Arc II – Chapitre 18 – « Les troisièmes retrouvailles »

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Traduit par : Eminent Translations

Traduit de l’anglais par : Akira

Relu par : Coco

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Artiste du fan-art : kuzu

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ARC II – LA SEMAINE CHAOTIQUE

CHAPITRE 18 – « Les troisièmes retrouvailles »

Subaru : “——!”

Se réveiller au son de son propre cri est l’une des pires choses que l’on puisse expérimenter. Subaru envoya valser la couverture tandis que sa main se levait immédiatement. Il haleta, hagard, alors qu’il absorbait le choc.

Subaru : “Mon bras gauche… est toujours là… pas vrai ?”

Sa main gauche était tendue en l’air comme pour attraper quelque chose. Son flanc gauche, précédemment oblitéré, était à nouveau intact. Bien qu’il n’ait perdu un membre que pendant une courte période, le sentiment de perte frappa Subaru comme aucune autre chose.

Il se releva et fit pivoter son épaule gauche pour s’assurer qu’elle fonctionnait toujours normalement. Il n’y avait plus aucune trace de dommage sur son flanc gauche, et il n’y avait aucune trace de la morsure de chien sur sa main gauche qui avait été recollée. Si mes cicatrices étaient encore là, j’aurais pu faire passer cette terrible sensation pour un cauchemar après m’être évanoui, mais…

Subaru : “Je suis revenu… Non, j’ai réussi à revenir.”

C’est ce que signifient les cicatrices manquantes. Le destin a eu raison de moi et j’ai été forcé de remonter le temps. Dans ce cas, il vaut mieux dire que j’ai perdu mais qu’on m’a donné une nouvelle chance.

Une fois tout cela réglé, Subaru se rendit compte qu’il avait besoin du jour et de l’heure. D’après son expérience avec la Mort Réversible, il aurait dû revenir à son premier jour au manoir Roswaal. Mais il était possible qu’il ait été renvoyé à un moment différent, alors il devait d’abord confirmer ce détail.

Subaru : “Ah, désolé. Bonjour.”

C’est à ce moment-là qu’il remarqua la présence des jumelles qui se tenaient la main sur le côté de la pièce. Un homme inconscient s’était soudainement réveillé en criant ; bien sûr, elles avaient peur. Malgré sa salutation détendue, les jumelles ne répondirent pas. Elles restèrent blotties l’une contre l’autre comme de petits animaux se protégeant mutuellement.

Se grattant la tête, Subaru se demanda ce qu’il devait faire. Les jumelles m’ont probablement oublié, hein ? Cette pensée lui transperça le cœur, mais il réprima la douleur et esquissa un sourire. Il devait d’abord faire preuve de bonne volonté pour s’entendre avec elles. Même si elles l’avaient oublié, il se souvenait parfaitement d’elles.

Subaru : “Désolé pour les ennuis que j’ai causés. Natsuki Subaru, prêt à partir !”

Subaru se leva du lit et leva les bras et les jambes pour prendre la pose de la grue volante. Cela intimida les jumelles, mais il resta ainsi et demanda, 

Subaru : “Au fait, pouvez-vous m’indiquer le jour et l’heure ?”

——C’est ainsi que commença son premier jour au manoir Roswaal, pour la troisième fois.

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Subaru repensa à ce qui s’était passé la nuit du quatrième jour. C’était après avoir fait ma promesse avec Émilia, et c’était très probablement au cœur de la nuit. Soudain, j’ai été frappé par des frissons et mes forces ont totalement disparu. L’effet était suffisamment puissant pour déclencher rapidement une asthénie. Et ce, alors que j’étais éveillé. Ce qui veut dire…

Subaru : “La première mort a été causée par l’asthénie pendant que je dormais…”

Comme un fil qui s’enroulerait lentement autour de votre cou, c’était une méthode de mort lente mais certaine. Si cela s’était produit alors qu’il était endormi et sans défense, alors sa conscience aurait été engloutie et il ne se serait plus jamais réveillé.

Mais tout de même…

Subaru : “Le son d’une chaîne…”

La possibilité d’une asthénie n’est qu’une hypothèse pour l’instant, mais ce nouveau mystère est bien plus important. Le bruit particulier d’une longue chaîne qui s’entrechoquait. Il se souvenait parfaitement de ce son effroyable qui résonnait dans ses oreilles. C’est juste après l’avoir entendu qu’il avait été attaqué et qu’il avait perdu la moitié de son torse.

Rien qu’en se rappelant cette scène, son flanc gauche se mit à palpiter. Bien que son corps actuel n’en ait pas fait l’expérience, son âme luttait contre ce souvenir douloureux.

Sans le savoir, il attrapa son bras gauche. 

Subaru : “Ce qui veut dire qu’il y avait un attaquant. Je ne sais pas si c’est la même personne qui m’a affaibli, mais ils travaillent probablement ensemble au minimum.”

Subaru en déduit qu’il y avait au moins une personne impliquée dans l’attaque du manoir la quatrième nuit, et qu’il se trouvait être une autre victime. Rien ne prouve que les autres habitants du manoir étaient des cibles, mais…

Subaru : “Si j’ai été pris pour cible, alors tout le monde l’a probablement été. C’est probablement lié à la Sélection Royale d’Émilia-tan, comme dans la Maison du Receleur.”

Je ne sais pas si les nobles des environs ont développé de la rancune à l’égard de Roswaal, alors je devrais l’ignorer pour le moment. Si je dois m’en mêler, je préfère m’occuper des affaires d’une jolie fille.

Subaru se serra la tête en rassemblant ses pensées. J’ai compris qu’il y aura une attaque et qu’Émilia sera visée. C’est un grand pas en avant. Mais…

Subaru : “Même en sachant cela, je n’ai aucune preuve pour l’expliquer et aucun moyen de l’empêcher.”

L’un des problèmes de la Mort Réversible résidait dans le fait qu’elle ne pouvait pas être expliquée à d’autres personnes. Il en allait de même pour l’attaque du manoir. Si je plaide désespérément auprès de Roswaal pour qu’il se prépare à l’attaque, le malfaiteur verra-t-il les préparatifs et annulera-t-il tout simplement l’attaque ? Où serait ma preuve dans ce cas ?

Dans le pire des cas, il était prêt à passer pour le garçon qui criait au loup si cela signifiait protéger Émilia et les autres.

Et affronter l’agresseur lui-même n’était certainement pas une option. D’abord, Subaru savait qu’il n’en avait pas le pouvoir, et en plus, il ne savait rien de son assaillant.

Cela se terminerait probablement par le fait qu’il pleurerait comme un bébé pendant qu’on le tuerait brutalement. Une bien piètre façon de procéder.

Subaru : “Et je n’ai même pas vu son visage ou son arme. Une mort totalement dénuée de sens.”

S’il ne savait rien de son agresseur, il était impossible de mettre en place un contre-plan.

Il croisa les bras, inclina le cou, fit pivoter ses hanches et se mit à faire le moonwalk en cercle.

Au centre de la pièce, au milieu du cercle de moonwalk de Subaru, une jeune fille prit la parole, irritée.

Béatrice : “Tu irrites Betty au plus haut point, alors pars ou Betty te tuera.”

Subaru se tourna vers la jeune fille instable et déclara :

Subaru : “Désolé, désolé. Quand je fais bouger d’autres choses que ma tête, pour une raison ou une autre, mon cerveau fonctionne mieux. Alors laisse couler, d’accord ? Nous sommes amis, n’est-ce pas ?”

Béatrice : “Betty ne se souvient pas d’avoir créé cette relation avec toi, je suppose. Ce n’est que la deuxième fois que nous nous rencontrons.”

Subaru : “Les actes sont plus éloquents que les mots, et tu viens de me laisser entrer ici.”

Béatrice : “Tu as franchi le Passage de Porte par toi-même. Qu’est-ce qui se passe ici, je suppose ? Incroyable.”

Comme toujours, Béatrice ne faisait rien pour cacher son animosité à l’égard de Subaru. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il était venu à la Bibliothèque Interdite. Il pensait qu’il trouverait un peu de sécurité et de réconfort auprès de son attitude toujours aussi froide.

C’était en partie pour mettre les choses au clair et organiser ses pensées, mais il avait aussi du mal à supporter que Ram et Rem se tiennent à distance de lui comme des étrangères. Contrairement à ce qui s’était passé antérieurement, il s’était excusé correctement avant de quitter la pièce cette fois-ci et s’était rendu au seul endroit sur lequel il pensait pouvoir compter.

Subaru : “Bon, je ne suis pas là pour causer des problèmes. Sers-moi juste un peu de thé et laisse-moi me détendre ici.”

Béatrice : “Betty ne fera rien de tel. Tu es vraiment irritant, en fait.”

Jouant avec l’une des boucles de ses cheveux, les lèvres de Béatrice se retroussèrent d’agacement.

Une pensée vint à l’esprit de Subaru.

Subaru : “En y réfléchissant, tu es une utilisatrice de magie, pas vrai ? Même si tu n’en as pas l’air.”

Béatrice : “Que crois-tu que les utilisateurs de magie sont ? Et le fait d’être comparée à ces utilisateurs de seconde zone est troublant, je suppose.”

Béatrice fit la moue, le nez pointé vers le haut.

Elle doit avoir une réelle confiance en elle. D’après cette attitude hautaine…

Subaru : “Tu n’as pas beaucoup d’amis, n’est-ce pas ?”

Béatrice : “D’où ça sort ?!”

Subaru : “Eh bien, je n’ai pas d’amis non plus, donc je peux le dire, mais ce n’est pas bon pour toi. Être si hautaine et autoritaire à cet âge va te causer toutes sortes d’ennuis à l’avenir.”

Béatrice se contenta de soupirer face aux taquineries incessantes de Subaru. Voyant cette réaction de sa part, il coupa court à ce sujet et passa à la question principale. Bon, ce que je voulais demander à un utilisateur de magie pour commencer…

Subaru : “Existe-t-il une magie qui peut affaiblir quelqu’un jusqu’à ce qu’il meure ?”

L’asthénie soudaine de Subaru. Il voulait savoir si elle était due à un poison ou à une maladie, ou peut-être à la magie. Ma théorie actuelle suggère que la cause de mes frissons et de ma fatigue soudaine est la magie. Après tout, il n’y a pas de source évidente pour qu’une maladie se propage aussi rapidement, et les effets ont été trop tardifs pour que j’aie ingéré du poison. Surtout dans le cas du poison, je ne vois pas à quel moment j’aurais pu l’ingérer. Le dîner était servi en commun ; par exemple, la soupe était servie dans un seul bol et partagée entre nous tous. L’autre possibilité est qu’il y ait eu du poison dans le thé et les en-cas que j’ai consommés avec Émilia.

Subaru : “Dans ce cas, le responsable ne peut pas prédire quand je prendrai les en-cas ou le thé.”

Cette méthode peut être écartée en procédant à une vérification des probabilités. En prenant en compte l’existence de l’intrus lors de la deuxième boucle, il aurait dû connaître mon état de faiblesse, il n’y aurait donc aucune raison pour qu’il utilise du poison.

Béatrice fronça les sourcils à la question de Subaru. Elle s’interrogeait sans doute sur la raison d’une telle question. Mais voyant le rare sérieux dans son expression, elle soupira légèrement et répondit :

Béatrice : “Si c’était une question pour savoir si ça existe, alors oui.”

Subaru : “Donc, c’est le cas.”

Béatrice : “C’est plus proche d’une malédiction que de la magie, je suppose. Il y a plus de chamans qui la connaissent que d’utilisateurs de magie. C’est une méthode plus néfaste, je suppose.”

Subaru fut troublé par l’apparition de ce nouveau métier au nom de chaman. En guise de réponse, Béatrice leva un doigt comme pour présenter un cours magistral.

Béatrice : “Les utilisateurs de malédiction, ou chamans, viennent du pays nordique de Gusteko. C’est une sous-variante de la magie et des arts spirituels. Cependant, elle est pleine de techniques défectueuses et n’est pas à prendre au sérieux, je suppose.”

Subaru : “Mais ils peuvent quand même maudire quelqu’un à mort, pas vrai ?”

Béatrice : “C’est la partie défectueuse. Il existe de nombreux moyens, mais tout ce qu’ils peuvent faire, c’est causer du tort à autrui. De tous les utilisateurs de Mana, ce sont les plus irritants, je suppose.”

La haine que Béatrice vouait aux arts de la malédiction était si profondément ancrée qu’elle ne montrait aucun signe de volonté de compromettre son point de vue. Subaru n’appréciait pas non plus les malédictions. Pour l’instant, il avait juste besoin de plus d’informations.

Subaru : “Quoi qu’il en soit, avec cette histoire d’art de la malédiction, tu peux faire ce que j’ai dit tout à l’heure ?”

Béatrice : “Oui, je crois. Mais plutôt que d’apprendre une malédiction, il y a une méthode beaucoup plus simple, je suppose.”

Subaru fronça les sourcils, ce à quoi Béatrice sourit d’un air amusé. Elle ouvrit alors sa petite paume et couvrit les yeux de Subaru. L’instant d’après——

Subaru : “…Gah !?”

Le haut du corps de Subaru trembla et s’effondra sous le sentiment soudain de perte. Il tomba à genoux, dangereusement près de perdre conscience. Ses yeux papillonnèrent alors qu’il sentait la fatigue se répandre dans son corps.

Béatrice : “Comment était-ce ? Tu le ressens avec ton propre corps ?”

Béatrice baissa les yeux vers Subaru, ricanant avec condescendance. Le dos de sa main était élégamment placé sur ses lèvres, mais Subaru ne pouvait pas s’en moquer et qualifier sa pose d’adorable avec ses actions encore fraîches à l’esprit.

Subaru : “Bon sang, qu’est-ce que tu as…”

Béatrice : “Pour faire simple, Betty vient de drainer le Mana de ton corps. Il suffit d’en drainer un peu plus pour atteindre le même état, je suppose. Plutôt que de compter sur une quelconque malédiction, cette méthode est bien plus simple.”

Subaru ne put rien faire d’autre que de lever un regard malveillant vers la Béatrice triomphante. Cela déclencha une pensée soudaine chez lui. Dans la ligne temporelle actuelle, j’ai reçu mon premier drain de Mana de Béatrice juste avant de m’évanouir. Cela signifie que j’ai été vidé de mon Mana juste avant de dormir, puis de mon Mana juste après m’être réveillé.

Subaru : “Tu essaies de me tuer ?!”

Béatrice : “Betty s’est retenue. Si tu te transformais en enveloppe ici, Betty aurait affaire à ton enveloppe à chaque fois qu’elle voudrait un livre.”

Subaru : “Une enveloppe ? Je suis quoi, un insecte ?”

En voyant son expression qui semblait confirmer cela, Subaru commença à se demander pourquoi il pensait que c’était un endroit sûr. Confirmant qu’il avait encore des sensations dans ses bras et ses jambes, il rassembla ses forces, se leva, et tapa légèrement son pied contre le sol. 

Subaru : “Ne me dis pas que c’est toi qui m’as tué.”

Béatrice : “Si tu étais mort, nous n’aurions pas cette conversation et elle serait plus paisible. Malheureusement, Betty est occupée et n’a pas le temps de te tuer.”

Elle croisa les bras derrière elle et s’éloigna de Subaru pour se diriger vers une étagère. Sa robe de lolita gothique voltigeait tandis qu’elle s’efforçait d’attraper un livre tout juste à portée de main. Et ainsi——

Subaru : “Celui-là ?”

Béatrice : “…Celui d’à côté. Dépêche-toi de le donner, en fait.”

Subaru : “Ouais, ouais.”

Il saisit le livre étonnamment épais sur l’étagère et le passa à la jeune fille renfrognée. Toujours mécontente de le lui prendre, elle s’éloigna à nouveau de lui et se dirigea vers un escabeau. Sa petite taille semblait mieux convenir à cet escabeau qu’à une chaise, et à chaque fois que Subaru entrait dans la Bibliothèque Interdite, elle était assise au même endroit, un livre à la main.

Subaru : “Qu’est-ce que tu lis là ?”

Béatrice : “Un livre qui explique comment se débarrasser des insectes.”

Subaru : “Tu as des insectes dans la bibliothèque ? C’est le pire. Quel genre ?”

Béatrice : “Grand et noir, avec une expression et une bouche fétides. Et il a une haute opinion de lui-même, je suppose.”

Subaru : “C’est un insecte très particulier.”

Quelque chose qu’il faut repérer et dont il faut se débarrasser le plus vite possible. La plupart des livres ici sont probablement hors de ma portée, mais en tant qu’amoureux des livres, je ne peux pas pardonner ce qui les abîme.

C’est ce que pensait sincèrement Subaru.

En voyant cela, Béatrice poussa un léger soupir.

Béatrice : “As-tu autre chose à régler, je suppose ? Si ce n’est pas le cas, je te prie de partir.”

Subaru : “Ah, um… c’est vrai. Alors, ce truc où l’on aspire le Mana de quelqu’un, tout le monde peut le faire ?”

Béatrice : “Ce terme est inapproprié, je suppose… Dans ce manoir, seuls Betty et Pucky peuvent l’utiliser. Roswaal n’a pas le talent pour ça, je suppose.”

Subaru : “Vraiment ? J’ai entendu dire qu’il était tout-puissant.”

Peut-être qu’il ne faisait que se donner en spectacle ? Subaru forma une pensée grossière à propos du seigneur du manoir. Il se donna un laissez-passer malgré le fait qu’il ne l’avait techniquement pas encore rencontré dans cette ligne temporelle.

Subaru : “En tout cas, à ce sujet. Pourriez-vous ne pas en prendre autant lorsque vous faites ce drainage de Mana ? Toi et Puck.”

Béatrice : “…Je suppose que Pucky t’a aussi soutiré du Mana ?”

Subaru : “Oui, ce salaud. Il a dit que j’étais plein de Mana, et il n’arrêtait pas de demander, de demander et de forcer… Qu’est-ce qui ne va pas ?”

Alors que Subaru continuait sa tirade, un peu de cramoisis apparurent sous les yeux de Béatrice. Elle plaça ses deux mains sur ses joues et marmonna :

Béatrice : “Ah, une chose et pas des moindres, je suppose. Betty et Pucky ont eu un drain de Mana indirect.”

Subaru : “C’est quoi cette réaction aigre-douce, d’un baiser indirect ! Arrête ça ! J’ai l’impression d’être une boîte de conserve que l’on fait circuler !”

Béatrice : “Cela dit, c’était un goût assez riche… Betty peut le refaire, je suppose ?”

Subaru : “Je vais me ratatiner comme un pruneau ! Je n’ai pas beaucoup de sang actuellement !”

Béatrice : “Ah, c’est vrai. Tout ce qui est important a été remis en place, mais ton sang n’a pas été rendu, je suppose. Eh bien, même Betty n’est pas si puissante que ça.”

Béatrice soupira de déception, mais Subaru ne put que pencher la tête en signe de confusion. Sa déclaration ne correspondait pas à ses souvenirs.

Subaru : “On dirait que c’est toi qui m’as soigné. Ce n’est pas bien d’essayer de voler le mérite d’Émilia-tan.”

Béatrice : “Cette fille au sang mêlé n’a pas encore le pouvoir de réparer les blessures mortelles, en fait. Elle et Pucky ont refermé la blessure, et Betty l’a guérie… Qu’est-ce qui ne va pas, je suppose ?”

Subaru : “Je ne sais pas comment me sentir.”

Un aspect caché de ce qui s’était passé précédemment venait de se révéler de manière inattendue.

Il avait supposé qu’Émilia l’avait guéri, tout comme elle l’avait fait dans la ruelle. Il jeta un coup d’œil suspicieux à la jeune fille en face de lui ; elle ne faiblit pas et lui rendit son regard. À moins qu’elle ne soit une grosse menteuse, ses paroles peuvent être prises pour des vérités. Cela signifie que Béatrice est——

Subaru : “Espèce de grosse menteuse. Tu as la pire des personnalités !”

Béatrice : “Dis celui qui ne peut pas accepter la gentillesse d’une autre personne !”

La bataille verbale commença et s’intensifia rapidement au point de devenir physique. Mais avant que Subaru ne puisse l’attraper, il se retrouva projeté dans les airs par la magie de Béatrice. Elle joua avec une de ses boucles alors qu’il percutait la porte maintenant à l’envers.

Béatrice : “Il est temps pour toi de partir, je suppose. Les tremblements de tes mains ont cessé, donc ta peur a dû te quitter.”

Subaru : “…Tu l’avais remarqué ?”

Béatrice : “Tu essayais de le cacher, je suppose ? C’est vexant d’être traité de façon aussi complaisante.”

Béatrice leva le nez en l’air et agita la main comme pour chasser un insecte. Subaru accepta ce geste, se redressa et se leva. Il porta ensuite sa main à son visage——les tremblements avaient bel et bien cessé.

C’était peut-être sa cinquième mort, mais ce n’était pas une chose à laquelle il pouvait s’habituer. En fait, à mesure que le nombre augmentait et que ses expériences se multipliaient, il sentait ses jambes trembler à l’idée de ressentir à nouveau cette terreur.

À cela s’ajoutait la façon dont il était mort la dernière fois. Qui pourrait lui reprocher d’avoir ressenti de la terreur au plus profond de son âme——au point qu’il ne restait plus aucune trace de courage dans son corps une fois qu’il était revenu ?

Subaru : “Je suppose que le temps des excuses est révolu. Mince alors, tu n’es pas gentille du tout.”

Il sourit amèrement. Cette dernière excuse passée, Subaru releva la tête. Plaçant sa main sur la poignée de la porte, il se tourna une dernière fois vers la jeune fille. 

Subaru : “Désolé. Mais merci. Je reviendrai.”

Béatrice : “Ton paiement a été le drainage indirect du Mana. La prochaine fois, Betty drainera le reste, je suppose. Alors ne reviens plus ici.”

Béatrice le coupa avec cette réplique sèche alors qu’elle laissait retomber ses yeux sur son livre. Souriant de façon à ce qu’elle ne le voie pas, Subaru tourna la poignée de la porte et franchit le Passage de Porte.

Subaru : “Attends, cet insecte dont tu parlais, c’était moi ?!”

Béatrice : “Dépêche-toi de partir ! Tu désires être balayé par le vent, je suppose !”

Et c’est ainsi qu’il fut projeté à travers le Passage de Porte.

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??? : “Umm, puis-je te demander si tu vas bien ?”

Subaru : “Bon sang, cette gentillesse est mon seul réconfoooort. C’est vraiment génial.”

En rencontrant la fille aux cheveux argentés dans le jardin, Subaru se détendit. Il avait été frappé par la magie de Béatrice et projeté à l’extérieur de la porte. De là, son corps avait continué à passer la terrasse du deuxième étage pour finalement atterrir dans un parterre de fleurs en contrebas. Heureusement, le sol était assez mou pour amortir sa chute, mais selon la façon dont il était tombé, il aurait pu facilement devoir recommencer pour la troisième fois. La raison ? Sa bouche fine.

Subaru : “Il semble de plus en plus probable que ce soit elle qui m’ait tué…”

Émilia : “Peux-tu te tenir debout ? Ton ventre va bien ?”

Subaru : “Pour l’instant, mon estomac ne semble pas s’être rouvert. Ce ne serait pas très drôle si celui qui l’a fermé l’avait rouvert. Bon sang, désolé, mais peux-tu m’aider à me relever ?”

Émilia : “C’est le parterre de fleurs sur lequel Rem a épandu du fumier hier, non… ?”

Subaru : “Aaaaaah ! Situation anormale !!”

Il retira rapidement la moitié de son corps qui avait été enterré dans le parterre de fleurs et roula vers l’extérieur. Émilia, étrangement loin, se rapprocha tandis que Subaru essuyait frénétiquement la boue et ce qui n’en était peut-être pas sur ses vêtements.

Subaru : “Ça ne compte pas ! Ça ne compte pas, pas vrai ? C’était hier, ce n’est plus que de la terre maintenant, pas vrai ?”

Émilia : “Um, eh bien, Subaru… Un bon sol fait pousser de bonnes plantes, alors peut-être que tu peux prendre ça comme un signe de chance…”

Subaru : “Émilia-tan est déjà passée en mode considération ?!”

Ce qui veut dire que ça compte vraiment.

Subaru avait envie de pleurer devant son état pitoyable en essorant sa manche. Pendant ce temps, Émilia observait cette silhouette avec un sourire peiné avant de porter la main à sa poitrine. 

Émilia : “Puck, réveille-toi.”

Dans la paume de sa main se trouvait un cristal vert brillant. La lumière provenant du cristal forma une forme, et peu après que la lumière se soit solidifiée, un petit chat gris apparut au-dessus de sa main. Le chat s’étira, bâillant généreusement.

Puck : “Umm, bonjour, Lia. Ah, Subaru, tu es réveillé.”

Émilia : “Bonjour, Puck. Désolé de te demander ça alors que tu viens de te réveiller, mais pourrais-tu laver Subaru pour moi ?”

Émilia demanda cela en levant Puck devant son visage, un œil fermé.

Subaru fut enchanté par son attitude. Puck se retourna nonchalamment, remarqua l’état de Subaru et hocha la tête en signe de compréhension.

Puck : “D’accord, je vais le laver. Tiens !”

Subaru : “Me laver ? Qu’est-ce que ça——ughr !?”

Puck tourna ses deux paumes vers Subaru. De ses paumes apparut un cercle magique d’où jaillit une rafale d’eau continue. L’eau frappa le flanc droit de Subaru avec une telle force qu’il semblait que Puck essayait d’effacer toutes les saletés du monde.

Subaru : “Est-ce que c’est une inondation soudaine ?!”

Subaru s’écria cela alors que la force de l’eau faisait tourner son corps.

Puck : “Oh, désolé, je devrais l’équilibrer.”

Puck déclara cela avant de changer la direction de l’eau. Avec l’eau qui frappait maintenant son flanc gauche, Subaru commença à tourner dans la direction opposée.

Puck ajusta la direction à partir de là.

Puck : “Voilà, maintenant tu es tout propre.”

Subaru : “De droite à gauche… mon cœur… tourne en rond…”

Tombant à genoux et à bout de bras sur le sol imbibé d’eau, Subaru fut pris d’une envie irrésistible de vomir. Mais l’estomac vide, tout ce qui sortait était de la salive.

Malgré ce traitement tortueux, il se sentait un peu mieux. Essuyant la salive de sa bouche, il se leva lentement. 

Subaru : “Ma première inondation soudaine a été dangereuse… J’ai cru que mon bras allait se détacher. Hey, tu n’es pas vraiment le coupable, n’est-ce pas ?”

Puck : “Je n’ai aucune idée de ce dont tu parles, mais est-ce que j’ai l’air de quelqu’un qui ferait une chose aussi maléfique ? Ça me blesse.”

Puck répondit cela en signe de défi, les mains sur les hanches, malgré le fait qu’il venait de presque noyer Subaru.

En réponse, Subaru lui donna une pichenette sur le front et se retourna vers Émilia. C’était la pire des retrouvailles, mais son pouvoir de négociation à l’avenir dépendait de sa capacité à s’en remettre. Malgré tout, il avait réussi à faire en sorte que cela fonctionne la première et la deuxième fois, il décida donc d’aller de l’avant en se basant sur cela. Mais alors qu’il réfléchissait à la manière de faire le premier pas——

Émilia : “Puh.”

Subaru : “Heh ?”

Émilia : “Ahaha ! Désolée, non, ahahaha ! Qu’est-ce que vous faites tous les deux… Ahaha ! Ah, je meurs de rire.”

Face à ces rires, sa détermination s’envola. En pointant du doigt la silhouette trempée de Subaru, Émilia éclata d’un rire incontrôlable. S’ils n’étaient pas dehors, elle se roulerait par terre.

Subaru ne pouvait que rester là, abasourdi. Puis il fit face à Puck, qui avait commencé à voler à un moment donné.

Subaru : “Quoi qu’il en soit, premier contact : succès ! Merci pour le soutien, Père !”

Puck : “Qui appelles-tu Père ? Je ne livrerai pas ma fille si facilement.”

Puck déclara cela en bombant le torse.

En entendant cela, Émilia éclata de rire une fois de plus.

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-=Fin du Chapitre 18=-

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