Arc V – Chapitre 32 – « Réunion pour la conquête de l’Hôtel de Ville »

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Traduit par : Nanashi-tan

Traduit de l’anglais par : Akira

Relu par : Martin

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Artiste du fan-art : ???

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ARC V – Les étoiles qui écrivent l’histoire

Chapitre 32 – « Réunion pour la conquête de l’Hôtel de Ville »

Félix : “Ah, sérieusement ! La magie de guérison n’a aucun effet, nous ne pouvons donc utiliser qu’un traitement aussi primitif !”

Félix, les joues tachées de sang, serra les dents en signe d’irritation, agitant une main dans tous les sens.

Devant lui, allongée sur un petit lit, le sang coulant encore de sa poitrine, se trouvait la silhouette de Mimi, inconsciente et respirant faiblement.

Voulant à tout prix arrêter l’hémorragie, il avait été contraint de panser la plaie avec un tissu imprégné de magie et plusieurs couches de bandages. Dans le cas de blessures au bras ou à la jambe, l’hémorragie pouvait être stoppée en remontant la blessure plus haut que le cœur. Seulement, la blessure de Mimi se trouvait sur sa poitrine, juste au-dessus du cœur.

Le temps qu’il lui restait ne pouvait dépendre que de sa propre vitalité.

Subaru s’appuya contre le mur, inquiet pour Garfiel alors que ce dernier assistait à ce traitement désespéré, effondré sur le sol. Il vit qu’au lieu de regarder Mimi, Garfiel avait plongé ses mains ensanglantées dans ses cheveux blonds et courts, jetant son regard vers le bas, bien loin de son optimisme habituel.

Le sang qui recouvrait son corps n’était pas seulement celui de Mimi. Il était évident qu’il avait lui-même de graves blessures. Du sang maculait les coins de sa bouche, et la quantité de sang qui coulait encore sur ses épaules était particulièrement crève-cœur. Son pantalon était déchiré près des genoux, où la chair manquait et où l’on pouvait apercevoir des os blancs.

Subaru : “Garfiel. Mimi peut être confiée à Ferris, pour le moment. Tu as également besoin de soins pour tes blessures. Peux-tu administrer des sorts de guérison sur toi-même ?”

Garfiel : “…Ah, ouais.”

Hochant la tête, Garfiel pressa lentement ses paumes sur ses blessures et commença à délivrer le Mana de guérison dans son propre corps. Alors qu’il observait la lente guérison de ses blessures, Subaru baissa les yeux vers le Miroir de Conversation dans sa main.

La surface du miroir reflétait un vieux bretteur silencieux, son visage ridé portant une expression complexe. Dans les profondeurs de son propre cœur, quelle sorte de conflit avait surgi ? Sans aucun doute, Wilhelm devait être arrivé à la même conclusion que Subaru.

Subaru : “La blessure ne peut pas être refermée, ce qui veut dire…”

Wilhelm : “Selon toute vraisemblance, il s’agit d’une blessure causée par la Protection Divine du Dieu de la Mort.”

En terminant les paroles de Subaru, Wilhelm arriva à la conclusion attendue.

La Protection Divine du Dieu de la Mort. Un pouvoir terrifiant qui rendait inguérissables les blessures causées par son propriétaire. Le fait que la blessure de Mimi ne puisse pas être soignée par la magie était probablement dû à cette Protection Divine.

Or, d’après ce que savait Subaru, une seule personne l’avait possédée. Bien sûr, on ne pouvait pas affirmer qu’aucune autre personne ne possédait la même Protection Divine,

Subaru : “Wilhelm-san. Bien que je craigne de l’entendre… Comment va ta blessure au bras ?”

Wilhelm : “――――”

Wilhelm ferma brièvement les yeux en méditant, puis il enleva son manteau et présenta son épaule gauche à Subaru. Le bandage qui l’enveloppait ne portait aucune trace de sang. Il n’y avait donc pas de saignement――son assaillant ne pouvait donc pas être dans les parages.

Wilhelm : “Même en supposant que la blessure ait été infligée par quelqu’un bénéficiant de la même Protection Divine que ma femme, tant que mes blessures ne sont pas ouvertes, elle ne peut pas être proche. Toutefois, ce devrait être une évidence.”

Subaru : “Wilhelm-san…”

Était-il frustré, ou était-il soulagé ? Subaru ne le savait pas.

Wilhelm estimait avoir perdu sa femme il y a quinze ans. Les événements survenus il y a un an auraient pu le faire douter de sa mort, mais il s’était abstenu d’espérer.

C’était une faiblesse commune aux êtres humains de garder un minimum d’espoir, même s’il était difficile d’avoir un espoir inconditionnel. Cependant, même si Wilhelm succombait à cette faiblesse, Subaru n’y voyait aucune honte.

C’est pourquoi, à cet instant, Subaru ne trouva aucun mot à dire à Wilhelm. Bien sûr, ce dernier ne souhaitait ni réconfort ni encouragement.

Derrière Subaru, un changement de situation s’était produit. C’était――

Ricardo : “Frangin. Désolé de prendre ton temps pendant que tu soignes une blessure.”

En disant cela, Ricardo s’assit sur le sol. Près de Félix, qui poursuivait désespérément ses soins, l’homme-bête s’assit devant Garfiel, dont les cheveux étaient encore humides de sang frais, et le toisa d’un œil sévère.

Pour croiser ce regard, Garfiel leva lentement la tête.

Ricardo : “Je ne sais pas ce qui t’est arrivé. Mais je sais que si tu ne l’avais pas amenée ici, Mimi n’aurait pas survécu. Donc,”

Garfiel : “――――”

Ricardo : “Vraiment, merci beaucoup. Je t’en suis profondément reconnaissant.”

Les deux poings sur le sol, Ricardo s’agenouilla et baissa la tête.

Alors que le front de Ricardo touchait le sol, remerciant Garfiel d’avoir amené dans cet endroit quelqu’un qui était pour lui un peu comme une famille, Garfiel parut consterné.

Le pronostic de Mimi était loin d’être optimiste. Il était compréhensible que Garfiel se sente un peu coupable de ne pas avoir réussi à protéger Mimi. Cependant, cela ne signifiait pas que Garfiel était à blâmer. À quoi cela servirait-il de le blâmer ?

Au fond de lui, Ricardo avait bien sûr espéré que Mimi revienne saine et sauve. Il ne pouvait en aucun cas être serein face à la situation de Mimi, étant donné qu’elle avait été ramenée dans cet état.

Malgré cela, Subaru pouvait clairement voir que la posture voûtée de Ricardo reflétait sa sincérité totale. Parallèlement, il ressentait une colère impitoyable à l’égard de ceux qui avaient laissé Mimi dans cet état. C’est pourquoi,

Subaru : “Garfiel. Même s’il est probablement difficile d’en parler, dis-moi exactement ce qui s’est passé. J’ai du mal à croire que tu sois dans un tel état. Sans parler…”

Alors qu’il demandait à Garfiel d’expliquer la situation, une idée germa dans l’esprit de Subaru.

Plus tôt, alors qu’il triait leurs informations avec Julius et Wilhelm, contemplant le siège de Pristella, l’idée lui avait brièvement traversé l’esprit.

En s’emparant de cinq lieux clés de la ville, le Culte de la Sorcière avait pris en otage tous les habitants de la ville. D’après leurs spéculations, chaque endroit devait être occupé par une force redoutable. En supposant que ce soit vrai――ils étaient probablement gardés par la Colère, l’Avarice et la Luxure. La probabilité que la Gourmandise soit également présente était donc élevée.

――Cette Gourmandise était précisément la cible de Subaru. Il ne pouvait pas laisser passer cela.

L’Avarice, qui avait enlevé Émilia, et la Colère, qui avait considéré Subaru comme étant Petelgeuse. La Luxure, dont il avait entendu la nature hideuse plus tôt, et la Gourmandise, la cible qu’il avait traquée.

La situation était certes la pire des pires, mais dans le même temps, il n’y avait jamais eu de meilleure occasion que celle-ci. Maintenant qu’il était pris au piège dans une toile d’araignée, c’était le bon moment pour exterminer toutes les araignées.

Subaru : “Quoi qu’il en soit, nous devons vaincre tous ces types d’une manière ou d’une autre. Après tout, si nous ne le faisons pas, nous ne pourrons jamais rentrer sains et saufs.”

Garfiel : “――――”

Sur cette déclaration, Garfiel le dévisagea avec surprise. Subaru l’encouragea d’un signe de tête, le poussant à parler.

Garfiel : “…Après avoir entendu s’te diffusion, mon incroyabl’ personne et la naine se sont rendues au centre de la ville. Nous avons tous les deux détesté la voix agaçante d’la personne qui parlait.”

Ricardo : “Nous discutions également d’un moyen de le faire. On dirait que tu as eu la première opportunité.”

Garfiel : “Sur l’chemin de l’Hôtel de Ville, y’avait pas d’sentinelles, rien pour nous barrer la route. Alors, mon incroyabl’ personne s’est précipitée tout droit vers l’Hôtel de Ville, où…”

Les paroles de Garfiel s’interrompirent, tandis qu’il serrait les dents, les poings tremblants.

Ce n’était pas de la peur, mais de la colère. Cependant, Subaru estimait que cette colère était dirigée non pas contre son adversaire, mais contre Garfiel lui-même.

Émettant un souffle ardent et furieux, Garfiel poursuivit.

Garfiel : “Deux ennemis sont apparus. L’un d’eux était un énorme bâtard qui portait deux épées géantes. L’autre était une femme mince avec une longue épée. L’un ou l’autre m’donnerait probablement du fil à r’tordre dans un combat en un contre un. Non… ils s’raient probablement plus forts qu’mon incroyabl’ personne.”

Subaru : “Encore plus fort que toi… ? L’un d’entre eux était-il le diffuseur ?”

Garfiel : “…Probablement pas.”

Subaru se demanda presque si son ouïe n’était pas défaillante.

Garfiel n’était pas seulement le plus fort de la faction d’Émilia, il était également, parmi toutes les personnes rassemblées pour contrer l’offensive du Culte de la Sorcière, celui qui demeurait le plus apte à le faire. Ce même Garfiel venait de juger que deux personnes étaient individuellement plus fortes que lui. Et si son estimation était juste, ces personnes n’étaient pas des Archevêques du Péché, mais de quelconques cultistes.

Garfiel : “Ces deux-là m’ont pas donné l’impression d’être malveillants comme l’diffuseur. Même si mon incroyabl’ personne a laissé des ouvertures en s’échappant, on s’est quand même enfuis… ça r’ssemble à une sorte d’étiquette d’épéiste ou je n’sais quoi.”

Garfiel considérait la force de ses adversaires avec une certaine crainte. Contrairement à sa vivacité habituelle, il semblait atrophié, manifestement encore affecté par l’état de Mimi.

Ricardo, qui avait écouté Garfiel, se tapa les genoux avec un bruit sourd et se leva. Puis il saisit l’épaule de Garfiel,

Ricardo : “Fort ou pas, je m’en fous. Ce que je veux savoir, c’est qui des deux t’a laissé dans un tel état ? Qui a fait ça à Mimi ? De qui je dois me venger ? Dis-moi.”

Garfiel : “…La femme est celle qui a découpé la naine. C’est pourquoi, s’te femme, j’dois――”

Wilhelm : “――Cette femme, pourriez-vous me la laisser ?”

La soif de vengeance de Ricardo pour Mimi s’était enflammée, et Garfiel s’était juré ce même objectif, avec honte. Celui qui s’était interposé, cependant, était Wilhelm, qui avait écouté silencieusement à travers le miroir.

Pour lui aussi, c’était loin d’être quelque chose qu’il pouvait laisser en l’état. Mais c’était cruel pour les deux personnes qui ne connaissaient pas les circonstances de Wilhelm.

Ricardo : “Pourquoi ? Ça n’a rien à voir avec vous, Wilhelm-san. Vous ne pouvez pas me priver de mon droit de me venger de ceux qui ont fait du mal à mon adorable famille.”

Wilhelm : “Je… ne peux pas l’affirmer sans en avoir la confirmation. Cependant, si ce que je soupçonne est vrai, alors cette femme est très importante pour moi. Je me dois d’insister.”

Ricardo : “C’est… si vous me mettez en colère, je ne vous épargnerai pas.”

Bien que Ricardo ait poussé un grognement d’agitation, Wilhelm avait refusé obstinément.

C’est justement parce qu’il comprenait la situation des deux camps que Subaru ne pouvait pas déterminer qui avait raison. Ce n’est donc pas Subaru qui mit fin à cette querelle, mais,

Crusch : “――Wilhelm. Et Ricardo-sama. Ce n’est pas le moment de se disputer entre alliés. Pas quand tant de vies civiles sont exposées au danger.”

Wilhelm : “Crusch-sama…”

D’une voix froide et pleine de force d’âme, Crusch les réprimanda.

Sous les reproches de sa maîtresse, Wilhelm s’inclina, honteux, tandis que Ricardo se grattait la tête jusqu’au sang, en croisant les bras. Pendant ce temps, en envisageant les options qui permettraient d’éviter les conflits internes,

Anastasia : “D’accord, d’accord. Prenons une décision.”

Claquant doucement ses mains, Anastasia prit le miroir et pointa Subaru du doigt. Souriant en voyant Subaru devenir timide, Anastasia tripota son écharpe en forme de renard.

Anastasia : “Tout d’abord, je voudrais parler du raid sur l’Hôtel de Ville proposé par Natsuki-kun. La faction de Crusch-san et moi-même soutenons cette idée. Si nous prenons l’Hôtel de Ville, nous pourrons aussi sauver des personnes qui connaissent bien le fonctionnement de la ville. Et même s’il n’est pas repris, la situation des voies navigables pourrait être un peu améliorée, ouais ? Mais ce n’est peut-être qu’un vœu pieux de ma part.”

Subaru : “Non, je pense la même chose. De plus, si l’autre camp lance une attaque en premier, nos choix seront réduits. Si nous voulons agir, le plus tôt sera le mieux.”

Anastasia : “…Dis donc, tu es vraiment devenu fiable au cours de l’année écoulée, non ? Quoi qu’il en soit, c’est exactement comme l’a dit Natsuki-kun. Grâce au Miroir de Conversation, nous pouvons faire coopérer des personnes depuis trois endroits différents et, heureusement, environ soixante-dix pour cent de notre puissance de combat totale peut être déployée dès maintenant. On peut raisonnablement dire qu’une attaque contre l’Hôtel de Ville se déroulerait bien, ouais ?”

Avec l’avis d’Anastasia, Subaru jeta un coup d’œil à Garfiel et Ricardo.

Pour conquérir l’Hôtel de Ville d’un seul coup, il faudrait déployer un grand nombre de forces puissantes. Un raid sur l’Hôtel de Ville impliquerait le déploiement des forces de cet abri――Garfiel et Ricardo. Ensuite, Julius et Wilhelm se joindraient depuis l’autre abri. Si les membres du Croc de Fer, ainsi que Ton et Kan, et les nombreux autres aventuriers séjournant dans la ville s’ajoutaient à leurs rangs, leur efficacité au combat s’en trouverait améliorée.

Subaru : “Honnêtement, si Reinhard était là, tout serait parfait… Est-ce que Ton et Kan pourraient l’invoquer ?”

Julius : “Il est étrange que nous ne l’ayons pas localisé, c’est ce que tu penses ?”

Julius, en réponse à la tentative de Subaru de maximiser leur puissance de combat, déplaça son regard vers les deux voyous qui se trouvaient dans le même abri que lui.

Julius : “Avant d’entrer dans l’abri, les deux hommes semblaient avoir tiré de la magie vers le ciel en guise de signal. Cependant, Reinhard, qui aurait dû apparaître instantanément, ne s’est pas manifesté. Et, ce n’est pas vraiment une pensée agréable, mais…”

Subaru : “Mais quoi ? Vraiment, s’il te plaît, arrête de faire ce truc d’hésitation, je n’en peux plus.”

Julius : “Alors, je t’invite à ressentir la même inquiétude que moi――les partisans de Felt-sama ont été séparés d’elle et de Reinhard juste avant que tout cela n’arrive. Il semble qu’ils aient été vus pour la dernière fois en train de parler à un homme aux cheveux rouges.”

Subaru : “Un homme aux cheveux rouges… tu ne parles pas de ce putain de bâtard, pas vrai ?”

Julius : “Je ne peux ni le confirmer ni le démentir.”

Subaru serra les dents avec indignation en écoutant l’élégante réponse de Julius.

Si les suppositions de Subaru étaient exactes, Felt et Reinhard avaient rencontré le père de Reinhard, Heinkel――de quoi le duo pouvait-il bien parler avec cet homme ?

Et pourquoi n’agissaient-ils pas encore même maintenant ?

Subaru : “Cependant, il est apparu lors du discours de Sirius dans la boucle précédente… Quelle est la différence ? Est-ce à cause de la diffusion ? A-t-il déjà pris des mesures ?”

Subaru ne comprenait pas très bien quelles étaient les conditions avant et après ces événements. Quoi qu’il en soit, le fait de savoir qu’ils ne pouvaient pas compter sur Reinhard pour se manifester était une source d’inquiétude.

Les épaules de Subaru s’affaissèrent en signe de réflexion. Pendant ce temps, Félix était revenu du fond de l’abri, son costume féminin était taché de sang noir, et son visage était trempé de sueur.

Félix : “Huu~. Ça a pris pas mal de temps.”

Ricardo : “Alors, comment va Mimi ? Elle va bien ? Tu l’as sauvée ?”

Tandis que Félix essuyait la sueur sur son front, Ricardo posait des questions à bout de souffle. Et Garfiel, derrière lui, lui jeta également un regard paniqué sans se lever.

Cependant, devant l’appel de leurs yeux, Félix secoua la tête sans ménagement.

Félix : “Je ne peux pas dire que je l’ai sauvée, mais la blessure ne s’aggrave pas. C’est grâce à ses frères à présent. En renforçant leur lien, elle parvient à peine à tenir.”

Ricardo : “C’est leur Protection Divine de la Trisection, pas vrai ? Dans ce cas, qu’arrivera-t-il aux frères ?”

Félix : “Leur Protection Divine permet à trois enfants de partager le fardeau de la fatigue et des blessures. Ils ont renforcé leur lien, permettant aux frères de porter le fardeau de leur sœur gravement blessée. Dans ce cas, bien que sa vie puisse être prolongée…”

Tivey : “――Quand la vie de nee-chan sera épuisée, nous mourrons aussi, pas vrai ?”

Une voix aiguë et douloureuse retentit depuis le miroir.

Ricardo fronça les sourcils et prit le Miroir de Conversation, qui reflétait Hetaro et Tivey, assis côte à côte. Les deux frères se tenaient également la poitrine en signe de douleur.

Ricardo : “Vous êtes des idiots. Vraiment, juste un groupe d’idiots sans espoir.”

Hetaro : “…Cependant, quand je pense que c’est la douleur de nee-chan, savoir que nous ressentons la même douleur ensemble me rend un peu plus heureux.”

Tivey : “Je ne suis pas aussi fort que mon frère. Alors, Capitaine. J’espère que tu pourras bientôt faire quelque chose pour nous. Parce que si je meurs, je deviendrai un fantôme et je te hanterai.”

Chargés de soigner la blessure de leur sœur, les deux frères avaient subi la même blessure grave. Voyant Hetaro et Tivey allongés côte à côte dans leur abri, Ricardo expira profondément et prit sa machette en main. Puis,

Ricardo : “…En d’autres termes, nous devons agir rapidement. Sinon, ça ne sert à rien.”

Ricardo chuchota cela d’une voix grave qui laissait transparaître ses sentiments passionnés.

Personne ne pouvait l’arrêter. Personne ne pouvait comprendre ses émotions.

Anastasia : “Envoie le Croc de Fer et demande-leur de dégager la route jusqu’à l’Hôtel de Ville. Ensuite, nous ferons entrer nos meilleurs éléments dans le bâtiment lui-même, et nous essaierons de nous en emparer d’un seul coup. Les ennemis sont un homme énorme et une femme mince. Et il est correct de penser que la Luxure sera présente elle aussi.”

Subaru : “L’élite ici, c’est Garfiel et Ricardo, ainsi que Wilhelm-san et Julius.”

Crusch : “――Je viens aussi.”

Ces mots venaient de Crusch, qui avait attaché ses cheveux en queue de cheval.

Elle se tenait debout, l’épée à la main, s’étant débarrassée de sa robe pour la remplacer par des vêtements adaptés au combat.

Subaru : “Crusch-san, en disant que tu y vas, tu veux dire que tu peux te battre ?”

Crusch : “Même si je ne suis pas aussi forte qu’avant, j’ai eu Wilhelm comme professeur. De plus, je peux utiliser le Vent pour augmenter mes coups. Je n’ai pas l’intention d’être un fardeau.”

Avant de perdre la mémoire, la puissance de Crusch était telle que sa présence avait fait la différence dans la bataille contre la Baleine Blanche. Cependant, la force de Crusch, actuellement amnésique, était inconnue de Subaru.

Honnêtement parlant, Subaru avait pensé que sa nouvelle féminité impliquait qu’elle avait perdu la plupart de ses aptitudes au combat.

Wilhelm : “Le talent de Crusch-sama à l’épée n’a pas diminué. Je peux le garantir.”

Les mots de Wilhelm effacèrent le dernier malaise de Subaru. Le vieux bretteur acquiesça, jetant un coup d’œil à travers le miroir en direction de sa maîtresse.

Wilhelm : “Cependant, je vous en prie, soyez prudente. Je vous en conjure, faites passer votre sécurité avant tout.”

Crusch : “La noblesse a l’obligation de porter le fardeau et de verser le sang avant que le peuple ne le fasse. Si des innocents pleurent, je les protégerai sous mon aile. Je me battrai, Wilhelm.”

Wilhelm : “…Sérieusement. Mais c’est pour ça que je vous ai offert mon épée.”

Crusch parla résolument en direction de l’allégeance de Wilhelm. Félix leva la main en regardant Wilhelm acquiescer, le visage de ce dernier étant empreint d’admiration.

Félix : “Oui ! Oui ! Ferri-chan aussi ! Si Crusch-sama veut se battre, alors laisse Ferri-chan t’accompagner ! S’il te plaît !”

Crusch : “Ferris a voyagé entre les abris pour jeter des sorts de guérison à ceux qui avaient besoin d’être soignés. Je suis heureuse que tu sois de cet avis, mais ne te trompe pas de champ de bataille.”

Félix : “Gah…”

Ainsi réduit au silence, Félix baissa la tête, agonisant tout en cherchant une quelconque riposte. N’y parvenant pas, il brandit le drapeau blanc avec une expression larmoyante.

Félix : “Wil-jii. Protège bien Crusch-sama, d’accord ? Absolument, absolument.”

Wilhelm : “Mhm, je comprends. Même si ma propre vie est en danger, même si elle se consume――je le ferai.”

Telle fut la réponse de Wilhelm face à cette confiance, pleine d’une détermination tragique.

Ricardo agita doucement son épée, et Garfiel termina son propre traitement et se tint debout, le dos appuyé contre le mur. À travers le miroir, Wilhelm se tenait vaillamment debout, l’épée à la taille, et Julius se tenait à côté de Crusch qui s’était changée.

Au total, cinq personnes ayant la force de mener une attaque contre l’Hôtel de Ville. Sous la direction d’Anastasia, le Croc de Fer allait contenir les cultistes et ouvrir la voie.

L’aube de la bataille décisive――qui inclurait également Natsuki Subaru.

Subaru : “Gah, ugh, ahh… !”

Félix : “S-Su-Subaru-kyun ! Qu’est-ce que tu fais ?!”

Se mordant les molaires pour supporter la douleur dans sa jambe droite, Subaru finit par se lever.

Félix, rouge de fureur, frappa Subaru à la tête et regarda sa jambe, à laquelle il manquait encore de la peau et des muscles.

Subaru : “Ferris, ça fait mal !”

Félix : “Bien sûr que oui ! J’ai bien dit que tu avais absolument besoin de te reposer, mais tu continues à être déraisonnable ! Subaru-kyun, as-tu été maudit pour aller à l’encontre du diagnostic de Ferri-chan ? Tu veux que tes pieds pourrissent ?”

Subaru : “Même s’ils pourrissent et tombent de mon corps, il y a encore des choses que je dois faire. Ferris, tu devrais comprendre mes sentiments. Penses-tu que je puisse vraiment rester ici, docilement, et attendre les résultats ?”

Félix : “…Muu.”

Félix porta une main à sa bouche tandis que Subaru poursuivait sa route. Envoyer ses compagnons dans un endroit où la survie est improbable, puis attendre les résultats. Subaru ne pourrait jamais supporter une telle chose. S’il pouvait trouver une idée intelligente et aider quelqu’un en y allant, comment pourrait-il rester ici ?

Subaru : “Tu peux te battre comme ça, en soignant les gens. Eh bien, je dois me battre aussi. Béatrice m’a protégée, et Émilia est toujours en danger à cause de l’Avarice. Dans cet état, tu veux que je batte en retraite ?”

Félix : “…Est-ce que ça signifie que tu ne regretteras pas d’avoir perdu ton pied ?”

Subaru : “Bien sûr, je le regretterai. Mais je regretterais de ne pas m’être battu davantage.”

Félix : “Heh… Alors, Subaru-kyun veut aussi jouer un rôle cool.”

Avec une expression épuisée et un soupir, Félix porta une main à son front. Ensuite, il appuya violemment son doigt sur le front de Subaru, le faisant se pencher en arrière, et Félix appuya sa main sur la blessure de la jambe droite de Subaru.

Félix : “Ce que je vais faire maintenant, c’est t’apporter un peu de réconfort !”

Subaru : “Le réconfort est… Ah, attends une minute, Ferris-san. La blessure fait un peu mal, alors frotter d’avant en arrière comme ça… Ça ne fait pas mal… ?”

Les mains sur la blessure, Félix ravagea la jambe de Subaru――c’est ce qui aurait dû se passer, mais, au lieu de cela, une faible lumière jaillit de la blessure, mettant fin à la douleur qui la transperçait comme une lame tranchante.

Subaru, choqué par les effets de cette magie, regarda Félix en face. Puis,

Félix : “Tu as l’air d’un meurtrier ?!”

Subaru : “Non, non ! Mais si tu disposes d’une magie aussi pratique, ne sois pas si réticent à la pratiquer plus tôt ! C’est génial, je peux bouger !”

Devant Félix, Subaru sauta légèrement avec sa jambe droite alors que la langue acérée de celui-ci lui portait un coup. Tout en savourant la joie de sa nouvelle liberté de mouvement, il se mit à danser sur place. La douleur n’était plus un problème.

Sa paume frappa la blessure avec un claquement tandis qu’il célébrait l’incroyable changement. Puis, Subaru baissa les yeux, sentant quelque chose de collant et d’humide. Ses mains étaient couvertes d’un rouge vif. La blessure sur son pied droit s’était rompue.

Subaru : “Hey, hey, hey ?! Tu ne l’as pas guérie ?!”

Félix : “Je n’yai jamais dit que je l’avais guérie. J’ai juste demandé si tu regretterais de perdre ta jambe. Ferri-chan a juste supprimé la sensation du toucher de ta jambe droite. Tant que tu fais attention en courant, tu peux garder ta jambe.”

Les jambes ensanglantées de Subaru tremblaient pendant que Félix refaisait le bandage de la blessure et lançait de nouveaux sorts. Le sang cessa de couler, mais Subaru se sentit encore plus mal à l’aise, réalisant qu’il ne sentait plus rien de sa jambe. C’était comme une anesthésie, mais il ne se sentait pas aussi léthargique. À part le fait qu’il ne pouvait pas ressentir le toucher, les actions de sa jambe droite étaient presque normales.

Cependant, la douleur elle-même était aussi une limite pour éviter de détruire son propre corps. Pour des raisons de commodité, ces sensations avaient été supprimées.

Félix : “Bien sûr, je le fais à contrecœur. Quand nous nous retrouverons, il y aura certainement des effets résiduels. Si tu veux les limiter au maximum, fais attention !”

Subaru : “…Compris. Tu as été d’une grande aide, je t’en suis reconnaissant.”

Félix : “…Subaru-kyun a absolument, assurément l’intention d’ignorer les paroles de Ferri-chan.”

Félix soupira et se détourna de Subaru, qui hochait la tête et réexaminait sa jambe. Même s’il aimerait dire quelque chose comme “je ne ferais jamais une telle chose”, si la situation se présentait, il ne pouvait pas promettre qu’il se plierait aux ordres de Félix. Ne pouvant faire aucune promesse, Subaru ne put que le remercier une fois de plus avant de se précipiter vers Garfiel et Ricardo.

Incapable de faire des promesses, Subaru ne pouvait que le remercier une fois de plus avant de retourner vers Garfiel et Ricardo.

Subaru : “Bon, je viens aussi. Il est inutile d’essayer de m’arrêter. Je ne pense pas être d’une grande aide au combat, mais il doit bien y avoir quelque chose que je puisse faire…”

Ricardo : “Pourquoi je t’arrêterais ? Tu apporteras avec toi la force d’une centaine d’hommes. Je compte sur toi.”

Subaru : “Je peux faire des choses comme――hein ?”

Bien qu’il se soit attendu à un refus, il avait été accueilli avec enthousiasme dans le groupe. Subaru se demandait ce qui se passait alors que l’homme-bête Ricardo ouvrait la bouche.

Ricardo : “La Baleine Blanche et la Paresse. Les deux fois, j’ai pu constater ton courage par moi-même, frangin. Tu te trompes si tu penses que seul Wilhelm voit ta valeur. Je vois aussi quelqu’un qui mérite d’être loué.”

Subaru : “Vraiment, sincèrement ? Ça fait bizarre.”

Inspiré par les paroles de Ricardo, l’auto-invitation de Subaru passa sans problème.

Avant de quitter l’abri, Subaru s’approcha du chevet de Béatrice et toucha doucement le front de la jeune fille qui dormait tranquillement.

Subaru : “Béatrice, je vais partir. J’ai merdé et je t’ai laissée comme ça, alors maintenant c’est à mon tour de travailler dur. Je vais m’occuper de ces types et ramener Émilia. Reste ici et repose-toi bien.”

Béatrice : “――――”

Le silence. Réconforté par sa respiration paisible, Subaru se leva.

Pendant ce temps, Garfiel et Ricardo s’adressaient à Mimi, qui paraissait misérable, inconsciente. Bien qu’elle ne donne aucune réponse, les deux hommes affichaient une expression opposée, faisant preuve d’une forte détermination.

Subaru : “Nous allons quitter l’abri et rejoindre la grande voie navigable qui mène à l’Hôtel de Ville――alors, tout le monde, soyez prudent.”

Avant leur départ, tous échangèrent des regards, la détermination alimentée par leurs serments respectifs, l’élan féroce les propulsant vers l’avant.

La guerre pour la reconquête de Pristella commencerait par un raid sur l’Hôtel de Ville.

Les deux épéistes qui se trouvaient sur leur chemin, et l’Archevêque du Péché de la Luxure. Inscrivant ces cibles dans leur esprit, les soldats se dirigèrent vers le champ de bataille.

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-=Fin du Chapitre 32=-

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