Arc VI – Chapitre 23 – « Le troisième étage de la Bibliothèque, l’inspection de Taygeta »

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Traduit par : Nana et Ringo

Traduit de l’anglais par : Akira

Relu par : Akira

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ARC VI – LE CORRIDOR DES SOUVENIRS

CHAPITRE 23 – « Le troisième étage de la Bibliothèque, l’inspection de Taygeta »

Le monde blanc environnant s’évapora, laissant derrière lui une pièce sculptée dans la pierre et une infinité d’étagères.

Sentant la pierre qu’il avait touchée disparaître, Subaru en conclut que sa réponse était correcte.

Alors dans ce cas――

Émilia : “Incroyable ! Subaru, bien――”

Subaru : “La personnalité de l’examinateur est vraiment malfaisante !!”

Émilia : “Ehhhh !? C’est ta première réaction !?”

Prête à célébrer le fait que le troisième étage Taygeta ait été résolu, Émilia était abasourdie, sans voix. Le cri virulent de Subaru résonna dans la Tour.

Se retournant vers Émilia surprise et tous ceux qui le regardaient, Subaru lança un “Désolé” tout en continuant à parler.

Subaru : “Même si tout le monde s’en doutait, et que j’ai effectivement résolu l’énigme… le fait qu’elle ait été résolue de cette façon est un énorme problème. Ou plutôt, c’est injuste pour vous tous.”

Émilia : “Vraiment ? Subaru a utilisé des connaissances ésotériques pour résoudre l’énigme… c’est ce qu’il me semble.”

Subaru : “Plutôt que de dire que j’ai résolu l’énigme avec mes propres connaissances, c’est davantage comme si seul quelqu’un de spécifique comme moi pouvait résoudre cette énigme, voilà le problème.”

Inclinant la tête en signe de confusion, Émilia fit face à Subaru qui se grattait la tête.

Trouver la meilleure façon d’expliquer cela en détail allait s’avérer un peu difficile.

L’examen du troisième étage Taygeta, était comme Subaru l’avait indiqué, dérivé du mythe d’Orion. La notion qu’il avait mise de côté était “la personne qui a préparé ceci aurait pu être un astronome ou un romantique”, la raison étant que le mythe d’Orion n’existait pas dans ce monde.

Qu’il s’agisse d’Orion ou du nom céleste de Shaula, ou de n’importe quelle autre constellation, tout cela faisait partie des connaissances astronomiques du monde d’origine de Subaru.

Et ce monde actuel était peut-être un futur lointain, situé après que la civilisation du monde d’origine de Subaru ait été perdue depuis longtemps. Subaru avait confirmé depuis longtemps que le ciel nocturne de ce monde contenait des étoiles différentes de celles qu’il avait connues.

Subaru : “Donc, le passage du temps a complètement changé la disposition des étoiles… dans ce cas, il n’y a pas d’autre option que d’agiter les mains en signe de reddition, puisqu’Orion ou autre n’existe plus.”

Après une longue période temporelle, Orion avait depuis longtemps disparu du ciel nocturne, et tout ce qui s’apparentait à ses mythes avait également disparu. Si c’était le cas, une conjecture était envisageable.

Le poseur de l’énigme était quelqu’un qui connaissait le même ciel que Subaru.

De plus, tous ceux qui ne connaissaient pas les étoiles du monde précédent étaient nés naturellement vaincus par l’énigme de l’examen.

Et celui qui avait conçu l’énigme, selon les dires de Shaula, était sans aucun doute le Sage Flugel.

Subaru : “Ton maître semble avoir été un gars avec une personnalité décidément vicieuse.”

Shaula : “Non non non non, pourquoi dis-tu cela ? Ce n’est pas le genre du Maître de se dévaloriser ! Bien que l’on ne puisse pas nier le côté malicieux de la personnalité, il est tout de même possible de résoudre l’énigme ! Si c’était Reid, elle serait en effet impossible à résoudre… quelque chose à propos du fait de révéler sa personnalité et d’être incapable de passer sans une victoire au combat ?”

Subaru : “C’est terrifiant, de toute façon les tests n’aboutiraient à rien…”

Dans l’ensemble, les héros du passé qui avaient maîtrisé la Sorcière de l’Envie semblaient tous avoir de terribles personnalités.

Avec cette personne, l’utilisation des connaissances d’un autre monde serait sans doute plus fructueuse.

Anastasia : “D’accord, et maintenant.”

Alors que Subaru soupirait après l’explication de Shaula qui n’en était pas une, Anastasia interrompit le duo pour jeter un coup d’œil autour d’elle. Caressant son écharpe, elle examina les étagères remplies de livres.

Anastasia : “Grâce au travail acharné de Natsuki-kun, l’examen est résolu… C’est excellent, mais à quoi sert la Bibliothèque ? Quel genre de livres contient-elle ? Je trouve cela très intéressant.”

Julius : “D’après Mademoiselle Shaula, cet endroit est une mine de connaissances sans limite et sans faille――c’est ce qu’elle a dit.”

Hochant la tête en accord avec les paroles d’Anastasia, Julius jeta un coup d’œil vers Shaula. Affichant une expression comme si elle avait oublié ses propres paroles, Shaula avait sa peau pressée contre celle de Meili alors qu’elle jouait avec elle.

Les attentes n’étaient pas élevées au départ, mais il semblait que l’explication de Shaula sur cette Bibliothèque de Taygeta n’était pas au rendez-vous.

Béatrice : “D’après cette réaction, il semble que ce soit la première fois que Taygeta est ouverte, en fait. Allons nous promener et jeter un coup d’œil, je suppose.”

Subaru : “En effet. Hey tu… se pourrait-il que tu ne puisses plus te retenir ?”

Béatrice : “C’est… peut-être le cas, en fait.”

Agrippant sa robe à côté de Subaru, Béatrice semblait parler un peu plus vite qu’à l’accoutumée.

Ses yeux brillaient légèrement, observant la Bibliothèque avec fascination――en réalisant la raison, Subaru oublia les circonstances et commença à rire.

Subaru : “On dirait que la Bibliothèque Interdite n’est pas un souvenir désagréable pour toi.”

Béatrice : “…Ce n’est pas un souvenir particulièrement agréable, je suppose. Cependant, dans tous les cas, c’est un endroit où Betty a passé quatre cents ans, en fait. De plus…”

Subaru : “De plus ?”

Béatrice : “C’est l’endroit où Subaru a dit à Betty “Choisis-moi”, je suppose. Ce n’est pas un endroit que l’on peut oublier si facilement, en fait !”

Subaru : “――――”

Ces paroles inattendues firent écarquiller les yeux de Subaru, et Béatrice détourna le visage. Mais même derrière ses oreilles rougies, un signe clair d’embarras était évident.

Subaru : “Dire des mots qui t’embarrassent de ton plein gré, qu’est-ce que tu essaies d’accomplir au juste ?”

Béatrice : “Betty se souvient de tout ce qui concerne la Bibliothèque Interdite, c’est une preuve de souvenirs avec Subaru… c’est tout, en fait.”

Subaru : “Tu es… trop mignonne !”

Béatrice : “Kyaaa~, je suppose !”

À cette soudaine déclaration d’affection, Subaru se mit à caresser doucement la tête de Béatrice. Le cri félin de Béatrice s’adoucit peu à peu, et Subaru y vit une expression remplie de satisfaction. La scène amena Anastasia et les autres à les regarder avec stupéfaction.

Subaru : “Bon, assez de bavardages, allons visiter la Bibliothèque maintenant.”

Anastasia : “Quel plaisir pour les yeux ! On dirait vraiment un doux échange entre un parent et son enfant, n’est-ce pas…”

Subaru : “On pourrait au moins considérer qu’il s’agit d’un frère et d’une sœur, non ?”

Tirant la langue face à l’opinion d’Anastasia, Subaru se redressa et jeta un coup d’œil à ce qui l’entourait.

L’endroit où se trouvaient Subaru et les autres était le centre d’une salle circulaire taillée dans la pierre. La structure elle-même était une extension de la Tour, et son design expansif donnait l’impression de ne pas avoir de limites.

Hormis le grand escalier en colimaçon, les cinquième et sixième étages n’avaient pas d’éléments particulièrement remarquables pour remplir les vastes espaces vides. Quant au quatrième étage, il était en fait divisé en plusieurs pièces, ce que Shaula avait décrit comme un foyer polyvalent.

Pourtant, le troisième étage remplissait le même espace vide avec des rangées et des rangées d’étagères, chaque grande étagère étant remplie d’innombrables livres. La pièce circulaire était conçue pour former de petits étages. Le groupe de Subaru se trouvait au niveau le plus bas, entouré par des couches s’élevant vers la périphérie.

Les livres étaient si nombreux qu’on ne pouvait les compter. La Bibliothèque Interdite de Béatrice avait elle aussi été assez remplie, mais en termes de nombre pur de livres, cet endroit était de loin victorieux.

Subaru : “Ce serait bien si on pouvait faire des recherches avec un ordinateur pour trouver le livre qu’on veut.”

Béatrice : “Dans la Bibliothèque Interdite, Betty savait exactement où se trouvait chaque livre, en fait.”

Subaru : “Tu es incroyable. Un génie !”

Après avoir encensé la petite démonstration de suffisance de Béatrice, Subaru s’approcha de l’étagère à côté de lui.

Émilia et les autres s’approchèrent également, bien que personne ne se sentait assez audacieux pour prendre un livre sur l’étagère.

Émilia : “N’est-ce pas Subaru qui a résolu l’énigme ? Peut-être que quelque chose irait de travers si ce n’est pas Subaru qui le touche.”

Subaru : “Ah, en effet, tout peut arriver, mais si celui qui a répondu à l’énigme était la seule personne autorisée à lire quoi que ce soit, ne serait-ce pas bizarre qu’Émilia-tan et les autres soient même autorisés à entrer dans la Bibliothèque ?”

Émilia : “Ah, exact. Il semblerait donc qu’entrer dans cet endroit soit une sorte de permission.”

Subaru : “Mm, c’est ce que je pense――hey, Émilia-tan !?”

À la théorie de Subaru, Émilia qui était restée sur ses gardes hocha la tête en signe de compréhension. Puis, baissant sa garde, elle sortit immédiatement un livre de l’étagère.

Puis elle commença à feuilleter le contenu du livre, juste devant Subaru qui était resté sans voix.

Émilia : “Hmm, c’est juste un livre normal… Subaru, qu’est-ce qu’il y a ?”

Subaru : “Non, rien, c’est juste que l’audace d’Émilia-tan était surprenante mais est rapidement devenue envoûtante. Je n’ai fait que dire ce que j’en pensais, c’est tout.”

L’expression consciencieuse d’Émilia portait une confusion qui laissa Subaru sans voix. Avec des sentiments compliqués, Subaru leva une main pour couvrir son visage avec un “Uwaaah~”.

Subaru : “J’ai constamment l’impression que ce regard perçant de confiance est douloureux.”

Julius : “Tu l’as construit petit à petit, c’est comme ça. De plus, le fait que tu aies résolu l’énigme de Taygeta, ce que personne d’autre n’a pu faire, est un fait. Un tel exploit est indéniable.”

Subaru : “C’est comme si un chat aveugle écrasait une souris morte. Le fait que je l’aie résolue n’est qu’une coïncidence.”

Devant la perplexité de Subaru, Julius haussa les épaules, les paroles du Chevalier incitant Subaru à détourner le regard.

La foi d’Émilia, la proximité de Béatrice, la sincérité de Julius――chacun d’entre eux, ne s’alignait pas sur les prévisions de Subaru, et chacun de ces mots véhiculait un inexplicable sentiment de méfiance.

Subaru doutait souvent de la valeur qu’on lui accordait.

Anastasia : “Comme l’a dit Émilia-san, ce n’est qu’un livre ordinaire. Ce n’est pas un objet étrange qui mettrait le feu à votre corps juste après l’avoir touché.”

Julius : “Ce dont le livre est fait… est difficile à discerner. Tout comme son âge. Quant au contenu… ?”

Inspirés par l’attitude proactive d’Émilia, les autres commencèrent eux aussi, les uns après les autres, à prendre des livres. Malgré tout, parcourir l’ensemble de cette myriade de livres n’était pas une tâche aisée.

Anastasia et Julius examinèrent tous deux la composition du livre, sa reliure, et ainsi de suite.

Subaru : “Béako, qu’en penses-tu ?”

Béatrice : “Il semble que la composition des livres soit identique, je suppose. Seuls les titres sont complètement différents, en fait. Celui-ci est “Noah Libertas”. Celui-là est “Libre Fermi”… Ils ne semblent pas non plus suivre un schéma particulier dans leur classement, je suppose.”

Son âme de bibliothécaire dégoulinant de sang, Béatrice exprima son mécontentement à l’égard de celui qui avait rangé les livres de façon si désordonnée. L’absence de tout souvenir de son tri dans la Bibliothèque Interdite suggérait qu’elle avait été organisée il y a longtemps.

Mettant de côté l’indignation de Béatrice pour le moment, Subaru remarqua soudain quelque chose à propos des tranches des livres.

Subaru : “Les titres de ces livres… se pourrait-il qu’il s’agisse de noms de personnes ?”

Émilia : “Mm… on dirait bien. On a “Palma Eule”, et voici “Coyote”.”

Julius : “Tous ces noms du passé ne me sont pas familiers. Non pas que je sois un grand connaisseur, mais aucun de ces noms ne me dit quelque chose. Bien sûr, en regardant de plus près, on pourrait faire une découverte…”

Subaru : “Si tu ne les reconnais pas, il est probable que personne ici ne les reconnaisse.”

Qu’il s’agisse de la vérité ou d’une simple humilité, Julius avait récemment révélé plus de choses sur le patrimoine historique de sa maison. Si ces noms n’étaient pas dans ses connaissances, peut-être n’étaient-ils que des noms donnés au hasard.

Subaru s’empara également d’un livre pour le feuilleter. Le texte écrit à l’intérieur était composé de I-glyphes, de Ro-glyphes et de Ha-glyphes, le langage unique de ce monde.

Si le livre avait été un Évangile, personne d’autre que son propriétaire n’aurait été capable de le lire, et seul le texte composé de ce qui semblait être des pictogrammes aurait été visible, mais ce livre ne semblait pas utiliser des astuces aussi mesquines.

Comme le texte était minuscule et que le contenu lui-même était trop ennuyeux, il ne s’inscrirait pas dans le cerveau même s’il était lu correctement, un problème courant avec les livres inintéressants.

Subaru : “Encore une fois, je vérifie avec Anastasia-san… est-ce qu’il y a des noms que tu reconnais ?”

Anastasia : “――Mm~, nan ?”

Subaru cherchait à obtenir une confirmation de la part d’Anastasia. Bien sûr, plutôt que de s’adresser à Anastasia elle-même, il valait mieux dire qu’il s’adressait à Echidna, qui contrôlait sa chair.

Echidna devait être en possession de plus de connaissances que Julius. Et s’il était possible qu’elle dissimule la vérité, depuis le début, l’Esprit n’avait montré aucun signe d’hostilité.

Croyant sa réponse pour l’instant, Subaru commença à se sentir impuissant.

Subaru : “Déjà à court d’astuces, hein. Un arbre caché dans une forêt… il se pourrait qu’un livre d’une importance capitale soit caché quelque part dans ces étagères, c’est vraiment gênant.”

Émilia : “Abandonner à mi-chemin ne fera pas l’affaire. Face à un problème insoluble, il faut redoubler d’efforts. Travaille dur !”

Face à la multitude de livres, Subaru, qui se sentait déjà mal à l’aise, avait l’âme assaillie par l’épuisement. Émilia leva un petit poing à l’intention de Subaru pour l’encourager.

Prenant une posture de plus en plus conforme à celle encourageante d’Émilia, Subaru se tourna pour faire face à l’étagère. Les titres de ces livres contenaient tous des noms inconnus. Au moins, s’il tombait sur un nom qu’il reconnaissait, il l’examinerait avec soin――réfléchissant ainsi, Subaru effleura ses doigts le long d’une rangée, livre par livre.

Subaru : “… ?”

Soudainement, les doigts de Subaru s’arrêtèrent sur la tranche d’un livre.

Il saisit le dos du livre et le sortit de l’étagère. Le titre du livre était un nom que Subaru connaissait.

Subaru, ayant saisi le livre par réflexe, l’ouvrit. Puis le nom familier du livre rencontra ses yeux――et par la suite, cela survint.

――Un obscurcissement de la conscience.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

——Une femme, une unique femme existait.

Une femme si jeune qu’on hésiterait à la qualifier de femme.

Des vêtements humbles sur une silhouette maigre, des cheveux verts et une peau bronzée par l’éclat des jours.

La femme semblait avoir l’âge d’être une petite fille, mais son cœur était envahi par une détresse sans fin.

Incapable de trouver une réponse à cette détresse, c’était pour elle un argument inné.

Femme : “————”

Sans cesse, l’argument suprême s’imposait à l’esprit de la femme.

C’était la logique omniprésente dans le monde, ce contraste entre le blanc et le noir, c’est-à-dire entre le bien et le mal.

La vertu, les actes erronés. Bien qu’il y ait d’innombrables choix dans le monde, tous les actes finissaient par pencher vers l’un ou l’autre de ces pôles positifs et négatifs.

Pour la jeune femme, cette logique avait une raison de continuer à l’angoisser. C’était inévitable pour elle.

Celui qui avait divisé le monde de la femme entre le blanc et le noir, le bien et le mal, le vertueux et le pécheur, était le père de la femme.

Femme : “————”

Le père de cette femme décapitait les pécheurs et gagnait sa vie en leur infligeant le châtiment approprié à leurs erreurs.

En infligeant la fin de leur vie, le châtiment approprié à leur erreur, aux pécheurs qui avaient péché, son père gagnait sa vie.

??? : “——Bourreau.”

La femme avait vu les actions de son père, qui portait cette appellation, et l’état des lieux d’exécution, avant même les jours de sa jeunesse.

Les actes répugnants et cruels, les gémissements de mort des pécheurs à qui l’on accordait le silence, le lieu d’exécution où régnaient le sang et la mort.

——La raison pour laquelle la femme avait été témoin de la Mort à cet endroit, n’était autre que la volonté de son père.

Le châtiment infligé aux pécheurs, les mauvaises actions avaient atteint leur destination par le biais de mauvaises actions.

Le père avait tenté de transmettre à la femme, en tant que bourreau, l’état de fait auquel il croyait, le bien et le mal du monde.

Noble était la volonté de son père, une idéologie pure sans conteste.

Cependant, en gardant à l’esprit la jeunesse de la femme, cela semblait être prétentieux, il était encore trop tôt pour chercher des idéaux.

La femme avait assisté de ses propres yeux à la mort de nombreuses personnes, avait senti l’odeur du sang et avait gravé dans sa mémoire le châtiment infligé aux pécheurs.

En conséquence, la femme, avant de pouvoir étudier en profondeur la valeur de la vie et le principe de la vie et de la mort, avait appris les châtiments correspondant aux péchés.

La bienveillance donnait naissance à de bonnes causes, les méfaits appelaient les racines du mal, les âmes des pécheurs étaient corrompues et méritaient d’être punies.

Comprenant les enseignements de son père à travers cette interprétation, la femme souhaitait que les “châtiments soient à la hauteur des péchés”. Pour cela, elle avait besoin de quelque chose qui deviendrait son principe directeur, l’équilibre de la vertu qui établirait les mauvaises actions comme étant mauvaises.

Femme : “————”

Cependant, l’équilibre que la femme recherchait n’existait nulle part dans sa sphère de recherche.

Le bien et le mal des affaires n’avaient pas de réponse simple, mais la correction, le péché et la punition possédaient de nombreux facteurs qui les déterminaient.

Femme : “————”

Toutefois, la femme, encore jeune et ne connaissant ni le compromis ni la résignation, ne s’arrêta pas pour autant.

Elle devait obtenir la réponse. Elle devait concevoir l’équilibre entre le bien et le mal dans son cœur.

Elle devait présenter la réponse au doute indissoluble présent à l’intérieur de sa poitrine.

Femme : “————”

Les jours d’agonie se poursuivirent, mais elle obtint la réponse soudainement, comme si une bénédiction lui avait été accordée du haut des cieux.

En brisant la coupe de vin de son père, la femme fut très effrayée par le péché qu’elle avait elle-même commis. Se préparant à affronter la décapitation, la femme confessa son propre péché à son père.

Père : “——Parler de ses propres péchés et s’en excuser est correct.”

Le père de la femme sourit et pardonna son erreur.

Au sourire de son père et à la sensation de sa paume tapotant sa tête, la jeune femme comprit.

——La balance pour mesurer le poids du péché commis n’était rien d’autre que présente dans le cœur du pécheur lui-même.

Même si personne n’en témoignait, le cœur du pécheur lui-même était conscient de son péché.

Le bien et le mal, elle ne le comprenait pas. Ces notions étaient compliquées. Les corrections n’avaient pas de lignes directrices sûres. Elles ne pouvaient pas être trouvées.

Cependant, la conscience du péché se trouvait à l’intérieur de chacun.

Il n’y avait pas de normes pour les punitions correspondant aux péchés. Cependant, la conscience des péchés méritant une punition était présente à l’intérieur de chacun.

La femme comprit, elle fut comblée et obtint finalement l’équilibre.

Ignorant la valeur de la vie et le principe de la vie et de la mort des gens, la jeune femme révéla les châtiments correspondant aux péchés.

Femme : “————”

Sous la lumière du jour, la femme marcha, apprenant par l’observation de son père bourreau, à infliger les châtiments correspondant aux péchés.

Pour révéler les cœurs des pécheurs qui avaient été jugés dignes d’être punis.

Femme : “————”

Pour la femme, la division du bien et du mal, des corrections, de la sincérité et du mensonge en deux moitiés, était l’ordre naturel des choses.

À la question que posait la jeune femme, certains souriaient, d’autres étaient troublés, d’autres encore étaient déconcertés.

Cependant, le résultat de la réponse à la question de la femme était le même pour tous.

——Les péchés qui méritaient d’être punis se trouvaient à l’intérieur de chacun d’entre eux.

Elle regarda autour d’elle. Il n’y avait plus personne. Il n’y avait plus personne ici, à part les pécheurs qui avaient été punis.

Piétinant les gens qui avaient été déchirés en petits fragments, et finalement les fragments de son propre père, pour satisfaire le désir qui lui avait été accordé depuis longtemps, la femme continua à marcher, cherchant des péchés qui méritaient d’être punis.

——La Sorcière de l’Orgueil remettait en question les péchés, infligeait des châtiments et jugeait les pécheurs.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

En voyant les prémices de la Sorcière qu’il reconnaissait, la conscience de Subaru revint en même temps que la douleur.

Subaru : “Ahhh――!!”

La conscience de Subaru avait été éjectée du livre avec un bruit de claquement. Accompagné d’une sensation d’être vidé de son sang d’une part, et d’une sensation d’être déchiré en morceaux d’autre part.

La douleur ne provenait pas de la tête ou du corps, mais de l’âme. L’âme entrait dans le livre, puis en était douloureusement arrachée.

??? : “Subaru !”

Subaru : “――Ahhh !”

Au moment même où un cri retentit à côté de lui, son poignet reçut un coup violent. C’était Émilia qui frappait son poignet d’un coup de karaté.

La main de Subaru trembla sous l’impact, et le livre qu’il tenait tomba au sol. Il atterrit face contre terre, et Subaru se heurta à une étagère.

Subaru : “Oh, ah ?”

Émilia : “Ha, est-ce que ça va ? À l’instant, tu avais l’air vraiment mal à l’aise…”

Subaru : “D’une certaine façon, c’est fini… pas vrai ? Je ne comprends pas non plus.”

Faisant un signe de tête à Émilia qui le soutenait avec de l’inquiétude dans les yeux, Subaru reprit son souffle. Bien qu’il n’ait pas fait de sprint, son cœur battait la chamade.

Pressant une main contre sa poitrine pour sentir les battements de son cœur, Subaru respira profondément. Son regard pivota autour de lui, pour finalement se poser sur Émilia.

Émilia : “Tout va bien ?”

Subaru : “Le fait de contempler le visage d’Émilia-tan me met à l’aise. Pourrais-tu me donner un coup de main ?”

Émilia : “D’accord. Que s’est-il passé ?”

Acceptant les paroles flatteuses de Subaru, Émilia lui soutint l’épaule et demanda cela. Alors qu’elle l’interrogeait, Béatrice tendit une main vers le livre posé sur le sol.

Béatrice : “Tout à l’heure, ton expression est devenue bizarre après avoir touché ce livre, je suppose…”

Subaru : “Attends, Béatrice ! Ne le touche pas !”

Béatrice : “――?”

Souhaitant stopper Béatrice alors qu’elle se saisissait du livre, elle l’avait pris sur ses genoux avant qu’il n’y parvienne. Jetant un regard vers le bas, Béatrice lut le titre du livre à haute voix sous le regard furieux de Subaru.

Béatrice : “――Typhon. Est-ce le nom de quelqu’un que Subaru connaît, je suppose ?”

Subaru : “C’est le cas, se pourrait-il que tu…”

À la question de Béatrice, Subaru voulait demander : “Se pourrait-il que tu ne le saches pas ?”. Cependant, la réponse affirmative ou négative était déjà évidente, et Subaru fronça les sourcils en pensant à ce qu’il devait dire ensuite.

Pendant ce temps, Béatrice avait déjà ouvert le livre pour en vérifier le contenu.

Subaru : “Idiote――!”

Béatrice : “Idiote est une chose plutôt grossière à dire, en fait. Il n’y a rien de spécial à propos de ce livre, c’est juste le même que les autres, je suppose.”

Béatrice allait vivre la même expérience choquante que Subaru――même si c’était ce à quoi il fallait s’attendre, la jeune fille n’eut aucune réaction au contenu du livre. Elle repoussa déçue le livre vers Subaru.

Béatrice : “Cependant, Subaru n’a lu aucun des autres livres… c’est ce qu’il semble, en fait.”

Subaru : “…C’est vrai. Mais pourquoi n’y a-t-il que moi ?”

Émilia : “Se pourrait-il que, tout comme l’énigme de la salle, seul Subaru puisse le comprendre ? Ou que ça ne fonctionne que pour Subaru qui a résolu l’énigme…”

Subaru : “Si c’est le cas, cette personnalité semble de plus en plus diabolique, hein…”

Considérant les paroles d’Émilia, Subaru secoua la tête alors qu’un pressentiment désagréable s’emparait de lui. De toute façon, il n’avait pas le courage de lire le livre qui avait été poussé vers lui une fois de plus.

――Traversant son esprit, trop vivement, était une expérience directe des souvenirs de la femme.

Les odeurs, le goût de l’air, le fait de marcher sur la terre ferme, ainsi que le poids de briser une vie.

Se réveiller après une telle immersion dans la mémoire d’une personne relevait du miracle.

C’était comme boire la vie d’une autre personne. Cette terreur et ce dégoût inimaginables étaient nés de l’expérience.

Émilia : “Subaru, où est ce Typhon ?”

Subaru : “Ce serait difficile à expliquer correctement… ou plutôt, ce ne serait peut-être pas si difficile si c’est Émilia-tan ? Peut-être l’as-tu vue au Tombeau ?”

Émilia : “Tombeau――”

En entendant ce mot, Émilia et Béatrice se figèrent simultanément.

Le Tombeau était, pour Subaru, en plus d’Émilia et de Béatrice, un lieu chargé de signification. Ainsi, si l’on considérait le goûter des Sorcières qui avait eu lieu dans cet ancien Tombeau, le fait que les deux autres connaissent Typhon n’était pas si étrange.

Cela dit, peut-être qu’Echidna n’avait pas été aussi franche avec Émilia, et quant à Béatrice, elle avait sans doute connu une Echidna différente de celle de Subaru.

Subaru : “Typhon était l’une des Sorcières historiques. La Sorcière de l’Orgueil, qui ressemblait à Béako, une loli à la peau foncée. Cependant, c’était une enfant qui pouvait réifier des mots innocemment cruels.”

En entendant l’explication de Subaru, Émilia et Béatrice secouèrent toutes deux la tête après avoir réfléchi.

Il semblait que la présentation des Sorcières par Echidna avait été réservée spécialement à Subaru. Même si c’était juste pour utiliser Subaru, il y avait eu beaucoup de préparation.

Subaru : “Innocemment cruelle, hein… ?”

En parlant, Subaru se rappela qu’il n’avait eu qu’une brève période de contact avec Typhon en personne.

Bien que cela ne se soit pas produit dans le monde physique, la sensation de ses bras et jambes brisés par elle était inoubliable. Bien qu’il ait été réparé par la suite, l’impact de la prise de ses membres l’avait tout de même frappé de plein fouet.

Toutefois, après avoir eu un aperçu de son origine anormale grâce à la lecture, la raison de tels comportements pouvait être expliquée. Bien sûr, comprendre instantanément le raisonnement complexe et nuancé n’était pas une mince affaire.

Subaru : “En tout cas, le livre que j’ai lu tout à l’heure, c’était les… souvenirs de cet enfant nommé Typhon ? Sa vie ? Son origine ? En résumé, c’était l’expérience de sa vie entière. Ce n’est pas quelque chose de facile à accepter.”

Émilia : “C’est clair en voyant la réaction de Subaru… expérimenter les souvenirs d’un autre. Cela ressemble de plus en plus aux Épreuves du Tombeau.”

Subaru : “Auparavant, il s’agissait juste d’une lutte avec ses propres souvenirs. Eh biiiien~, rien d’aussi difficile.”

Émilia : “C-c’est vrai. Une victoire facile.”

Niant tout sanglot, d’innombrables échecs les uns après les autres, le corps et l’esprit s’effondrant sous la pression, Subaru et Émilia acquiescèrent tous deux et choisirent de ne pas le mentionner.

Tout en roulant des yeux devant l’attitude du duo, Béatrice essuya les souillures du livre.

Béatrice : “Un livre qui retrace les expériences des souvenirs d’autrui… en d’autres termes, c’est un moyen d’accéder au passé, je suppose. Dans ce cas, ce que nous devons savoir est probablement contenu dans la Bibliothèque…”

Subaru : “Béako, as-tu songé à quelque chose――”

Entendant les murmures de Béatrice, Subaru se leva et se prépara à lui demander ses pensées. Cependant, avant que Subaru n’ait la chance de parler, la voix de quelqu’un d’autre retentit.

Julius : “――Hk.”

Le son provenait du groupe de Julius, qui examinait les autres étagères. Dans la direction du cri, Julius était agenouillé sur le sol, un livre à la main.

À côté de lui, Anastasia, alarmée, secouait les épaules du Chevalier et lui arracha le livre.

Anastasia : “Julius ? Julius, ressaisis-toi ! Tu entends ma voix ?”

Julius : “…Anastasia…sama.”

Anastasia : “C’est moi, super. Doucement, respire profondément… Tu vas bien ?”

De la même manière que Subaru, la conscience de Julius revint dans le présent. En contemplant la forme élégante de Julius, même dans la fatigue, le soulagement se lisait sur l’expression d’Anastasia.

Criant “Tout va bien ?”, Subaru s’élança vers le duo.

Subaru : “Tu as la tête qui tourne après avoir lu un livre difficile ? Je comprends, je comprends.”

Julius : “Certainement, ces derniers temps je n’ai rien lu. Un constat déplorable pour un Chevalier qui doit être familier avec les affaires civiles et la guerre. Je devrais apprendre de toi qui as réussi à résoudre les énigmes avec tant d’aisance.”

(Note de Traduction : Référence à un concept de la philosophie et de la culture politique chinoises. Plus de détails ici.)

Subaru : “De tels mots, prononcés avec une telle finesse…”

S’il avait ressenti la même chose que Subaru, son esprit aurait dû supporter un lourd fardeau. En tant que tel, le fait qu’il puisse conserver une telle élégance après coup n’était tout simplement pas cool.

Aux pensées parasites contenues dans le cœur de Subaru, Émilia lui asséna un coup de karaté à l’arrière de la tête.

Subaru : “Gah !”

Émilia : “Ça ne sert à rien de dire des méchancetés par réflexe. Julius, est-ce que tout va bien ?”

Julius : “Mes plus sincères excuses pour vous avoir inquiété. Une réaction aussi exagérée n’est vraiment pas excusable… Tout de même, c’est vraiment une expérience désagréable pour le cœur.”

Cachant sa fatigue intérieure, la réponse de Julius à Émilia était élégante. Cependant, la fine pellicule de sueur qui recouvrait son front témoignait d’un choc qui ne pouvait être dissimulé. Anastasia se mit sur la pointe des pieds et pressa un mouchoir sur le front de Julius, tandis que celui-ci baissait précipitamment la tête d’un air consterné.

Anastasia : “Même si l’entêtement est le propre des garçons, dis-le quand tu te sens mal, veux-tu ? Si tu insistes pour faire quelque chose qui te dépasse, tu vas causer des problèmes à tous les autres aussi.”

Julius : “Exact. Toute ma gratitude pour votre attention.”

Émilia : “Mhm, c’est exactement comme le dit Anastasia-san. Pas vrai, Subaru ?”

Subaru : “Bien que je ne sache pas pourquoi tu as besoin que je sois d’accord, c’est le cas !”

L’échange entre maître et vassal de deux factions se terminant, l’attention de tous se porta sur le livre dans les mains d’Anastasia.

Julius avait jeté un coup d’œil au contenu du livre, et avait peut-être vécu la même expérience que Subaru. En examinant la tranche du livre, le titre inscrit dessus était――

Émilia : “――Balleroy Temeglyph. Quelqu’un que tu connais ?”

Subaru : “Ce n’est pas un nom que j’ai entendu. C’est certain.”

Subaru jeta un coup d’œil à Émilia qui lisait le titre à haute voix à côté de lui, puis répondit avec assurance.

En effet, Subaru avait confiance en son excellente mémoire. Lorsqu’il s’agissait de se souvenir des relations dans ce monde, du village d’Arlam à l’oncle qui possédait un étal de fruits dans la Capitale Royale, il n’en manquait pas un seul.

Dans la liste des souvenirs, il n’y avait pas le nom de Balleroy. Cependant, Anastasia tourna la tête après avoir entendu le nom, arborant une expression pensive.

Anastasia : “C’est un nom que j’ai entendu. Peut-être… hmm, c’est vrai. Possiblement… Hum, exact. N’est-ce pas le nom d’un Général de l’Empire Vollachien ?”

Julius : “――Plus précisément, c’est un ancien Général.”

À la réponse d’Anastasia portée par de vagues souvenirs, Julius ajouta un complément. En entendant de telles paroles, tout le monde devinait qu’il s’agissait de quelqu’un avec qui Julius avait une relation.

Seulement, la distance de cette relation fit froncer les sourcils de Subaru.

Subaru : “Vollachia, c’est le pays au sud ? Tu connais même un Général de là-bas ?”

Julius : “Encore une fois, c’est un ancien Général. Est-ce si étrange ? Après tout, je fais partie des Gardes Royaux. Puisque Lugnica et l’Empire Vollachien sont voisins, il n’est pas surprenant que je connaisse ce nom.”

Subaru : “C’est donc ça, quelqu’un connu de manière unilatérale… Hein.”

Acceptant l’explication de Julius, Subaru acquiesça. Puis il expira légèrement et tendit soudainement la main pour arracher le livre Balleroy des mains d’Anastasia.

Anastasia : “Natsuki-kun ?”

Subaru : “Désolé de te surprendre. Mais il y a quelque chose qui doit être vérifié.”

Anastasia écarquilla les yeux après s’être fait arracher le livre. Subaru vérifia la couverture du livre, puis l’ouvrit d’un coup sec pour en lire le contenu.

À ce moment-là, Subaru s’était préparé à la concrétisation de la “vie par procuration” qui aurait pu s’ensuivre. Cependant, il avait aussi envisagé l’idée que cela n’arriverait peut-être pas. La bonne réponse se révéla être la seconde.

Subaru : “J’ai aussi essayé de lire le livre après avoir entendu le nom, mais rien ne s’est passé.”

Julius : “…Subaru.”

Subaru : “Pour l’instant, ce qui compte le plus entre nous, c’est la confiance, non ? La confiance que toi et moi partageons… ne serait-elle pas inexistante, si j’avais été le seul à penser qu’elle existait ?”

Julius : “――Quelle horrible façon de le dire.”

Face à Subaru qui lui lançait un regard féroce, Julius ferma les yeux et répondit ainsi. Il se caressa la frange en parlant,

Julius : “Comparé aux gens ici, je n’ai actuellement personne d’autre en qui je puisse avoir plus confiance. Le soutien d’Anastasia-sama et de toi-même, qui apporte ce que même Reinhard ne peut pas, je l’accepte bien évidemment.”

Subaru : “…Parler ainsi, je ne peux m’empêcher de me sentir dégoûté.”

Julius : “Dire cela me démange aussi la langue.”

Subaru se gratta le nez, et Julius continua à se tripoter la frange les yeux fermés. Puis il relâcha sa hauteur, et entreprit de s’incliner formellement devant Anastasia et Émilia.

Julius : “Je vous présente mes excuses pour mon comportement inconsidérément offensant, Anastasia-sama, Émilia-sama. Tout à l’heure, j’ai laissé mes propres sentiments obscurcir ma réponse. Dans ces circonstances, le contenu du livre devrait être partagé entre nous tous, et mon comportement est donc impardonnable.”

Anastasia : “Le fait que tu sois pardonné ou non dépend de mon tempérament et de celui d’Émilia-san. Qu’en penses-tu ?”

Émilia : “Ce que je veux dire a déjà été dit par Subaru et Anastasia-san. Alors, réfléchis à ce que tu dois faire maintenant. C’est tout.”

Après qu’Émilia et Anastasia eurent accepté ses excuses, Julius s’inclina à nouveau. Subaru savait exactement ce qu’il avait dans le cœur.

Après avoir commis une erreur, accepter la mitigation de ceux qui acceptaient des excuses était une faiblesse qui pouvait être pardonnée. Subaru comprenait bien ce sentiment, qu’il avait déjà éprouvé lui-même.

Julius : “Balleroy Temeglyph. Un Général de l’Empire de Vollachia… est un homme décédé. Et celui qui lui a ôté la vie n’est autre que moi.”

Anastasia : “Tuer le Général d’un autre pays. C’est un sacré choc à encaisser.”

Julius : “Anastasia-sama est… Non, oubliez ce que vous venez d’entendre.”

Anastasia : “――――”

Anastasia plissa les yeux devant les souvenirs décrits avec franchise par Julius.

D’après la réaction de Julius, il semblerait qu’il ait déjà partagé cela avec Anastasia, avant qu’il ne disparaisse de sa mémoire et qu’Echidna ne prenne le contrôle de son corps.

Naturellement, le fait qu’Anastasia ait été la première à le savoir n’était pas surprenant, mais Subaru et Émilia étaient plutôt choquées.

Émilia : “Si ce dont je me souviens de mes études est correct, je sais que les relations entre Lugnica et Vollachia sont très mauvaises, mais…”

Subaru : “Le meurtre d’un Général de l’Empire n’aurait-il pas dû déclencher une guerre ?”

Aux questions simples et franches du duo, l’expression de Julius devint plus assurée et il hocha légèrement la tête.

Julius : “C’est le résultat d’une situation très délicate. Reinhard et Ferris ont également été entraînés là-dedans, pour résumer, le Général s’était préparé à lancer une révolte dans l’Empire. Je l’avais rencontré en personne et j’ai séjourné dans l’Empire pendant une courte période.”

Subaru : “Donc ces deux-là étaient présents aussi. Reinhard n’est-il pas interdit d’être exporté ?”

Julius : “Puisque l’Empereur de l’Empire souhaitait le rencontrer, on lui a accordé la permission… De plus, ne penses-tu pas que ces mots, “exporter Reinhard”, sont déplacés ?”

Subaru : “Ce n’est qu’un lapsus. Comment pourrais-je le qualifier autrement ? De la contrebande ?”

Quelque chose qui ne pouvait pas être exporté, une telle formulation n’était pas mauvaise dans l’usage. En vérité, après avoir ressenti les capacités de combat de Reinhard à Pristella, il n’était pas difficile d’imaginer que Reinhard serait un cauchemar pour les forces d’autres pays.

Ne pas être autorisé à s’approcher de la frontière était une stipulation parfaitement compréhensible dans les traités internationaux.

Julius : “En bref, ce général s’appelait Balleroy Temeglyph. Je vous prie de m’excuser. En raison de la nature sensible de la question, les détails de l’incident ne peuvent pas être partagés, et en outre, le souvenir est douloureux pour moi également.”

Subaru : “C’est donc quelque chose dont on ne peut pas parler ouvertement, hein. J’ai compris. Je ne dirai rien.”

Émilia : “Mhm, compris. Je garderai aussi le secret.”

Les circonstances de Julius clarifiées, Subaru et Émilia se jurèrent de garder le secret sur cette confidence partagée.

Et ce qui avait permis à Julius de “vivre par procuration” était également clair――

Béatrice : “C’est logique maintenant, en fait. Les livres ici, sont des livres qui permettent au lecteur de vivre la vie de quelqu’un de familier, je suppose.”

Subaru : “J’avais la Sorcière, et Julius le Général. Ça me paraît correct.”

Anastasia : “J’ai l’impression d’avoir entendu des mots que je n’arrive pas à lâcher. Natsuki-kun, connais-tu une Sorcière ? Ces relations ne sont pas bonnes. Elles sont toutes liées au Culte de la Sorcière.”

Subaru : “Je suis moi-même très effrayé, mais la relation avec cette personne est superficielle, alors rassure-toi. Ces derniers temps, les contacts n’ont pas été assez nombreux pour nous déranger.”

Subaru haussa les épaules en entendant les paroles d’Anastasia. Cependant, les expressions d’Émilia et de Béatrice, et finalement même de Julius, donnaient l’impression qu’ils venaient de manger quelque chose d’aigre.

Cette réaction inattendue fit froncer les sourcils de Subaru, tandis qu’Anastasia poussait un profond soupir avant de poursuivre,

Anastasia : “La signification des livres et de cette Bibliothèque semble claire maintenant. Afin de la partager, je dois dire quelque chose d’effrayant, c’est bon pour vous ?”

Subaru : “Entendre ça est vraiment déconcertant, mais que veux-tu dire ?”

Anastasia : “Chaque livre de cette Bibliothèque porte un nom, oui ?”

En disant ce fait que tout le monde connaissait, Anastasia consulta Subaru pour obtenir la permission de continuer. Subaru hocha la tête en signe de consentement et songea à ce qui allait suivre, à savoir ces mots effrayants.

Anastasia pointa alors un doigt vers le livre de Balleroy et le livre de Typhon, actuellement tenus par Béatrice.

Anastasia : “Le Général de l’Empire, et l’amie Sorcière de Natsuki-kun.”

Subaru : “Hey, pas une amie !”

Anastasia : “Le point commun avec le livre de cette amie Sorcière, c’est qu’il s’agit du livre d’une personne décédée.”

Subaru : “――――”

Le fait de parler de Typhon comme d’une personne décédée était un peu dérangeant, mais l’endroit où avait eu lieu le goûter des Sorcières du Tombeau n’existait plus, on pouvait donc penser qu’elle avait complètement disparu.

Quant à Echidna, comme de nombreux doutes planaient encore sur elle, Subaru ne pouvait pas se sentir à l’aise à son sujet.

Laissant de côté les pensées internes de Subaru pour le moment, Anastasia étendit ses mains pour faire un geste vers l’ensemble de la Bibliothèque tout en continuant.

Anastasia : “Les livres ici, incluent les noms de chaque personne du passé jusqu’au présent dans ce monde, n’est-ce pas ? Si c’est le cas… pour trouver un livre en particulier, combien de temps cela prend-il ?”

――Correction. La personne qui avait créé cette bibliothèque n’avait pas une personnalité déplorable.

――Elle avait plutôt la pire de toutes.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Artiste du fan-art : ???

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-=Fin du Chapitre 23=-

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