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Traduit par : Nanashi-tan

Traduit de l’anglais par : Garf

Relu par : Garf

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ARC V – LES ÉTOILES QUI ÉCRIVENT L’HISTOIRE

CHAPITRE 29 – « Gorgeous Tiger »

――Une demi-journée avant que Garfiel ne se soit précipité dans l’abri,

Mimi : “Et puis~ Hetaro était au bord des larmes, alors Mimi n’a pas eu d’autre choix que de lui tenir la main. Et puis Tivey avait l’air seul, alors Mimi n’a pas eu le choix. J’ai donc fini par leur tenir la main à tous les deux~ !”

Garfiel : “…Ah, vraiment ?”

Mimi : “Ouaip, c’est vraiiii. Et puis, après ça, la dame avait l’air vraiiiiiment heureuse !”

Malgré cette réponse indifférente, la petite fille qui marchait à ses côtés sourit, pas découragée le moins du monde.

Cette fille, qui était l’image même de l’innocence, avait des cheveux orange et des yeux ronds. Garfiel n’avait aucune idée de la raison pour laquelle elle s’était mêlée à quelqu’un d’une faction hostile――cette femme-bête, Mimi.

Elle était comme ça depuis qu’il était arrivé à la ville de Pristella. Non, en y repensant, elle s’était accrochée à Garfiel depuis qu’elle s’était rendue au manoir de Roswaal en tant que messagère.

Il avait d’abord soupçonné Mimi d’essayer d’obtenir des informations sur le plus puissant des serviteurs d’Émilia, mais cette hypothèse avait été rapidement écartée en raison du comportement de Mimi. Maintenant, il pensait sincèrement qu’elle l’aimait bien, d’une manière ou d’une autre.

Il était impossible d’en déduire la raison, et Garfiel ne put qu’incliner curieusement la tête sur le côté.

――Actuellement, ils marchaient côte à côte dans les rues de Pristella, au crépuscule.

Aucun des deux n’avait invité l’autre, Mimi avait simplement suivie Garfiel qui s’était éloigné de l’auberge.

Bien qu’il ait espéré pouvoir être seul pour méditer, Garfiel était trop gêné de fournir cette excuse pour se débarrasser d’elle. Dépassé par la fougue de Mimi et son manque de compréhension pour de telles subtilités, il avait commencé à échanger des conversations vides de sens, tout en essayant de faire le tri dans ses sentiments.

Mimi : “Garf, ton expression est bizarre. Qu’est-ce qui s’est passé ? C’était quelque chose d’amusant ?”

Garfiel : “Si que’que chose d’amusant s’était produit, mon incroyabl’ personne aurait pas l’air heureuse ? Mon incroyabl’ personne a pas envie d’en parler, et y’a aucune obligation d’en parler.”

Mimi : “Si tu continues à parler de choses compliquées comme des obligations, tu finiras par ressembler à Joshua, ouais ? Mimi pense qu’il vaut mieux se détendre et s’amuser ! C’est mieux quand Garfiel balance sa tête en arrière en riant comme un idiot~.”

Garfiel : “T’dis qu’j’ai l’air d’un idiot ?”

Les paroles exagérées de Mimi étaient vraiment trop exagérées, et Garfiel montra ses crocs et ouvrit grand les yeux.

Elle couina un “Ahh~ !”, et détala. Elle s’arrêta un peu plus loin, ricanant en attendant qu’il la rattrape, semblant avoir oubliée leur précédente interaction.

Garfiel trouva inconcevable qu’elle l’accuse d’être celui qui riait comme un idiot.

Cela ne faisait qu’une heure environ que Garfiel avait défié le Maître Épéiste Reinhard lors d’un combat avant le dîner. Le plus fort du Royaume――ou, comme certains le diraient, l’existence la plus forte du monde entier était le Maître Épéiste de la génération actuelle.

Avant leur rencontre, Garfiel avait entendu parler de sa force auprès de Subaru.

Reinhard était un ami, un bienfaiteur et une connaissance dont il s’était maladroitement séparé lors de leur précédente rencontre. Le retrouver dans ce lieu inattendu avait été une surprise.

Au fil de la conversation, Subaru avait révélé qu’il avait en quelque sorte résolu avec succès son précédent embarras. Ce grief s’étant dissipé, Garfiel ne s’était pas senti obligé d’hésiter davantage.

Pour Garfiel, le titre du “Plus fort” avait une signification très particulière.

Devenir le plus fort. Chercher à devenir le plus fort. S’efforcer de devenir le plus fort.

Garfiel estimait que dès qu’un homme naissait, son premier pleur plaçait cela en tête de liste des objectifs à atteindre.

Tout le monde, quel qu’il soit, avait un jour aspiré et rêvé de devenir le plus fort, en parcourant le long chemin de la vie. Tout le monde finissait par oublier ce rêve lointain. Tout le monde, sauf Garfiel.

Ce rêve avait pris racine dans son cœur et avait été à l’origine d’une grande partie de la persévérance dont il avait fait preuve tout au long de son parcours. Pour Garfiel, le titre du plus fort était à la fois une combinaison de son objectif naturel, qu’il portait depuis qu’il était né en tant qu’homme, et une condition indispensable pour qu’il puisse protéger tout ce qu’il souhaitait défendre.

C’est pourquoi, face à l’homme qui se trouvait au sommet de la force, Garfiel n’avait pu retenir ses crocs et ses griffes agitées.

Il était allé voir Subaru et avait reçu l’autorisation de défier Reinhard. Le Maître Épéiste semblait loin d’être le plus fort――il donnait l’impression d’être un homme doux et gentil, sans aucune prouesse martiale. Il semblait pouvoir être brisé comme une brindille, d’une seule main.

Cependant, Garfiel savait que plus ils étaient forts, plus ils parvenaient à dissimuler leur force. Si l’on mettait de côté sa propre tendance à agir, la majorité des personnes puissantes n’avaient pas l’air d’être fortes lorsqu’elles vaquaient à leurs activités quotidiennes. C’était le cas de Roswaal et de Subaru.

Il avait donc jugé que Reinhard était semblable à cet égard.

――Le combat avait eu lieu dans la cour de l’hôtel, recouverte de graviers.

Refusant la proposition de Garfiel de quitter l’hôtel pour les champs de la ville, de peur d’endommager leur environnement, Reinhard avait insisté pour combattre à l’auberge, en ajoutant la condition que la cour ne soit pas endommagée.

Cela ne pouvait être décrit que comme une humiliation. Même s’il était le plus fort, il sous-estimait Garfiel. Aussitôt, Garfiel l’avait traîné dehors, avec l’intention de lui faire regretter cette arrogance humiliante.

L’affrontement s’était déroulé dans la cour, où Subaru avait donné un ordre marquant le début du duel. Garfiel avait montré les crocs, ne pensant qu’à frapper le héros cramoisi avec le métal de ses poignets.

Garfiel : “――――”

Une telle idée s’était évanouie presque instantanément après l’émission de l’ordre.

L’atmosphère qui émanait de l’homme devant lui avait changé plus vite qu’il n’était possible de cligner des yeux. Jusqu’à cet instant, sa douce atmosphère n’avait pas disparu. Mais elle s’était dissipée, révélant une lame tranchante, ou une flamme finement aiguisée.

Une personne ordinaire ne pourrait pas ressentir à quel point son état naturel était tranchant comme une lame de rasoir, comme s’il était lui-même une épée. Le sentiment d’oppression était tel que ceux qui ne connaissaient pas grand-chose aux arts martiaux auraient eu l’impression qu’on leur écrasait les poumons.

Mais ce n’était pas le cas de Garfiel.

Au minimum, Garfiel était un homme dont la force était digne d’affronter le Maître Épéiste.

Remarquant cette posture naturelle, ses organes internes tremblant sous la pression, Garfiel avait chassé son hésitation en fonçant sur Reinhard.

Leur duel ne devait pas être mortel, et ils s’étaient mis d’accord pour ne pas causer de blessures graves――oubliant leur accord, il avait visé la gorge de Reinhard avec ses griffes acérées, cherchant à porter un coup décisif. Et au moment où son coup avait atterri, son corps avait été élégamment attrapé en plein vol, et Garfiel avait vraiment compris la disparité de leur force.

Garfiel : “――J’ai perdu.”

Après cela, bien qu’il ait porté des attaques offensives sous différents angles, Reinhard les avait toutes esquivées avec désinvolture, et il l’avait fait en effectuant de simples parades. De plus, Reinhard avait fait tout cela sans même s’éloigner d’un pas de l’endroit où il s’était d’abord tenu.

En d’autres termes, Garfiel avait épuisé toutes ses forces contre la seule partie supérieure du corps de Reinhard.

Après avoir été projeté au loin, un poing s’était dressé devant son visage, et Garfiel avait déclaré sa propre défaite.

Le Maître Épéiste n’avait même pas dégainé une épée, son domaine d’expertise. Il avait vaincu Garfiel à mains nues.

Quant à ce que Reinhard et Subaru avaient dit après cela, Garfiel ne s’en souvenait pas vraiment. Être si peu gracieux ou téméraire au point de ne pas accepter sa défaite n’était pas une impression que Garfiel voulait donner. Il avait donc quitté l’hôtel en ne prononçant que quelques mots.

Il n’arrivait pas à faire le tri dans ses sentiments qui étaient emportés dans un tourbillon.

Étranglé par ses émotions sans réponse, Garfiel avait cherché une solution en marchant seul dans la cité Aqueuse, alors que le soleil se couchait――c’était comme ça que ça aurait dû se passer.

Mimi : “Garf ! Gaaarf ! Regarde ! Jette un coup d’œil~ ! Le coucher de soleil se reflète complètement dans l’eau ! C’est supeeeeer rouge ! C’est génial~ ! Incroyable ! C’est tellement beauuuu~ !”

La bruyante jeune fille entraînait Garfiel, tirant sur sa manche, tirant sur ses cheveux, s’installant sur ses épaules, et il n’avait eu d’autre choix que de la suivre. Grâce à elle, il avait réussi à quitter l’hôtel, mais au prix de son temps de déprime en solitaire.

Garfiel : “Oy, depuis l’début, t’es vraiment bruyante. T’peux pas t’calmer un peu, naine ?”

Mimi : “Ahhh… nan~ !”

Garfiel : “Une réponse immédiate ?!”

Elle saisit les poignets de Garfiel, courut et tournoya. Ses poignets saisis avec une force inattendue, Garfiel tourna sur place au même rythme qu’elle.

L’idée d’arracher son poignet à cet étau et de s’enfuir à la vitesse de la lumière lui avait traversé l’esprit, mais il ne connaissait pas la limite des capacités physiques de Mimi en tant que demi-humaine. Mimi aurait pu rattraper facilement la fuite de Garfiel.

Il avait également dû prendre en considération le fait qu’il se ferait remarquer.

Avant de partir pour Pristella, Frédérica et Ram lui avaient rappelé à plusieurs reprises qu’inquiéter Émilia ou Subaru à cause de sa propre singularité donnerait un mauvais exemple. Le seul qu’il pouvait déranger était Otto, qui était comme un grand frère habitué à nettoyer les dégâts.

Garfiel : “Haha.”

Mimi : “Oh, oh, qu’est-ce qui ne va pas, Gaaarf ? Y a-t-il quelque chose qui te voxe… qui te vice… qui te vixe ?”

Garfiel : “T’veux dire que’que chose de vexant ?”

Mimi : “Ouep, vixe ! Qu’est-ce qui s’est passé~ ? Dis-le, dis-le~ !”

Il était incapable de parler franchement à Mimi, qui le frappa donc à plusieurs reprises sur le côté avec un “oi, ooiii”. Sentant le poison drainé hors de son corps par sa petite forme étrangement robuste, Garfiel fit claquer ses crocs.

Il se pencha vers la voie navigable, appréciant la vue.

Garfiel : “Ah… c’est vraiment un paysage émouvant.”

Mimi : “Pas vrai ? C’est génial~ ! Incroyable !”

Bien que Mimi ne doive être écoutée que la moitié du temps, le reflet du soleil couchant dans l’eau était en effet une scène brillante et inspirante. L’eau scintillante était teintée de lumière blanche et jaune, et le ciel était teinté par le coucher du soleil orange.

Lorsqu’il s’en aperçut enfin, Garfiel était assis au bord de la voie navigable, passant son temps à observer vaguement les déplacements lents des individus, sur la terre ferme, et des embarcations, sur la voie navigable.

Mimi : “Hmm~ hmm~ hmm~”

Prenant place à côté de lui, Mimi secoua joyeusement les pieds en fredonnant un air par le nez. Bien que son caractère ne puisse être réduit au silence, elle se comportait tranquillement pour le moment. Saisissant les épaules à moitié vêtues de Garfiel, elle balança la tête d’un côté à l’autre.

En jetant un coup d’œil latéral à son profil heureux, il découvrit tardivement que la couleur des cheveux de Mimi correspondait exactement à la nuance orange du coucher de soleil. Inconsciemment, il tendit la main pour effleurer sa tête, et Mimi sembla s’en réjouir, se penchant à son contact.

Mimi : “Duveteux ? Duveteux ? La tête de Mimi est souvent touchée par la dame aussi ! Elle la caresse et l’appelle quelque chose comme une idole de guérison.”

Garfiel : “Ah, c’est vraiment agréable. Ce truc d’idole d’guérison ou quoi qu’ce soit d’autre, le Cap’taine dit parfois des choses comme… ça.”

Mimi : “Gaaaaaarf, tu es toujours agacé ?”

Garfiel : “C’est autre chose maintenant !”

Mimi : “Hein ?”

Alors que Mimi inclinait la tête, son visage étant l’image même de l’innocence, Garfiel rit par inadvertance.

Il avait l’impression de se débarrasser des choses lourdes qui pesaient sur sa poitrine, de se débarrasser du sentiment d’être quelqu’un d’insignifiant. Le sentiment de défaite et d’humiliation avait été remplacé par un esprit franc et rebelle.

Garfiel : “…Être l’plus fort est soudainement plus possible. Mon incroyabl’ personne est toujours en train d’grimper.”

Mimi : “Ohh~, alors tu grimpes l’échelle pour devenir le meilleur~ !”

Garfiel : “Hey, t’comprends plutôt bien. Ouais, c’est la bonne façon de dev’nir le plus fort.”

Mimi leva le poing et Garfiel répondit en traçant avec ses doigts la cicatrice blanche sur son front.

Même si son bavardage était agaçant, elle lui avait remonté le moral. S’il avait été seul, il aurait probablement continué à se morfondre. Il était heureux que Mimi l’ait accompagné.

Garfiel : “J’suppose que j’devrais la remercier. Oy, naine, tant qu’on est là, pourquoi pas aller manger un morceau dans une échoppe ? C’est mon incroyabl’ personne qui régale…”

Mimi : “Gaaarf, regarde !”

Garfiel : “Ah ?”

Après cette invitation à manger, Garfiel se leva en se tapotant les fesses.

Mimi était toujours assise au bord de la voie navigable, pointant du doigt l’autre rive, et l’attention de Garfiel se porta dans cette direction. Puis, il plissa les yeux.

De l’autre côté de la voie navigable, les cordages d’une embarcation s’étaient défaits, laissant le bateau échoué alors qu’il commençait à dériver avec le courant de l’eau. Il n’y avait pas d’équipage, mais le problème ne se limitait pas à cela.

Mimi : “Hey, les enfants !”

Mimi poussa un grand cri d’alarme dans la direction où le bateau se dirigeait――une autre embarcation, où cinq enfants jouaient, le bateau à la dérive se dirigeant vers eux. Les enfants n’avaient pas remarqué l’approche de l’autre bateau. S’ils entraient en collision, leur bateau pourrait chavirer et projeter les enfants dans la voie navigable.

Au cri de Mimi, d’autres personnes autour de la voie navigable le remarquèrent. L’un des propriétaires de bateau se précipita vers les enfants dans un élan de panique, mais il n’arriverait pas à temps.

Entendant les voix stridentes des personnes qui les entouraient, les enfants se rendirent finalement compte de leur situation et paniquèrent en voyant l’approche soudaine du bateau vide. Puis――

Garfiel : “Yo, les enfants. Remerciez la chatte naine nee-chan qui vous a remarqués la première.”

Mimi : “Garf !”

Il avait soudainement sauté sur le bateau, gardant étonnamment l’équilibre du navire en atterrissant. Pour les enfants, l’arrivée silencieuse de Garfiel devait donner l’impression qu’il était tombé du ciel.

Les enfants se raidirent à la vue d’un étranger blond avec un regard méchant, un sourire carnassier et un rictus féroce. Profitant du fait qu’aucun d’entre eux ne bougeait pour protester, Garfiel prit les cinq enfants dans ses bras et fit un nouveau bond.

S’échappant de la petite embarcation, ils atterrirent sur le trottoir près de la voie navigable. Immédiatement après avoir relâché les enfants, les bateaux se heurtèrent violemment, faisant chavirer l’embarcation qui transportait les enfants.

Garfiel, en retenant habilement les cordes reliant les bateaux, avait également empêché une réaction en chaîne de collisions qui aurait coulé une série d’embarcations. En freinant le mouvement du bateau renversé, il avait empêché le bateau détaché de dériver plus loin en aval, minimisant ainsi les dégâts qu’il aurait pu causer.

Garfiel : “Très bien, ça d’vrait suffire !”

Après avoir solidement attaché les cordes, Garfiel mit fin à sa lutte, sous un tonnerre d’acclamations et d’applaudissements de la part des témoins. L’un des propriétaires, qui aurait dû surveiller son bateau, s’inclina pour exprimer sa gratitude, ce que Garfiel écarta en se grattant la tête et en ayant l’air timide. Puis,

Enfant 1 : “O-onii-chan. Merci beaucoup.”

Garfiel : “Ohh ?”

Tous les enfants sauvés se rassemblèrent et adressèrent à Garfiel des paroles de reconnaissance.

Ils avaient perdu l’expression timide qu’ils arboraient sur le bateau, se contentant de fixer Garfiel avec des expressions étincelantes. Lorsque Garfiel croisa leurs regards, leurs mains hyperactives se mirent à applaudir encore plus vite.

Face à cela, Garfiel sentit son humeur s’éclaircir tandis qu’il se frottait le nez.

Garfiel : “Pas besoin d’ça. C’est arrivé par hasard… Ah, ouais, par hasard. Mon incroyabl’ personne a été guidée ici par l’vent du destin. C’est la Cité de l’Eau, entourée d’voies navigables… si quelqu’un finissait par verser des larmes, les voies navigables finiraient par déborder, ouais ?”

Les applaudissements commencèrent à se calmer tandis que Garfiel donnait sa réponse complaisante. Les acclamations étaient également devenues intermittentes, des voix subtiles commençant à se faire entendre. Cependant, contrairement aux spectateurs qui les entouraient, les enfants eurent des réactions spectaculaires.

Enfant 2 : “Wow, incroyable !”

Enfant 3 : “Trop coooool !”

Enfant 4 : “Pas de larmes, quel que soit le danger !”

Enfant 5 : “Sans jamais flancher ! Sans jamais douter ! Sans jamais hésiter !”

Garfiel hocha la tête avec satisfaction devant les enfants excités. Puis, le regard impatient, l’un d’eux posa une question.

Enfant 1 : “Onii-chan, quel est ton nom ?”

Garfiel : “C’est rien qui vaille la peine d’être mentionné. Cependant, si on m’presse de l’faire… Mon incroyabl’ personne est un tigre. Ouais, un tigre doré. Appelez-moi Gorgeous Tiger !!”

Enfant 2 : “Gorgeous !”

Enfant 1 : “Tiger !!”

(Note de Traduction : Le surnom de Garfiel est en anglais dans le texte original japonais. Il s’agit sûrement de mots empruntés à Subaru.)

Garfiel prit la pose, penché en arrière, les mains tendues obliquement vers le ciel. Les yeux brillants, les enfants émirent des murmures étouffés d’excitation en l’imitant.

Alors que Garfiel partageait son cœur avec les enfants qui l’entouraient, Mimi se précipita, les yeux brillants elle aussi.

Mimi : “――Garf, trop coooool !”

Elle courut rejoindre les rangs des enfants qui se pressaient autour de Garfiel, en prenant la pose.

Les rires ravis des enfants, de Mimi et de Garfiel résonnèrent à travers les voies navigables au crépuscule.

――Les applaudissements et les acclamations avaient disparu depuis longtemps, ne laissant que le propriétaire solitaire du bateau qui les regardait en souriant.

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Garfiel débordait d’énergie en mangeant l’une des collations qu’il avait achetées sur un stand pour les partager avec les enfants, tout en marchant victorieusement.

Garfiel : “Et là, mon incroyabl’ personne a dit, “À présent, j’vous laisserai plus faire un seul pas en avant, bande d’ordures, c’est l’territoire du Cap’taine et vous avez déjà été piégés ici !”. Hah !”

Mimi : “Incroyable~ ! Trop cool~ !”

Enfant 1 : “Woah ! C’est trop cool~ !”

Alors que Pristella était infiltrée par la lueur du coucher de soleil, Garfiel partageait des histoires héroïques de l’année écoulée, avec Mimi et un enfant blond.

Ce qu’il venait de décrire était l’un des événements les plus impressionnants qui se soient produits, la Chasse aux Araignées Terrestres. Un village voisin avait connu une invasion de bêtes démoniaques connues sous le nom d’Araignées Terrestres, et la force de trois hommes, Subaru, Garfiel et Otto, avait été obligée de les maîtriser. Ils avaient démontré une association parfaite entre les talents de stratège d’Otto et de Subaru et la force de Garfiel.

Avec Mimi, l’un des enfants secourus écoutait joyeusement les souvenirs de Garfiel. C’était un enfant aux cheveux blonds, qui semblait avoir six ou sept ans. Il avait de jolis traits et un joli visage souriant qui attirerait sûrement un jour les soupirs amoureux des femmes. Mais pour l’instant, il n’était qu’un enfant admirant le mode de vie et les histoires héroïques de Garfiel.

Après avoir acheté des collations aux enfants, Garfiel s’était chargé de les raccompagner chez eux en toute sécurité, un par un. Sur les cinq, quatre étaient rentrés chez eux sains et saufs, ce qui signifiait que ce garçon était le dernier.

Garfiel : “Avec un p’tit groupe, vous êtes allés assez loin pour jouer. C’est pas dangereux ?”

Alors qu’ils entreprenaient le voyage vers la maison de l’enfant, Garfiel fronça les sourcils.

L’aventure en bateau des enfants les avait menés à la frontière entre la Première Rue, où se trouvait l’auberge, et la Deuxième Rue, où se trouvait le quartier général de la société Muse. En marchant, Garfiel ne put s’empêcher de songer qu’il s’était aventuré trop loin. En fait, ils étaient venus depuis la Troisième Rue. Sans aucun détour, il leur faudrait près d’une heure pour terminer le trajet.

L’enfant grimaça en réponse aux paroles de Garfiel.

Enfant 1 : “De temps en temps, une Chanteuse se rend au parc de la Première Rue. Nous la cherchions !”

Garfiel : “Une Chanteuse, uh… Vraiment ? Le Cap’taine a dit qu’elle chantait très bien, mais j’me méfie un peu.”

Se frottant le nez, Garfiel eut du mal à approuver la réponse de l’enfant.

Garfiel n’avait rencontré la Chanteuse Liliana qu’une seule fois, au quartier général de la société Muse. Cette brève interaction avait suffi à le marquer. Liliana était, sans aucun doute, une fille avec une forte personnalité. Cependant, cette force était plutôt incompatible avec l’impression d’une barde pure et honnête.

Mimi : “Gaaaaaarf, tu n’as jamais entendu le chant de la Chanteuse ? C’eeeest vraiment très puissant !”

Garfiel : “Tu l’as entendu, naine ?”

Mimi : “Ouep~ ! Je ne me suis pas endormie jusqu’à la fin ! Mimi est très forte ! Félicite Mimiiiii~ !”

Garfiel caressa docilement la tête étirée de Mimi. Elle cria “Victoire~ !”, et s’élança joyeusement, avant de se retourner dans l’expectative.

Mimi : “Du coup, vous avez assisté à la chanson de la Chanteuse ?”

Enfant 1 : “Nan, nous l’avons ratée. Cependant, puisque nous étions partis jusqu’à cette rue lointaine…”

Garfiel : “S’pour ça que vous jouiez dans la rivière ? Eh bien, c’est une bonne chose que mon incroyabl’ personne ait été là.”

Enfant 1 : “Gorgeous Tiger !”

Garfiel : “Ah !”

Lorsque le garçon tendit les mains vers le ciel, Garfiel imita son mouvement.

Gorgeous Tiger était là.

Ils prirent ensemble une pose énergique, mais l’enfant laissa rapidement tomber ses bras en poussant un soupir mélancolique. Garfiel pencha la tête sur le côté.

Garfiel : “Pourquoi t’as l’air si abattu ? Soupire pas, ton bonheur va s’envoler, t’sais.”

Enfant 1 : “Eh bien… Ma sœur sera furieuse quand je rentrerai à la maison.”

Garfiel : “Ah ?”

Lorsque le garçon révéla son attitude craintive à l’égard de sa sœur avec un cri, Garfiel réagit de manière excessive en lui saisissant les épaules avec anxiété.

Garfiel : “Allez, allez. Mais pourquoi s’ra-t-elle aussi fâchée ?”

Enfant 1 : “…Parce que je me suis faufilé dehors.”

Garfiel : “Ah…”

Le garçon semblait avoir négligé d’informer sa sœur qu’il sortirait avec ses amis aujourd’hui. Par conséquent, sa famille était probablement frustrée et inquiète à l’heure actuelle.

Ce sentiment n’était pas inconnu de Garfiel. En tant que frère, la présence d’une sœur plus âgée continuerait, quelle que soit la durée, à constituer une barrière terrifiante. Même après dix ans de séparation, après avoir grandi, la peur de perdre face à la sœur qu’il croisait presque tous les jours avait augmenté, au lieu de diminuer.

Garfiel : “Pigé. Compte sur mon incroyabl’ personne.”

Enfant 1 : “…Eh ?”

Garfiel se tapota fièrement la poitrine tandis que le petit garçon révélait son état de choc. Comme s’il essayait d’atténuer son découragement, Garfiel se mit à rire, dévoilant ses dents acérées.

Garfiel : “Le caractère effrayant d’une grande sœur est que’que chose que mon incroyabl’ personne connait bien. Si ta sœur effrayante s’précipite sur toi, mon incroyabl’ personne te protègera.”

Enfant 1 : “Onii-san !”

L’enfant, ému, serra Garfiel très fort dans ses bras. Mimi se joignit à l’étreinte, attrapant Garfiel par derrière.

C’est ainsi que, tenu de face et de dos par des petits êtres, Garfiel retrouva sa détermination et lutta avec eux pour continuer leur trajet vers la maison du garçon.

Le coucher du soleil approchait à grands pas et il était peu probable qu’ils soient de retour à l’heure du dîner, mais cela ne posait pas de problème pour aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, il ne pourrait pas dîner dans la même salle que Reinhard sans se sentir mal à l’aise. Toutefois, après une nuit passée à se calmer, il serait probablement en mesure de le faire.

Et ce, grâce aux enfants qui admiraient le Gorgeous Tiger, ainsi qu’à la bonne humeur insondable et contagieuse de Mimi.

??? : “――Fred !”

Une voix aiguë, assourdissante et chargée d’émotion, attaqua soudain les oreilles de Garfiel.

Il leva la tête, surpris, et aperçut la silhouette sprintante d’une jeune fille. Elle avait de longs et élégants cheveux blonds et fixait intensément le garçon qui s’accrochait à Garfiel.

Le garçon dirigea son regard dans sa direction et ouvrit la bouche. Puis,

Fred : “Onee-chan…”

Sœur : “Toi, jusqu’à quel point vas-tu nous inquiéter avant d’être satisfait ?!”

La jeune fille bondit des deux pieds vers l’avant pour donner un coup de pied dynamique à son frère, dont le corps rebondit doucement. Un coup de pied volant optimal, sans perte d’élan――Garfiel, témoin de cette action, fut figé par le choc. Il était trop lent pour répondre à la belle fille, qui avait atterri magnifiquement.

La jeune fille était elle-même très belle. Elle fixa Garfiel d’un regard acéré et lui enfonça le talon dans le pied.

Sœur : “Personne suspecte, qu’est-ce que tu veux à mon Fred ?”

Garfiel : “Gah… Tout d’abord, bouge ton pied, naine.”

Face au maelström de ses attaques et de ses mots de colère, Garfiel répondit d’une voix ferme. Voyant que ses attaques préventives n’avaient pas causé de dégâts, la jeune fille recula d’un air effrayé.

Bien qu’elle ait pensé que Garfiel serait en colère, ce dernier n’avait pas encore atteint cet état. Au contraire, il était encore surpris. Il n’avait jamais imaginé qu’il y aurait une sœur qui donnerait sans discernement de violents coups de pied à son jeune frère.

Par ailleurs, l’impact que le jeune garçon avait subi en recevant un coup de pied avait été atténué. Avec un “Hey~ !”, Mimi avait volé gracieusement vers lui, l’étreignant en le faisant atterrir en douceur.

Maintenant, ils s’étaient levés, se frottant mutuellement.

Voyant cela du coin de l’œil, Garfiel poussa un soupir. Et à sa réaction,

Sœur : “C’est quoi cette attitude… Si tu as quelque chose à dire, dis-le, et ne me fais rien, ni à moi, ni à Fred… J-je suis terrifiante quand je suis en colère…”

Garfiel : “Tout d’abord, tu t’méprends. Et puis, fonce pas sur ton frère comme ça. T’pourrais accidentellement le blesser gravement, pigé ?”

Sœur : “Hah…”

S’accroupissant, Garfiel parla doucement à la jeune fille.

La sœur du garçon était elle aussi jeune――elle n’avait qu’une dizaine d’années, l’âge juste avant la puberté, quand les enfants en faisaient un peu trop. Sa vivacité initiale s’était estompée, et son expression s’était transformée en une expression larmoyante face aux réponses calmes et régulières de Garfiel.

Ce qu’elle avait dit était sûrement du bluff, mais elle avait rassemblé son courage pour affronter Garfiel. Dans un sens, son courage l’avait rendue encore plus effrayée, par un malheureux retournement de situation.

Fred : “Ah, Gorgeous Tiger… S’il te plaît, ne te mets pas trop en colère contre ma onee-chan.”

Puis, ne supportant plus de voir sa sœur trembler, le garçon se tapota le corps, débarrassé de la poussière après s’être remis du choc, et se plaça dans son dos, suppliant Garfiel. L’expression de la sœur aînée révélait que son amour-propre avait été blessé par ses supplications, mais elle avait encore la dignité d’essayer de protéger son jeune frère de Garfiel. Bien qu’il ne sache pas ce qui s’était passé au début, ils ne semblaient pas avoir une mauvaise relation.

Garfiel : “Ainsi, mon incroyabl’ personne a l’air d’un méchant. C’est plutôt désagréable à entendre.”

Mimi : “Un méchant ! Être un méchant n’est pas bien, Gaaarf, sois plutôt Gorgeous Tiger !”

Mimi se leva d’un bond et donna une tape sur la tête de Garfiel. Bien qu’il n’ait pas fait mal, ce coup était plutôt déroutant.

La confrontation inutile entre le frère et la sœur et Garfiel se poursuivit. Et alors qu’il se demandait combien de temps cela allait durer,

??? : “Onee-chan, Fred, où êtes-vous tous les deux ?”

La voix qui mit fin à l’impasse vint de quelqu’un d’autre.

En entendant la douce voix d’une femme, le frère et la sœur se regardèrent mutuellement. Garfiel observa, les yeux écarquillés, le duo courir dans sa direction. La sœur et le frère arrivèrent à l’angle de la route, d’où émergeait une femme. Ils s’élancèrent vers elle sans hésiter.

Cette femme blonde était très probablement leur mère.

Fred : “Maman !”

Soeur : “Maman, cette personne suspecte, quelque chose à propos de “Gorgeous”, et Fred…”

Le petit frère s’accrocha à sa mère, les larmes aux yeux, et la sœur aînée continua à proférer de fausses accusations. Après avoir écouté les divagations des enfants, la personne en question sourit.

Voyant la famille dans un tel état, Garfiel secoua la tête avec consternation. Il n’aurait pas été commode de faire appel aux gardes de la ville, à ce stade. Soulagé qu’il y ait un adulte avec qui il puisse discuter calmement de la situation, il s’avança pour s’expliquer, pensant commencer par “Désolé”.

Garfiel : “――――”

Mais il s’arrêta net en regardant l’autre personne, ses enfants toujours accrochés à elle, qui tournait son visage vers lui avec un sourire.

Mimi : “Gar~f ?”

Garfiel se figea et Mimi se retourna pour l’observer. Cependant, Garfiel ne fut pas en mesure de répondre à l’inquiétude de Mimi. Son cœur, en proie au chaos et à la confusion, n’avait pas d’énergie à dépenser. Après tout, la personne qui se tenait là était,

??? : “Eh bien, mes enfants semblent avoir été pris en charge, je m’en excuse. Si possible, pourriez-vous me dire ce qui s’est passé ?”

Elle parla d’un ton apaisant et doux qui ne contenait pas le moindre signe de malice ou de suspicion. En quelques pas, elle était arrivée devant lui. Alors que Garfiel tremblait et frissonnait en sa présence, elle pencha la tête, confuse.

Cette expression, cette attitude, cette voix, tout cela bouleversait Garfiel.

Garfiel : “――Mère ?”

Un murmure rauque s’échappa de sa gorge.

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