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Traduit par : Ringo
Traduit de l’anglais par : Akira
Relu par : Akira
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ARC VI – LE CORRIDOR DES SOUVENIRS
CHAPITRE 53 – « ――Une voix, carillonna »
Le dard de la queue voltigeante qui se dirigeait vers eux brisa l’allée de pierre, provoquant une éruption de fumée alors que la destruction se propageait à grande vitesse.
Percevant le spectacle au ralenti, Subaru vit une petite fille en robe sauter au cœur du tourbillon de la terrible destruction qui se déroulait sous ses yeux.
C’était Béatrice, avec ses cheveux enroulés à la verticale flottant, qui avait sauté dans la destruction tête la première
Courage――non, imprudence. Bien entendu, la carrure de la petite fille était fragile, elle avait bien moins de capacité à résister au coup du dard que le monument de pierre. Si elle essayait même de servir de bouclier, la jeune fille, avec sa stature, ne serait pas en mesure d’obstruer tout coup au-dessus de la poitrine de Subaru.
En d’autres termes, ce n’était rien d’autre qu’une action impulsive, rien d’autre qu’une mort futile.
Tout comme le sanglotant Subaru, le visage maculé de morve, s’était agrippé à la manche d’Echidna.
Tout comme il avait fini par prononcer le nom de Julius, qui avait été roussi dans les flammes de ses actes.
Tout comme il avait tenté de cogner la tête de Ram contre le mur, et n’avait pas suivi les conseils de la jeune fille illusoire.
Béatrice aussi avait négligé l’impossible, et avait essayé de recevoir et arrêter le dard――
Subaru : “Woah ?!”
Béatrice : “――EMT incomplet, en fait !”
À cet instant, Béatrice, qui était apparue, saisit la main de Subaru et leva sa main vide vers l’avant.
Au même rythme que le cri de la jeune fille, quelque chose d’invisible à l’œil nu, semblable à de l’énergie, sortit du corps de Subaru. Devant Subaru, dont la tête chancelait, le tir du dard fut bloqué par ce qui semblait être un écran lumineux, qui s’était activé devant la paume de Béatrice.
Subaru : “――――”
L’onde de choc, qui donnait l’impression d’être la dernière chose qu’une personne verrait, fut bloquée par le mur défensif avec la paume de Béatrice en son centre et cela dévia les dommages sur les environs, épargnant apparemment Subaru et les autres.
Le dard de sa queue projetée ne s’arrêta pas avec un seul tir, et plut sur eux continuellement. Cependant, tous furent bloqués par le bouclier qui avait pris la forme de la jeune fille nommée Béatrice, et dirigea les dégâts sur leurs arrières.
La terrible onde de choc se déchaîna violemment, l’un des fragments éparpillés de l’allée frôla la joue de Subaru.
Le bruit devint de plus en plus lointain, dans une situation où son champ de vision devenait blanc et alors qu’il plissait les yeux à cause de la douleur à sa joue, Subaru se fit voler son regard par le dos de Béatrice.
Un scorpion titanesque avait été visible pendant un seul instant ; si ce qui avait plu incessamment sur eux était bien le dard de ce scorpion, alors il était évident qu’il s’agissait d’un mortier qui pouvait sans effort réduire un corps humain en poussière.
Le fait d’être protégé par une jeune fille de si petite taille donna à Subaru la chance de reprendre sa vie en main.
Un instant auparavant, il avait pensé à l’enfer inimaginable qu’il devrait endurer, ayant continué à souhaiter le salut de Dieu.
Subaru n’avait pas la possibilité de maudire son propre malheur, et à proximité de sa conscience, une existence distincte de Béatrice ou du scorpion avait été présente dans le coin de son champ de vision.
Il s’agissait d’Echidna, qui avait été mêlée à cette attaque et exposée aux mêmes dommages.
Elle avait déclaré agir séparément et avait tenté de se séparer de Subaru et Béatrice, mais juste avant le début de l’attaque, elle avait été retenue par Subaru, et donc entraînée dans cette situation.
Heureusement, elle se trouvait également à l’endroit que Béatrice protégeait, si bien que les dommages causés par le dard furent obstrués par l’écran lumineux et n’atteignirent pas la zone en question. Mais c’était tout.
Ce que Béatrice avait bloqué n’était que les dégâts directs infligés par le dard.
Elle n’avait pas été capable de bloquer les dégâts secondaires infligés par le dard. En d’autres termes――
“Anastasia” : “――Wo-ah !”
Levant faiblement la voix, Echidna perdit l’équilibre et s’effondra vers l’arrière. Bien qu’elle ait reculé pour soutenir son corps, il n’y avait pas de sol pour soutenir ses jambes.
Brisée par l’attaque du dard, l’allée s’était à moitié effondrée. En conséquence, la structure de l’allée de la Tour était endommagée et, en raison de l’effondrement du sol, du plafond et des murs, Echidna n’avait plus d’espace pour marcher. En étant abandonnée dans un espace inconnu, la mort due à la chute serait inéluctable.
Comprenant instinctivement cette peur, un sentiment de crise imminente flotta dans les yeux d’Echidna.
Subaru : “――Hk !”
Subaru s’avança instantanément et attrapa la main d’Echidna, l’empêchant de tomber.
“Anastasia” : “Natsuki-kun… ?!”
Béatrice avait saisi sa main droite, tandis qu’il avait saisi celle d’Echidna avec sa main gauche.
Grâce à l’opération coercitive de Reid, son épaule était encore en place, mais la douleur était profondément ancrée, si bien que son épaule risquait de se déboîter si elle était trop sollicitée. Sans confier la responsabilité à Béatrice, qui était occupée à intercepter désespérément le dard, Subaru s’arc-bouta sur ses jambes en grinçant des molaires et n’eut d’autre choix que de rassembler toute sa force pour retenir le poids du corps d’Echidna.
Subaru : “Guh, ahhhh… !”
Malgré sa petite taille, Echidna possédait le poids d’un humain. Soulever un humain n’était pas une tâche facile. Encore moins avec une seule main, encore moins en étant blessé, encore moins avec l’autre personne qui n’est pas coopérative à cause de cette crise――même en étant hissé, le danger de la chute n’avait pas été réduit.
C’était pourtant une chose parfaitement comprise, même sans y avoir réfléchi. Pourquoi avait-il bravé ce risque ?
“Anastasia” : “…Ne fais pas une chose qui me pousserait à supposer quelque chose à ton sujet.”
Subaru : “Comme si je m’en souciais… ! C’était juste instantané… !”
“Anastasia” : “Cette réponse… semble également convenir à Natsuki-kun !”
Chevauchant le soliloque exténué, il réfuta les propos d’Echidna, qu’il avait sauvée par réflexe. Bien que malingre, elle pivota son corps et, avec l’appui du bras de Subaru, posa tant bien que mal le pied sur le sol en ruine.
Soutenant ses actions jusqu’à la fin, Subaru observa son bras.
――Des lettres gravées comme des blessures, des motifs noirâtres qui le couvraient et dont il ne savait pas quand ils étaient apparus, des cicatrices blanches douloureuses et féroces sur tout son corps, qui avaient été gravées de sa propre volonté.
Subaru : “Il bouge mieux que ce qui est dans les limites… de mes souvenirs ?”
Le fonctionnement de ses bras étant meilleur que ce dont il se souvenait, ou les innombrables égratignures qu’ils portaient. Son physique, devenu légèrement plus fort, avait réussi de justesse à sauver Echidna de la mort.
Mais son corps était trop défectueux et limité pour l’exécution du Plan des Livres des Morts.
“Anastasia” : “D’une manière ou d’une autre, j’ai réussi à remonter… ! Béatrice ! Comment ça se passe de ton côté ?”
Béatrice : “Je suis… sur le point d’atteindre la limite, je suppose ! Il était temps…”
Plaçant ses émotions inappropriées ailleurs, Echidna, ayant grimpé, interpella Béatrice avec une expression sinistre. À son appel, Béatrice raidit ses jolies joues et répondit, et l’instant suivant――
Scorpion : “――Bishaaan !!”
Le scorpion, qui avait dû libérer un tir de dard rapide, s’accrocha au plafond et pointa ses énormes pinces vers eux tout en poussant un cri.
Subaru : “――Hk.”
Avec les pinces faucheuses qui se rapprochaient, Subaru vit ses pensées s’évanouir lentement.
D’après ses connaissances ordinaires, parler d’un scorpion donnait l’image d’un dard venimeux, mais en réalité, parmi les milliers d’espèces de scorpions, celles qui étaient venimeuses ne représentaient que quelques douzaines de spécimens. Dans ce cas, quelle serait l’arme d’un scorpion qui chasse sans venin――bien sûr, ces pinces seraient ses armes.
Le tranchant, ou peut-être devrait-on plutôt parler de force de coupe. Cela pourrait sembler moins dangereux qu’un dard venimeux, mais si le scorpion était aussi grand, sa capacité à tuer ne pourrait pas être négligée.
C’est ce qui transparaissait également à travers le spectacle des murs ou du sol de la Tour, qui avaient à peine réussi à maintenir leur structure, après avoir été hachés comme du tofu à l’aide d’un couteau.
Béatrice : “――Murak.”
Béatrice évita le spectacle, apparemment symbole de destruction et de massacre, en sautant et en rebondissant d’un bond incroyable――non, en volant anormalement, comme si elle abusait des lois de l’inertie.
C’était une sensation étrange, celle d’avoir apparemment échappé à l’effet de la gravité avec Béatrice au centre. Celle-ci attrapa le bas du dos de Subaru et les vêtements d’Echidna, prenant une grande distance par rapport à l’attaque du scorpion.
Et avec la nouvelle distance créée entre eux, Echidna prépara les doigts de sa main droite en direction du visage du scorpion.
“Anastasia” : “El Jiwald――!”
Des lignes blanches de chaleur furent tirées de chacun de ses cinq doigts respectivement, les cinq rayons fauchèrent l’allée comme les griffes d’un géant et brûlèrent le visage, la pince droite et la carapace du scorpion accroché au plafond.
Peut-être incapable de supporter une telle force et de tels dégâts, le scorpion agita avec véhémence son dard et sa pince droite, et, tout en glissant dans la poussière soulevée par la destruction de l’allée, il se retira en arrière.
“Anastasia” : “Jiwald ! Jiwald ! Jiwaaald~ !”
Subaru : “Attends ! Calme-toi, Echidna ! Il s’est enfui ! Cette chose s’est enfuie ! Il s’est enfui !”
Tandis que le scorpion reculait dans le panache de fumée, Subaru lia les bras d’Echidna dans son dos, elle qui refusait d’autant plus d’arrêter son attaque. Même après cela, Echidna continua de se débattre pendant un certain temps, jetant désespérément des regards vers l’autre côté du panache de fumée, pour finalement relâcher son corps et confier son poids à Subaru.
“Anastasia” : “Hah, hah, hah… C-c’est fait, c’est fait ?”
Subaru : “…Pas totalement. Il s’est probablement enfui.”
Subaru secoua la tête horizontalement devant Echidna, qui était à bout de souffle et dans un état invraisemblable. Le nuage de fumée ne s’était pas encore dissipé, mais il donnait l’impression que le cadavre du scorpion n’était pas là.
En fait, même maintenant, il tremblait de peur concernant une contre-attaque du dard depuis l’autre côté du panache de fumée.
Subaru : “Mais, n’est-ce pas… Eh ? Celui à l’instant était…”
Béatrice : “Une bête démoniaque, en fait. Un rustre qui est apparu soudainement au quatrième étage, je suppose. Les tremblements dans les étages inférieurs, et les bêtes démoniaques au quatrième étage. Et pour couronner le tout, les anomalies dans les étages supérieurs.”
Subaru : “En haut, en bas, à l’intérieur… y a-t-il des problèmes partout ?”
Subaru changea d’expression et se retourna suite au rapport de Béatrice, qui affichait un visage sérieux.
De toute évidence, Julius continuait la bataille dans les étages inférieurs, et l’existence de ce scorpion――cette bête démoniaque était désormais évidente. Il était également convaincant de croire que les anomalies dans les étages supérieurs étaient dues à la descente de Reid.
“Anastasia” : “…Bien que tu sembles ne pas réaliser que l’un de ces problèmes, c’est toi.”
Subaru : “――――”
Comme si elle testait le fondement même des pensées de Subaru, Echidna se tint seule, s’étant éloignée de la poitrine de Subaru. Elle essuya la sueur sur son front, fixant Subaru avec une vigilance qu’elle ne pouvait éliminer.
Dans ses yeux pâles et céruléens, il y avait de la vigilance, de la suspicion, ainsi que de l’inquiétude et de la perplexité.
“Anastasia” : “Qu’es-tu… qu’es-tu au juste ? Quelle est ta position, que veux-tu ?”
Subaru : “Je ne connais pas les détails. Je l’ai dit, n’est-ce pas. Je ne sais pas ce qui s’est produit, et ce qui se passe non plus, tout comme vous. Après tout, je…”
Béatrice : “――Amnésie.”
Subaru marmonna faiblement cela en réponse à la question d’Echidna, incapable de répliquer autrement qu’avec la même perplexité qu’auparavant. La dernière à répondre fut Béatrice, qui était perdue dans ses pensées avec une expression sérieuse.
Amnésie――Subaru avait ouvert son cœur à ce sujet auprès d’Émilia et de Ram, mais devant personne d’autre. Autrement dit, Béatrice et les autres étaient au courant pour la cage, ainsi que pour les excuses de Subaru.
Et bien qu’elle le sache, ce fut l’attitude que Béatrice avait adoptée.
Echidna également, pensa-t-il, alors qu’elle était presque à court de mots.
“Anastasia” : “Comment t’es-tu échappé de la cage ?”
Subaru : “…Quand je m’en suis aperçu, j’étais allongé en dehors avec une épaule cassée.”
Bien qu’il ait répondu de manière directe et honnête, il ne s’attendait pas à être cru. Des mensonges se succédant les uns aux autres et menant à une détérioration graduelle, voilà ce qu’était la situation actuelle.
Bien qu’il ait même prié Dieu de le punir, le nez dégoulinant, il n’y avait plus lieu de sauver les apparences et de faire semblant.
Dans cet état d’esprit, Subaru répondit à Echidna sans aucune fausseté, la faisant hésiter à dire quelque chose pendant une courte période. Mais, après cela, elle ferma immédiatement les yeux, et reprit sans regarder Subaru.
“Anastasia” : “…Pourquoi m’as-tu sauvée tout à l’heure ?”
Subaru : “――――”
“Anastasia” : “Si tu ne m’avais pas tendu la main, je serais incontestablement morte. En emportant le corps d’Ana, j’aurais sûrement connu une mort terriblement chargée de regrets.”
Comme s’il s’agissait des affaires d’un autre humain, la question l’éloigna d’un pas.
Cependant, la raison pour laquelle elle osait faire cela était la même que celle pour laquelle elle s’abstenait de regarder le visage, les yeux de Subaru. À savoir, un dernier recours pour s’assurer qu’elle ne se trompait pas de jugement à cause de ses émotions.
Avec le jugement d’Echidna sous les yeux, Subaru réfléchissait. Pourquoi avait-il offert sa main à Echidna――était-ce parce que Julius lui avait fait confiance à la fin ?
Ces mots avaient-ils poussé Subaru à offrir sa main ?
Subaru : “…Ça a été instantané, je ne sais pas.”
Cependant, en secouant la tête de gauche à droite, Subaru nia cette idée.
Certes, Subaru avait repensé aux paroles de Julius et avait bougé afin d’empêcher Echidna d’agir séparément une fois. Mais lorsque la vie d’Echidna avait été en danger, la raison pour laquelle son corps avait bougé n’était pas due à une réflexion délibérée.
Il ne savait pas pourquoi il avait fait un tel mouvement.
Subaru : “Ce n’est pas comme si tout avait besoin d’une raison, tu sais ? C’était soudain. Tout était soudain. C’est pourquoi, je…”
Préparé au désespoir, Subaru exprima les émotions qui l’habitaient tout en vacillant. Il pensait qu’il recevrait sans doute une réponse froide de la part d’Echidna, après lui avoir fait entendre ceci――
“Anastasia” : “――C’est peut-être la vraie nature de l’humain que tu es.”
Subaru : “Eh… ?”
C’est ce que déclara Echidna, détendant ses épaules, après s’être raidie sous ses yeux. En entendant cela, Subaru resta bouche bée, dévoré par la sidération.
Subaru resta muet de stupéfaction, tandis qu’Echidna haussait les épaules sous son regard,
“Anastasia” : “Il est inévitable que nous voulions nous quereller ici. Il serait également stupide de rester ici plus longtemps, et d’accepter la seconde attaque des bêtes démoniaques. Allons-y. Je veux rejoindre Julius.”
Subaru : “Ah, eh…”
Béatrice : “Je suis d’accord, en fait. Pour l’instant, quittons cet endroit, je suppose.”
Echidna et Béatrice déterminèrent indifféremment leur plan, laissant Subaru, toujours au large. Echidna vérifia la zone derrière Subaru et Béatrice, et cette dernière attrapa fermement la main de Subaru.
Suite à cette petite sensation, il se tourna vers la jeune fille, tandis que Béatrice avec un profond hochement de tête,
Béatrice : “Tu ne te souviens pas d’avoir conduit Betty à l’extérieur également, je suppose.”
Subaru : “…Je suis désolé. Je ne sais pas de quoi tu parles.”
Béatrice : “――Ce n’est rien, en fait.”
En entendant les émotions terriblement passagères de solitude mélangées dans la voix de Béatrice, Subaru avait l’impression d’avoir commis le crime le plus épouvantable en ce monde.
Mais Béatrice secoua la tête de gauche à droite devant Subaru, qui était blanchi par une peur de nature inconnue. Et dissimulant son sentiment de solitude, elle dessina un sourire audacieux sur ses lèvres.
Béatrice : “Même si Subaru a oublié, c’est toujours présent dans le cœur de Betty, en fait. Impossible que ce que Subaru a gravé dans le cœur de Betty s’efface, je suppose. C’est pourquoi ce n’est rien pour l’instant, en fait.”
Subaru : “Béatrice…”
Béatrice : “Même si Subaru oublie, Betty n’oubliera jamais. Betty s’en souviendra toujours. Et Betty fera aussi en sorte que Subaru s’en souvienne, je suppose. Pour cela, Betty fera tout ce qu’elle peut, en fait.”
Subaru : “――――”
C’était une réponse bien trop éblouissante pour Natsuki Subaru, qui se tenait là, tout seul.
Combien de difficultés avait-elle surmontées, combien de fois avait-elle trempé son cœur dans l’acier, pour qu’une fille aussi jeune puisse faire preuve d’une telle volonté.
Subaru : “――Ah.”
Il pouvait être sauvé, et face à cette sensation, Subaru retint son souffle. Spontanément, une sensation remontant du fond de ses yeux essaya de tuer Subaru, alors qu’il osait laisser cette chaleur l’envahir.
Béatrice soutenait l’effort de Subaru en s’agrippant à sa main sans rien dire. En saisissant simplement sa main, cela s’avéra être son soutien.
“Anastasia” : “Il ne semble pas possible de suivre le chemin que Natsuki-kun a emprunté suite à l’attaque de la bête démoniaque à l’instant. Bien qu’indéniablement dangereux, il semble qu’il n’y ait pas d’autre choix que d’utiliser le côté de l’allée qui reste intact, là où la bête démoniaque s’est retirée, et de se déplacer.”
Béatrice : “Echidna, toi aussi…”
“Anastasia” : “Discuter de pardon, de l’absence de pardon, de doute, d’absence de doute n’est pas approprié à cet endroit. Quoi qu’il en soit, les soupçons que j’ai ne peuvent être levés. Cependant, la situation ne le permet pas. Créer un ordre de priorités est une capacité indispensable dans le monde des affaires. J’en ai été témoin, aux côtés d’Ana.”
C’est pour cela que les débats n’avaient plus lieu d’être dans cet endroit.
Telle devait être la conclusion d’Echidna. Subaru évita également de s’opposer au jugement d’Echidna, qui avait fait des compromis et possédait des sentiments de rejet, et décida de se conformer au jugement des deux.
Son envie de s’enfuir n’avait pas changé, même maintenant. Cependant, il voulait croire que s’il s’accroupissait et mettait ses mains sur sa tête, une scène plus digne d’une supplication l’attendrait plutôt que de simplement offrir ses prières à Dieu.
Subaru : “――――”
Derrière lui, l’allée d’où Subaru était arrivé en courant se trouvait dans un état lamentable. Ayant reçu l’attaque du dard du scorpion comme une catastrophe, la plus grande partie de l’allée avait été transformée en tas de débris et d’épaves et ne semblait pas pouvoir être utilisée, comme l’avait indiqué Echidna.
La protection magique de Béatrice n’avait protégé que sa propre vie et celle des deux autres. Même s’ils essayaient de se diriger vers Émilia et les autres, qui se déplaçaient séparément, ou vers Julius, qui se battait au cinquième étage, ils n’avaient pas d’autre choix que d’avancer du côté de l’allée vers lequel le scorpion s’était replié.
Subaru : “Uh…”
Avant de sauter par-dessus le trou par lequel Echidna avait failli tomber, après avoir dégagé la fumée dans la partie de l’allée où ses lignes blanches de chaleur avaient grillé, un motif de gémissement spontané pour Subaru tomba de ce côté.
――C’était la queue de la bête démoniaque, qui s’était peut-être détachée de ses racines.
“Anastasia” : “Je vois, ça signifie qu’il n’y a pas de contre-attaque. Son moyen offensif s’est brisé, ce qui est une bonne nouvelle, je présume.”
Béatrice : “Il semblerait, je suppose… Ne tombe pas dans le vide, en fait. Il est temps de sauter par-dessus, je suppose.”
Béatrice et Echidna acquiescèrent mutuellement en observant la queue tombée, à laquelle était encore attaché le dard. En apparence, c’était vraiment grotesque, mais la bête démoniaque avait certainement perdu son moyen d’attaque à distance.
Bien sûr, dans les étages inférieurs, d’innombrables Centaures vêtus de flammes déferlaient. On ne pouvait pas dire que les dangers présents dans toute la Tour avaient diminué juste parce que le danger que représentait cette bête démoniaque avait disparu.
Subaru : “――Hop.”
Subaru sauta légèrement par-dessus le trou tout en continuant à tenir Béatrice. Le corps de cette dernière était léger, bien trop léger pour être comparé à d’autres. Les bénéfices d’une année de travail ressentis par Subaru dans son propre corps et qui n’étaient nulle part dans ses souvenirs――sa légèreté était apparemment indépendante de cela.
Subaru : “――――”
Gardant cela à l’esprit, Subaru tourna à nouveau les yeux vers la queue tombée qui se trouvait devant le trou dans l’allée.
La queue avait déclenché des salves rapides du dard comme s’il s’agissait d’une catastrophe, mais sa structure était complètement différente des caractéristiques biologiques d’un scorpion que Subaru connaissait, à tel point que l’on pourrait parler d’un article à part entière. Bien entendu, le dard à venin d’un scorpion que Subaru connaissait ne pouvait pas être utilisé pour des choses comme le tir, et ne pouvait probablement pas être régénéré non plus.
Surtout, comme le démontrait l’état de destruction de l’allée, il n’avait pas tiré le dard de sa queue en tant qu’objet――il avait tiré une puissance qui ressemblait à un dard dans sa forme.
En fait, on pourrait dire que tout comme l’écran lumineux de Béatrice et les lignes blanches de chaleur d’Echidna, ce que le scorpion avait projeté était quelque chose qui ressemblait à des dards magiques.
Naturellement, puisque cela avait été utilisé comme un dard, il ne pourrait plus l’invoquer après avoir perdu sa queue, c’est ce qu’il voulait croire――
Subaru : “――?”
En y songeant, Subaru se sentit mal à l’aise.
Il l’avait remarqué après avoir observé la queue tombée. Celle-ci avait été coupée presque à partir de ce qui était sa racine, mais l’embouchure de la blessure apparaissait comme quelque chose d’inhabituel.
Si elle avait été brûlée par les lignes de chaleur d’Echidna, quelle que soit la force de coupe, des marques de brûlure auraient dû subsister sur la blessure. D’ailleurs, la partie de l’allée qui avait été touchée portait également de telles marques de brûlures.
Cependant, il n’y avait aucune trace de cela sur la queue du scorpion qui était tombée, qui au contraire possédait une section transversale terriblement propre――
Subaru : “――Béa”
Subaru avait remarqué que quelque chose était étrange. Bien trop tard.
La queue tombée sur le sol, qu’il avait gardée à la limite de son champ de vision, trembla dans un sursaut.
――Un instant plus tard, une lumière éclata.
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――Il existe un mécanisme appelé autotomie.
Un phénomène principalement observé chez les arthropodes et les lézards, souvent appelé “queue de lézard” et qui fait référence à l’action de couper une partie de son propre corps pour échapper à des ennemis étrangers.
Cette action est également observée chez les crabes à pinces, et en d’autres termes, la bête démoniaque en forme de scorpion avait peut-être fait quelque chose de similaire.
Dans le cas d’un lézard pratiquant l’autotomie sur sa propre queue, la partie détachée de la queue se déplace pendant un certain temps et sert à distraire l’ennemi pendant que la vraie partie s’échappe.
Bien sûr, la queue ne possède pas cette conscience et n’agit que par réflexe, mais c’est un exemple d’une espèce qui pratique l’autotomie et qui est capable d’une telle action spontanée.
Dans ce cas, cela ne serait-il pas également possible ?
――Une fois que la proie s’approche de la queue détachée, celle-ci explose et provoque des dégâts, un peu comme une mine antipersonnel, tout en donnant la possibilité à la partie amputée de le faire.
Subaru : “Uhh, guh, uhh…”
Il gémit. Tout en faisant jaillir un gémissement de sa gorge, lentement et régulièrement, Subaru traînait ses pieds.
La raison pour laquelle il les traînait n’était pas la fatigue. Le problème était physique.
Avec une large et profonde déchirure dans la chair de sa jambe gauche, et dans une situation où il saignait continuellement de cette blessure, il n’avait pas d’autre choix que de se déplacer de cette façon.
Et ce que Subaru traînait, ce n’était pas seulement son corps.
??? : “…Assez… maintenant. Laisse-moi… et va-t’en.”
Ainsi parla Echidna, ayant perdu toutes ses forces, alors qu’elle était transportée par Subaru qui traînait ses pieds.
Subaru avait pris les deux aisselles de la jeune femme dans ses bras, la tirant par-derrière et quittant ainsi les lieux. S’ils ne quittaient pas le lieu de l’explosion, la bête démoniaque reviendrait.
――La bête démoniaque scorpion avait abandonné l’explosion en guise de cadeau d’adieu, coupable de la mise en lambeaux de Subaru et des autres.
Subaru : “――Merde, merde, merde, merde !”
Il avait été négligent. Il avait baissé sa garde. Son esprit avait été complètement submergé dans l’eau tiède.
Juste un instant avant, Béatrice lui avait adressé des mots, l’attitude d’Echidna s’était quelque peu adoucie, ce qui avait créé un vide dans son cœur, et c’était tout à fait la raison pour laquelle ils en étaient là maintenant.
Il était si pathétique, si pathétique, si pathétique du plus profond de son cœur qu’il en avait les larmes aux yeux.
Pourquoi, bien qu’il ait été confronté à de telles crises, sa personne n’avait pas évolué. N’avait pas changé. Les problèmes, les épreuves, les difficultés, n’étaient-ils pas des occasions de grandir offertes par Dieu ?
Cependant, si les épreuves ne consistaient qu’en des coups, des saignements, des os brisés, des âmes ébranlées et des vies volées, alors pourquoi les humains souffraient-ils au juste ?
“Anastasia” : “Natsuki… kun… C’en… est… assez…”
Subaru : “Ça ne suffit pas ! Pas une seule chose ne suffit !”
“Anastasia” : “…Béatrice… plutôt que moi… pas vrai ?”
Fermant les yeux, Echidna chuchota cela avec difficulté. Répondant à ses paroles par un cri, Subaru arrêta son souffle face aux mots qu’elle enchaîna.
Les paroles d’Echidna, bien que tristes, étaient justes. Si on demandait à Subaru qui avait le plus de valeur à ses yeux entre Béatrice et Echidna, bien que triste, Subaru choisirait Béatrice.
La valeur des vies pouvait être égale, mais la valeur des humains n’était pas égale. Il existait un ordre séquentiel lorsqu’il s’agissait de relations. Dans un contexte de choix, cet ordre serait probablement respecté.
――Cependant, Béatrice n’était pas ici. Elle n’était pas là. Elle n’était plus nulle part.
Au moment où la queue laissée par la bête démoniaque scorpion avait explosé, Subaru avait tiré Béatrice vers lui, effrayé. Ô combien il aurait été chanceux s’il avait été en mesure de protéger son corps et tout le reste juste comme ça.
Cependant, les actions de Subaru avaient été tragiquement lentes, et son souhait n’avait pas pu être exaucé.
La queue de la bête démoniaque, d’où la lumière avait explosé et d’où d’innombrables dards avaient été éparpillés dans les environs. Bien que Subaru n’ait pas été exposé à cette explosion de près, la raison pour laquelle il avait survécu malgré ses blessures graves était entièrement attribuable à Béatrice.
Au moment où Subaru l’avait prise dans ses bras et l’avait tirée, elle avait tenté de couvrir son corps et ses organes vitaux. En conséquence, elle avait été exposée à la lumière concentrée――
Subaru : “――Hk.”
“Anastasia” : “…Je… vois. Cet enfant… est vraiment… comme ça.”
Il semblait que même l’imagination d’Echidna avait saisi les mots qu’il n’avait pas pu poursuivre. Subaru ne pouvait pas réfuter sa voix rauque et soupirante.
Subaru, saignant et gémissant d’agonie, n’avait même pas été capable d’échanger quelques mots avec la jeune fille, qui avait apparemment fondu――cependant, il possédait simplement sa dernière expression faciale dans ses souvenirs.
Des yeux apparemment soulagés, semblant aimer et chérir Subaru.
Cette expression bien trop commode pour Subaru avait marqué la fin de Béatrice.
Et si c’était le cas, alors “Natsuki Subaru”, qui l’avait amenée à faire cette expression, devrait disparaître de ce monde sans laisser la moindre trace derrière lui.
Et par élimination après la disparition de Béatrice, Subaru s’était échappé en entraînant avec lui Echidna, qui respirait encore.
Comme pour une expiation, comme pour une rédemption, ou peut-être dans un effort pour être puni à juste titre par l’offenseur.
Et de telles actions de Subaru furent freinées par Echidna qui respirait faiblement. Lui disant qu’il serait inutile pour lui de faire cela, elle qui avait été si enthousiaste à l’idée de rendre le corps d’Anastasia.
C’était une évidence――ses deux jambes avaient été arrachées à la racine.
“Anastasia” : “――――”
À ce stade, elle avait presque cessé de saigner.
En tirant le corps qu’il trouvait plus léger que celui de Béatrice, dans un état où elle n’avait pas reçu d’attention médicale immédiate, quel genre d’avenir pouvait bien l’attendre.
Subaru : “Ugh, ahk !”
Lorsque de telles pensées envahirent son esprit, Subaru trébucha sur des débris, et s’effondra à cet endroit précis. Au même moment, Echidna, qu’il traînait avec lui, fut également projeté dans l’allée et bascula.
Momentanément, seuls les gémissements de deux personnes, semblant maudire le monde entier, résonnèrent dans l’allée.
“Anastasia” : “Ça fait mal… Ah, ça fait vraiment mal. Le corps humain… véritablement… fait mal…”
Subaru : “C-c’est de ma faute… Désolé, désolé… Non, plutôt que ça, je…”
“Anastasia” : “Ne t’excuse pas… sincèrement… Natsuki-kun. De plus… je… n’ai plus rien à présenter à Ana… Cette douleur… c’est mon seul… remboursement à Ana.”
Subaru : “Rem.. boursement… ?”
Restant effondrée sur le sol, Echidna acquiesça, incapable de bouger son corps, tandis que Subaru secouait ses yeux, incapable de comprendre les mots qu’elle avait prononcés.
Qu’est-ce que remboursement voulait dire au juste ? En observant l’expression perplexe de Subaru, Echidna ajouta “Après tout, ce n’est pas le cas ?” en ouvrant légèrement la bouche.
“Anastasia” : “Si je rends ce corps à Ana maintenant… elle devra goûter… à cette douleur fatale… et à la peur de la mort… Ce serait… l’enfer. Je dois être la seule… à y goûter.”
Subaru : “Ah, ugh…”
“Anastasia” : “Incapable de rendre ce corps à Ana pour son bien… et incapable d’aider Julius… Il est approprié… pour moi de tomber… en enfer de cette façon.”
Il pouvait comprendre que des émotions d’autodérision et d’autoreproche brûlaient avec véhémence le cœur d’Echidna.
Même Subaru était capable de percevoir le regard sans vie d’Echidna ; après avoir récité ceci, elle avait commencé à compter jusqu’à sa “Mort” qui approchait graduellement.
Sans avoir accompli la moindre chose, l’impuissante, l’insouciante, l’incompétente qu’elle était.
Avec ces regrets, Echidna mourrait――elle mourrait, laissant Subaru derrière elle.
Subaru : “Att… Hk.”
“Anastasia” : “S’il te plaît… ne pense pas à rendre les choses… faciles, d’accord ? Je suis… ouais… bien comme ça…”
Craignant que la force vitale d’Echidna ne s’affaiblisse, Subaru éleva la voix en premier. Cependant, ses mots donnèrent soudainement un nouveau choix à Subaru, qui avait été incapable de faire quoi que ce soit.
――Il allait le faire, faciliter les choses. Ses actions, à ce point, étaient beaucoup trop lentes pour qualifier cela de mort réconfortante, mais l’aider en raccourcissant le temps de souffrance et en hâtant sa “Mort” était quelque chose dont même lui était capable.
Subaru : “――――”
Subaru força son corps agonisant à se lever devant le regard latéral d’Echidna, alors qu’elle respirait légèrement, faiblement, et il ramassa un morceau brisé de l’allée en miettes, confirmant son poids.
D’une taille qui pouvait être saisie avec la paume de la main, de la taille d’un poing au maximum. Cependant, même cela pourrait sûrement servir d’arme pour ôter la vie d’une jeune fille au bord de la mort.
Subaru : “…Echidna.”
“Anastasia” : “――――”
Gardant le morceau de gravats dans sa main, Subaru prononça le nom d’Echidna et se mit à genoux à côté d’elle, niant son état.
Pas de réponse, elle n’avait même pas ouvert les paupières. Mais, on pouvait comprendre à son expression qu’elle n’était pas inconsciente, ayant légèrement raidi ses joues et pincé ses lèvres.
Elle n’avait peut-être plus la volonté de l’arrêter.
Si Subaru soulevait le morceau de pierre au-dessus de sa tête et le basculait énergiquement vers le bas, elle serait facilement tuée.
Meili : “Frapper la tête de quelqu’un avec une pierre, même moi je n’ai jamais fait quelque chose comme çaaaa.”
C’est ce qu’entendit Subaru, la douce voix de la jeune fille qui résonnait dans son esprit alors qu’il tenait le morceau de pierre dans sa main. Cependant, cette action n’était pas dans le but de lire le Livre des Morts.
Cela pourrait se produire en termes de résultats, mais à ce moment-ci, Subaru n’avait pas du tout cela en tête.
Il était un assistant au suicide. Un assistant au suicide, dans le but de rendre le départ de quelqu’un, qui était déjà sur le point de mourir, aussi confortable que possible.
(Note de Traduction : Le terme “kaishaku” (介錯), utilisé en japonais, désigne ici le rôle joué par une personne mandatée pour assister au rituel du seppuku afin de décapiter la tête de la personne qui se suicide, évitant ainsi des souffrances prolongées. Pour plus d’informations, cliquez ici.)
Si quelqu’un avait le droit d’ôter cette vie, alors ce moment seul était sincère――
C’était la seule occasion de se racheter pour Subaru, qui se trouvait ici, pour Natsuki Subaru, qui n’était plus capable de faire quoi que ce soit.
C’était la seule occasion, et pourtant――
Subaru : “――――”
Sa main tremblait. Le fond de ses paupières appelait à l’agonie, sa gorge oubliait la respiration et s’ossifiait.
Le lever au-dessus de la tête, l’abaisser vers le bas. Une action extrêmement simple. Le Subaru actuel en était incapable. Son corps ne bougeait pas, comme s’il avait oublié comment se mouvoir
Subaru : “…Ah.”
En poussant un soupir rauque, le morceau de pierre tomba sur le sol de l’allée, donnant lieu à un rapport.
Concédant la défaite face à ce rapport et à ses genoux impuissants, Subaru s’écroula à cet endroit.
Subaru : “…Impossible.”
Ne peux-tu même pas faire quelque chose d’aussi simple, Natsuki Subaru ?
Abattre une arme pour faciliter la vie de quelqu’un qui souffre et se dirige vers la mort, n’es-tu même pas capable d’une telle tromperie ?
L’expiation par de simples mots, la culpabilité à peine expéditive, si c’est mal, alors comment expliques-tu ce dilemme ?
“Anastasia” : “…Natsuki-kun.”
Subaru : “Je… suis…”
“Anastasia” : “Pour quelqu’un… qui aide au suicide… tu… ne peux même pas… saisir une pierre…”
Levant ses paupières minces, ses yeux céruléen pâle et impuissants observèrent Subaru, qui était agenouillé, et elle chuchota. Pensant que cette faible voix, semblable à un soupir, avait blâmé la faiblesse de Subaru, il arrêta de respirer.
Cependant, lorsque Subaru recula son corps, Echidna desserra inopportunément ses lèvres.
“Anastasia” : “…Pardonne-moi… d’avoir douté de toi.”
Subaru : “――――”
“Anastasia” : “――――”
À bout de souffle, elle s’excusa.
Echidna s’excusa auprès de lui. Elle s’excusa d’avoir douté de Natsuki Subaru.
――Et avant qu’il ne puisse déterminer sa véritable intention, elle mourut.
Tuer Meili et cacher son cadavre, agir sans dire qu’il avait perdu ses souvenirs, accumuler continuellement les doutes d’autrui, s’échapper de la cage de glace dans laquelle il était enfermé, incapable de réaliser le souhait qui lui avait été confié, protégé par la jeune fille qui avait tenté de sauver son cœur, et enfin, incapable de souiller ses mains de sang pour le bien de la jeune fille mourante, alors que Subaru s’agenouillait dans sa propre disgrâce, Echidna s’excusa auprès de lui et mourut.
Subaru : “――――”
Il voulait mourir.
Il voulait oublier tout ce qui venait de se passer, et mourir.
Il voulait que les gens du monde entier pointent du doigt Natsuki Subaru, en disant qu’il méritait de mourir, et qu’il méritait d’être condamné à la peine de mort. Natsuki Subaru se désespérait de lui-même, d’avoir commis un tel péché.
Il désespérait.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Le désespoir s’était emparé du cœur de Natsuki Subaru et le rongeait.
Subaru : “――――”
Il ne pouvait pas bouger. Il n’avait pas le droit de bouger. Rien de bon n’arriverait même s’il bougeait.
Cela avait été prouvé. Natsuki Subaru avait prouvé sa propre incompétence――non, appeler ça de l’incompétence serait plutôt mignon. Au lieu de cela, Natsuki Subaru avait prouvé qu’il était un porte-malheur, un parasite, un ange de la mort.
Subaru : “――――”
Si le désespoir venait à se nicher dans la poitrine, à tuer le cœur, ce qui serait dévoré avant même la vie, ce serait l’âme.
Si cela arrivait, il ne serait plus possible de se relever. Il ne serait plus possible de se battre contre qui que ce soit. S’il se rendait compte qu’il était lui-même la véritable source d’angoisse sans pouvoir la défier, ce serait une conséquence naturelle.
Je veux disparaître. Je veux me dissiper.
J’aurais dû me décider bien plus tôt. Avant que les choses ne tournent ainsi, dans ce monde différent. J’aurais dû savoir, j’aurais dû savoir avant d’arriver dans un endroit comme ce monde différent.
Pourquoi troubles-tu le cœur des autres par le simple fait d’exister ?
Tu ne pourras jamais avoir le droit d’occuper seul une partie du cœur des autres, aussi petite soit-elle. Sale tache murale. Toi, une existence comme la poussière accumulée dans le coin d’une pièce, comme les asticots qui grouillent sur un tas d’ordures, comme une cicatrice qui ne disparaît jamais située à un endroit qui attire l’attention.
Natsuki Subaru, pourquoi ne meurs-tu pas ?
Même après la mort, tout ce qui t’attend, c’est de recommencer ? Qui a décidé cela ? Qui a fait en sorte que cela continue éternellement ? Si une fois ne suffit pas, alors meurs dix fois, meurs cent fois.
Meurs jusqu’à ce que tu disparaisses.
Meurs jusqu’à ce que tu disparaisses de la mémoire de tout le monde, jusqu’à ce que tu ne sois plus capable d’affecter quoi que ce soit, jusqu’à ce que ton nom, ton existence, tes vestiges ne subsistent plus dans le cœur de personne.
――Je t’aime.
Tais-toi. Disparais. Efface-moi.
――Je t’aime, je t’aime, je t’aime.
Tais-toi. Ne me parle pas. Ne m’empêche pas de disparaître. Je veux disparaître, juste disparaître.
――Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime.
Je veux mourir. Je veux disparaître. Je veux être réduit en miettes. Je ne veux pas laisser de trace. Je veux devenir quelque chose qui n’a jamais existé. Je veux effacer mon existence. Je veux disparaître de l’histoire. Je veux disparaître des mémoires. Je veux disparaître des souvenirs. Je veux disparaître même pour la fille qui a dit qu’elle n’oublierait pas. Je ne vaux rien. Je suis insignifiant. Je ne laisserai rien derrière moi. Je n’ai rien qui mérite d’être laissé derrière moi. Tout, absolument tout, disparaissez, disparaissez de ce monde.
――Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime.
Alors que le désespoir dominait son cœur, que le monde qui l’entourait et tout le reste étaient dissimulés par l’ombre noire, une confession d’amour creuse se déversait sans cesse sur lui alors qu’elle s’approchait pour infliger un châtiment à l’ordure qui prenait la forme d’un humain accroupi.
S’il était englouti en son sein, disparaîtrait-il enfin ?
S’enfoncerait-il dans une nihilité bien plus grande que la mort ? Serait-il vraiment abandonné dans un endroit propice, comme un espace sombre qu’aucun regard ne pourrait jamais atteindre ?
Si je peux mourir là-bas, alors je le ferai―― je le ferai――
Natsuki Subaru se dirigea vers le désespoir qui semblait tout effacer――
??? : “――Ça suffit.”
――Une voix, carillonna.
Une voix, semblable à une cloche d’argent, niant la fin de ce monde, carillonna.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
-=Fin du Chapitre 53=-
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