Arc V – Chapitre 33 – « Bataille pour la conquête de l’Hôtel de Ville »

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Traduit par : Nanashi-tan

Traduit de l’anglais par : Astral

Relu par : Martin

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Artiste du fan-art : かなた

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ARC V – Les étoiles qui écrivent l’histoire

Chapitre 33 – « Bataille pour la conquête de l’Hôtel de Ville »

――Le siège silencieux de Pristella n’avait, jusqu’à présent, semblé être qu’une histoire fantaisiste. Marchant sur les dalles de pierre, Subaru aperçut la voie navigable qui s’écoulait.

L’eau qui y coulait était claire et sans pollution. Aujourd’hui encore, elle s’écoulait selon une trajectoire constante et bien établie. Le mystérieux mécanisme qui divisait le flux entre la gauche et la droite fonctionnait toujours. Tant que les vannes fonctionneraient correctement, tout le monde pourrait croire que le danger qui pesait sur la ville n’était rien d’autre qu’un cauchemar.

Garfiel : “Cap’taine, t’peux pas traîner les pieds, t’sais.”

Subaru : “Je sais, je sais. Chaque seconde qui passe, le danger de cette mission de capture de l’Hôtel de Ville augmente de dix pour cent.”

Ricardo : “Dans ce cas, si onze secondes s’écoulent, on est foutu, ouais ? Eh bien, ce n’est probablement pas loin de la vérité, en fait.”

Garfiel, qui avait pris les devants, plissa les yeux de mécontentement lorsque la voix forte de Ricardo retentit dans l’air. Cependant, l’expression de l’homme-bête n’était pas du tout découragée. Muni de sa machette tranchante, il avançait d’un pas vigoureux, mais son attitude cavalière ne suffisait pas à soulager la tension et la culpabilité de Garfiel.

Ricardo n’avait pas l’air différent de la normale, tandis que Garfiel s’était clairement débarrassé de son attitude habituelle.

Malgré tout, trois personnes que Ricardo considérait comme des membres de sa famille avaient été blessées, et il était difficile de garder un état d’esprit serein pour le moment. Cela avait été clairement établi dans l’abri.

D’autre part, la confiance en soi et l’insouciance typiques de Garfiel avaient disparu, et il ne restait plus qu’une attitude prudente et plus timide, un changement qui émettait un message de mauvais augure.

Subaru : “…Eh bien, je ne peux pas dire que ma situation soit meilleure non plus.”

Ces deux-là n’étaient pas les seuls à ne pas pouvoir conserver leur état d’esprit habituel.

Subaru avait été blessé à la jambe droite, Béatrice était inconsciente et, surtout, il était important de confirmer la sécurité d’Émilia à cet instant. Tout cela pesait lourdement sur son esprit. La seule raison pour laquelle il s’était empressé d’essayer de changer la situation résidait dans le fait que son expérience lui avait appris que ne pas prendre l’initiative précipiterait un résultat terrible.

Trois groupes pour s’emparer du bâtiment de l’Hôtel de Ville, chacun avec ses propres problèmes.

N’ayant rencontré ni cultistes ni voyous en chemin, ils arrivèrent au point de rendez-vous. Et là,

Wilhelm : “Subaru-dono.”

Subaru : “Il est bon de voir que vous êtes tous sains et saufs.”

Wilhelm et Crusch semblaient enthousiastes face à l’arrivée de Subaru. Bien sûr, Julius était également venu avec eux, se caressant élégamment les cheveux.

Julius : “Je suis sûr que tu te fais un sang d’encre pour Émilia-sama, es-tu certain d’être à ta place ici ?”

Subaru : “Je ne suis pas assez stupide pour perdre de vue ce qui est vraiment la priorité ici, pour le bien de tous. Et aussi irritant que cela puisse paraître, Émilia était la raison pour laquelle ce bâtard était là en premier lieu. J’ai le sentiment que je ne dois pas envisager qu’il puisse faire du mal à Émilia, en ce moment même.”

Julius : “J’ai de la peine pour toi. Si Anastasia-sama était dans la même situation, je ne pense pas que je pourrais garder mon calme.”

Après avoir hoché la tête en réponse à ses paroles inquiètes, Subaru se tourna vers Wilhelm. Le vieux bretteur ferma les yeux en croisant les bras, son corps entier irradiant l’énergie tranquille d’un bretteur. Subaru ne pouvait dire ce qu’il imaginait dans son esprit, ni quelles pensées tourbillonnaient derrière ses paupières.

Cependant, comme s’il avait senti le regard de Subaru, Wilhelm ouvrit les yeux et fouilla dans son manteau. Il en sortit un miroir qu’il tendit à Subaru.

Wilhelm : “Subaru-dono, il s’agit d’un Miroir de Conversation. Dans le feu de l’action, je doute d’avoir la possibilité de l’utiliser, alors je te le confie.”

Subaru : “Compris. Faisons comme prévu.”

Plaçant soigneusement le miroir dans sa poche, Subaru acquiesça. Comme discuté plus tôt, le Miroir de Conversation serait distribué parmi les membres des trois abris, afin qu’il y ait une personne en charge de la communication. Subaru, le moins utile dans les situations de combat, détenait un miroir, tandis que l’autre était détenu par Félix, qui voyageait entre les abris. Le dernier était détenu par Anastasia, qui leur servait de source de renseignements.

L’idéal serait que ces trois lieux coopèrent pour obtenir les meilleurs résultats.

Crusch : “Ensuite, pour confirmer à nouveau. Nous nous dirigeons vers le champ de bataille identifié par Garfiel-sama, où deux cultistes gardent l’Hôtel de Ville. L’un est un géant qui manie deux épées larges, et l’autre est une femme avec une fine épée longue. C’est bien cela ?”

Garfiel : “Ouaip, c’est ça. Aucun d’entre eux n’est un épéiste ordinaire. Si vous faites pas comme moi, vous risquez d’vous faire trancher en deux par l’un ou l’autre en un rien d’temps.”

Repassant en revue toutes leurs informations, Crusch fut la première à reprendre la parole. Acquiesçant à la réponse de Garfiel, elle se tourna vers Julius et Wilhelm.

Crusch : “En plus de ces deux-là, nous pensons que l’Archevêque du Péché de la Luxure occupe également l’Hôtel de Ville. J’imagine que d’autres cultistes y feront également leur apparition. L’un d’entre vous a-t-il entendu parler de la Luxure ?”

Julius : “Mes excuses. D’après les connaissances des Gardes Royaux, personne n’a jamais entendu parler de la Luxure. La Paresse et l’Avarice sont bien plus connues, et Subaru devrait être mieux placé pour parler de l’Avarice.”

À mi-chemin, Julius se tourna vers Subaru. Subaru acquiesça――

Subaru : “Pour avoir vu l’Avarice de mes propres yeux, je ne crois pas que les histoires à son sujet soient des mensonges. Mais… cet Empire. Il a éliminé leur Chevalier le plus puissant ? Je suis un peu sceptique. Il est fort, mais en termes de prouesses au combat, c’est un amateur. Je pourrais rivaliser avec lui. Par contre, il peut annuler n’importe quelle attaque…”

Ricardo : “Et ce n’était pas dû à ta propre force ?”

Subaru : “Pas cette fois-ci. Les Archevêques du Péché avaient une querelle entre eux, et bien que la Colère ait englouti l’Avarice dans les flammes, cela ne l’a pas blessé le moins du monde. Même ses vêtements étaient intacts. Il n’a même pas transpiré.”

L’Autorité de Regulus pourrait facilement être qualifiée d’invincibilité. C’était bien pratique. Si c’était vrai, les assaillants de l’Hôtel de Ville seraient forcés d’affronter les pires ennemis. Même s’il voulait croire qu’il ne s’agissait pas d’une capacité aussi déraisonnable et directe.

Subaru : “Si seulement nous avions aussi notre plus grande force, nous n’aurions pas à nous en préoccuper…”

Julius : “Reinhard ne serait jamais absent lorsque des civils innocents sont en danger. Je pense qu’il est confronté à un problème qui l’empêche de bouger. Il est possible que, comme nous, il ait été pris dans une confrontation avec d’autres cultistes.”

Seul Julius semblait comprendre ce qui traversait l’esprit de Subaru en ce moment.

Avant que tout cela ne commence, Felt et Reinhard étaient entrés en contact avec Heinkel. Il ne pouvait qu’espérer que l’idée détestable qui avait germé dans son esprit en entendant parler de leur rencontre était erronée.

Subaru : “À part ça, il y a quelque chose que je veux confirmer. La Luxure se fait appeler Capella Emerada Lugnica. Pourquoi se qualifierait-elle de membre de la Famille Royale de Lugnica ?”

Ricardo : “Elle doit plaisanter. Tout le monde sait que l’ensemble de la Famille Royale est morte.”

Crusch : “Il ne s’agit peut-être pas d’une information erronée. Il semble prématuré de considérer qu’il s’agit d’une simple farce.”

Ricardo et Crusch donnèrent à Subaru des avis divergents.

Le Culte de la Sorcière étant ce qu’il était, l’une ou l’autre possibilité valait la peine d’être envisagée. Le caractère médiocre de cette Luxure se lisait clairement dans sa voix. Une farce, comme l’avait dit Ricardo, était probable, mais elle pouvait aussi s’avérer être une énigme.

Toutefois, face à ces différentes propositions, Wilhelm leva la main.

Wilhelm : “Je me souviens d’une chose.”

Subaru : “Quoi donc ?”

Wilhelm : “Bien que je ne connaisse aucune Capella, j’ai entendu parler de la réputation d’Emerada Lugnica. Cela ne signifie pas nécessairement qu’il existe un lien direct… mais il y a bien eu une personne nommée Emerada dans l’histoire de la Famille Royale de Lugnica.”

Subaru : “――――!”

Surpris, tout le monde écarquilla les yeux tandis que Wilhelm réfléchissait en portant la main à son menton.

Wilhelm : “Son nom remonte à avant la Guerre des Demi-Humains, avant que je ne rejoigne l’armée. Il y a donc une cinquantaine d’années. À l’époque, la Famille Royale de Lugnica comptait dans ses rangs une personne très belle et très intelligente du nom d’Emerada-sama.”

Subaru : “Et la Luxure se fait appeler Emerada ? Dans quel but ?”

Wilhelm : “Quant à ses intentions, je ne les connais pas non plus. Je crois seulement qu’Emerada-sama est tombée malade très jeune. Mais… il n’y a jamais eu de funérailles nationales en son honneur.”

Négliger d’organiser des funérailles pour la mort d’un membre de la Famille Royale était quelque peu étrange. Subaru pencha la tête, et Wilhelm tenta de s’expliquer.

Wilhelm : “La raison invoquée était la dureté de la période. Néanmoins, la véritable raison était l’opposition de l’opinion publique.”

Subaru : “Le peuple ne voulait pas… ?”

Wilhelm : “Bien qu’Emerada ait été belle et très intelligente, elle… sa nature était extrêmement cruelle, et une quantité incommensurable de ténèbres sommeillait en elle. Par conséquent, même la Famille Royale de Lugnica la considérait comme… une hérétique. La nouvelle de sa mort a même été cachée au public pendant un certain temps.”

Avec seulement un témoignage non confirmé, prononcer des mots aussi peu flatteurs à l’égard du Royaume qu’il avait autrefois servi laissait probablement un goût amer sur la langue de Wilhelm. Ses paroles avaient commencé à vaciller dans la seconde moitié de son explication.

Et ils avaient tous pu constater par eux-mêmes le caractère épouvantable de la Luxure.

Subaru : “Je suis sûr que ce n’est pas elle… mais la Luxure se faisait appeler Emerada…”

Wilhelm : “Une tentative de diffamation envers la Famille Royale de Lugnica, et un harcèlement de mauvais goût envers ceux qui connaissent le nom d’Emerada-sama. Je pense que c’est une façon assez détournée d’éveiller les soupçons.”

Le résultat de la conclusion de Wilhelm fut un soupir de soulagement. Contrairement aux personnes peu loyales envers le Royaume comme Subaru, Garfiel et Ricardo, les sentiments de Crusch, Wilhelm et Julius étaient insondables.

Une telle moquerie ingrate et vicieuse à l’égard de la Famille Royale n’était certainement pas acceptable.

Subaru : “Malgré cela… Capella, Capella…”

Julius : “Des idées sur ce nom ?”

Julius tourna brusquement son attention alors qu’il parlait, remarquant l’expression amère de Subaru.

Subaru : “Rien, c’est juste que…”

Après une brève pause, Subaru se gratta la tête avant de poursuivre.

Subaru : “Il n’y a pas que Capella. Regulus, et Sirius aussi. Et à bien y réfléchir, même Petelgeuse… Mais j’ai du mal à croire que ça ait un sens. Ce n’est pas possible.”

Garfiel : “Trêve d’conneries, Cap’taine. Dis-nous s’qu’il en est. Y’a quoi de si spécial à propos d’leurs noms ?”

Subaru : “Rien de grandiose, mais… On pourrait dire qu’ils portent les mêmes noms que les étoiles de ma ville natale, ou quelque chose comme ça.”

Crusch : “Le nom des étoiles, c’est ça ?”

En réponse à Subaru, Crusch écarquilla les yeux, l’air profondément intéressée. Voyant que tout le monde partageait sa réaction, Subaru se gratta la tête.

Subaru : “Ne me regardez pas bizarrement, d’accord ? Dans ma ville natale, toutes les étoiles ont reçu un nom, et il se trouve que les Archevêques du Péché portent les mêmes noms qu’elles. J’aime bien me renseigner sur les étoiles et leur histoire, alors je connais quelques détails supplémentaires.”

Crusch : “Vraiment, vous avez un passe-temps assez inhabituel. Les étoiles, hein.”

Subaru : “Pour votre gouverne, mon nom, Subaru, vient aussi des étoiles. Mais ce n’est pas important actuellement. C’est tout ce que j’ai à dire. Désolé si c’est ennuyeux.”

Se sentant gêné, Subaru tenta de se débarrasser des yeux inquisiteurs de ceux qui le fixaient. Cependant, Crusch rejeta les tentatives de Subaru visant à mettre fin à la conversation.

Crusch : “Attendez, Subaru-sama. C’est tout ce qu’il y a derrière ces noms d’étoiles ? Il se trouve que leurs noms sont par coïncidence les noms de vos étoiles, c’est tout ?”

Subaru : “Tu penses que ce n’est pas tout ?”

Crusch : “Par exemple, les racines de leurs noms pourraient-elles être les appellations des étoiles que Subaru-sama connaît ? De la raison de leur fondation aux activités qu’ils mènent, tout ce qui concerne le Culte de la Sorcière est entouré de nombreuses couches de mystère. Nous ne pouvons pas nous débarrasser facilement d’une chose avec laquelle ils pourraient avoir un lien.”

Subaru : “――――”

Subaru, bien que surpris par la question inattendue de Crusch, était encore perdu dans ses propres pensées. En réalité, Subaru avait toujours cru que les noms liés aux étoiles n’étaient qu’une simple coïncidence. Mais pourquoi ? Après tout, il s’agissait d’un monde différent. Aucune raison n’aurait pu expliquer que les noms des étoiles que Subaru connaissait se soient répandus ici.

Mais pouvait-il l’affirmer avec une certitude absolue ?

Ici même, à Pristella, Subaru avait été témoin de la reproduction de l’architecture des maisons japonaises sous le couvert de l’architecture Wafuu. À Kararagi, l’okonomiyaki, et peut-être même le dialecte du Kansai, étaient des repères culturels établis de la propre main d’Hoshin.

Peut-être que la fondation du Culte de la Sorcière puisait ses racines dans les connaissances modernes dont disposait Subaru. Nommer les Archevêques du Péché d’après des étoiles était une entreprise de mauvais goût, en pratique.

Subaru : “Petelgeuse. Regulus. Sirius. Capella…”

Julius : “C’est exact. Subaru, tu as dit qu’il y avait des anecdotes liées aux noms des étoiles. De quel genre d’histoires s’agit-il ? Il y a peut-être un lien quelque part.”

Subaru : “Anecdotes, anecdotes…”

Il fouilla dans les souvenirs de son monde d’origine qui s’amenuisaient, se rappelant ses connaissances sur les étoiles qui déclinaient.

Il avait autrefois beaucoup aimé les illustrations célestes. Sachant que l’origine de son nom se trouvait dans les étoiles, Subaru s’était plongé avec avidité dans des dessins de constellations et avait gravé un grand nombre d’étoiles dans son esprit.

Et parmi elles, il y avait une étoile portant le même nom que les Archevêques du Péché, largement détestés.

Subaru : “L’aisselle d’Orion, ou la main d’Orion…”

Crusch : “Eh ?”

En entendant le mot “aisselle” à un endroit qu’elle n’aurait jamais imaginé, Crusch pencha la tête sur le côté. Cependant, Subaru ne remarqua pas sa réaction, s’approchant d’elle et saisissant et secouant ses minces épaules.

Subaru : “La main d’Orion ! C’est bien cela ! On l’appelle la main d’Orion !”

Crusch : “Su-Subaru-sama ? Qu’est-ce que… la main d’Orion ?”

Subaru : “Petelgeuse… l’origine de son nom est une étoile. Son Autorité était les Mains Invisibles, et l’étoile qui lui a valu son nom possède un autre nom, celui de la main d’Orion !”

C’était presque risible et tiré par les cheveux.

Mais étaient-ils liés par hasard ? S’agissait-il simplement d’une amusante coïncidence symbolique ?

Pas Petelgeuse, mais une étoile nommée Bételgeuse――c’était un nom familier pour Subaru. C’était à cause de ce petit décalage qu’il ne l’avait pas encore remarqué.

Subaru : “Sirius est “celui qui brûle” et “celui qui brille”, et elle peut utiliser la magie du feu, ce n’est pas du tout subtil. Au mieux, c’est littéral… Regulus est le “petit roi”. N’est-ce pas exactement comme les valeurs égocentriques de ce bâtard ? Et Capella est… !”

Crusch : “Capella est… ?”

Subaru : “Une femelle chèvre ! Une femelle chèvre ! Capella est une femelle chèvre !”

Fouillant dans ses souvenirs, Subaru chercha un lien entre les mythes des étoiles et les Archevêques du Péché. Un sourire se dessina sur le visage de Subaru, démontrant son excitation à trouver un sens à ces liens.

En revanche, en écoutant la réponse de Subaru, Crusch garda les sourcils baissés tout en lui tenant l’épaule. Puis elle se tourna vers les quatre autres personnes, qui arboraient également des expressions complexes.

Julius : “L’aisselle d’Orion ?”

Wilhelm : “Quelque chose qui brille ?”

Ricardo : “Petit roi ?”

Garfiel : “C’est quoi une femelle chèvre ?”

Subaru : “――Ah ?”

À la réaction des quatre personnes qui penchaient la tête, Subaru réalisa tardivement que sa découverte était bien plus inutile qu’il ne l’avait d’abord pensé.

Crusch : “Subaru-sama, je m’excuse. Il semble que mes pensées nous aient égarés.”

Oui, même Crusch avait l’air navrée.

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La tentative de relier le nom des étoiles, ainsi que leur origine, aux noms des Archevêques du Péché avait échoué de manière spectaculaire.

Toutefois, ils n’avaient pas l’occasion de se lamenter sur cet échec. Il n’y avait plus de temps à perdre avant de lancer une opération éclair, pour laquelle le temps était un facteur essentiel. Ils attaquèrent donc après avoir échangé et discuté de leurs capacités et de leurs styles de combat.

Pour plus de sûreté, les membres du Croc de Fer, qui avaient accompagné Julius et Crusch, étaient partis en éclaireurs, s’assurant que la voie vers l’Hôtel de Ville était libre. Ils arrivèrent tous les six à bon port.

Garfiel : “Ouais, c’est comme la dernière fois, rien n’a changé…”

Le nez tressaillant, Garfiel confirma l’absence de nouvelles présences ennemies. D’après ce qu’il avait dit, il était tombé dans une embuscade après avoir traversé la route droit devant lui, alors qu’il s’apprêtait à entrer dans l’Hôtel de Ville. Mais ni le nez de Garfiel ni les yeux de Subaru ne trouvèrent les silhouettes qu’il avait mentionnées.

S’ils n’étaient pas présents, ils pourraient simplement occuper l’Hôtel de Ville et passer à autre chose. Au moment où Subaru voulut se réjouir de l’absence d’ennemis,

Garfiel : “――――”

Garfiel équipa ses boucliers dans ses deux mains, et Ricardo tint sa machette en position de combat. Wilhelm, quant à lui, observait l’ensemble de la place avec le calme d’un lac tranquille. Qu’est-ce que ça signifiait, pour ces trois-là, si aucun ennemi n’était en vue ? En particulier, Wilhelm avait sûrement beaucoup de choses à confirmer.

Julius : “Cette zone est complètement dégagée. Bien que mes Quasi Esprits aient été envoyés pour la patrouiller, ils n’ont trouvé aucun chemin par lequel nous pourrions nous faufiler. Il semble que notre seule option soit d’approcher directement.”

Julius était suivi par six Quasi Esprits. Il les avait chargés de repérer les environs, puis de faire un rapport au groupe. L’endroit était particulièrement désagréable, car il était difficile de lancer une offensive. Et il était également difficile de défendre.

Subaru : “Ne peux-tu pas envoyer tes Esprits en reconnaissance à l’intérieur ? Connaître le nombre d’ennemis et la disposition générale du bâtiment nous faciliterait la tâche.”

Julius : “Mes excuses, mais mes bourgeons sont encore incapables d’exécuter un ordre aussi compliqué. Et il est probable que l’ennemi ne soit pas incapable de détecter la présence d’Esprits, donc ce serait difficile.”

Subaru : “Ce n’est pas de ta faute. C’est tout de même dommage, ça aurait été très utile.”

Ne pas connaître les circonstances à l’intérieur de l’Hôtel de Ville lui-même signifierait que leur tourmente pourrait s’intensifier. Cela dit, attendre ne ferait qu’empirer la situation. Bien que le Culte de la Sorcière ait affirmé qu’ils allaient faire une demande lors de la prochaine diffusion, il n’y avait aucun moyen de négocier avec eux.

Subaru : “Alors, comme nous l’avions prévu. Même si l’ennemi a la capacité de combat de son côté, nous prendrons une personne à la fois. Nous allons nous en occuper rapidement, puis nous débarrasser du type qui occupe cet endroit !”

Julius : “Même s’il s’agit là d’un raisonnement optimiste, je me réjouis de notre réussite.”

Julius donna une réponse ironique au discours de Subaru, et le groupe se mit en route. Sans besoin de signal, ils remontèrent la route en ligne droite, vers la place devant l’Hôtel de Ville.

Il n’y avait aucun signe de l’apparition d’un ennemi, d’où qu’il vienne.

Garfiel était en tête, suivi par Wilhelm et Julius. Ricardo les suivait, tandis que Crusch et Subaru fermaient la marche. Sa jambe droite se portait, pour ainsi dire, bien. Bien qu’elle soit dans un état étrange où il ne ressentait aucune sensation, il pouvait courir sans entrave.

Crusch : “――Ils sont là !”

Deux silhouettes tombèrent sur Garfiel, qui se tenait en tête.

Alors que le groupe observait les grandes lames et une fine épée longue voltiger dans les airs, composant l’attaque surprise, Crusch poussa un cri de courage et dégaina sa propre arme, à l’arrière.

――La Frappe des Cent Hommes fut déclenchée.

L’attaque qui avait été libérée, coupant en diagonale vers l’ennemi, était une attaque spéciale de Crusch, augmentée par sa Protection Divine de Lecture du Vent. Tout ce qui se trouvait dans son champ de vision, même à grande distance, pouvait être frappé par l’une de ses lames de vent. C’était le coup d’épée à longue portée de Crusch, qui avait même fait une brèche dans les défenses de la Baleine Blanche, renforcées par la magie.

Le bruit de l’acier sur l’acier retentit, et le géant et la femme disparurent en tournoyant.

Subaru : “Tu les as eus ?”

Crusch : “Non, ils l’ont dévié ! Ça n’a pas touché !”

Son attaque surprise pour contrer l’attaque surprise n’avait pas fait mouche.

Deux silhouettes vêtues de noir atterrirent sur le pavé de pierre, après avoir maîtrisé la lame de vent à l’aide de leurs propres lames d’acier, et se retournèrent. Deux lames géantes et une épée longue à un seul tranchant. De haut en bas, ils étaient tous deux vêtus de l’ignoble tenue noire du Culte de la Sorcière.

Les deux silhouettes ne présentaient aucun effet secondaire de l’attaque précédente. Ils inclinèrent légèrement leur corps vers l’avant, s’apprêtant à décoller du sol. Cependant, avant cela,

Julius : “Bien que vous ayez bloqué le coup de Crusch-sama, pouvez-vous supporter cela ?”

Trois couleurs différentes jaillirent d’en haut, la lumière émise par les Esprits se déversant sur les cultistes. Les six Quasi Esprits de Julius, par groupe de trois, lancèrent une attaque magique sur le géant et la femme. Cette lumière magique, que Subaru n’avait jamais vue auparavant, exerçait une pression effroyable sur les deux adversaires, les forçant à s’agenouiller.

Alors que l’ennemi ne pouvait résister à cette force, Garfiel et Wilhelm se ruèrent sur la femme, tandis que Ricardo faisait pivoter sa lame au-dessus de sa tête en bondissant vers le géant.

Garfiel : “Prends ça !”

Wilhelm : “Haa――!”

Ricardo : “C’est terminé !”

Dans un éclair d’argent, dégageant une pression écrasante, la Lame Démoniaque s’élança, dans le but de traverser le corps de l’adversaire avec sa lame. La machette, poussée par l’étrange force physique de Ricardo l’homme-bête, s’abattit en ligne droite, non pas pour couper, mais pour frapper la tête non protégée. S’ils pouvaient tuer à ce moment-là――

Femme : “――――”

La femme agenouillée pivota son épée dans sa poignée et tailla dans les jambes de Garfiel et Wilhelm. Ceux-ci esquivèrent immédiatement en bondissant, mais la femme suivit la même trajectoire, se tordant pour tendre une jambe autour du cou de Garfiel, le plaçant dans le rayon d’action de la magie de Julius.

Garfiel : “Quo――”

Pénétrant dans l’angle mort de Garfiel, la femme se protégea des effets magiques en utilisant celui-ci comme bouclier. Puis, son genou brisa le nez de Garfiel tandis qu’elle saisissait son bras gauche de sa main libre et utilisait son bouclier pour bloquer le coup de Wilhelm.

Devant cette démonstration d’habileté, Garfiel poussa un cri de douleur, tandis que Wilhelm poussait un juron.

Rompant l’impasse, elle asséna un coup de pied circulaire au vieil épéiste, libérant Garfiel par la même occasion. Bien que ses mouvements auraient dû être limités, son coup fut suffisamment puissant pour faire voler Wilhelm. Alors qu’il reprenait son équilibre, elle avait déjà fait un demi-tour sur place et enchaînait avec un coup de pied.

Géant : “――――”

Pendant ce temps, l’attaque de Ricardo avait été stoppée juste avant la tête du géant.

Toujours agenouillé grâce aux effets magiques de Julius, le géant s’était débarrassé des grandes épées qu’il tenait à deux mains pour bloquer le couperet de la hachette qui s’approchait de son crâne. Ensuite, il leva ses mains non protégées et les plaça entre sa tête et la hachette.

Ricardo : “Idiot, c’est terminé !”

En raison de son jugement erroné, ses bras allaient être coupés.

Même si la machette de Ricardo était émoussée, elle contenait un élan et une puissance incroyables. Les bras épais du géant furent amputés par l’impact du coup et la partie supérieure de ses bras vola dans les airs tandis que du sang noir jaillissait.

Géant : “――――”

Ricardo recula et brandit sa machette, cherchant à l’abattre sur le géant qui avait perdu ses deux bras. Un coup assez puissant pour faire tomber un arbre gigantesque vaporiserait le cou du géant.

Cependant, le géant utilisa simplement ses bras supplémentaires pour récupérer ses épées sur les pavés de pierre, déviant le coup fatal avec une seule des épées.

Ricardo : “Quoi ?!”

Un rideau de sang jaillit des moignons des bras amputés du géant, annulant l’effet de la magie lancée par Julius. Désormais libéré, le géant était à nouveau capable de l’agilité qui trahissait sa forme gigantesque. Même s’il avait perdu ses bras en une fraction de seconde, il avait eu la détermination nécessaire pour découvrir les effets et les faiblesses du sort magique, et agir en conséquence.

Ricardo, petit à petit, ne put résister à la déferlante de lames qui s’ensuivit. Le géant était bien trop habile avec ces fendoirs titanesques, et bien trop aguerri. Même s’il avait réussi à repousser la paire d’épées, Ricardo avait une des autres mains du géant enfoncée dans son torse.

Il grogna sous la puissance du coup, et un autre poing vint heurter son visage, envoyant le corps costaud de l’homme-bête voler en arrière.

Femme : “――――”

Géant : “――――”

Face aux trois adversaires désormais sur la défensive, la femme et le géant levèrent leurs armes, des armes d’un genre particulier, avec la ferme intention de tuer.

La ligne arrière avait enfin rattrapé les trois autres――

Julius : “Combinaison Magique, Fell Goa !”

Crusch : “Touche !”

Subaru : “Allez, s’il te plaît !”

L’incantation de Julius provoqua du vent, et une teinte vermillon se mêla au tourbillon d’air. La tornade de flammes qui en résulta rencontra rapidement la femme qui tentait de poursuivre Garfiel, ce dernier sautant en arrière pour se mettre à l’abri.

Puis, avec une voix superposée ressemblant presque à une prière, la lame de vent de Crusch et le fouet de Subaru sifflèrent dans l’air, frappant le corps du géant. Sa forme gigantesque trembla sous l’effet de la lame diagonale, et une blessure douloureuse apparut sur la poitrine du géant, gracieuseté de la source de ce son strident.

Cependant, aucune de ces blessures n’était grave pour lui. Malgré tout, ils avaient réussi à stopper l’assaut du géant, et Ricardo, tombé à terre, donna un coup de pied dans la mâchoire du géant.

Ricardo : “Ha, tu l’as bien cherché !”

Subaru : “Est-ce vraiment le moment de dire ça ? Replie-toi, Ricardo !”

Porté par l’élan du coup de pied, Ricardo bascula en arrière, récupérant sa hachette et essuyant son visage ensanglanté, avant de battre en retraite pour rejoindre Crusch et Subaru, prêts à affronter à nouveau le géant.

Jetant un coup d’œil sur le côté, et voyant que la femme avait été enfermée dans une tornade de flammes, les yeux de Subaru s’écarquillèrent involontairement.

Subaru : “Qu’est-ce que c’est que ça ?! Tu, tu es capable d’utiliser une magie aussi spectaculaire ?!”

Julius : “Ce n’est que du bluff. Je ne suis pas assez compétent pour le rendre mortel pour le moment. Et dans les faits…”

Julius répondit amèrement, le spectacle qui s’offrait à leurs yeux confirmait ses paroles. Alors que la femme baignait dans cette tornade de flammes, l’épée qu’elle tenait à la main brilla――et le cœur de ce vent fut transpercé par son léger mouvement. Déséquilibrée, la tornade s’effondra et s’évanouit.

L’élégance et l’incomparable maniement à l’épée de cette femme. Et la physiologie particulière du géant.

Subaru : “Vous plaisantez…”

Le devant de sa robe noire s’ouvrit et révéla les nombreux bras du géant. Il ramassa nonchalamment ses bras coupés sur le sol et les pressa contre ses moignons, tandis que le sang et la chair s’unissaient dans un bruit écœurant. Quelques instants plus tard, les bras manquants du géant étaient à nouveau attachés, et il ne restait plus que de maigres traces de la blessure. Comme pour confirmer cette guérison, il prit à nouveau ses grandes lames dans les bras, les agitant comme pour tester la sensation.

Tous deux semblaient imbattables.

Subaru : “En revanche, il est clair que notre opération éclair a échoué.”

En jetant un coup d’œil de côté, Garfiel et Wilhelm, qui s’étaient échappés grâce au soutien magique de Julius, recevaient les premiers soins pour leurs blessures, par le biais de la magie de guérison de Garfiel.

Toutefois, il fallait se rendre à l’évidence. Garfiel et Wilhelm, travaillant ensemble, avaient été battus à plate couture. Ce sentiment de désespoir ne pouvait pas être facilement effacé.

Mais il serait erroné de dire que leur situation était totalement désespérée.

Subaru : “Même si le combat rapproché n’est pas fiable… les attaques à distance peuvent encore être efficaces.”

La magie de Julius, la lame de vent de Crusch et même le fouet de Subaru avaient fait mouche. Le dernier ne serait pas très utile, même s’il avait fonctionné, mais les deux autres attaques avaient certainement une chance de renverser la vapeur.

Subaru : “――――”

À la remarque de Subaru et à son regard plein d’attente, Julius et Crusch acquiescèrent.

Garfiel et Wilhelm comprenaient également la puissance de leurs adversaires en combat rapproché. Depuis le début, Ricardo n’avait pas eu l’intention d’affronter l’un ou l’autre seul.

Les combattants en mêlée gêneraient les mouvements de leurs ennemis, et les failles seraient comblées par des attaques magiques. C’était probablement le meilleur moyen de minimiser les blessures et de remporter la victoire.

L’unité de tout le groupe relancerait le rythme de la bataille. Puis, à ce moment-là,

??? : “Chaotiquement, à contrecœur, une triple pulsation folle ! Quel genre de déchets de viande comme vous peut, si bêtement, si laidement, si superficiellement oser vivre ? Pour reprendre les mots de cette élégante et patiente dame――kahahahaha !”

(Note de Traduction : Le terme pulsation est utilisé dans le sens musical. Plus d’informations ici.)

Un rire aigu et imperceptible perça brusquement le champ de bataille.

Cependant, en entendant cette voix, tout le monde comprit que l’apparition de sa propriétaire signifiait que la situation avait pris un tournant pour le pire. Par conséquent, Subaru frissonna et déplaça son regard autour de lui, à la recherche de cette silhouette.

Où était-elle ? D’où venait ce rire ?

??? : “Où regardez-vous, bande de débiles et abrutis de merde ? C’est à cause de cette bêtise~ que vous ne pouvez pas être sauvés. Allez, ouvrez grand vos yeux sales et réfléchissez bien avec vos têtes vides. Alors peut-être que cette douce dame aura pitié de vos âmes sales !”

Crusch : “――Impossible.”

À côté de Subaru, dont le regard virevoltait, Crusch avait poussé un soupir rauque. Ses yeux ambrés étaient fixés vers le haut. Avec un sentiment de compréhension, Subaru suivit son regard, s’attendant à voir la Luxure au bout.

Son champ de vision se dirigeait vers le toit de l’Hôtel de Ville, au loin. C’est de cet endroit que provenaient les bruyantes moqueries qui leur étaient adressées, comme si la propriétaire de la voix regardait des fourmis d’une grande hauteur.

En réalité, c’était plus ou moins la situation. Parce que,

Capella : “Gahhahahahaha ! Sérieusement, ce visage ! Ce visage stupide ! L’avez-vous gardé juste pour moi ? Si c’est le cas, c’est une si belle imitation d’un singe idiot que cette gentille dame aimerait vous féliciter ! Ou préférez-vous de la salive ? Vous seriez très heureux avec ma précieuse salive, pas vrai ? Pour vous, tas d’ordures, ce doit être un trésor très convoité, pas vrai~ ?!”

Un rire rauque résonna dans l’air alors que Subaru jetait un coup d’œil vers le haut. Le géant et l’épéiste n’eurent pas la moindre réaction alors qu’un allié les rejoignait contre leurs adversaires.

Sur le champ de bataille, la Luxure apparut, et――

Capella : “Une fois encore ! Cette charmante dame est l’Archevêque du Péché du Culte de la Sorcière, représentant la Luxure――!”

――À l’annonce du nom de la Luxure, un dragon noir les observa en souriant.

Capella : “――Je suis Capella Emerada Lugnica-sama ! Crevez ! Bande de boules de viande pourries !”

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-=Fin du Chapitre 33=-

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