En ce qui me concerne, j’aime les yeux de Subaru. Je suis vraiment sincère.”

Subaru : “Ah, bon sang. Comme j’aimerais que la partie sur mes yeux soit coupée de l’enregistrement audio…”

Émilia laissa échapper un sourire en coin alors qu’elle remplissait Subaru de regrets. Elle se tourna ensuite vers Julius avec un regard interrogateur, lui faisant jeter un coup d’œil vers Subaru.

Julius : “Je n’ai moi-même pas la possibilité de nier ces paroles. En réalité, dire que lui et moi sommes proches… ne serait pas l’affirmation la plus correcte. Bien qu’à mes yeux, nous faisons des compromis l’un avec l’autre, malgré les apparences.”

Subaru : “Le qualifier de compromis, c’est déjà condescendant. Faire preuve d’un peu d’humilité… ça va m’énerver encore plus.”

Julius : “Quel point de vue acerbe. Pouvez-vous lui dire ça aussi ?”

Julius cherchait l’accord d’Émilia sur la question, mais elle réagit à leurs échanges en se brossant les cheveux et,

Émilia : “C’est bien ce que je pensais, vous êtes vraiiiiment très proches, n’est-ce pas… ?”

Subaru : “Allez, ça devrait déjà être évident.”

Émilia : “Eh ? Eh bien, je suppose que vous êtes proches alors…”

Il y avait un léger désaccord avec Émilia, mais Subaru et Julius agirent comme si rien ne s’était passé. Cela rendait Émilia de plus en plus perplexe. Anastasia essayait de se retenir de rire, laissant échapper des gloussements avec un sourire.

La réaction d’Anastasia amena Julius à desserrer soudainement les lèvres, comme pour indiquer qu’il s’était calmé――cette relation éphémère de maître à serviteur n’était guère étrangère à Subaru, étant quelqu’un qui en connaissait l’autre facette.

L’Anastasia en question était différente de l’authentique Anastasia Hoshin, c’était une contrefaçon, simplement une contrefaçon.

Le corps d’Anastasia était actuellement utilisé par l’Esprit Artificiel Echidna――autrement connu sous le nom d’Eridna. Cette soi-disant Eridna n’avait pas l’intention de s’emparer de son corps, mais il n’était pas certain de pouvoir lui faire confiance. Étant quelqu’un qui était au courant de cette situation, la seule chose que Subaru n’avait pas manqué de faire était d’empêcher ceux qui n’étaient pas au courant, comme Émilia et Julius, de s’en rendre compte.

Béatrice : “…Subaru, arrête ça, en fait.”

Béatrice interpella Subaru, qui était sûrement dans un état de profonde réflexion. Les cheveux de cette fille étaient en désordre, car Subaru lui caressait la tête pendant toute cette période de silence. Son joli visage avait un air amer.

Subaru : “Ohhh !? C’est ma faute, Béako ! Ton apparence mignonne est en désordre… tes cheveux sont en désordre à présent.”

Béatrice : “Peut-être que tu ne devrais pas faire croire que l’apparence de Betty est ruinée par sa seule coiffure, je suppose ! D’ailleurs, ton visage commence à être effrayant, en fait.”

À une demi-fesse de Subaru, Béatrice parlait tout en arrangeant frénétiquement ses cheveux en désordre avec ses mains. Subaru laissa échapper un “Oh”, s’empêchant de parler, car Béatrice avait un visage qui donnait l’impression qu’elle le pensait désemparé.

Béatrice : “Il n’y a pas de raison de faire un visage aussi excessivement inquiétant, je suppose… Betty va s’en occuper, en fait. Si quelque chose arrive, Betty le remarquera beaucoup plus vite que Subaru, je suppose.”

Subaru : “…Ouais.”

Béatrice avait prononcé ces mots en réponse à l’inquiétude de Subaru. Béatrice――la seule personne, à part Subaru, qui était au courant d’Eridna et de la façon dont elle remplaçait Anastasia.

À l’origine, Subaru avait promis de garder le secret pour deux raisons : d’abord, pour éviter de provoquer des remous inutiles à ce sujet ; ensuite, parce qu’Eridna avait affirmé n’avoir aucune intention de s’emparer du corps d’Anastasia. Cependant, Béatrice serait la seule à s’en rendre compte si quelque chose se produisait, bien que tardivement.

Elles étaient toutes deux le même type d’Esprit Artificiel, deux êtres partageant une relation avec la Sorcière Echidna. S’il semblait qu’Eridna préparait quelque chose, Béatrice le sentirait sûrement.

Bien que, s’il devait considérer les émotions de Béatrice, il n’avait pas l’impression que c’était très recommandable pour Béatrice de s’impliquer avec Echidna, mais,

Béatrice : “En mettant de côté tes soupçons inutiles, c’est bien que Subaru ait agi comme tel et ait cherché de l’aide auprès de n’importe qui sans se soucier de qui c’était, comme tu l’as toujours fait, au lieu de t’en occuper seul, en fait. Cependant, tu es venu voir Betty en premier je suppose. Je vais te féliciter pour ça cette fois, en fait.”

Elle avait répondu ainsi, alors c’était tout ce qu’il y avait à dire.

Émilia : “――Je le vois.”

Alors qu’il pensait que le carrosse draconique était tombé dans un état de silence, Émilia murmura soudainement ces mots.

Il semblait qu’Émilia avait vu leur destination au loin, alors qu’elle regardait par la fenêtre du carrosse draconique. Subaru comprit également que la vue par la fenêtre se transformait en un paysage familier.

Subaru : “Quelle route nostalgique. Nous allons bientôt arriver au manoir Roswaal, hein.”

Il murmura ces mots, s’assurant d’abord de contenir ses sentiments face à la proximité de leur premier point de passage, se souvenant de leur objectif initial.

La destination de ce groupe, comme mentionné précédemment, était les Dunes de Sable d’Augria――l’endroit où ils chercheraient à consulter le Sage Shaula. Cependant, ils avaient déjà prévu de s’arrêter au manoir Roswaal en chemin, afin de préparer leur voyage et de faire une halte dans leur longue expédition.

Il y avait beaucoup de choses dont ils voulaient parler avec leurs compagnons de camp, notamment à propos de l’incident de Pristella et de l’occasion de parler avec le Sage.

De plus――

Subaru : “Ce n’est pas un simple arrêt.”

Il y avait un sens à s’arrêter au manoir Roswaal avant de commencer leur expédition pour rencontrer le Sage.

En regardant le tableau d’ensemble, sa signification serait maigre, et petite pour le monde. Cependant, à travers les petits yeux humains de Natsuki Subaru, cela possédait un grand potentiel.

Subaru : “――――”

Subaru plissa les yeux pour visualiser le manoir Roswaal, si éloigné qu’il ne pouvait pas encore être vu.

Chacune des quatre personnes à l’intérieur du carrosse draconique regardait Subaru. Diverses émotions étaient contenues par la couleur de leurs yeux, mais Subaru n’avait pas le courage de prêter attention à leurs regards.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Lorsque le carrosse draconique arriva au manoir Roswaal, plus d’une heure s’était écoulée depuis midi.

Le long voyage depuis la ville de Pristella, qui avait pris environ dix jours, avait été temporairement interrompu.

Pétra : “Subaru !”

Subaru : “Ohh, Pétra, woahwah !?”

Ils avaient fait progresser les dragons terrestres vers le manoir Roswaal, remercié le cocher et étaient descendus du carrosse. Une petite servante s’était précipitée alors vers Subaru depuis le manoir, et lui avait sauté dessus avec une force incontrôlée.

Elle avait heurté sa poitrine avec force et puissance, et Subaru avait réussi à l’attraper en reculant. Il caressa alors la tête de la fille qui avait volé dans ses bras.

Subaru : “Pétra, si tu fais ça si soudainement tu vas me faire peur, tu sais. Je suis parti depuis presque un mois maintenant, mais est-ce que tu vas bien ?”

Pétra : “Je vais bien, comme tu peux le voir. Cependant, Subaru…-sama a eu la vie dure, n’est-ce pas ? Je suis inquiète depuis que cette lettre est arrivée il y a deux jours. Tu as encore été blessé, n’est-ce pas ? Peux-tu supporter la douleur ?”

Subaru : “Embarrassant, embarrassant.”

Pétra touchait le corps de Subaru pour confirmer sa douleur alors que ses cheveux de couleur auburn se balançaient d’avant en arrière. Tandis que Subaru réagissait à cela avec un sourire en coin, les autres personnes descendirent du carrosse draconique.

Subaru : “Hey, Pétra. Fais correctement ton travail de servante du manoir. Si tu ne le fais pas, Ram et Frédérica vont se fâcher contre toi.”

Pétra : “…D’accord. Raconte-moi ce qui s’est passé plus tard.”

Elle repartit promptement, mais il semblait que la confiance de Pétra avait été profondément endommagée.

L’inquiétude de Pétra serait inévitable s’il lui racontait comment il s’était impliqué dans ce qui semblait être un tumulte dans toute la ville pour essayer d’obtenir la Pierre Magique. Cependant, ce n’était pas quelque chose que Subaru avait prévu de causer au Culte de la Sorcière. Cependant, cette excuse n’aurait pas de sens non plus.

Elle serait inutile, étant donné que la vérité était que la plupart des objectifs du Culte de la Sorcière étaient liés au camp d’Émilia.

Pétra : “Bienvenue chers invités. Félicitations pour vos efforts afin de faire ce long voyage. Je suis Pétra Leyte, une servante de cette résidence. Je serai votre guide vers le manoir.”

Les souvenirs de Subaru furent mis de côté, puis Pétra laissa échapper un message vocal doublé d’un geste digne.

Julius prit la main d’Anastasia pour l’aider à descendre de la calèche, et ils avaient tous deux des regards d’admiration sur leur visage. Un regard de fierté était également visible sur les visages d’Émilia et de Béatrice.

Anastasia : “Tu es une enfant bien élevée, même si tu es petite, hein. Tu es minutieuse avec ton entraînement.”

Julius : “On aurait dit une personne complètement différente, avec son attitude consistant à sauter sur Subaru dès le premier regard.”

Pétra : “――Comme c’est embarrassant.”

Julius était d’accord avec Anastasia qui souriait, et le visage de Pétra devint de plus en plus rouge à cause de leurs remarques. Julius baissa les yeux sur elle, puis se mit à regarder Subaru, et,

Julius : “Je vois… Je comprends la raison pour laquelle on t’a donné le surnom de Lolimancer.”

Subaru : “Je te ferais savoir que Pétra n’est pas aussi petite qu’une petite fille, et même si tu m’appelles comme ça, la seule loli que je “mance” est Béako. Rentre toi ça bien dans la tête.”

Béatrice : “Betty n’est pas non plus une fille qui travaille dur pour être utilisée par Subaru à sa convenance, je suppose. Subaru, tu devrais aussi te rentrer ça dans la tête, en fait.”

La bouche de Subaru se transforma en un froncement de sourcils, devenant silencieux, et Béatrice laissa échapper un soupir. Elle regarda ensuite la partie inférieure de Pétra. Elle se plaça à côté d’elle, puis fit un léger mouvement pour s’agripper au bord de la jupe de la tenue de soubrette de cette dernière.

Béatrice : “Par ailleurs, regarde, peu de choses ont changé depuis que Betty et Pétra sont ensemble, je suppo… Attends une seconde. Betty a l’impression que Pétra a un peu grandi, en fait. Ses cheveux ont poussé un peu aussi, je suppose… !”

Pétra : “C’est parce qu’un mois s’est écoulé, et c’est aussi ma période de croissance en ce moment. Je vais grandir, et mes cheveux vont pousser aussi si je ne les coupe pas. Béatrice-chan restera petite, cependant.”

Béatrice : “Qu-Quoi damnation, en fait… !”

Pétra sourit en serrant très fort dans ses bras une Béatrice étonnée. Continuant à embrasser la Béatrice au visage boudeur pendant un temps raisonnable, elle s’éloigna en disant, “Bien, alors, permettez-moi de tous vous guider”.

Subaru : “Très bien, nous allons finalement nous rendre au… Mmgah.”

Il cherchait à la suivre, mais la main de quelqu’un s’agrippa à l’arrière de son col. En élevant une voix étouffée, il regarda en arrière, seulement pour être surpris par le fait qu’Émilia était celle qui avait tendu le bras vers son col.

Émilia secoua le menton de Subaru tout en le tenant par la nuque et le dirigea vers le carrosse draconique derrière lui.

Émilia : “Subaru, Patrasche n’a pas l’air d’être contente.”

Anastasia : “Hm… C’est devenu une affaire égoïste, hein.”

Si quelqu’un devait poser son regard vers les dragons terrestres comme l’avait indiqué Émilia, sur les deux dragons terrestres avec qui ils avaient voyagé, il serait possible de remarquer que le beau dragon terrestre noir de jais fixait Subaru avec des yeux effrayants et perçants.

C’était le dragon bien-aimé de Subaru, Patrasche. Lorsque Subaru tenta de lui restituer son regard, elle se détourna brusquement, puis laissa échapper un son léger mais très mécontent.

Émilia : “Tu n’as vraiment pas réussi à te réconcilier avec elle, même en disposant de dix jours, hein.”

Subaru : “Ouais, je sais, mais je ne pense vraiment pas que ce soit de ma faute cette fois-ci…”

Subaru se gratta la tête en réfléchissant à ce qu’il devait faire avec Patrasche, qui était appuyée sur son ventre.

Depuis qu’ils avaient quitté la ville de Pristella, Patrasche n’avait cessé d’ignorer Subaru――ou plutôt, un peu avant cela. Quand il était allé la chercher à l’écurie des dragons terrestres, après la bataille défensive contre le Culte de la Sorcière, elle était déjà de mauvaise humeur.

Il n’avait pas parlé à Patrasche, puisqu’Otto était hors service à cause de ses blessures. Cependant, il avait une relation de longue date avec Patrasche. Il était temps que Subaru découvre pourquoi ce dragon bien-aimé était si en colère.

Subaru : “C’est, eh bien, je sais que je l’ai négligée pendant le tumulte, et que je l’ai même fait se sentir seule, mais… Guh, foahhh !?”

Émilia : “Subaru !?”

Subaru était sur le point de terminer sa déclaration lorsque Patrasche lui asséna un coup de queue, le couvrant de terre après avoir reçu un coup direct. Comme prévu, Patrasche n’avait aucune pitié dans sa réponse agressive. S’il lui répondait d’une manière trompeuse, elle viendrait le frapper sans aucune hésitation.

Subaru : “Je ne m’y attendais pas… Quand je pense que j’étais capable d’éviter les attaques de Regulus avant, mais que je ne peux pas éviter ça, c’est juste…”

Émilia : “Est-ce que ça va ? Patrasche a décidé d’agiter soudainement sa queue à nouveau, cela ne signifie-t-il pas que tu seras frappé une fois de plus si tu ne dis pas la bonne chose ?”

Émilia fit cette remarque terrifiante en mettant un genou à terre pour lui prêter main forte. Il regarda Patrasche, et elle était bien là, secouant sa longue queue. Elle fendait l’air avec le bout de sa queue comme pour menacer Subaru. On aurait dit qu’elle disait qu’elle doublerait sa puissance pour chaque erreur qu’il ferait.

Il perdit inconsciemment la capacité de parler correctement, et sa gorge se serra alors qu’il réalisait qu’il ne pouvait pas se permettre de répondre négligemment.

Julius : “Même si tu es négligent comme ça, ton dragon terrestre a une quantité écrasante de sympathie envers toi de toute façon.”

Cependant, cette déclaration de Julius, qui était découragé par le manque de succès des conseils, aurait pour effet indésirable qu’elle s’en prenne à Subaru. En réponse à l’argument de Julius, Subaru se désigna lui-même et Patrasche,

Subaru : “Vraiment ? Je suis un peu couvert de toute cette saleté, tu sais ? Tu appelles ça de la sympathie ?”

Julius : “Ne peux-tu même pas sentir de tes propres yeux la preuve d’une profonde affection ? C’est un dragon terrestre au grand cœur. Elle s’en veut surtout de n’avoir pas pu t’aider pendant cette tourmente, et elle t’en veut que tu ne lui aies pas demandé de l’aide. Donc ça pourrait être de l’indignation, plutôt que de la colère, envers toi.”

Subaru : “Qu’est-ce que tu dis ? Jusqu’à quel point vas-tu renforcer son pouvoir d’héroïne ? Arrête ça.”

Le niveau de justesse des arguments de Julius était inconnu, mais au moins, ses mots avaient mis un terme au balancement de la queue de Patrasche. Subaru regarda Patrasche une fois de plus, et elle se détourna, comme toujours, mais――

Émilia : “En la regardant maintenant, on dirait qu’elle est un peu gênée après avoir entendu ça.”

Subaru : “Émilia-tan, tu as remarqué ça aussi ? Je l’ai aussi constaté. Ça fait battre mon cœur, alors ne le fais pas trop souvent s’il te plaît, Patrasche.”

Il avait dit ces mots, tendu nerveusement la main, puis Patrasche avait finalement baissé la tête, permettant à Subaru de toucher son corps couvert d’écailles résistantes. Et avec cela, il semblait que la guerre froide au cours de laquelle il avait eu 10 jours pour se réconcilier se terminait sur une bonne note.

Pétra : “N’est-ce pas suffisant ? Tout est bon maintenant ?”

Pétra laissait transparaître son impatience à travers ses cris, alors qu’ils continuaient à rester au jardin frontal du manoir sans faire attention à l’heure. Elle était venue ici en ayant reçu l’ordre de les guider, et pourtant ils prenaient encore beaucoup de temps.

Pétra : “Si nous ne revenons pas bientôt, Ram-neesama va se fâcher à nouveau et…”

Ram : “――Si tu peux t’inquiéter de telles choses, cela signifie que tu as été un peu légère dans tes efforts.”

Pétra : “Kyaaa――!?”

Pétra, qui avait fait des bruits légers avec ses pas, laissa échapper un cri puis redressa son dos à cause de cette voix. En se retournant, elle vit une jeune fille aux cheveux roses au loin, en provenance du manoir.

C’était Ram, sans aucun doute. Ram tourna lentement son regard vers le groupe de Subaru et les invités après que Pétra soit devenue aussi immobile qu’une statue de pierre à cause de son regard, et――

Ram : “Alors même que je pensais que Pétra s’était améliorée dans ses tâches, voir cette situation à la limite de reconnaître tes efforts… Ram est vraiment déçue.”

Pétra : “D-Désolée Ram-neesama… à propos de mon travail, tu étais sur le point de le reconnaître ?”

Ram : “Oui. Ta cuisine est meilleure que celle de Ram, ton ménage est plus réfléchi que celui de Ram, tu es meilleure que Ram pour faire la lessive ; et tu te réveilles plus tôt que Ram, donc j’étais sur le point de le reconnaître.”

Subaru : “Tu devrais avoir plus de doutes sur toi-même quand tu fais remarquer ces choses !”

À quel point cette servante vétérante était-elle mauvaise par rapport à cette fille qui n’avait qu’un an d’expérience en tant que servante à son actif ? Même si l’on prenait en compte la capacité de Pétra à apprendre rapidement, le fossé était si faible que ça ne valait même pas la peine de le considérer.

En réponse à son cri, Ram souffla du nez avec un “Haa”, d’une manière que Subaru connaissait parfaitement, et,

Ram : “Comment peut-on arriver à avoir des doutes sur soi-même ? Ram n’a que des attentes et de la confiance en elle.”

Subaru : “J’ai toujours pensé que cette partie de toi était la seule qui méritait vraiment le respect.”

Subaru répondit ainsi à la majestueuse déclaration de Ram tout en étant stupéfait.

En réalité, il y avait des raisons de reproduire l’optimisme de Ram――ou plutôt, il y avait des raisons de reproduire sa force d’âme. Il aurait juste souhaité qu’elle soit un peu plus réfléchie, mais,

Subaru : “Si tu faisais ça, je suppose que ce serait comme si tu n’étais pas la vraie Ram, hein.”

Ram : “C’est une pensée effrayante. De plus, je ne pense pas que ce soit idéal de laisser des invités ici pendant si longtemps. Dépêchons-nous et entrons dans le manoir.”

Subaru était d’accord avec les paroles dédaigneuses de Ram.

Ils avaient pris trop de temps à l’extérieur du manoir. Il ne serait pas surprenant que Frédérica ou même Roswaal finissent par se montrer, s’ils perdaient encore du temps.

Les Candidates Royales et le Margrave devaient tous se réunir ici, pour parler de ce qu’ils allaient faire.

Émilia : “Roswaal est-il au manoir en ce moment même ?”

Ram, qui s’était mise à marcher pour guider les autres, tapota l’épaule de Pétra pour soulager sa raideur. À l’appel d’Émilia, Ram répondit par un “Oui” sans se retourner.

Ram : “Heureusement, il séjournait dans cette résidence lorsque la lettre est arrivée, il est donc resté ici. Il y avait un résumé dans la lettre sur l’affaire de Pristella… et il devrait y avoir des détails à discuter.”

Subaru : “Oui, il devrait y en avoir, étant donné que beaucoup de choses se sont passées…”

Ram : “Le nombre de personnes ici aujourd’hui par rapport à votre départ a changé, hein――est-ce que Garf et Otto sont morts ?”

Subaru : “Je n’ai pas l’intention de les laisser mourir ! Ils ne sont pas morts ! Ils reviennent juste plus tard à cause de leurs blessures !”

Au moment où Subaru était sur le point d’aborder le sujet de la lettre, sa charge fut contrée. Ram laissa échapper un haussement d’épaules indifférent en réponse.

Ram : “Je ne connais que trop bien les abysses des hommes qui manquent de sang-froid. Barusu est surtout un homme qui a un trou ouvert par lequel son contenu se déverse, alors tu devrais être prudent. Avoir des gens qui se rendent compte de ta bassesse et qui découvrent que tu es vide à l’intérieur, c’est le pire.”

Subaru : “Ça fait vraiment mal, alors arrête ça ! Par ailleurs,”

Si la lettre qui avait été envoyée au manoir avant leur départ de Pristella――si les détails étaient écrits dans la lettre, ils devraient comprendre que ce n’était pas un simple voyage de retour pour Subaru et les autres.

Par conséquent, lorsque Subaru tenta de confirmer le contenu de la deuxième moitié de la lettre, et en décidant des mots qu’il allait prononcer, Ram leva immédiatement le doigt.

Ram : “Je te l’ai dit, n’est-ce pas ? Rassure-toi. Roswaal-sama est dans ce manoir… De plus, les préparatifs ont été faits pour la Beautée Endormie et la Salle de Confinement. Bien que――”

Ram coupa ses paroles en direction de Subaru à la fin et se lécha les lèvres doucement.

Elle avait humidifié ses lèvres avec le bout rouge de sa langue, avec un geste qui avait un sens de la grâce embelli, et déclara ceci,

Ram : “Bien que, aucun d’entre eux n’étaient des actions de Ram. C’était le travail de Frédérica et Pétra.”

Subaru : “Pourquoi as-tu affiché un visage fier ?”

Quoi qu’il arrive, même si un mois entier s’était écoulé avant qu’il ne la revoit, elle était toujours la même.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

-=Fin du Chapitre 1=-

Navigation :

<< Arc 5 Interlude III <<

|| Retourner au Sommaire ||

>> Arc 6 Chapitre 2 >>

Laisser un commentaire