Arc V – Chapitre 5 – « Pristella, la cité Aqueuse »

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Traduit par : Summary Anon

Traduit de l’anglais par : Jolly et Garf

Relu par : Garf

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Artiste de l’artwork : ???

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Arc V – les étoiles qui Écrivent L’histoire

Chapitre 5 – « Pristella, la cité aqueuse »

——À leur arrivée, Subaru et ses compagnons furent accueillis par des murs majestueux et imposants. 

Subaru : “Ouais, on dirait exactement la prison à laquelle je m’attendais…”

Subaru marmonna cela en sortant la tête par la fenêtre du carrosse. Otto était aux rênes. Béatrice entendit les commentaires de Subaru, la tête aussi par la fenêtre en dessous de lui.

Béatrice : “Joshua a dit que c’était un lieu touristique, mais Betty en doute, en fait. Cela semble bien plus déprimant que relaxant, je suppose.”

Subaru : “Je suis d’accord. Je suppose que le pont, les portes et les autres trucs sont plutôt cool.”

Subaru acquiesça et regarda vers le bas. Leur attelage traversait l’imposant pont de pierre, le pont Tigracy, qui menait aux portes de Pristella.

Subaru s’étira doucement et regarda l’horizon. Il voyait la lumière du soleil scintiller sur l’eau. Pour lui, cela ressemblait à un océan, mais comme les océans n’existaient pas dans ce monde, ce devait être un lac ou une rivière.

Béatrice : “Pristella est une ville construite sur un lac, en fait. Le territoire à l’intérieur de ces murs devient si plat qu’il forme un bassin au centre, je suppose. Si tu considères la ville comme un ancien piège, alors tu t’attends bien sûr à ce que le centre soit facilement inondable, en fait.”

Subaru : “Tu veux dire que cette chose est en fait une sorte de piège pour une sale bête démoniaque. Émilia en a aussi parlé. Mais c’est réellement vrai ?”

Béatrice : “C’est la première fois que je visite cet endroit, et je ne sais pas non plus quel était son but précis, je suppose. Mais je soupçonne que c’est vrai, maintenant que je l’ai vu, en fait.”

Les yeux bleuâtres de Béatrice scrutaient les portes de la ville au-delà du pont.

Les murs l’empêchaient de voir à l’intérieur, mais elle se demandait sûrement à quoi ressemblait la ville. La manière dont les livres de la Bibliothèque Interdite décrivaient concrètement le monde n’était pas claire, mais les vastes connaissances de Béatrice avaient été utiles à de nombreuses reprises.

Béatrice : “… Pourquoi caresses-tu la tête de Betty, je suppose.”

Subaru : “Parce que je suis là. Je veux passer tout le temps que je peux à te caresser.”

Béatrice : “Totalement absurde et même condescendant. Une aberration inacceptable, qui plus est, en fait !”

Néanmoins, Béatrice renonça à frapper la main de Subaru et il la cajola encore plus, regardant le lac au-delà de la rambarde du pont. Les eaux cristallines lui offraient une vue dégagée sur le fond du lac, sans aucun déchet ni aucune pollution visible.

Si tout le lac était comme ça, c’était un exemple incroyable d’éthique.

Subaru : “En fait, je n’ai pas non plus remarqué de détritus ou de déchets industriels jetés illégalement sur la route. Probablement parce que les gens n’ont pas beaucoup d’affaires, mais c’est quand même bien.”

Otto : “Pristella est particulièrement stricte en matière de déchets, car elle doit préserver son paysage. Il y aura un simple contrôle à la frontière une fois que nous aurons franchi les portes, s’il vous plaît ne vous montrez pas étrangement autoritaire et ne rejetez pas les documents obligatoires qu’ils vous donnent.”

Otto avertit le groupe depuis la cabine du cocher, ayant surpris le murmure de Subaru, auquel ce dernier répondit en inclinant la tête.

Subaru : “Les documents obligatoires ?”

Émilia : “Il me semble qu’on en est généralement exempté, si on a un écusson sur son carrosse lorsqu’on se rend à la Capitale Royale. Mais absolument tout le monde doit remplir des papiers pour entrer à Pristella.”

Subaru hocha la tête, impressionné. Il l’acceptait plus ou moins comme un contrôle de passeport et de douane. Mais une fois de plus, il inclina la tête en pensant aux mots “documents obligatoires”.

Subaru : “Est-ce que quelque chose est inscrit sur le papier qui fait qu’on se geass soi-même ? Du genre, ça fait quelque chose à ton Od une fois que tu l’as signé, et à la seconde où tu enfreins les termes, ton Portail cesse de fonctionner ou quelque chose comme ça…”

(Note de Traduction : Geass ici fait bien évidemment référence à Code Geass.)

Émilia : “Eek, ce serait vraiiiment effrayant… Il ne devrait rien y avoir d’aussi fort. Ces documents sont juste une attestation que tu ne feras rien de mal. Mais ça signifie que ta conscience te surveillera de près.”

Subaru : “… On aurait la paix dans le monde si tout le monde était aussi honnête que toi, Émilia-tan.”

Subaru sourit avec ironie, conscient de son propre aspect minable, face à l’idéalisme d’Émilia. Quoi qu’il en soit, il comprenait qu’il y ait des formalités administratives et qu’elles n’étaient pas réellement contraignantes.

Otto : “Il y a des lois nationales qui doivent être respectées, mais le Maire et le Seigneur qui gèrent la ville y ont une autorité assez étendue. Il y a beaucoup de choses à Pristella qui diffèrent de la législation du Royaume. Les documents mentionneront certainement ce qu’ils sont, alors s’il vous plaît, évitez de vous en moquer et lisez-les réellement.”

Garfiel : “S’fait chier. Et si t’lisais et qu’tu nous disais s’que ça dit quand t’as fini ?”

Otto : “Tu ne parviendras jamais à mûrir avec cette attitude. Il faut que tu apprennes au moins à parcourir les documents, à cause de ta position sociale. Tu ne peux pas te contenter de stocker des anecdotes bizarres tirées des livres que tu aimes.”

Garfiel : “C’est pas des anecdotes bizarres, c’est l’désir d’un homme pour le drame. Pas vrai, cap’taine ?”

Subaru : “T’as tout compris.”

Garfiel se tenait en équilibre précaire sur le toit du carrosse et jetait un coup d’œil vers le bas. Subaru répondit par un signe de tête ferme, Otto soupira et Émilia observait joyeusement. Béatrice secoua la tête en signe de lamentation.

Béatrice : “Subaru et Garfiel sont des enfants irrécupérables, en fait.”

Otto : “C’est un cauchemar de les élever.”

Qui pouvait deviner à quel point la déclaration de Béatrice avait résonné en lui ? Malheureusement pour lui, personne d’autre dans l’attelage n’était capable de comprendre son désarroi et son anéantissement.

——Patrasche rugit, et tout le monde dirigea son attention vers l’avant. Les portes de Pristella se dressaient devant eux.

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L’inspection aux frontières se termina avec une facilité déconcertante.

Émilia et Otto avaient raison. Les documents décrivaient les termes qu’ils devaient suivre pour entrer dans la ville, et les règles qu’ils devaient respecter une fois à l’intérieur.

Cela dit, il était pratiquement impossible d’enfreindre accidentellement l’une d’elles. Il n’était donc pas nécessaire d’y prêter une attention excessive.

Pour entrer dans la ville, il suffisait de lire les documents, de signer par son nom et d’obtenir l’accord de l’agent. Les agents avaient un peu paniqué une fois qu’Émilia s’était présentée, mais étant donné qu’Anastasia était passée par là aussi, ils s’étaient probablement rendu compte qu’il se passait quelque chose.

Subaru : “Je suppose que c’est une grande nouvelle que d’avoir deux prétendantes au trône réunit au même endroit.”

Émilia : “Il n’y a pas eu trop d’agitation, donc je suppose qu’Anastasia leur a fait savoir à l’avance. Ou peut-être était-ce Joshua-kun ou Mimi-chan.”

Subaru : “Probablement Joshua, si tu ignores sa maladresse, mais je doute sérieusement que ce soit Mimi.”

On n’aurait pas dit que la fille-chat avait ce genre de sensibilité.

Mais pas en raison de son égoïsme ou de quoi que ce soit d’autre. Comment le décrire au mieux ?

Subaru : “Parce qu’elle est mignonne.”

Émilia : “Oui, parce que Mimi est mignonne.”

Et c’était si mystérieusement persuasif que cela fit hocher la tête d’Émilia. Subaru croisa les bras, découvrant qu’aucun autre mot ne lui convenait. Pour une raison quelconque, Béatrice lui marcha sur le pied.

Subaru tua le temps en apaisant une Béatrice mécontente, jusqu’à ce qu’Otto et Garfiel terminent enfin leur longue inspection et rejoignent les autres au-delà des portes.

Subaru : “Hey les gars. Qu’est-ce qui vous a retenus ?”

Otto : “C’est Garfiel. Je lui ai sans cesse, sans cesse dit de pratiquer son écriture, et pourtant…”

Subaru : “Garfiel, tu ne sais pas écrire ?”

Garfiel : “J’sais. C’est juste que, eh, le Cap’taine appellerait ça avant-gardiste ou, eh, peu importe.”

Ce qui voulait dire que son écriture était tellement horrible que les agents ne pouvaient pas la lire. Ils avaient dû proposer de le rédiger pour leur client illettré, mais la fierté de Garfiel ne l’avait pas permis.

Subaru : “Je ne dirai rien contre toi, mais tu ferais mieux d’étudier si tu ne veux pas que ça arrive à nouveau. Je sais que tu écris des lettres à Lewes-san, et il faut qu’elle soient lisibles.”

Garfiel : “Ha, j’en ai une bonne, Cap’taine. Moi et grand-mère, ça r’monte à loin. Mamie peut lire tout s’que mon incroyabl’ personne écrit, même si c’est avec ma main gauche.”

Subaru : “Tu n’as pas du tout l’intention de faire un effort pour t’améliorer, n’est-ce pas ?”

Subaru répondit cela à un Garfiel fier, soupirant d’épuisement.

La grand-mère de Garfiel, Lewes, ne vivait pas avec lui dans le manoir de Roswaal. Elle et ses vingt-quatre doubles avaient été affectés à diverses tâches dans les forêts du domaine de Roswaal.

Émilia et Garfiel avaient toujours la capacité commander les doubles, et leurs ordres parvenaient toujours aux clones à distance. Le groupe essayait de s’en servir, de faire en sorte que les filles servent d’intermédiaires pour la transmission à distance des ordres.

Subaru avait proposé l’idée, et Lewes portait la responsabilité du travail. Garfiel s’était d’abord opposé à tout cela, mais il était maintenant globalement d’accord avec cette idée.

Et donc, Lewes et les doubles vivaient dans le village d’Arlam. Le plan était de procéder fille par fille, de leur apprendre tout ce qu’elles devaient savoir et de les envoyer dans les villes et villages une fois qu’elles seraient prêtes.

Subaru : “C’est comme une énorme opération d’espionnage, ce qui donne l’impression que c’est mauvais.”

Mais il détestait l’idée de les laisser simplement là, traînant sans aucun rôle ou but. Peut-être que la culpabilité de Subaru de les avoir abandonnées dans une boucle précédente était ce qui avait fait germer l’idée.

Émilia : “Subaru ? Ils ont terminé le contrôle des bagages du carrosse, alors allons-y.”

Émilia tira Subaru hors de sa rêverie, et il se dépêcha de lever les yeux. Il esquissa un sourire crispé alors qu’elle le regardait avec curiosité, et saisit les rênes de Patrasche.

Comme si elle sentait le malaise de Subaru, l’intelligente dragonne noire posa son museau contre sa nuque. Subaru fut surpris de voir à quel point la rugueur de la sensation était relaxante.

Subaru : “… Merci, pour tout.”

Subaru répondit à sa compassion silencieuse en caressant ses écailles dures. Patrasche répondit avec son museau, et Subaru tira finalement les rênes pour se mettre en route vers Pristella à proprement parler.

Ils franchirent la porte d’entrée pour trouver une rivière qui coulait entre les portes extérieures et la ville. Ils traversèrent le pont de pierre qui enjambait la rivière, les portes intérieures s’ouvrirent et Pristella se révéla.

Subaru : “Whoah…”

Subaru poussa un cri d’admiration devant le spectacle qui s’offrait à lui.

Et il n’était pas le seul à réagir de la sorte. Émilia et Béatrice, assises de part et d’autre de lui, exprimèrent également leur émerveillement.

Il devait s’excuser d’avoir utilisé le mot “prison” pour désigner cette ville aquatique.

Lorsque Subaru avait entendu parler de Pristella pour la première fois, il avait imaginé quelque chose comme la Venise de son monde d’origine. Ce n’était pas une erreur.

La ville était circulaire, elle-même entourée par des murs circulaires. En ignorant le fait que sa taille était celle d’une ville, sa forme était essentiellement celle d’une arène. Le périmètre extérieur était le plus élevé, l’élévation diminuant à mesure que l’on se rapprochait du centre. Des rangées denses de bâtiments en pierre bordaient les étages de la ville, c’était l’architecture la plus occidentale que Subaru ait vue jusqu’à présent.

De grands canaux traversaient la ville, avec notamment des canaux massifs, ou plutôt des voies navigables, divisant la ville circulaire en quatre sections égales. Subaru aperçut plusieurs gondoles qui pagayaient sur l’eau, et un frisson lui parcourut l’échine à l’idée des gondoliers.

La Ville Bleue, la cité de l’Eau, la cité Aqueuse de Pristella. Chacun de ces noms sonnait vrai. La vue n’apportait que de l’émerveillement.

Subaru : “Incroyable…”

Des mots d’admiration s’échappèrent involontairement, mais personne dans le groupe ne prétendait le contraire.

Les gardes aux portes sourirent de satisfaction devant l’étonnement du groupe. Il était fort probable que tous ceux qui avaient franchi ces portes avaient réagi exactement de la même manière. Cette réaction satisfaisait à la fois les obligations professionnelles des gardes et était la plus grande des récompenses pour eux. C’était certain. Ils avaient foncé droit dans leur piège.

Garfiel : “Ouais, c’est stupéfiant. Donc Ottobro racontait pas qu’des conneries.”

Garfiel se remit du choc le premier et se frotta le bout du nez. Mais son excitation n’était pas retombée, car ses joues restaient légèrement rouges. Sa passion masculine pour l’art dramatique avait dû être attisée par ce lieu stupéfiant, qui entrait certainement dans la catégorie des “choses gigantesques”.

Otto : “J’ai toujours souhaité visiter cet endroit, lié comme il l’est au Dieu des Marchands, Hoshin, mais c’est stupéfiant. Cela valait la peine de se rendre sur place, indépendamment d’Hoshin.”

Otto agitait ses mains, l’air incroyablement ému. La mention d’Hoshin rappela à Subaru le nom d’Hoshin des Terres Désolées, qui était lié à cette région.

Subaru : “Hoshin, c’est ce type. Ce marchand d’il y a des siècles qui est devenu incroyablement riche à partir de terres désolées et brûlées.”

Otto : “Tu es un peu hors sujet, mais globalement correct. Il y a 400 ans, Hoshin a parcouru sans aide la terre occidentale de Kararagi, qui n’avait pas encore été exploitée, a mis en place son infrastructure économique en utilisant uniquement son intelligence et a fait fortune avec son seul talent. Cet homme est un modèle.”

Parce qu’il évoquait un commerçant, les yeux d’Otto brillaient de passion lorsqu’il racontait l’histoire d’Hoshin. S’il avait construit les fondations de l’un des quatre grands pays, les Cités-États de Kararagi, alors Subaru pouvait être d’accord avec la légende transmise.

Subaru : “Anastasia se fait aussi appeler Hoshin en référence à lui.”

Otto : “C’est très audacieux de sa part. Je doute qu’il y ait un moyen d’exprimer plus clairement son ardeur et ses ambitions, mais tout le monde sera sceptique. Bien que je pense actuellement qu’elle a accompli assez pour mériter ce nom.”

Subaru : “Si elle fait sérieusement quelque chose de plus pour mériter ce nom, alors… Eh bien, décrocher le trône de Lugnica fonctionne. Elle est en marche vers son but.”

Sincèrement impressionnée, Subaru réussit à s’extirper de ce superbe paysage.

Il caressa la tête de Béatrice et tira sur la manche d’Émilia pour les arracher de cette ville hypnotique.

Subaru : “Alors, Anastasia nous attend au Pavillon du Sylphe Marin. Je ne sais pas où il se trouve, mais puisqu’elle s’y trouve, je doute que ce soit un endroit bon marché.”

Émilia : “Mhm, c’est vrai. Je pense qu’elle a aussi parlé de la visite aux agents chargés de la porte, donc ça va être un endroit agréable. Je pense qu’Otto-kun a enquêté davantage à ce sujet…”

Otto hocha la tête et sauta sur la plate-forme du cocher. Il secoua le menton, faisant un geste vers le carrosse.

Otto : “J’ai déterminé l’itinéraire, alors permettez-moi de vous guider. Nous ne pourrons pas nous précipiter car les bateaux ont une priorité plus élevée que les carrosses dans cette ville. Je précise seulement cela parce que je pense que Natsuki-san a encore du mal avec les déplacements en attelage.”

Subaru : “Ah ouais ? S’il n’y avait que Patrasche, je n’aurais même pas besoin de dire quoi que ce soit, il suffirait de la regarder avec mes bottes tremblantes, et elle ferait faire au carrosse ce que je veux. N’est-ce pas ?”

Subaru regarda audacieusement Patrasche et lui fit un clin d’oeil. Celle-ci détourna le regard. D’une certaine façon, c’était comme si elle venait de soupirer après lui. Cette réaction inattendue déprima Subaru. Émilia lui tapota le dos pour le consoler, tandis que Béatrice lui prenait la main et le faisait monter dans le carrosse.

Garfiel : “Maint’nant on est parti !”

Garfiel annonça cela depuis son nouveau perchoir sur le toit de l’attelage. Otto sourit ironiquement en agitant les rênes, et le chariot se mit en marche. Leur rythme était vraiment lent, si lent que la baisse de vitesse due à la montée des pentes ne pouvait l’expliquer.

Subaru : “Mais de ce que je vois par les fenêtres, il y a vraiment très peu de carrosses draconiques.”

Émilia : “C’est le cas. Et regarde comment toutes les routes assez larges pour les carrosses ne sont pas droites, elles sont sinueuses, parce que les canaux ont la priorité sur les rues.”

Subaru : “Ah, tu as raison.”

Émilia avait raison. Les trottoirs et les routes faisaient des détours sinueux autour des canaux qui traversaient la ville. C’était peu pratique, mais ce sentiment disparaissait dès que Subaru contemplait les canaux le long de la calèche, et les gondoles qui passaient. 

Subaru : “Les carrosses ont la Protection Divine de l’Évasion du Vent, mais les bateaux ont-ils quelque chose ? Comme une Protection Divine de Non-Chavirement, ou une Protection Divine du Vent Marin, quelque chose comme ça.”

Émilia : “Je ne sais pas vraiment, mais je ne pense pas que les bateaux eux-mêmes aient des Protections Divines. Mais peut-être que les bateliers ont une Protection Divine des Lacs ou une Protection Divine de la Navigation.”

Béatrice : “Bien que cette connaissance ne soit pas très répandue, les dragons aquatiques ont des Protections Divines, en fait. Une qui les protège des effets de l’eau, comme celle des dragons terrestres, je suppose.”

Subaru : “Des dragons aquatiques. J’aimerais bien en voir un. Juste un.”

Béatrice : “Je suis sûre qu’il doit y en avoir quelques-uns dans la ville, en fait.”

Même si elle répondait aux questions de Subaru, la réponse de Béatrice n’était pas très dynamique parce qu’elle n’aimait pas les animaux. Son étrange malaise ne s’arrêtait pas à Patrasche, mais s’étendait apparemment aux dragons aquatiques.

Subaru : “Je ne pense pas que câliner, disons un ligre, serait si déplaisant.”

Béatrice : “Ne pas toucher d’animaux ne me tue pas, je suppose. Betty est plus mignonne qu’eux, en fait.”

Subaru : “Je doute que lutter contre un animal dans un concours de mignonnerie mène quelque part… en fait, tu pourrais bien perdre quelques points si tu te battais sur les mêmes critères ?”

Aux yeux de Subaru, même Patrasche avait l’air à la fois cool et mignonne. Mais un genre de mignonnerie différente de celle d’Émilia, Rem et Béatrice, bien sûr.

Béatrice observait Subaru de manière suspecte, alors qu’Émilia sautait d’excitation et le regardait à la suite du mot “ligre”.

Émilia : “Moi aussi ! Tu penses qu’ils me laisseraient les toucher si je leur demandais ?”

Subaru : “Tu aurais pu leur demander quand Mimi était au manoir. Tu deviens étrangement attentionnée pour ce genre de choses.”

Émilia : “Ce sont leurs chiens de trait, je ne peux pas faire ce que je veux avec eux. La sensation de la fourrure me manque depuis que Puck n’est plus là.”

Il semblait que même Émilia, qui aimait Puck comme un membre de sa famille, avait été charmée par sa fourrure. Subaru accepta l’idée de demander, et Émilia commença à chantonner joyeusement. Même si cela sonnait terriblement faux.

Subaru mit sa main sur sa joue et s’appuya sur son coude, écoutant son fredonnement dissonant tout en observant le paysage. Il s’appuyait sur le cadre de la fenêtre. Béatrice regardait au-delà de la vitre, à genoux sur son siège. Subaru se demandait s’il devait lui dire que c’était malpoli de faire ça, quand, 

Béatrice : “Oh, Subaru. Voici ta chance, en fait.”

Subaru : “Hmm ? Quo——woah !”

Artiste du fan-art :  おわり

Subaru leva les yeux et vit un énorme jet d’eau provenant du canal, comme un poisson qui passait——ou non, ce n’était pas un poisson. La créature avait un corps long et tortueux, avec des membres courts mais présents. C’était un dragon aquatique. Sa peau bleue et visqueuse évoquait les serpents, mais sa tête était clairement celle d’un dragon.

Des crocs acérés encombraient sa bouche, et des moustaches de poisson-chat sortaient de son museau. Le dragon terrestre ressemblait à un lézard bipède, tandis que le dragon aquatique avait un aspect plus oriental. Subaru avait presque envie de l’appeler Shenron.

(Note de Traduction : Shenron est une référence à Dragon Ball.)

Subaru : “Mais il a l’air un peu prétentieux, ou hostile.”

Béatrice : “C’est ce à quoi ça ressemble pour un humain, je suppose. Les dragons aquatiques sont bien plus difficiles à domestiquer que les terrestres, en fait. Il faut l’élever de sa naissance jusqu’à l’âge adulte avant qu’il ne te reconnaisse comme son maître, je suppose.”

Subaru : “Donc ils prennent du temps. Patrasche et moi étions liés à la seconde où nos yeux se sont croisés.”

Béatrice : “Je ne comprends toujours pas pourquoi elle est autant attachée à toi, en fait.”

Cela déconcertait également Subaru. Bien qu’elle soit originaire de la faction de Crusch, elle s’était extrêmement attachée à Subaru à partir du moment où il l’avait choisie pour l’offensive contre la Baleine Blanche. Subaru était convaincu que le choix qu’il avait fait à l’époque, en choisissant la très assurée Patrasche, était le bon.

Il aurait échoué tant de fois sans elle.

Subaru : “Hmpf. Le visage de notre Patrasche abonde d’un raffinement de loin supérieur.”

Émilia : “Subaru. Comment se fait-il que tu parles tout d’un coup comme Anne ?”

Une étrange rébellion contre le dragon aquatique, qui se baladait dans le canal, brûlait en Subaru. Et bien que le dragon n’ait pas pu remarquer son regard, il se retourna pour le dévisager. Il sortit sa tête de l’eau et se mit à hurler.

Pour une raison quelconque, Subaru avait entendu le message “Détourne le regard, intrus” haut et fort.

Subaru : “Je crois que ce connard vient de nous insulter. Ce qui veut dire qu’il est temps de…”

Dragon : “————!”

Pour se venger, Subaru décida d’imiter les rugissements de la bête démoniaque noire et géante qu’il avait vue pendant que le manoir brûlait.

Quand soudain, un rugissement aigu et digne fusa à la surface de l’eau, stoppant son enthousiasme. Le rugissement de Patrasche.

Elle avait perçu l’hostilité de son maître envers le dragon et l’avait vengé. Subaru ne savait pas ce qu’elle avait voulu dire par ce cri, mais sa voix et son regard terrifiaient le dragon aquatique, qui couinait et retournait sous l’eau. Puis il accéléra et emporta rapidement son bateau. Le batelier paniqua à cause de l’augmentation soudaine de la vitesse tandis que Subaru regardait, hébété.

Subaru : “Qu-qu’est-ce qui vient de se passer ?”

Otto : “——Natsuki-san, empêche Patrasche-chan de faire quelque chose de trop étrange. Je préférerais vraiment que nous ne causions pas de désordre si peu de temps après être entrés dans la ville.”

Otto les gronda furieusement depuis le siège du conducteur. Subaru lui fit un signe dédaigneux et siffla entre ses doigts pour que Patrasche puisse l’entendre. Ils ne pouvaient pas vraiment communiquer en sifflant, mais avec un peu de chance, il lui ferait comprendre qu’il était reconnaissant.

Subaru : “Les dragons aquatiques sont plutôt cool, mais Patrasche est bien plus cool.”

Béatrice : “…La nôtre est meilleure que cet indigne dragon aquatique, en fait.” 

Béatrice acquiesça à contrecœur, peut-être parce qu’il parlait si joyeusement.

Alors qu’ils traversaient un canal par un pont, Subaru pensa à la vue panoramique de la ville qu’il avait vue depuis les portes.

Subaru : “On dirait que ces canaux divisent la ville en quatre ou quelque chose comme ça.”

Émilia : “C’est le cas. Les voies navigables géantes au milieu de Pristella la divisent en quartiers. Dans le sens des aiguilles d’une montre, à partir des portes principales, il y a la Première Rue, la Deuxième Rue, la Troisième Rue et la Quatrième Rue.”

En réaction à la réponse d’Émilia à sa question, Subaru renifla et chantonna.

Subaru : “C’est un choix de nom peu créatif. Ils auraient pu choisir quelque chose du genre East Blue. Vous n’êtes pas d’accord ?”

(Note de Traduction : Jamais deux sans trois. East Blue est une référence à One piece.)

Garfiel : “J’suis d’accord, Cap’taine.”

Béatrice : “Personne ne s’intéresse à vos goûts, je suppose.”

L’attitude de Béatrice envers le duo joyeux était glaciale. Émilia sourit en les observant et leva le doigt, parlant comme si elle l’avait lu dans un livre――

Émilia : “Les Districts numérotés ont tous des commerces et des activités différentes, et les zones résidentielles sont concentrées dans les Districts Deux et Trois, qui sont les plus éloignés des portes. Le Pavillon du Sylphe Marin reçoit sûrement de nombreux visiteurs, il doit donc être situé dans la Première Rue.”

Subaru : “Ce qui veut dire qu’on devrait l’atteindre d’ici peu… ou maintenant.”

Le lent carrosse s’arrêta pendant leur discussion. Ils étaient apparemment arrivés à l’auberge. Otto contourna le siège du conducteur pour entrer dans l’attelage.

Otto : “Nous sommes arrivés. Je vais parler aux employés pour que Frufoo et Patrasche-chan soient emmenés aux étables, donc n’hésitez pas à… non, en fait, attendez devant l’entrée, s’il vous plaît.”

Subaru : “Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? C’est vraiment si mal qu’on entre en premier !?”

Otto : “C’est le cas. Je ne veux pas que vous rencontriez Anastasia-san, et je ne veux pas revenir et découvrir qu’elle vous a piégé.”

Subaru fronça les sourcils face au manque de confiance d’Otto, mais personne ne pouvait le contredire vu leurs antécédents. Ils prirent leurs bagages à main et quittèrent le carrosse alors qu’un employé escortait Otto derrière l’établissement, hors de vue. 

Subaru les observa partir, s’étira, et dirigea finalement son regard vers le Pavillon du Sylphe Marin.

Subaru : “Alors, quel genre de logement avons-nous… hein.”

La mâchoire de Subaru tomba sous le choc. Émilia mit son doigt sur sa joue, en inclinant la tête.

Émilia : “Le bâtiment a l’air vraiiiment étrange. Je ne crois pas en avoir déjà vu un comme ça.”

Garfiel et Béatrice partageaient les pensées candides d’Émilia. Mais Subaru avait une impression différente de l’endroit. Évidemment. Après tout,

Subaru : “Une auberge ? … C’est un ryokan.”

(Note de Traduction : Un ryokan est une auberge japonaise traditionnelle avec des chambres recouvertes de tatamis, des bains communs et des espaces où les visiteurs peuvent se promener en yukatas.)

Construite en bois lisse, avec des portes vitrées coulissantes. Il y avait aussi des haies, un chemin de gravier entre les portes et l’entrée, et un toit en tuiles, ne laissant aucune place au doute.

Là, au milieu d’une ville à l’allure si occidentale, se dressait une pièce d’architecture totalement inappropriée. Ce jour-là, Natsuki Subaru avait fait la découverte de la structure wafuu appelée le Pavillon du Sylphe Marin.

(Note de Traduction : Wafuu = De style japonais.)

??? : “Oh, regardez à quel point vous êtes surpris. J’ai fait le bon choix en choisissant cet hôtel.” 

Lorsqu’une voix calme et joyeuse interrompit leur stupéfaction.

Toujours abasourdi, Subaru redirigea lentement son regard——au-delà des haies, en direction de l’endroit où quelqu’un jetait un coup d’œil à leur groupe.

Elle portait une robe de fourrure blanche et une écharpe en forme de renard qui attirait l’attention. La saison froide était déjà passée, et la robe était d’un tissu assez fin pour la qualifier de saisonnière, mais l’écharpe semblait importante puisqu’elle était plus présente que jamais. Une petite corpulence et de longs cheveux violets ondulés. Un sourire agréable sur son charmant visage, et une lueur indéchiffrable tenue dans ses yeux aigue-marine.

Aucun doute là-dessus. C’était celle qui les avait invités ici. Un accueil direct, en face à face, de la part d’Anastasia Hoshin. Et——

Anastasia : “Cela fait un moment que je ne vous ai pas vu. Merci beaucoup d’être venu jusqu’ici. Je suppose que le voyage vous a épuisé, alors que diriez-vous de vous détendre à l’intérieur, et de discuter ?” 

Avant qu’Otto ne puisse revenir, elle avait facilement pris les devants.

——Tous ceux qui étaient présents pouvaient le sentir.

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-=Fin du Chapitre 5=-

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