Arc V – Chapitre 34 – « Maniement à l’épée et mêlée »

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Traduit par : Nanashi-tan

Traduit de l’anglais par : FireSun

Relu par : Martin

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Artiste du fan-art : 比和コウタ

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ARC V – Les étoiles qui écrivent l’histoire

Chapitre 34 – « Maniement à l’épée et mêlée »

――Dressé sur le toit de l’Hôtel de Ville, un dragon noir déploya ses ailes en direction du groupe de Subaru en contrebas.

Ouvrant la gueule pour dévoiler des rangées de dents acérées et une longue langue rouge serpentante, le dragon noir rétrécit ses yeux dorés, tout en continuant à émettre un rire si aigu qu’il en était douloureux.

L’apparence de ce dragon noir correspondait plus ou moins à l’idée que Subaru s’était faite de l’espèce des dragons. Le visage acéré et impressionnant de Patrasche ressemblait beaucoup à celui d’un dragon, mais sa crinière et son physique ne l’étaient pas. Les dragons terrestres étaient en moyenne d’une taille comparable à celle d’un cheval, tandis que le dragon au-dessus de leur tête était plus proche de celle d’un éléphant.

Avec une telle silhouette, le dragon noir ne pouvait pas être capable de voler. Ses ailes puissantes ne servaient peut-être qu’à bluffer.

Oui, voler devrait être impossible.

Capella : “Être violée par vos regards enflammés n’est pas du tout excitant, créatures de viande en chaleur ! Ahhhhh, c’est affreux d’être vu par des individus comme vous qui ne pensent qu’à leur satisfaction sexuelle ! Alors je ne m’approcherai pas de vous !”

Projetant ses ailes vers le sol, une rafale de vent à faire trembler le corps se déchaîna. Sa longue langue s’élançant comme pour se lécher les babines, le dragon noir――Capella, esquissa un sourire tordu.

L’expression de ce dragon était incroyablement glaçante. En raison de la barrière linguistique, la communication dépendait fortement de l’interprétation. Patrasche en était un bon exemple. Elle était plutôt sympathique, grâce à son attitude gracieuse qui lui permettait de ne pas laisser transparaître ses émotions sur son visage.

D’un autre côté, on ne pouvait s’empêcher d’être dégoûté par le dragon qui se trouvait devant eux, tant il se comportait humainement.

Subaru : “…Je n’ai jamais entendu aucune mention de ça auparavant, mais les dragons peuvent parler ?”

Julius : “Comme ils vivent depuis longtemps, les dragons sont extrêmement intelligents et peuvent comprendre le langage humain. Il semble donc que le Dragon Divin Volcanica, qui a forgé un Pacte avec le Royaume, puisse communiquer avec nous par le biais du langage. Bien que… je ne sais pas s’il révélerait autant d’émotions.”

Julius, à bonne distance, répondit en détail à la question de Subaru. Le plus grand des Chevaliers avait sa lame levée à hauteur d’épaule, les yeux ne quittant pas le dragon noir. Bien sûr, Subaru et les quatre autres étaient dans le même état.

Devant eux se trouvaient deux épéistes d’une force exceptionnelle, et au-dessus, il y avait le dragon noir qui s’était autoproclamé Archevêque de la Luxure. Leur inquiétude initiale s’était transformée en un mur de tension.

Subaru : “Au moins, nous avons une chance de nous occuper des épéistes…” 

La femme, qui brandissait son épée longue sans le moindre défaut de posture, et le géant, qui agitait ses épées comme pour se familiariser à nouveau avec les lames. Bien que la force de l’épéiste soit encore inconnue, le géant avait choisi d’encaisser directement l’attaque de Ricardo. Inutile de préciser que ce n’était pas par maladresse, mais parce qu’il avait élaboré une stratégie, sachant que tout dégât serait régénéré. Les attaques à distance, leur plan précédent, seraient encore incroyablement efficaces.

Cependant, cela ne fonctionnerait que si les six personnes faisaient de leur mieux pour que l’attaque aboutisse.

Subaru : “Quelqu’un ici a-t-il déjà combattu un dragon… ?”

Wilhelm : “――Oui.” 

Subaru : “Wilhelm-san, sérieusement ?”

Bien que Subaru ait jugé sa question sans espoir, Wilhelm avait répondu d’une voix basse. Le vieux bretteur se retourna pour faire face à Subaru, surpris.

Wilhelm : “Il y a près de quarante ans, j’ai été chargé de soumettre un Dragon du Fléau nommé Valgren, qui est apparu au sud de Lugnica. La concentration des forces a provoqué de nombreuses tensions diplomatiques en raison de la proximité avec Vollachia.”

Subaru : “Si l’on met de côté les implications diplomatiques, comment s’est déroulée l’expérience du combat contre un dragon ?” 

Wilhelm : “Dix pour cent de l’Ordre des Chevaliers, qui en comptait cinq cents, furent envoyés dans la bataille contre Valgren et, bien que la croisade ait été couronnée de succès, quarante pour cent de ces Chevaliers périrent. La croisade connut le succès, mais le résultat fut un désastre. Son souffle brûlant, son endurance infinie et la vulnérabilité d’un épéiste en plein vol sont autant d’éléments que nous aurions dû mieux prendre en compte.”

Subaru : “Il semblerait que notre situation soit encore plus désespérée… !”

En voyant le désespoir de Subaru, Wilhelm préfaça “Bien que”,

Wilhelm : “Valgren était l’un des êtres les plus difficiles à combattre, il méritait vraiment le titre de dragon. Comparé à lui, celui-ci est trop petit pour être considéré comme un dragon. Il devrait mourir après avoir été décapité.”

Subaru : “Et ce n’était pas le cas de Valgren ?”

Wilhelm : “Valgren avait au total trois têtes qui devaient toutes être arrachées.” 

Ayant fini de parler de ce lointain ballet de la mort, Wilhelm resserra sa prise sur son épée.

La décapitation le tuerait donc certainement. Voilà qui était rassurant.

Voyant la position bien préparée de Wilhelm, Subaru prit lui aussi une posture de combat, fouet à la main. Voyant leur refus de céder, le dragon noir Capella sembla plutôt surpris.

Capella : “Oh la la, oh la la, vous êtes tous si dégoûtants. Vous êtes malmenés et misérables, et en plus de mes renforts, vous affrontez un Archevêque du Péché ! Vous, créatures pourries, devriez baisser la tête et adopter la docilité des insectes, et pourtant, vous agissez normalement ? Me suis-je trompée en vous associant à tous les autres insectes ? Gahahahaha !” 

Garfiel : “Arrêtez de déconner ! Qu’est-ce tu peux faire contre notre nombre ? Mon incroyabl’ personne va aller là-haut et t’écraser !”

Capella : “Kahhahahaha, les aboiements de ce chien enragé blessent mes gracieuses oreilles. Ou plutôt, je me suis trompée. Tu n’es pas un chien enragé, tu n’es qu’un chaton chétif ! Miaou~ miaou~ miaou~ miaou~, ne te mets pas en colère juste parce que le chaton avec qui tu étais est mort !”

Garfiel : “Q-quo――Hk ?!”

Face à ces cruels assauts verbaux, Garfiel cria, mais s’étouffa dans sa propre réponse.

Le dragon faisait clairement référence à la défaite précédente de Garfiel, qui avait failli être battu à mort. Ceci, combiné aux détails de ce qui était arrivé à Mimi, signifiait que Capella avait assisté au combat. Ce qui surprit encore plus Garfiel,

Garfiel : “Bâtarde, comment tu sais qu’mon incroyabl’ personne est un demi-humain…” 

Capella : “Haa ? Comment je peux le savoir ? Ne sois pas si prétentieux, pas un seul de tes cheveux ne m’intéresse. Dès que je t’ai vu, j’ai su que tu n’étais qu’un sale métis ! Si tu ne te moques pas de moi, tu es un imbécile ! Trop stupide pour mourir !”

Prononçant des jurons d’une cruauté indicible, Capella se tourna vers le reste de leur groupe en reniflant.

Capella : “Quelle puanteur ! Quelle puanteur ! Vous, morceaux de viande, sentez tous la pourriture ! De la vieille viande ridée ! De la viande qui fait semblant d’être intelligente ! De la viande de bête poilue ! Ah, c’est dégoûtant ! Oups, mais――”

Capella, qui ne cessait d’émettre des commentaires toxiques, tourna légèrement son regard――en direction de Crusch.

Une lumière poisseuse et fiévreuse traversa ses yeux plissés tandis qu’elle déversait toute son attention sur Crusch, qui se blottit inconsciemment dans ses propres bras. Lorsque Capella reprit la parole, sa voix était presque agréable.

Capella : “Mais mêlée à tous ces déchets, c’est un sacré morceau de viande ! Si belle, si mignonne, si parfumée, parfaitement conforme à mes goûts ! C’est immoral ! Quelle beauté ! Ce corps ! Cet attrait ! Ah, j’ai vraimentvraimentvraiment envie de le casser avec mes deux mains !”

Crusch : “――Ça suffit.”

Capella : “Ahh ?”

Était-elle devenue complètement fascinée ? L’expression en transe, le dragon noir fixait Crusch, comme s’il voulait la lécher de haut en bas.

À ce moment-là, la pression croissante de la colère l’interrompit.

Capella : “――――”

Son attention toujours focalisée sur Crusch, le dragon noir leva les yeux avec impatience.

Et devant ses yeux écarquillés, Julius entra en scène, agitant la pointe de son épée à la manière d’un chef d’orchestre.

Julius : “Sois brûlée par ma sextuple lumière, El Prailium !”

Les six Quasi Esprits de Julius formèrent un cercle dans le ciel, chacun brillant d’une couleur différente alors qu’ils tiraient un rayon de lumière multicolore vers le haut. Le rayon arc-en-ciel devint blanc au point d’impact――Capella, et elle commença à crier à cause du coup direct.

Capella : “――Gaaaaaaaaah !!”

Julius : “C’est le prix de tes bavardages. Si tu avais de réelles compétences, tu ne débiterais pas de telles inepties.”

Obéissant à l’ordre de Julius, les Quasi Esprits tirèrent continuellement cette lumière brûlante.

Avec le cri perçant de Capella en guise de musique de fond, les deux épéistes qui étaient restés silencieux et immobiles décollèrent soudainement du sol en ardoise, volant vers le groupe de Subaru.

Wilhelm : “Arrêtez-vous ici !”

Garfiel : “Comme si vous alliez passer !”

Garfiel et Wilhelm prirent alors la parole.

Wilhelm fonça droit sur l’épéiste, tandis que Garfiel fit face aux lames jumelles du géant avec ses propres boucliers jumeaux.

Femme : “――――”

Wilhelm : “Ne pars pas, montre-moi ton maniement à l’épée !”

Alors qu’elle commençait à reculer après avoir encaissé sa première frappe, Wilhelm l’interrompit d’un coup sec.

La percée du vieil épéiste allait et venait avec la violence d’une tempête. La longueur de son épée n’était pas adaptée à la rapidité d’action, ce qui desservait sa défense alors que Wilhelm assénait coup sur coup.

Malgré cela, la femme se montrait également redoutable. Elle évitait habilement les coups qu’elle ne parvenait pas à parer grâce à un placement judicieux de ses pieds, et reprenait son équilibre avec une aisance toute pratique.

Chaque fois que son épée tourbillonnante s’élançait, il devenait de plus en plus évident que le corps de l’épéiste était moulé pour tenir l’épée qu’elle utilisait.

L’habileté de Wilhelm avait été suffisante pour lui permettre de défier la Baleine Blanche, et il se trouvait encore à ce niveau, mais le talent et l’habileté exceptionnels de cette femme étaient suffisants pour faire reculer Wilhelm.

Wilhelm : “Gooooooh !”

Femme : “――――”

Émettant un rugissement, avec un élan doux comme de la soie, la rotation des coupes et des coups de Wilhelm augmenta en vitesse.

Qui se moquerait du vieil homme maintenant ? Son maniement à l’épée était le summum de la maîtrise à l’épée, cette dernière captiverait les yeux de nombreux gamins, qui seraient motivés à prendre une lame et à suivre son exemple. Sa lame n’était qu’un éclair, elle tuait l’air lui-même, elle tuait le sol lui-même, visant à enfoncer la pointe de la lame dans le corps de la femme.

Toujours silencieuse, la femme était préparée à résister à chaque coup de la lame du vieil homme, aiguisée depuis des années. Sans parole, sans vertu, la femme était comme une poupée dont la seule raison d’être était le combat. Une poupée qui brandissait son épée selon la rotation de ses engrenages, selon les gènes de combat gravés dans son corps. Elle tuait l’air, elle tuait le ciel, elle tuait le sol lui-même, et parait sans pitié les lames qui s’approchaient d’elle.

Un combat à l’épée silencieux, qui ne semblait pas être une simple bataille d’acier contre l’acier.

Son épée devait être légère. Bien plus légère que celle du vieil homme. Cependant, le maniement à l’épée de chaque camp était propre et pur, et à part les coups portés sur leurs cibles respectives, il n’y eut pas de destruction inutile.

C’était le beau royaume de l’épée, un royaume très honorable à atteindre, pour les êtres qui vivaient la vie d’un bretteur et de l’utilisation de la lame.

Wilhelm : “Haaaa !”

Femme : “――――”

Le duo menait un combat silencieux avec des collisions répétées, leurs épées n’étant visibles qu’à l’état d’éclairs.

――Il s’agissait du domaine sacré de l’épée elle-même, et les intrus ne pouvaient être tolérés.

Non loin de là, une autre bataille se déroulait.

Garfiel : “Ooooooooooooh !”

Géant : “――――”

Des rugissements, des muscles qui se contractaient, de la terre qui était foulée, et un coup sur la chair résonnèrent.

Pris de vertiges, ignorant le coup qu’il avait reçu, rugissant à la sensation de frapper son adversaire, crachant des vomissures sanglantes à cause de la sensation d’avoir ses organes internes écrasés, se rebellant contre le pouvoir de son adversaire de pulvériser ses os mêmes.

Contrairement au duel élégant qui se déroulait à côté d’eux, le combat entre Garfiel et le géant était marqué par le chaos.

Bien que le géant puisse être qualifié d’épéiste, son style de combat était différent de ce que cela impliquait. Pas du tout sophistiqué, il était irrationnel comme celui d’un barbare ou d’une bête sans cervelle.

Garfiel : “Hah, kuu, ah !!”

Corrélativement, Garfiel se battait lui aussi sans le moindre sens de l’étiquette.

Le style de combat de Garfiel était sauvage et animalier. Sous l’influence de Subaru, il l’avait baptisé Garfiel Battle Shield Form. Il s’agissait d’une violence absurde que seul Garfiel, qui se fiait à son instinct, pouvait exécuter――personne ne pouvait l’imiter.

En fait, la violence de Garfiel et la barbarie du géant s’accordaient parfaitement. Ce duel sauvage et direct était un duel d’endurance――le combattant qui atteindrait sa limite en premier perdrait. Ainsi, le vainqueur et le vaincu seraient exposés à la vue de tous.

Géant : “――――”

Ces épées géantes étaient si incroyablement lourdes que les recevoir avec un seul bras briserait sûrement le coude de Garfiel, qui devait donc utiliser ses deux bras pour les affronter. Cependant, s’il utilisait ses deux bras, il ne pourrait rien faire contre l’autre épée géante, ce qui signifiait un coup direct.

Par conséquent, Garfiel devait utiliser ses boucliers de manière décisive pour parer ces coups. En les tenant obliquement, son bras bloquait l’épée massive, mais la laissait glisser le long du bouclier avec son élan, la déviant ainsi.

De manière effrayante, le géant ne se contentait pas de brandir des épées de manière sauvage et aveugle. Ce style de combat barbare était sauvage, mais ses coups étaient étonnamment directs et puissants.

Le talent seul n’y suffirait pas. C’était une compétence qui ne pouvait être acquise qu’après que le géant ait clairement pratiqué des dizaines de milliers, des dizaines de millions de frappes. Prendre ces épées droites avec une parade mal conçue serait certainement impossible. Au moindre faux mouvement, l’épée géante couperait le bouclier d’argent en deux, malgré son caractère émoussé, et le corps de Garfiel ressemblerait à ce bouclier brisé.

Garfiel : “Arrête… d’te foutre d’la gueule… du monde――!”

Par conséquent, Garfiel devait faire tout son possible pour combattre la violence de ces larges épées.

Lorsqu’il trancha depuis le haut, il para. Lorsqu’il effectua un balayage latéral, il para. Lorsqu’il s’élança d’en bas, Garfiel para. Puis, à partir d’un espace, son bras reçut un coup de poing, obligeant Garfiel à reculer.

Le problème résidait dans le fait qu’en plus de ses deux puissantes mains brandissant de grandes épées, le géant possédait six autres bras. La défense de Garfiel pouvait être percée avec une troisième attaque, et le géant avait commencé à utiliser non pas deux, mais trois mains pour saisir ces épées.

Garfiel avait l’avantage de la vitesse, mais la force et la polyvalence de ce géant étaient bien supérieures.

Au moment où il reçut un coup au menton, il para un coup d’épée massif et reçut un coup de pied dans les genoux, ce qui le fit plonger vers le sol. Quatre autres coups suivirent, mais Garfiel se rattrapa en tombant et parvint finalement à bloquer cette attaque, un coup d’épée aérien, en plantant fermement ses pieds dans le sol.

Du sang, des os brisés et des cris amers, voilà ce dont était rempli ce champ de bataille sauvage.

Le sang des spectateurs bouillait et ils ne pouvaient s’empêcher de crier. Le son émis par le choc des boucliers et des épées était semblable à celui de divers instruments de percussion frappés, et les étincelles qui volaient autour étaient semblables aux feux d’artifice d’un concert en direct.

Subaru : “――――”

D’un côté, le duel silencieux de Wilhelm, de l’autre, la guerre rugissante de Garfiel.

Subaru et Crusch retinrent leur souffle, incapables de se joindre à l’une ou l’autre des batailles. Ce n’était pas dû à une quelconque incapacité――mais plutôt au fait qu’ils étaient trop choqués par la combativité des deux camps pour réagir.

Cependant, contrairement à Subaru, qui était submergé par de telles émotions,

Ricardo : “Ça craint, il faut agir vite.”

Ricardo, qui avait surveillé la magie de Julius au-dessus de sa tête, fit un pas en avant. Voyant le mouvement de Ricardo, Subaru lança un “C’est vrai” et commença également à bouger, mais――

Crusch : “Subaru-sama !”

Ricardo : “Baissez-vous !”

Sentant une traction soudaine sur son col, Subaru se retrouva traîné au sol par Crusch. Ricardo se tenait devant les deux, les protégeant, libérant un rugissement féroce.

Ricardo : “WAAA, HAAAA――!!”

Le rugissement créa des ondes sonores féroces qui secouèrent l’atmosphère, créant une force de destruction invisible.

Cette vague rugissante était une attaque de la même qualité que celle que Mimi et ses jeunes frères avaient utilisée contre la Baleine Blanche. Il s’agissait d’une compétence incroyablement puissante qui l’avait visiblement blessée, et Ricardo venait juste de la déclencher de son propre chef.

Mais repoussée par le rugissement se trouvait――une flamme noire incandescente qui avait traversé la lumière blanche et balayé le sol. Les flammes noires de jais ondulaient effroyablement, faisant trembler le cœur de ceux qui en étaient témoins à cause de leur nature horrifiante plutôt que de leur chaleur, alors que tout ce qu’elles touchaient était réduit en poussière. Les flammes noires interceptées par les ondes sonores du rugissement furent dispersées avec facilité, s’éparpillant sur toute la place.

Néanmoins, la véritable horreur de ces flammes ne fut découverte qu’après qu’elles eurent touché le sol.

Subaru : “Ce feu… ne s’éteint pas… ?”

Des cendres noires tombèrent sur le sol d’ardoise, brûlant toujours, sans aucune subsistance. Malgré cela, les flammes continuaient à brûler, se propageant aux alentours. Plus effrayant encore, les flammes tombées à la surface de l’eau continuaient à brûler. Comme une goutte d’huile brûlante dans l’eau, le feu continuait à affirmer son existence.

Ricardo : “Frangin, combien de temps comptes-tu rester ainsi ? Vraiment, ce genre de chose ne se produit-il pas habituellement en sens inverse ?” 

Julius : “Subaru, quel que soit le point de vue, être protégé par une femme est…”

Ricardo et Julius offrirent tous deux des paroles décourageantes à Subaru, qui se remettait encore de la terreur causée par le feu noir dispersé. En suivant leur champ de vision, Subaru découvrit qu’il était allongé sur le sol, avec Crusch sur lui, le protégeant de tout dommage.

Subaru : “Waaah !”

Crusch : “Je suis ravie que vous soyez indemne. Rassurez-vous, je m’abstiendrai d’en parler à Ferris et à Émilia.”

Subaru : “J’ai encore plus honte de me sentir soulagé !”

Crusch le redressa, ce qui réduisit encore de dix pour cent le facteur de coolitude de Subaru.

Tapotant la poussière de son derrière, Subaru leva les yeux vers la source de la flamme noire――évidemment, le dragon noir, et il fronça les sourcils. Il ne sentait rien d’autre de sa part qu’un sentiment de dégoût.

Il ne pouvait rien ressentir d’autre de sa part qu’un sentiment de dégoût.

Capella : “Dégoûtant, dégoûtant, ne m’observe pas avec un regard aussi excité ! Arrête de regarder, ne me violente pas avec tes yeux sales ! Kahahahaha ! Comme on dit, il est interdit de toucher les danseuses qui se produisent devant toi, alors arrête de violer cette charmante dame ! Gahahaha !”

Subaru : “Qu’est-ce que c’est que ce bordel…”

Bien que la magie de Julius l’ait frappée de plein fouet, Capella agissait comme si rien ne s’était passé.

Cependant, cela ne signifiait pas qu’elle n’avait subi aucun dommage. En fait, elle avait subi des dommages visibles considérables suite à son attaque. L’aile droite de la fière dragonne avait été brûlée jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un morceau de chair ensanglanté. Peut-être avait-elle voulu utiliser son aile pour protéger son corps, mais les dégâts signifiaient que même cela avait échoué.

La puissance de ce sort avait brûlé les ailes du dragon noir et atteint son corps. Son abdomen avait été brûlé et fondu, et ses entrailles semblaient avoir été bouillies jusqu’à ressembler à de la viande séchée. Le flanc droit de la tête du dragon avait été arraché, et la langue qui se plaisait à ridiculiser les autres avait été coupée. Son œil pendait librement, ne reposant plus dans son orbite.

À moitié mort ne suffirait pas à le décrire. Ce n’était rien d’autre qu’un cadavre.

Subaru déglutit audiblement, Julius et Ricardo froncèrent les sourcils, et Crusch ne put s’empêcher de pousser un gémissement de petite fille. Cependant, ce n’était pas à cause de l’état horrible du dragon.

――À la place, c’était dû à la régénération de la chair blessée.

Les vaisseaux sanguins frétillaient, la chair gonflait, les os grinçaient, les fibres déchirées se recousaient, et le corps détruit de Capella se régénérait à une vitesse alarmante.

Dans une scène étrange, la chaleur impossible dégagée par sa régénération fit s’évaporer les traces de sang restantes, créant une vapeur rouge.

Capella : “Maintenant que vous avez vu mes beaux organes internes, êtes-vous satisfaits ? Vous, les pervers, vous êtes tellement pleins de désir charnel que vous voulez même voir le trou du cul de votre morceau de viande favori, n’est-ce pas ? Gahahaha ! Satisfaits ? Hey, êtes-vous tellement satisfaits que vous vous êtes mis à uriner ?”

Subaru : “Comment… que s’est-il passé ?”

Capella : “Ne devrais-tu pas être en mesure de le dire à vue d’œil ? Dois-tu vraiment demander ? À quel point es-tu stupide ? Mais cette bienveillante dame va te répondre. Comme tu peux le constater, je suis manifestement immortelle !”

Immortelle――la description la plus simple et la plus absolue de son pouvoir.

Subaru ne put s’empêcher de déglutir devant la description que faisait Capella de son propre pouvoir. L’idée qu’elle bluffe lui traversa l’esprit. Il ne voulait pas croire ses paroles, alors il serait réconfortant de penser qu’elle bluffait.

Subaru : “Ce n’est rien d’autre qu’une capacité de régénération rapide…”

Capella : “Appelle ça comme tu le veux. Je suis incroyable, et tous ceux qui le qualifient d’invincibilité sont des idiots. Je ne pense pas qu’ils soient loin de la vérité, cependant.”

Subaru : “――――”

Capella : “Oh la la, oh la la, tu n’es même plus capable de parler ! Espèce de merde dégoûtante et pourrie ! Viande putride et immonde ! Va crever ! Tout le monde sauf moi devrait mourir――Attendez ! Attendez ! Attendez !”

Soudain, Capella interrompit ses propres paroles haineuses. Elle déploya ses ailes guéries et les fit battre, amenant lentement sa forme volumineuse vers le toit de l’Hôtel de Ville.

Pensant qu’elle s’apprêtait à fondre sur eux, Subaru se prépara à son attaque. Toutefois――

Capella : “Le temps est écoulé, je dois réaliser la prochaine diffusion, alors je retourne à l’intérieur. Vous parler n’est qu’une perte de temps, et je suis pressée ! Restez tous ici et mourez, aux côtés de cet adorable morceau de viande ! Allez pourrir en enfer !”

Subaru : “H-hein ?”

Perdant soudain tout intérêt, Capella bailla, faisant retomber la tension. Puis elle, bien qu’il ne soit pas certain que l’on puisse appeler le dragon “elle”――Capella se retourna et, d’un pas lourd, s’enfonça dans les profondeurs de l’Hôtel de Ville, où Subaru la perdit de vue.

Il ne put s’empêcher de se demander si cela avait pour but d’attirer ses ennemis plus profondément ou non――

Julius : “Elle essaie peut-être de nous attirer, vous êtes d’accord… ? Mais nous ne pouvons pas l’autoriser à faire cette diffusion.”

Subaru : “Si nous la laissons partir, les gens de la ville vont commencer à paniquer. Merde, est-ce qu’on doit aller à l’intérieur et la poursuivre comme ça ?!”

Il avait un mauvais pressentiment.

Tout d’abord, avec une telle taille, comment Capella avait-elle pu pénétrer à l’intérieur de l’Hôtel de Ville ? Même s’il ne connaissait pas la taille de la salle de diffusion, il semblait que Capella détruirait la salle au moindre mouvement. Ou peut-être avait-elle demandé aux cultistes d’installer le dispositif magique de façon à ce qu’elle n’ait plus qu’à parler. Mais il n’avait pas le temps d’y songer pour l’instant.

Ricardo : “Très bien, laissez les types à l’extérieur à ces deux-là et à moi. Précipites-toi à l’intérieur avec Julius-niichan et Crusch-jouchan.”

Ricardo donna des instructions à Subaru et aux autres. Subaru répondit par un regard interrogateur, espérant que cette décision était justifiée.

Ricardo : “Ne sois pas comme ça. Ces épéistes sont un peu trop imposants pour toi et Crusch-jouchan, et je ne suis pas fait pour l’action en intérieur. Julius-niichan ne devrait pas avoir de problème avec ça. Tu ne crois pas ?” 

Julius : “Un jugement très pertinent. J’aurais pris une décision similaire. Pour être honnête, je serais plutôt inquiet de ne laisser que Wilhelm et Garfiel ici, alors je te confie cette tâche, Ricardo.”

Ricardo : “Compte sur moi, gamin !”

Julius et Ricardo acquiescèrent réciproquement, sans que Subaru et Crusch n’aient le temps d’intervenir. Étant de la même faction, peut-être pouvaient-ils communiquer leur intention d’un simple regard. Subaru était incapable de protester, alors, se grattant la tête,

Subaru : “Garfiel ! Tu n’as absolument pas le droit de perdre ! Quand tu auras fait valdinguer ce type et que nous aurons vaincu la Luxure, nous irons sauver Émilia, tu m’entends ?!”

Garfiel : “Cap’taine, j’ai pas l’temps de m’occuper d’toi pour l’moment !”

Subaru s’adressa à Garfiel, toujours engagé dans sa guerre chaotique, et fit un signe de tête en direction de Julius. À côté de lui, Crusch porta une main à sa bouche, orientant sa voix en direction de Wilhelm.

Crusch : “Wilhelm, je t’en laisse la responsabilité !”

Wilhelm : “À vos ordres !”

Wilhelm répondit brièvement aux brèves paroles de sa maîtresse.

Un véritable échange entre maître et vassal ne nécessitait que ces quelques mots. Ayant manifesté son intention de suivre le plan, Crusch rejoignit Subaru et, sous la conduite de Julius, ils se dirigèrent vers l’Hôtel de Ville.

Quittant la place centrale, les trois coururent vers l’intérieur de l’Hôtel de Ville. Les deux silhouettes qui gardaient la tour réagirent à leur mouvement, délaissant leurs adversaires du moment pour le groupe de Subaru.

Ricardo : “Faire la queue comme ça me facilite les choses, haa――!”

Son rire féroce créa des ondes sonores destructrices qui balayèrent les pierres du trottoir, et le géant et la femme vacillèrent légèrement face à l’attaque. Bien que la puissance des ondes rugissantes ait commencé à diminuer, elles étaient encore assez efficaces pour les arrêter. Derrière eux, leurs partenaires de danse respectifs les rattrapèrent en prononçant des paroles de mécontentement.

Wilhelm : “Quelle discourtoisie de m’ignorer alors que je n’ai d’yeux que pour toi !”

Garfiel : “Tourne pas ton cul en direction d’ton adversaire à moins qu’tu veuilles qu’il disparaisse, ORAAAAA !”

Femme : “――――”

Géant : “――――”

Les duels chaotiques se poursuivirent sur la place, des batailles féroces qui ne permettaient aucune intervention extérieure.

Tout en entendant le bruit de ces batailles féroces, Subaru et son groupe se précipitèrent vers l’entrée principale de l’Hôtel de Ville, y pénétrant sans même ralentir.

Subaru : “Où peut bien se trouver la salle de diffusion ?”

Crusch : “Je n’en suis pas certaine, mais je suppose que ce serait au niveau le plus élevé, pour que la voix porte le plus loin possible.”

Julius : “Il se peut que des embuscades soient tendues le long du chemin, soyez prudents !”

Après avoir franchi l’entrée principale, ils arrivèrent dans le hall d’accueil de l’Hôtel de Ville.

En temps de paix, cet endroit aurait dû être bondé, avec une jolie dame assurant le service d’accueil et des lumières vives colorant la scène. Mais à présent, ce lieu semblait avoir été saccagé, les lumières étant tamisées pour créer une atmosphère inquiétante.

Heureusement, aucun autre cultiste n’occupait cet étage, et aucuns cadavres n’étaient éparpillés dans la pièce, alors――

Subaru: “Allez, on y va. Il devrait y avoir une sorte de plan qui nous indique où se trouve la salle !”

Julius : “Si nous le pouvons, j’aimerais également confirmer la sécurité du personnel de l’Hôtel de Ville, bien que cela semble trop gourmand actuellement…” 

Subaru : “Qu’est-ce que…”

Il vérifia le bureau d’aide et confirma que personne ne s’y cachait, puis indiqua les escaliers. Julius répondit sans un mot, jetant un regard vers le fond du hall, et secoua doucement la tête. Crusch le suivit en fronçant les sourcils, et, en suivant son regard, son expression se remplit d’horreur. Voyant sa réaction, Subaru contourna la réception et rejoignit les deux――et posant son regard sur la même chose, il retint son souffle.

À pas traînants, une silhouette apparut. Au détour d’un escalier, un enfant au sourire malicieux émergea.

À première vue, il n’avait que l’apparence d’un enfant. Un physique menu, un visage enfantin, évoquant une image de jeunesse. Néanmoins, ces impressions n’étaient présentes qu’avant de remarquer les yeux du garçon.

Ses cheveux brun foncé pendaient et son corps était enveloppé d’un simple tissu, ce qui lui donnait une apparence plutôt sinistre. Avec un sourire diabolique sur son petit visage, ses yeux semblaient contenir tous les poisons du monde, avec des lueurs de décomposition et des liquides toxiques――ce n’étaient bien sûr pas les yeux d’un être humain décent.

Et, dans les circonstances actuelles, ce qui n’allait pas chez lui était évident.

Enfant : “Si heureux, très heureux, tellement heureux, très très heureux, à cause de ce bonheur, un tel bonheur, un bonheur incroyable, un bonheur si incroyable, un bonheur si incroyablement incroyable, se mérite ! Boisson gourmande ! Gourmandise ~tsu ! Plus tu attends quelque chose, plus tu as faim ! Il faut donc que la première bouchée soit délicieuse pour compenser !”

Ravi, heureux du fond du cœur, le garçon aux pieds nus marchait comme s’il dansait sur un rythme.

Tout en parlant, il révéla une dent crochue, une canine trop longue qui sortait de sa bouche. En voyant cette image, cette attitude, ce discours exagéré, l’esprit de Subaru se mit à bouillir.

Si ce n’était pas seulement son imagination, si cette rage bouillante existait vraiment, alors c’était――

Subaru : “Toi, l’enfant. Si tu n’es qu’un vilain gamin qui a été oublié lors d’une partie de cache-cache, avoue-le tout de suite. Si c’est vraiment le cas, nous te pardonnerons et te laisserons partir. Sinon, dépêche-toi de donner ton nom.”

Enfant : “Hahaha, qu’est-ce que tu veux dire, onii-chan ? Tu as l’air en colère. Aurais-tu une dent contre nous ou quelque chose comme ça, par hasard ? Si nous pouvions nous en souvenir, nous le ferions, mais nous sommes stupides et nous avons une mauvaise mémoire…”

Parlant d’une voix basse, Subaru résista délibérément à l’envie d’élever la voix. Et, comme s’il provoquait délibérément Subaru, le gamin tordit son visage juvénile en un sourire moqueur.

Enfant : “Es-tu sûr que cette attitude nous est vraiment destinée ? Ou est-elle destinée à quelqu’un qui n’est pas nous ?”

Subaru : “Ça suffit. Je vois bien que tu es――mon ennemi !”

Enfant : “Nous sommes l’Archevêque du Péché du Culte de la Sorcière, représentant la Gourmandise, Roy Alphard.”

Subaru : “GOURMANDISE――!!”

Dès que l’enfant affirma être la Gourmandise, Subaru frappa avec son fouet. Fendant l’air, son fouet coupa impitoyablement le vent sur son passage en direction du visage de son ennemi. Cependant――

Roy : “Eh bien, il n’est pas rare d’être confronté à des personnes qui veulent une bouchée de nous.” 

――Ses dents mordant le bout du fouet, la Gourmandise parla effrontément.

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Artiste du fan-art : おわり

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-=Fin du Chapitre 34=-

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